Vers l'ouest

Notre périple retour vers l'ouest commence par un déplacement au sud, et oui nous nous jouons des contraintes de la géographie. Plus prosaïquement en quittant Breb nous nous dirigeons vers Baia Mare en tant que centre urbain des Maramures mais arrivons dans une plaine où il fait chaud et où le paysage est bien moins enchanteur qu'avant. Nous cherchons un camping malgré tout, puis un deuxième mais ils sont nuls alors on zappe tout bonnement la région entière, ce que c'est que d'être rancunier, et commençons le chemin retour.

Ce chemin nous fait passer par Cluj où nous nous baladons pendant une matinée. Cluj a beau être une des plus grandes villes du pays, le centre ancien est tout petit, la balade est plaisante sans plus et se conclut sur un repas international dans une brasserie moderne où les portions de viande, Roumanie oblige, représentent la moitié du volume servi.

On essaie une balade dans la forêt qui est collée à la ville, nos parcs urbains n'ont qu'à aller se rhabiller. En contrepartie on ne trouve pas LA zone de la forêt que nous cherchions (celle qui permet de faire ce genre de photos) car le bois est trop grand et nous n'allons tout de même pas passer la journée à errer à travers. Tant pis cette déconvenue ajoutée à celle d'hier a un petit goût de fin de séjour, cette fois-ci c'est parti pour l'ouest.

palais

En chemin nous passons par Huedin où se trouvent quelques merveilleux palais gitans, cette banlieue nous fait plonger brièvement dans une autre dimension.

palais

Puis comme à l'aller, la route vers la Hongrie -puis en Hongrie- passe par une plaine gigantesque parsemée de petits villages cernés de silos et d'usines géantes, probablement dédiées à la transformation de tout ce maïs et tout ce tournesol en produits packagés sur des palettes. Cette fois nous avons droit à des autoroutes, dieu merci car le paysage est monotone au dernier degré, pour nous distraire nous passons on temps fou à tenter de comprendre comment fonctionne la vignette autoroutière (ou plus précisément, à tenter d'identifier le bon tarif et le site légitime où l'acheter).

En réalité c'est assez simple hein, d'ailleurs je pense que c'est trop simple pour les esprits complexes qui dirigent la France et résultat des courses on a droit à des embouteillages quotidiens aux barrières d'autoroutes (à moins que mais houlala j'aurais l'esprit mal tourné, ce soit un plan machiavélique ayant pour finalité de maximiser la satisfaction des actionnaires au détriment des usagers et accessoirement contribuables).

bains

Afin de couper la route nous profitons du tropisme hongrois pour les bains de toutes sortes et nous arrêtons donc pour la nuit dans un camping accolé à des thermes. Non pas des thermes au sens romain, mais bien au sens hongrois, c'est-à-dire que nous nous retrouvons au sein d'un complexe balnéaire curieusement installé au milieu de rien et fréquenté par un savant mélange de familles, de buveurs de canettes de bières et de curistes qui, selon les groupes, jouent à la balle ou bien piquent-niquent sur les tables ou bien encore se prélassent tels des colonies de morses dans des piscines de diverses couleurs et températures.

L'ambiance est d'autant plus étrange que nous arrivons tard dans un camping totalement désert qu'une préposée finit par ouvrir rien que pour nous.

Rebelote le lendemain : on roule, tous joyeux à l'idée de le faire légalement grâce à notre achat de vignette de la veille. Par contre il fait une chaleur de bête et notre pause au bord du lac Balaton -le plus grand lac d'Europe qui n'est, malheureusement pour lui, pas entouré de montagnes majestueuses et donc manque de caractère- nous assomme plus qu'autre chose, à moins que ce soit cette cannette de bière que j'engloutis comme un assoiffé ?

lac

Les frontières s'enchaînent sans plus aucune difficulté ni même de contrôle (sauf curieusement la veille entre la Roumanie et la Hongrie, d'ailleurs je tiens à me plaindre ici car si nous avons bien hérités de tampons sur nos passeports, ils sont complètement nazebroques ce sont de stupides carrés avec une date, où est passé le panache des années 20 je vous le demande) et nous voici dans l'après-midi à Ptuj, microscopique ville médiévale de l'Est de la Slovénie. On visite en 30 minutes, on fait péter le gastro local et on dort à l'hôtel car nous sommes de gros bourgeois : enfin une nuit sans moustique ! joie.

