Cinque Terre

Haa, les 5 Terres, notre objectif pour ce début de voyage... nous n'avons pas été déçus malgré les inconvénients liés à la popularité de l'endroit (pas merci Instagram). Nous partîmes pleins d'ambition après avoir chaussé nos chaussures de marche flambant neuves. Enfin nous avions surtout de l'ambition la veille en comptant partir à 8h, mais le matin au moment d'ouvrir les yeux il pleuvait un peu, nous avions du mal à quitter notre lit (pourtant assez inconfortable, pour rappel nous voyageons en camionnette), bref nous avons préféré aller à la gare pour 10h.

Le train est tout aussi neuf que nos chaussures et drôlement confortable, même si à mon avis des wagons à bestiaux auraient été suffisants pour les 20 minutes nécessaires à la desserte des cinq villages. Il y a des jolies vues depuis le train.

train

Bien qu'en réalité, et vu la topographie, l'essentiel du trajet se déroule dans des tunnels, ce qui permet d'en profiter pour ouvrir les liseuses, c'aurait été con de les porter pour rien.

lecture

Les tunnels, donc, renforcent le sentiment d'être dans le métro à l'heure de pointe, car nous n'étions pas tous seuls à visiter (je doute qu'on soit jamais tout seul dans les 5 Terres, sauf peut-être en février) et les touristes (les vrais, ceux qui suivent un guide portant un drapeau) utilisent le train, forcément. Les villages sont vraiment très mignons, surtout de loin, et organisés de manière très verticale, notamment le premier que nous avons visité. Comme partout dans le monde, il suffit de prendre une rue de traverse pour voir disparaître les touristes. Ici évidemment, prendre une rue de traverse, quand il y en a, implique de se farcir 100 mètres de dénivelé.

Ça permet de se rendre compte que le moindre petit bout de terrain est cultivé de manière intensive, avec moult orangers, citronniers, kumquats (on écrit kumquatiers ? je ne sais pas) au pied desquels poussent des tomates, pois et basilics sur des espaliers bien organisés.

fruitiers

Et au pied (ou plutôt, en-dessous) de ces terrasses de plantes et d'êtres humains, il y a un port minuscule protégé par un semblant de jetée en pierre. Les barques des pêcheurs sont rangées dans la rue du village, chacune avec leur place attitrée.

barque

On trouve aussi des immeubles moches des années 60 (mais pourquoi ? il n'y a rien à faire ici depuis la fin du XIX°) qui viennent avec tout de même quelques fulgurances en matière d'aménagement urbain :

bancs

Passé le premier village, on reprend le train, on visite le suivant et là ma tolérance pour les groupes de visiteurs s'amenuise à grande vitesse, d'autant que les villages en question (jolis de loin si vous avez suivi) se ressemblent quand même pas mal. Ça tombe bien car nous avons choisi de partir d'ici à pied pour aller voir le suivant, le sentier annonce 2h30 de balade, super ! Pique-nique dans le sac, 4 litres d'eau dans les sacs on est bons.

la ville

Les paysages sont stupéfiants et ces coteaux presque verticaux sont cultivés de partout c'est dingo. On n'a pas goûté le vin local mais on aurait dû vu le mal que les gens du coin se donnent pour le cultiver. Rien que de monter dans sa parcelle doit donner bien soif et aucune mécanisation n'est possible, sauf pour un rail affublé d'une crémaillère afin j'imagine de transporter les grappes.

rail

Au passage, très jolie vue de carte postale sur l'empilement de maisons, et aussi sur le cimetière où les corps ne sont pas enterrés (la terre qu'on peut creuser avec une pelle, mieux vaut la garder pour le pinard et les citrons j'imagine) mais empilés en bord de mer. Et comme il restait un peu de place, la collectivité a aussi mis un jardin d'enfants comme ça les générations se bousculent.

cimetière

Ça monte sec, on n'était pas franchement prêts à des escaliers de plusieurs kilomètres de long. Au fil de notre ascension nous croisons des touriste en tong qui descendent frais comme des gardons alors qu'on pourrait nous suivre grâce à la sueur qu'on laisse au sol. Notre amour-propre est au plus bas quand on se souvient que le ticket de visite du parc comprend l'utilisation gratuite des petits bus qui relient les villages. Emplis de haines envers les autres touristes, nous nous arrêtons à Vernazza, très joli petit village en pierre, construit sur un piton où la vigne ne devait pas pousser. À partir de là, le chemin devient plus ou moins horizontal et nous reprenons du poil de la bête.

chemin

Nous marchons désormais d'un pas allègre, au point de considérer avec la pitié du vétéran les pauvres diables qui font le chemin dans l'autre sens, surtout au moment de descendre en sifflotant vers Corniglia. On rigole mais en fait ça nous a bien séché cette balade, alors on reprend le RER pour rentrer à la maison, heu au camping.

#ete2024 #italie