Prutas

Aujourd'hui c'est jour de randonnée, nous sommes remontés à fond, avons acheté des barres de céréales, 3 paquets de gâteaux chacun (les viandes et les légumes c'est pas tip-top par contre on achète des quantités déraisonnables de biscuits), préparé un pique-nique, rempli mille gourdes. Le sentier, en fonction des informations glanées, est soit une promenade de santé de 2h, soit une randonnée de l'extrême réservées aux alpinistes chevronnés.

Même le point de départ est difficile à identifier (en fait il y en a plusieurs, ce qui explique peut-être les diverses versions). On s'enquiert auprès des locaux, on roule un peu, on paie le parking (mais pas la randonnée car nous avons acheté un pass ANNUEL, à nous des vacances sans fin au #montenegro) et on monte l'équivalent d'un escalier, de nouveau.

durmitor

On marche, on monte, la montagne est sublime et les paysages à se pâmer. Il fait aussi hyper chaud, mais ça va on survit et après 500 m (de dénivelé) nous voici à un carrefour d'où nous apercevons notre destination, le sommet du Mont Prutas (prononcer Prroutash).

ça monte

Nous y sommes, c'était une balade normale quoiqu'un peu raide jusqu'ici, et nous sommes désormais sur un sentier manifestement déconseillé aux âmes sensibles puisqu'il se trouve le long d'une pente à 70%, de quoi se niquer les genoux en descendant. Un des participants à notre petite virée étant sujet au vertige, et n'étant pas moi-même très chaud (c'est presque une marche d’arête, je déteste ça), on fait demi-tour et je décide unilatéralement de rallonger un peu la sauce en suivant un itinéraire bis qui existe sur OSM.

le flanc

Mouhaha, la carte, encore : comme quoi les monténégrins ont probablement raison de ne pas en vendre, ça induit en erreur. Si nous partîmes pleins d'entrain (le passé simple déteint sur moi, nous écoutons Alexandre Dumas souvenez-vous), la fin fut plus longue après que le sentier eu disparu dans les herbes : deuxième balade, deuxième fois qu'on se perd, bravo Bertrand.

l'arrête

Bref c'était bien, nous avons marché 4 ou 5h car nous sommes des aventuriers. Ceci dit, il n'est que 15h alors on prolonge l'après-midi pour aller voir une autre des merveilles géologiques de la région, le canyon creusé par la rivière Tara.

cabane

Ainsi donc, emplis d'expectative, nous empruntons de nouveau une route sinueuse et fort étroite, qui nous force à nous jeter en pilant dans le bas-côté à chaque rencontre d'un autre véhicule, ce qui explique probablement l'épidémie de pneus avant droits crevés. D'ailleurs en voulant filer un coup de main à un gars nous constatons n'avoir aucune espère d'idée de la manière dont fonctionne notre cric, j'ai hâte de voir nos têtes le jour venu.

Les canyons, donc : pour atteindre notre destination il faut faire un détour géant à cause de la topographie locale et du déficit de routes revêtues. Nous comprenons plus tard qu'en fait il y a deux canyons, l'un d'entre eux, sur la rivière Piva est beau mais rempli d'eau parce qu'un barrage gigantesque l'a transformé en lac.

lac

L'autre est un des derniers fleuves sauvages d'Europe, il sinue au fond du deuxième plus grand canyon DU MONDE. Ça c'est ce qui est écrit dans les guides dont les auteurs ne savent plus quels superlatifs employer pour justifier l'achat de leur torchon, heureusement qu'on les a presque tous empruntés à la bibliothèque (sauf pour l'un d'entre eux, j'ai été faible il est joliment mis en page). En réalité c'est un sous-affluent du Danube par contre le canyon fait effectivement 1300 mètres de haut, de quoi faire passer les gorges du Verdon pour une vulgaire rigole creusée dans le sable.

On s'arrête boire un coup dans un bled qui ne ressemble à rien, au bord du fameux lac, il présente l'avantage d'avoir une église en construction, franchement elle est mieux réussie que cette de l'ambassade russe de Paris, au moins ici le toit brille vraiment je pense qu'on le voit depuis l'espace. Les monténégrins n'ont aucune hygiène alimentaire ils mangent n'importe quand, on s'attable pour une bière à 16h et nos voisins sont en train de s'enfiler un cheptel entier sous forme de saucisses.

église

Une fois passé le barrage les paysages sont encore plus impressionnants et nous atteignons notre camping qui se trouve au confluent de la Piva et de la Tara (vous suivez ? on a mis des jours à comprendre, il faut dire que les cartes ne sont pas claires, ai-je déjà mentionné ce problème ?) et à la frontière de la République Serbe de Bosnie, du coup je ne sais pas si c'est la Bosnie ou la Serbie, ces gens ne font aucun effort pour qu'on comprenne le coin (j'ai vérifié entre-temps, c'est la Bosnie, capitale Sarajevo, la Serbie est plus à l'est, capitale Belgrade c'est lui qu'on a prévu de traverser plus tard, si la météo le permet). Le camping est surtout un camp de base pour faire du rafting, manifestement le meilleur moyen de voir la rivière et la vallée, on achète donc le package pour le lendemain, qui vient avec petit déjeuner et déjeuner, je crains le pire pour nos estomacs.

#ete2024 #montenegro