Kotor
Rebelote il fait de nouveau 28° le matin, 49 ressenti sous la tente de toit où dorment les enfants. La veille nous avons prévu d'aller voir les attractions locales, à savoir des villes dans les Bouches de Kotor.
Les paysages sont vraiment très beaux : ces montagnes qui tombent dans des lacs qui n'en sont pas puisque nous contournons un fjord particulièrement long (et dont l'embouchure est très étroite). L'eau est cristalline et une tripotée de petits pontons accueillent des pécheurs et des visiteurs du dimanche. Nous évoluons dans un décor de carte postale.
Un décor qui comporte bien entendu quelques inconvénients : les chanceux disposant d'une place au bord de l'eau sont littéralement assis à 2 mètres de la seule route du coin. L'eau est transparente, mais elle ne brasse pas beaucoup vu qu'on est au fond du golfe et les eaux usées de ces centaines d'immeuble presque neufs, doit bien aller quelque part. En effet il n'y a pas que des vestiges vénitiens par ici, non non il y a aussi des villages vacance produits par des architectes ayant fait leurs classes en Yougoslavie. Pour installer certains d'entre eux la montagne a carrément été éventrée pour faire un peu de place, ce qui modernise sensiblement le paysage.
Rien à voir, mais faisons une pause pour constater ensemble l'influence mondiale de notre glorieuse culture nationale, ça c'est la France, je dirais même plus, la France du général :
Parmi nos destinations touristiques du matin, Perast, un ancien port minuscule reconverti en halte pour groupes, où chaque maison loue des chambres, et où la façade sur le lac a été convertie en hôtels / restaurants. Deux petites îles juste en face voient défiler des milliers de personnes.
On a lu que les gens du coin ont “jeté des cailloux dans la mer durant deux siècles” afin de construire l'église qui est posée dessus, la formulation nous a fait rigoler.
Peut-être reste-t-il des pêcheurs ? En tout cas leurs barques sont toujours là mais je doute qu'elles soient utilisées autrement que comme décor pour des photos de vacances.
Un peu plus loin, la forteresse de Kotor a ceci d'étonnant que posée comme elle est au pied d'une montagne, ses fortifications montent vraiment très haut, sur un flanc très escarpé qui est resté vierge.
Sinon, c'est une petite forteresse qui ressemble un peu à Dubrovnik : c'est joli, c'est propret, c'est blindé de gens, c'est disneyland. Tant qu'à être là, on se promène puis on s'enfuie.
Avant de quitter la zone nous avons prévu une dernière journée en bord de mer, on roule un peu vers le sud et là c'est l'apothéose balnéaire : adieu les comptoirs vénitiens, la côte est tapissée de complexes hôteliers, chics à droite de la route et au bord de l'eau, moins chics de l'autre côté de la route, décrépis un peu plus loin. Et c'est bien chargé, les voitures sont immatriculées en Bosnie, Croatie, Allemagne, Tchéquie (et MNE bien sûr). Nous désespérons de trouver un endroit digne de ce nom pour dormir mais échouons finalement dans un camping sympa et ombragé (à ce stade nous sommes prêts à tout abandonner pourvu de trouver un peu d'ombre), lui-même situé dans une zone encore relativement intouchée (le sursis est sans doute de courte durée). Et facile d'accès, en conséquence de quoi l'arrière de la plage est un parking géant, les fossés ne sont pas curés et c'est le paradis des moustiques.
On aura compris que je ne suis pas vraiment amateur du coin. Cependant les paysages sont beaux et la mer est chaude.
Afin de rester fidèles à notre habitude d'alterner les repas végétariens et composés uniquement de viande (c'est-à-dire, d'alterner les pique-niques avec des restos), on passe au grill local en compulsant les nouvelles du pays : faudra-t-il acheter sur la route des reliques du 3eme Reich pour nous faire bien voir au retour ? Il semblerait qu'on ait un peu de sursis, on va se coucher l'esprit léger (heureusement, parce qu'il y a des moustiques par ici, j'ai déjà mentionné cette histoire de fossés et d'eau stagnante, hmm ?)