Avant-propos

Le 12 aout 2024, à l'heure du petit-déjeuner, mon amoureux est mort. Il n'était pas malade, il n'avait pas de problèmes de santé ni de condition médicale particulière, il n'était pas vieux, nous rentrions de vacances où nous avions joyeusement marché sur les sentiers de Lozère pendant une semaine quand tout à coup, il a fait un malaise et voilà. Ni les premiers soins donnés par les pompiers, ni les grands moyens déployés à coup d'hélicoptère n'ont permis de le sauver. Il était mort quand ils sont arrivés et il n'y a pas eu de miracle.

Depuis, je survis. J'oscille entre incompréhension et colère, entre chagrin et souvenirs, dans cette zone grise où je n'ai pas encore tiré un trait sur lui, sur nous, sur ce que nous avions construit et ce qu'il nous restait à vivre. Ma vie est entrée brutalement dans une sorte de tourbillon qui m'aspire vers le grand vide qui réside au fond de mon ventre.

Demain, cela fera 31 jours. Il a été incinéré, conformément aux seuls souhaits qu'il avait formulés un jour, puis ses cendres ont été dispersées dans la forêt qu'il aimait tant, une initiative que j'ai prise seule mais je pense qu'il aurait apprécié. Beaucoup de gens sont venus lui rendre hommage, cela a été un beau moment, de l'avis général, plein d'émotions et d'humanité.

Et aujourd'hui, je me retrouve seule, face à l'immensité de son absence qui me dévore le bide et qui par moments, me submerge de chagrin.

Alors je vais écrire. Je ne sais pas encore bien quelle forme cela va prendre mais je vais essayer de poser des mots sur cette disparition, pour apprivoiser cette “vie d'après lui”.