La dépression

J'ai reçu un mail promotionnel aujourd'hui qui me vantait les mérites d'un programme pour sortir de la fatigue mentale. Je cochais toutes les cases : difficultés à se concentrer, fatigue et perte de motivation, irritabilité et sautes d'humeur.

Évidemment, je sais bien à quoi tout cela est dû. On est dans un schéma classique de deuil, avec une phase bien basse où rien ne semble pouvoir me sortir du gouffre. J'ai arrêté l'anxiolytique, je dors relativement bien sans alors stoppons la chimie le plus possible. Je suis fatiguée le soir, mais c'est aussi la période automnale, son changement de luminosité, les presque 6 semaines de boulot dans les pattes aussi, qui n'ont pas été de tout repos malgré la bienveillance dont font preuve mes collègues.

Ceci dit, LA journée de petite victoire évoquée ici a été la seule, pour l'instant. Tous les autres jours, je pleure, je rumine, je cherche du sens à mon existence et surtout, je crève de l'absence de mon amoureux dont je me répète en boucle, tel un mantra, qu'il ne reviendra jamais, histoire de bien me faire entrer cette idée dans la tête.

Je ne vais pas bien. Alors j'ai franchi l'étape supplémentaire, celle dont je pensais peut-être que l'écriture allait m'affranchir : je suis allée consulter une psychologue. Je l'ai choisie un peu au hasard, parce qu'elle ne consulte que les jours où je suis libre et surtout, parce qu'elle avait un créneau là, tout de suite, le jour où j'ai cherché.

Cela a été intense : j'ai vidé mon sac dans une longue logorrhée tout en éclusant un paquet entier de mouchoirs (j'ai fini par prendre les miens, les siens étaient tout fins, ça n'allait pas le faire) et je pense que nous allons être amenées à nous revoir. Entre le traumatisme du décès dans mes bras de mon amoureux, le deuil “classique” d'un conjoint bien-aimé, les suites relationnelles avec sa famille, mes propres soucis avec mes enfants (dont l'un est toujours aux abonnés absents) et les montagnes russes émotionnelles qui sont les miennes depuis, il y a du boulot...

Je ne sais pas du tout ce que ça va donner mais comme je l'ai écrit dans un joli lapsus, il y a du grain à poudre.

Un petite citation de Joyce Carol Oates, que je lis toujours :

Car moi aussi, je m'efface. Sans personne pour me regarder, pour me nommer et m'aimer, je m'efface rapidement.