Il serait réducteur de signifier notre époque d'errance sensationnelle.
Cette perte de sens palpable par une fraction grandissante de la population est la simple conséquence d'une situation complexe qui trouve son essence dans un modèle de société.
La matérialisation du bonheur conceptualisée par des influenceurs intéressés, une connivence étatique qui désormais dévoile parfaitement ses objectifs, joint par des médias sous dépendances financières sont l'alpha et l'oméga de la situation sociétale, économique et politique mondiale.
Un modèle capitaliste dépourvu de toute dérégulation et dont la raison se concentre désormais sur l'enrichissement de quelques-uns domine parfaitement tant dans les institutions nationales que mondiales. Cette mise en lumière assumée et décomplexée alimente l'appauvrissement économique, culturelle et intellectuelle de la population.
Les procédés utilisés privilégient une approche insidieuse à travers la communication, voire l'éducation de masse, mais ne s'exemptent pas une démarche plus active, voire violente de domination.
Des voix dissidentes existent, mais elles sont au mieux moquées et discréditées, sinon simplement effacées de quelques manières que ce soit. Dans un monde où la visibilité des opinions et actions dépendent d'une minorité de diffuseurs, il est particulièrement simple d'influencer et de limiter l'esprit critique. Si cela ne suffit pas, la violence d'Etat prend le pas.
Cette situation, nous la vivons à chaque instant. Nous sommes parfaitement intégrés dans ce modèle qui tente de faire nous, avec un certain succès, des acteurs passifs face à une dégradation continue de notre environnement.