Faire sans.
Quand on me demande comment je vais, je réponds un peu automatiquement que je fais avec mais en vérité, j'apprends surtout à faire sans. Il y a beaucoup de choses qui me manquent. J'ai l'impression de fonctionner en mode dégradé, un peu au ralenti. C'est une sensation étrange, je n'ai pas été habituée à cela.
Sans sa présence, la nuit à mes côtés. Son corps doux et tout chaud, ma bouillotte naturelle. Je dormais si bien quand il était là. Je faisais même la sieste, allongée contre lui, le weekend, alors que ce n'est pas quelque chose que je pratiquais avant.
Sans son regard sur moi, ses grands yeux verts qui me regardaient comme si j'étais un trésor, son regard pétillant de malice et de tendresse.
Sans ses bras couverts de taches de rousseur qui me serraient contre lui, qui m'enveloppaient de douceur, dans lesquels je sentais que rien de mal ne pouvait m'arriver.
Sans ses textos, qui arrivaient à toute heure de la journée, juste pour dire “je suis arrivé au boulot” ou “je pense à toi”, “le train a du retard” ou “je t'aime, je t'aime tellement”. Je n'arrive d'ailleurs pas à archiver nos conversations, épinglées sur mon téléphone, que je saisis parfois pour vérifier mais non, il ne m'écrira plus jamais.
Sans ses mots doux. J'en avais fait une note de blog pendant le confinement, alors même que notre relation n'en était qu'à ses débuts. Il ne m’appellera plus son aurore boréale ou sa petite belette d'amour et ça, c'est une des choses qui me manque le plus.
Sans son amour, enfin. Il va falloir que j'apprenne à vivre sans son amour et ça, c'est une chose dont je ne pense pas être capable un jour. Cet amour était tellement immense que plus jamais je ne serai aimée comme ça et l'idée à elle seule me déchire le cœur.