Le problème de la problématique
Très vite, suite à mon stage, et aux discussions que j'avais pu avoir avec ma tutrice sur la pertinence d'une dimension “médiation culturelle” en un lieu comme le Pôle du Document Numérique, il m'est apparu que mon mémoire devait être en lien avec leurs productions.
Je tourne autour du Pôle...
Je venais de travailler sur la tapisserie de Bayeux, il pouvait sembler logique que je continue à travailler sur sa reproduction en ligne, aussi appelée SIDS (pour Système d'Information Documentaire Spatialisé). Mais ce SIDS a pour origine une demande des conservateurs du musée. Je voulais travailler sur une production issue du PDN, complètement dédiée aux chercheurs. De plus le musée sera bientôt entièrement rénové et le SIDS complètement au cœur de cette refonte. Lors de mon stage, j'avais rouvert mes notes sur les conférences suivies lors de la licence, et l'une d'elle était consacrée à la Bibliothèque Virtuelle du Mont-Saint-Michel (BVMSM). Ce projet réunit en ligne les différents livres numérisés, manuscrits ou imprimés, de ce qui avait été la bibliothèque réelle du Mont Saint Michel. Une grande partie du fonds est conservé à Avranches mais certains ouvrages sont éparpillés en France et à l'étranger, jusqu'aux États-Unis. L'ensemble des manuscrits a été minutieusement décrit et enregistré dans le catalogue en ligne, réalisé en XML-EAD. XML, c'est un langage de balisage de texte et EAD, c'est de l'Encoded Archival Description, ou de la description archivistique encodée. Cette conférence était animée entre autre par Catherine Jacquemard, la directrice du PDN. À la fin de sa conférence, elle concluait que cette Bibliothèque Virtuelle devait, si on voulait qu'elle vive, être animée à la façon d'une bibliothèque ordinaire, par des bibliothécaires. Elle insistait sur cette dimension de médiation. Cette BVMSM était donc un objet possible, et finalement assez évident pour mon mémoire. J'avais noté : Interrogations et pistes à explorer : recherche ? Enseignement ? Histoire du livre, art, religieuse ? Pour quel bibliothécaire ? Qui va animer et faire vivre ces sites ? A la frontière de métiers différents, pour l’instant pas de métier bien défini. Réflexion en cours, mais en train de mobiliser une réalisation. Maintenant que les résultats sont là, 2nde phase ; outils riches, qui peuvent servir à tous. Des gens doivent pouvoir servir de médiateurs. Dans une bibliothèque ; il y a aussi médiateurs et animateurs, qui vont permettre à des usagers différents d’utiliser ces livres. Les bibliothèques virtuelles méritent le même type d’utilisation et de travail de médiation. Actions vers les publics. 1ères réalisations avec différents modules comme les expositions temporaires. Mais d’autres sont possibles, mais sur quel support ? Sur le même site ou d’autres, qui vont développer d’autres actions mais avec quelles prises en charges et outils d’annotations ? Je mets ce passage dans son intégralité, parce que je vais certainement y revenir...
Des échanges
Par ailleurs, mon directeur de mémoire m'a aiguillée sur les questions à me poser : voulais-je travailler sur la vulgarisation ? l'accessibilité ? pour quel public ? dans le cadre d'une communication autour de l'objet ? Il a évoqué aussi la possibilité de rencontrer les personnes derrière le projet, de comprendre leur représentation d'une médiation culturelle, leurs intentions. À force de questions, j'ai pu définir davantage ce qui m'intéressait : non pas définir une médiation culturelle sur un site, mais amener le visiteur du site à se l'approprier pour en faire l'usage qu'il s'invente. Pour cela il faut que le contenu lui soit accessible et compréhensible.
Pour finir
J'ai fini par formuler ainsi ma problématique : rendre accessible à la société civile une bibliothèque virtuelle de manuscrits destinée à la recherche, un défi ? le cas de la BVMSM. Mais ce n'est que le début...