Encore et toujours
J'ai enfin rêvé de mon amoureux, un rêve où je le voyais, et même un rêve dans lequel je le prenais dans mes bras. Cela fait maintenant presque 6 mois que j'attendais ce moment et ces deux rêves sont arrivés coup sur coup, à quelques jours d'intervalle, balayant les certitudes que je commençais à avoir sur le deuil. Tout recommencer, encore.
Enfin, pas tout, non. C'est un peu ce que m'a dit la psy que je suis finalement retournée voir pour parler de ces loopings émotionnels qui m'épuisent. Je ne recommence pas tout, je passe à de nouvelles phases, et je fais du lien avec mon amoureux, à travers ces rêves, ce qui est pour elle plutôt bon signe.
Les deux rêves de la semaine dernière avaient lieu dans des transports en commun et dans une foule. La vie serait un voyage ou un chemin dont mon amoureux serait descendu trop vite, trop tôt, mais je l'ai vu souriant, les deux fois. Il me regardait avec amour et malice, il n'a jamais prononcé un mot mais ce sourire valait tous les discours du monde. Comme dans les messages qu'il laissait sur mon répondeur, il est là, il me regarde et il m'aime, pour toujours.
Avoir enfin rêvé de lui, l'avoir revu quelques secondes dans mon cerveau endormi ne m'a finalement apporté aucune joie, ni aucun soulagement. Une petite frustration et un grand désarroi. Peut-être parce que je n'ai pas eu le temps de lui parler, de lui dire combien il me manque et combien je regrette de ne pas lui avoir dit une dernière fois que je l'aimais avant qu'il ne s'éteigne.
Mais comme l'a dit la psy, ce sont aussi des rêves qui laissent entendre ma volonté de le laisser partir. Pour l'instant, c'est peut-être trop tôt, je suis tiraillée entre ce désir et celui de le garder contre moi, le plus longtemps possible. Et c'est ça le deuil, aussi. Cet écartèlement entre le chagrin de la perte et le souhait de continuer à avancer. J'en suis toujours là, encore et toujours et il est possible que ça dure quelques mois encore.
Cette semaine, cela fera la moitié d'une année qu'il est mort. Très sincèrement, je souffre comme s'il était parti il y a quelques jours à peine. Il me manque comme s'il était parti il y a quelques jours à peine. Et je l'aime comme s'il était encore vivant. C'est le truc le plus fou qui me soit jamais arrivé. Parfois, quand j'y pense, mon cerveau a comme un bug interne, je me dis que je suis ravagée. Mais en fait, en l'écrivant, c'est évident : je l'aime comme s'il était encore vivant parce que son souvenir l'est, parce qu'il est en moi, dans mon cœur, dans ma peau, vivant comme jamais, vivant pour toujours.
[Message de service : je me rends compte que je me répète beaucoup, depuis le début. C'est parce que j'écris vraiment au feeling, en suivant les sujets qui me tracassent ou m'interrogent, quand ils viennent. Mais c'est aussi parce que je ne me relis jamais ou au mieux, la note précédente parce qu'elle s'affiche quand j'ouvre cette page. De même, je n'ai jamais consulté les statistiques de lecture et lorsqu'à la faveur d'un message, j'ai découvert que j'étais lue bien au-delà du petit cercle fédiversien que je pensais, cela a été un petit choc. Pour autant, cela ne changera rien à ma façon d'écrire, très intuitive et maladroite. J'écris surtout pour moi, pour coucher sur l'écran les pensées qui me traversent suite à ce deuil qui a bouleversé ma vie. Mais les échanges que j'ai pu avoir avec certaines et certains sur Mastodon m'ont aussi aidée dans ce cheminement. Alors merci à vous qui lisez, en silence ou pas et pardon pour les bégaiements...]