Zabjlak

Aujourd'hui nous avons décidé de monter vers le nord, les montagnes et des températures plus clémentes. Cependant la glande c'est toujours bien, alors on décide de ne partir qu'après le déjeuner. Nous profitons de nouveau de la piscine, de l'arbre, du beau temps. Il y a des bananiers ici, d'ailleurs on en trouve dans les jardins sur toute la côte qui tranchent singulièrement avec le paysage de caillasses et de petits buissons épineux.

piscine

Nous finissons tout de même par vaincre la flemme qui nous a fait rester ici plus longtemps que prévu, et par nous mettre en route : 2 heures pour parcourir 70 km en passant par Niksic (j'ai mis une carte en ligne par ici pour celles et ceux à qui ce nom ne dit rien) où l'on ne s'arrête pas, avant d'entrer dans le massif montagneux qui forme le nord-ouest du pays.

Écrit comme ça on pourrait penser que le #montenegro est plat sauf dans le nord, houlà non pas du tout : si on rencontre bien quelques petites plaines de temps en temps, les paysages que nous croisons depuis notre arrivée, sont très accidentés. Par contre, la zone que nous atteignons désormais a une majesté certaine dans le genre montagneux. La route est de nouveau très belle et les reliefs de plus en plus conséquents, avec des plis géologiques incroyables.

pli

Après avoir monté, descendu, monté encore nous arrivons à la principale... ville ? village ? agglomération ? tas de maison ? je comprends mieux pourquoi les guides utilisent le terme de “porte d'entrée du parc national” du Durmitor, Zabjlak. Ici, pas vraiment de centre, des chalets surdimensionnés éparpillés dans la campagne et des travaux de terrassement menés à la main ou plutôt à la pioche. On choisit un des campings au pif et on s'installe pour la nuit sur un terrain plat grignoté par une ancienne carrière, il faudra qu'on y pense en allant pisser au milieu de la nuit sous peine de faire une chute de 15 mètres. Ici, une photo d'un mignon petit village sur le bord de la route, où l'on voit que la neige n'est pas inconnue dans le coin :

village

Le lendemain nous débutons la journée par la randonnée, heu pardon la balade manifestement incontournable du coin : le LAC NOIR, brr on se croirait sur une couverture de Tintin. Sur le chemin on tente de récupérer des informations quant à la suite de notre séjour, en passant par exemple par le visitor's centre qui est en réalité surtout un suvenir shop où on achète une carte.

Franchement c'est pas très utile comme carte. Ou bien, malgré mes 20 ans d'expérience professionnelle dans un domaine proche de la cartographie, je n'ai toujours rien compris. Les reliefs sont figurés avec des petits traits : il y a pleins de petits traits. En plus d'une carte je m'imaginais bêtement trouver un guide des randonnées du coin, avec des circuits et une difficulté approximative, macache. Nous voici obligés d'écumer les bas-fonds d'internet à la recherche de randonnées pour tenter d'imaginer un programme. La grande merdification d'internet (incroyable, le concept est devenu tellement officiel depuis la première publication de l'article de Doctorow qu'il a désormais sa propre page wikipedia) n'a décidément pas de fin et dès qu'un site a l'air à peu près prometteur, c'est pour ouvrir des bannières dans tous les sens, demander à ouvrir un compte, et in fine demander du pognon afin d'accéder à des contenus SAISIS PAR LES UTILISATEURS tout ceci me rend fou. Sur le chemin du lac noir, il y a de nouveaux des espèces de mémorials incompréhensibles à nos yeux profanes, celui-ci semble dédié aux nichons de 1940 et j'avoue ça me plait bien :

nichon

Tandis que, un peu plus loin, celui-ci a manifestement une tête de poulet :

poulet

Bref, sortis du visitor's centre, on n'a toujours pas de billet, il faut aller à une cahute plus loin afin d'acheter le droit d'accéder au parc. Puis il faut trouver la nénette à qui payer le parking. C'est littéralement incompréhensible, les touristes tournent en rond l'air hébété et 30 minutes d'allers-retours sont nécessaires avant de commencer la balade.

lac noir

Et là, surprise (heu en fait non), c'est LA balade donc nous ne sommes pas seuls. Très joli petit lac de montagne, mignon petit sentier. Nous sommes en fin de matinée, le temps de faire le tour du lac les cars ont eu le temps d'arriver et c'est désormais un festival de groupes avec des guides (et leur drapeaux pour changer), colonies de vacances et autres japonaises qui mettent 20 minutes se faire prendre en photo sur fond de montagne en prenant des pauses alanguies.

snake lake

On décide de pousser plus loin et tout de suite nous sommes moins nombreux, dans une forêt hallucinante de beauté et de mousse. Le génie des mémorials s'exprime aussi dans la signalétique sur les chemins :

sentier

On prolonge encore un petit coup, cette fois-ci nous sommes tous seuls et nous arrivons à presque nous perdre (!!) dans la forêt mais finalement tout va bien c'était super (toujours ce hiatus entre la carte et le territoire, et spoiler ce n'est pas la dernière fois). On retourne nous percher au-dessus de la carrière et pour une fois un se couche tôt car à force d'énervement sur internet nous avons identifié un programme pour le lendemain.

lucien

#ete2024 #montenegro