L'abandon
Il est possible que lundi, je n'aie pas pleuré, à nouveau. Je ne me souviens pas bien. Mais aujourd'hui, j'ai bien rééquilibré la balance en pensant à Noël (ainsi qu'à l'autre Noëlle, ma tante Alzheimer qui ne va pas bien du tout). Il y a des jours comme ça où la tristesse est omniprésente, dans la confiture du matin (qu'on avait faite ensemble, avec mon amoureux), dans les préparatifs des fêtes de fin d'année, dans les mangeoires à oiseaux (qu'on installait ensemble, avant), dans la première neige, peut-être demain (qui l'aurait mis en joie).
J'ai écrit ce matin une phrase qui m'interpelle ce soir. En parlant de ce qui me ferait plaisir comme cadeau de Noël, le truc qui m'est venu tout seul (et qui m'a fait sangloter pendant 20 min), c'est qu'on me rende mon amoureux. “Rendre”, comme si on me l'avait volé. Comme si la vie, le destin, le karma, Dieu ou qui sais-je, me l'avait volé. C'est un peu idiot d'avoir dit ça. Mon amoureux ne m'appartenait pas, d'abord. Et puis, il n'y pas eu vol ni malveillance. Sa vie s'est arrêtée net et puis c'est tout.
Je mets parfois des mots étranges sur ce que je vis. Je reproche par exemple à mon amoureux de m'avoir abandonnée, lâchée. Le terme d'abandon revient souvent dans mes pensées, comme s'il avait sciemment voulu me laisser tomber. Bien sûr que non et son dernier mot (”Désolé”) le dit clairement. Je me sens abandonnée mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Il va falloir que je creuse ça...
Tout à l'heure, je suis tombée sur cette carte à la librairie :
C'est très vrai, je vais plutôt retenir ça de cette journée.