Définitions, encore
Les posts précédents tendaient à rattraper le décalage entre mes premiers tâtonnements autour de ce mémoire, et son état réel d'avancement. On entre aujourd'hui dans le suivi pas à pas de mes réflexions...
Une lecture
Dans mon état de l'art, j'évoque un article de Mylène Costes sur les sites de manuscrits numérisés [1], dans lequel elle fait allusion aux travaux de Nicole Pignier et Benoît Drouillat sur le webdesign [2]. Elle s'est appuyé sur ces travaux pour analyser et comparer les différents sites de manuscrits numérisés. Je me suis donc lancée dans cette lecture pour pouvoir établir une comparaison des sites qui constitueront mon corpus. Cette lecture me prend du temps, le contenu est technique, et la question se pose de la pertinence de son contenu vis-à-vis de mon mémoire. Par ailleurs, je me rends compte que je manipule des notions qui vont au-delà de l'accessibilité et qui mériteraient que je m'y attarde un peu : web design, d'abord, mais aussi ergonomie, et, puisque Nicole Pignier est sémioticienne, sémiotique.
À mes dictionnaires
Je propose donc ici un rapide tour d'horizon de ces termes. Pour ergonomie, Le CNRTL propose la définition suivante : « Ensemble des études et des recherches qui ont pour but l'organisation méthodique du travail ». La définition du dictionnaire Le Robert est elle aussi dirigée vers le travail : “Adaptation d'un environnement de travail (outils, matériel, organisation…) aux besoins de l'utilisateur.” Cependant le CNRTL souligne que la racine grecque ergo- signifie “travail” mais aussi “action”. On peut donc se permettre de comprendre l'ergonomie dans un contexte autre que celui de travail. Le terme “action” me semble en effet mieux correspondre à la situation de l'internaute devant son écran, qui n'est pas nécessairement dans une situation de travail : il agit plus qu'il ne travaille (au besoin il agit dans le cadre d'un travail), et il souhaite simplement que son action soit efficace afin d'accéder de la façon la plus économique et rapide possible à l'information qui l'intéresse. Sur la question du webdesign et du design, Le Robert nous dit que le premier est la “conception d'interfaces web” et que le second est une “esthétique industrielle appliquée à la recherche de formes nouvelles et adaptées à leur fonction”. Si la notion d'innovation ne me paraît pas la priorité, celle de l'adaptation à une fonction est par contre essentielle, surtout si l'une des fonctions que l'on se donne est de donner accès à une information. Pourquoi la sémiotique ? Nicole Pignier est sémioticienne, et dans son article [3] elle défend l'idée que
le design des interfaces graphiques des textes en ligne – le webdesign – donne en expérience à l’usager une représentation imaginaire et éthique des énonciateurs, une sorte d’ethos.
Elle prend de la distance vis-à-vis de points de vue exprimés par Emmanuël Souchier mais aussi de Jean Davallon, Marie Després-Lonnet, Yves Jeanneret, Joëlle Le Marec qui réduiraient les productions web à l’écrit qui serait « tout à la fois l’objet et l’outil » du réseau internet. Selon elle, les interfaces graphiques des sites ont également une portée sémiotique et culturelle. Cette approche me paraît très intéressante dans un travail sur l'accessibilité numérique. La sémiotique est une science des significations qui s'est ancrée dans le champ des sciences humaines.
Au final, il me semble que partir sur ces termes n'est pas hors-sujet À suivre...
[1] Costes, M. (2015). Les sites de manuscrits numérisés : Quelle prise en compte du public non expert ? Les Enjeux de l’information et de la communication, 162(2), 53‑67. https://doi.org/10.3917/enic.019.0053 [2] Pignier, N., & Drouillat, Benoît. (2004). Penser le webdesign : Modèles sémiotiques pour les projets multimédias. Harmattan. [3] Pignier, N. (2009). Sémiotique du webdesign : Quand la pratique appelle une sémiotique ouverte. Communication & langages, 159(1), 91‑110. https://doi.org/10.3917/comla.159.0091