Alba Iulia
Grosse activité encore aujourd'hui car nous avons prévu d'aller visiter la citadelle d'Alba Iulia avant de regarnir le frigo en prévision de moult barbecues à venir. Ça tombe bien tout est regroupé au même endroit, et implique de faire peu de route.
La citadelle est donc un genre de fort Vauban qui doit bien faire plus d'un kilomètre de long, qui a une forme d'étoile avec des bastions, une double enceinte, des portes, des chicanes et des ponts-levis, le tout posé sur une colline qui domine le fleuve.
C'est une des plus anciennes villes du pays, elle a été occupée par toutes les peuplades qui se sont succédées ici et occupe une place particulière dans l'imaginaire roumain car c'est ici qu'a été signé le traité qui constitue la Grande Roumanie au moment de l'unification du pays qui en réalité n'existait pas ou alors sous une forme vraiment très différents avant enfin c'est ce que j'ai compris.
En conséquence de quoi, le premier décembre 1918 (désormais jour de fête nationale) toutes ces provinces portant des noms exotiques qu'on peut croiser dans Jules Verne, les Valachie, Transylvanie, Bucovine, Maramures ou Bessarabie et autres sont unifiées dans un seul pays, le roi de Roumanie voyant d'un coup de baguette magique son pays multiplier sa surface par deux.
Évidemment les voisins pensent tous qu'il s'agit d'une invasion impérialiste et l'ensemble a été validé, modifié, ratifié par les traités qu'on signait à la pelle à l'époque : du Trianon, de Versailles, de Neuilly, de Saint-Germain c'est marrant ils ont tous été signés en France. Et puis plus tard encore à l'issue de la seconde guerre, des morceaux ont été enlevés, ça explique sans doute ce tag géant croisé sur l'autoroute tout à l'heure : “Bessarabia e Romania”.
DONC Alba Iulia, un gros morceau d'histoire roumaine et une forteresse très préservée, voire confite, ainsi qu'une destination privilégiée de voyages scolaires. Avec ses portes monumentales rococo aux personnages mal proportionnés, à moins que les boyards de l'époque aient tous eu un torse massif et des jambes courtes, juchés qu'ils étaient sur des poneys au cou épais ?
Dedans il y a des musées, une université, quelques cafés et surtout beaucoup d'espaces vides.
Tellement vides qu'on a éprouvé le besoin d'ajouter aux passants des personnages en bronze qui sont par endroit plus nombreux que les êtres humains (il faut dire que nous sommes encore le matin) mais qu'on différencie facilement car ils sont en costume d'époque, enfin d'une époque.
Voilà voilà je meuble car en réalité ya pas grand-chose d'autre à raconter c'est assez beau mais on s'est vite emmerdé car après avoir fait le tour du site, visité jeté un œil à la cathédrale orthodoxe (classe évidemment), à la cathédrale catholique (emmerdante, avec ses bancs et ses murs blancs), ma foi il ne reste plus tellement d'activité, d'autant qu'après avoir raté la relève de la garde à Buckingham l'année passée (on y était le seul jour où c'était annulé), cette fois on aurait pu en voir une autre (de relève de la garde) mais pas de bol elle n'a lieu que le weekend.
De nouveau un monument à la gloire de la libération, ou de la révolution.
Bref la suite de la journée est peu palpitante à raconter, on s'est tâté longtemps pour savoir si on achèterait de l'alcool, suspense : avons-nous été raisonnables ? non bien sûr l'appel du barbecue ainsi que d'un après-midi à faire la sieste, a été le plus fort et la suite du programme à l'avenant c'était formidable.
Le lendemain matin (c'est-à-dire maintenant alors que j'écris en fait, ces allers-retours temporels me déroutent moi-même) j'ai passé des heures glorieuses à écouter la radio roumaine qui beuglait à tue-tête dans le garage où mon bruit de casserole a été réparé en 15 minutes. Mais ces bagnoles sont des emmerdes ambulantes il fallait aussi changer un soufflet (de quoi je ne sais pas il y a des soufflets sur les axes qui sont attachés aux roues) en tout cas j'espère ne plus avoir besoin d'échanger avec un garagiste pour le reste des vacances au moins.