Traquouader, verbe, trans., premier groupe (également Tarqwader)
Étymol. et Hist. : Vous connaissez le verbe tarquouader ?
Ce vocable familial a été créé dans le Queyras, lors d'un séjour où les enfants écoutaient un podcast sur l'espace. Dans ce podcast une jeune fille emploie le mot darkweb à la place de Deneb. Ça fascinait les enfants qui disaient darkweb tout le temps, sans raison. Descendance[1], encore bien jeune à l'époque, avait déformé le mot pour dire (à peu près 100 fois par heure) “tarquouade”.
Ce qui finissait par me saouler un poil, je l'avoue.
Arriva le jour de l'épreuve : chaque année, on se fixe une randonnée un peu plus dure que celle fixée l'an passé, à faire l'an prochain (vous suivez). C'est toujours plus facile, psychologiquement, de décider de faire un truc dur la prochaine fois, quand on est en haut d'un truc où certes, on en a bavé, mais où on constate qu'on est pas tout à fait au bout de ses forces et que, donc, on devrait pouvoir donner un peu plus l'an prochain.
Là, l'épreuve, décidée d'un commun accord l'année d'avant, à l'occasion de la montée au lac Sainte Anne, était le col Bramousse.
La montée au col Bramousse, c'est en gros deux séquences très différentes mais demandant à peu près le même effort : une montée courte mais hyper raide dans une forêt ombragée, puis la remontée d'un vallon, autrefois herbu mais que la forêt colonise doucement, moins pentue mais qui semble interminable.
À la fin de la première séquence, les enfants n'en pouvaient déjà plus : ça trainait la patte, ça râlait.
Avisant des promeneurs qui sortaient de la forêt et allaient nous rattraper, puis nous dépasser dans le vallon, j'ai lancé : “Attention, si ça continue, on va se faire tarquouader !”.
Et c'est resté.
Dans mon noyau familial, tarquouader veut donc dire “dépasser lors d'une randonnée”.