ptuj

Puis, afin de nous acclimater doucement au retour à la maison nous enchaînons les haltes dans des endroits déjà connus afin de minimiser le temps de pause sans avoir l'impression de passer à côté de quelque chose d'important.

ptuj

Par exemple nous nous arrêtons à Ljubljana, tout aussi charmante que dans nos souvenirs, bien que, depuis notre dernier passage (6 ans, il suffit de peu) le centre se soit transformé en une annexe de Sephora : le nombre d'enseignes génériques de pseudo-luxe est tout bonnement délirant. Aussi délirant et corrélé que le nombre de touristes (revoilà des groupes suivant un guide avec des drapeaux, mon urticaire est prêt à refaire surface) mais nous ne faisons qu'une halte-éclair donc c'est pas grave.

ljubljana

Échappant à ce pandémonium nous déjeunons dans l'herbe de Tivoli, le parc urbain de la ville, qui fait la taille de Central Park (500 ha !! dans une ville de 300 000 habitants !! mais qu'est-ce qu'on fout franchement avec nos pelouses de merde qu'on appelle pompeusement parcs) et c'est trop bien. En plus j'arrive à choper de nouveau un détail qui fait ma joie sur un balcon en béton :

balcon

Puis on roule de nouveau sur une artère que je déteste puisqu'il s'agit de la E70 de sinistre mémoire qui traverse la plaine du Pô, nous passons Trieste et Venise avant d'atteindre Vérone, notre halte favorite du nord de l'Italie. Favorite car la ville a le bon goût de disposer d'un camping qui surplombe le centre ville et permet d'atteindre l'Adige en 10 minutes de marche. Et puis bien sûr c'est trop mignon. Bon cette fois-ci pas de bol le trajet est plus long que prévu car on se prend un orage monstrueux durant lequel les gens s'arrêtent sous les ponts ou bien roulent à 50 sur l’autoroute avec leurs warnings (ou bien sont assis au volant d'un 35 tonnes et roulent pépouse en projetant les automobilistes normaux dans le bas-côté), comme nous par exemple. Au final nous arrivons sous une pluie battante (mais les éclairs ont cessé d'éclairer le chemin) pour nous rendre compte qu'il n'y a plus de place c'est le drame.

vérone

Dieu merci nous trouvons à nous garer -sans doute de manière parfaitement illégale- dans le centre ET à trouver un restaurant qui nous serve à 22h30, alors que la pluie a cessée nous sommes finalement vernis. Après avoir passé la nuit sur un parking chelou au sein d'une résidence nous profitons le lendemain dès potron-minet d'un petit déjeuner en terrasse haaaa le petit déjeuner italien en terrasse dans Vérone franchement ça vaut le coup. Et comme il est tôt la balade matinale dans cette merveille est délicieuse je suis sur un nuage tout est parfait de nouveau.

vérone

Qui dit balade matinale dit aussi que nous décanillons de là au moment où la densité de visiteurs devient un peu gênante nous sommes des héros du tourisme de masse.

vérone

Pour continuer cette journée royale, nous roulons pendant qu'il pleut avant d'arriver en Ligurie afin que Valérie profite d'une courte période de plage qui lui a bien manqué durant ces vacances. Si la mer est trop chaude et tristement plate (la dernière fois nous nous avions profité de gros rouleaux et je m'attendais benoitement à me retrouver projeté dans le passé me voici donc stupidement déçu) , la plage elle-même est curieusement... comment dire ? non bondée, c'est-à-dire qu'il y a du monde mais de manière supportable (pour l'Italie) et en plus on ne cuit pas vraiment car le ciel est voilé, ce qui ne nous empêche pas de ressortir (enfin !) notre parasol en plastique bien que je regrette a posteriori de n'avoir pas acheté le modèle qui se visse, tellement plus italien (quoique pour l'exploiter pleinement il faudrait que je le visse en étant vêtu uniquement d'un slip rouge moulant je ne suis sans doute pas prêt).

vérone, encore

Et pour couronner le tout on trouve de nouveau une place de parking (franchement Saint Christophe est avec nous. Oui j'ai demandé à Internet qui est le saint patron des automobilistes) dans Finale Ligure pour un dernier restaurant italien niché dans une ville médiévale transformée en station balnéaire, on n'aurait pu rêver mieux pour conclure ce voyage.

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