La colère
Je me rends compte qu'en ce moment, je suis en colère, tout le temps, contre peu près tout. La politique, le temps, les élèves, l’Éducation Nationale, les gens (#lesgens). Tout m'énerve et lorsque je parle avec d'autres personnes, j'ai vite fait de m'emporter et de monter dans les tours, alors que d'ordinaire, je suis plutôt calme, modérée et réfléchie. Ça finit par se voir.
J'ai l'impression de me radicaliser. Il y a tant de choses révoltantes, ces temps-ci, tant d'injustices que cela a eu raison de ma tiédeur habituelle. Je suis même en colère contre moi-même, j'ai envie de me secouer par le col et de me frapper, parfois, tellement j'ai le sentiment de ne plus être la même, d'être une autre que je n'aime pas : triste, défaitiste, sombre, impatiente, injuste parfois. Et puis je suis en colère d'être en colère. C'est le serpent qui se mord la queue.
Je sais bien que la colère est parfois salutaire lorsqu'elle est saine mais je ne crois pas qu'elle le soit, celle-ci.
Je tourne en rond dans cette colère latente, je crois que j'en veux à l'univers tout entier de m'avoir privée de cet amour extraordinaire, de cet homme qui illuminait mon existence, auquel je m'étais attachée sans retenue ni arrière-pensée, parce qu'il était bon pour moi, parce qu'il me faisait du bien, parce qu'avec lui, j'avais l'impression de revivre après des années d'existence tristounette et sans relief. En moins d'un quart d'heure, tout cela a disparu et presque 4 mois plus tard, me voilà devenue amère et colérique, une bien vilaine personne, à vrai dire.
Ce soir, 8 décembre, c'est la Fête des Lumières à Lyon et dans sa région (et pour tous les Lyonnais autour du monde, qui sont attachés à cette fête populaire). Je ne sais même pas si je vais aller chercher mes petites bougies à la cave pour les disposer sur mon balcon et ce serait bien la première fois en 54 ans que cela se produirait. Parce que pour moi, la lumière est partie le 12 août et que j'ai l'impression qu'elle ne reviendra plus.