Prochaine étape : observer

jumelles Image par Pat de Pixabay

Et pour cela, se construire un outil, une grille permettant de passer en revue les sites de mon corpus. J'ai plusieurs sources théoriques : l'approche benchmark de N. Pignier et B. Drouillat, les tableaux d'analyse de E. Souchier et al. et le Référentiel Général d'Amélioration de l'Accessibilité. Très bien. Mais comment articuler le tout ?

Tout mettre à plat

Je suis une grande adepte des cartes mentales, alors je décide d'en ouvrir une, et chaque branche permet d'éclater les notions de mes 3 références, ainsi que le rappel de mon directeur de mémoire sur la structuration d'une page web. Une jolie carte mentale, donc... au fur et à mesure que je la remplis, les liens se font, les mêmes mots apparaissent, alors que les approches sont différentes. carte mentale Ma carte mentale, illisible en l'état, mais dont sur laquelle on voit les liens en construction Pour la première fois, je lis en détail les critères de la RGAA, je vois l'intérêt de passer par les tests de critères qu'ils proposent : avec les questions posées, on est directement guidé vers une observation précise, parfois de la surface de la page, ce qui est visible, parfois de ce qui est caché, ce qui est en-dessous : les balises d'une liste par exemple, celle d'une citation... J'avance, mais je me perds un peu, je doute... Pause. croisement de chemins Image par Klaus de Pixabay Et en fin de journée, alors que je reprends ma carte, je vois mes sites internet comme 2 objets, voire 3 : – un objet médiatique, version E. Souchier – un objet sémiotique, version N. Pignier – et éventuellement, un objet accessible, version RGAA C'était peut-être une évidence depuis le début, je ne la vois clairement que maintenant. Mais cet éclairage devrait grandement m'aider pour la suite. Sentiment puissant que les choses prennent corps, font sens, progressivement... je ne suis pas sûre d'avoir une nuit reposante, il est possible que le cerveau, que je sens un peu surmené, continue à jouer à trouver des liens possibles pendant la nuit. Tout cela ne me dit pas encore comment formuler ma grille d'évaluation : peut-être simplement à partir de ce que je vois à l'écran : – page d'accueil – menu – bannière – etc. C'est dans l'interprétation de ce que j'observe que les regards sémiotique, médiatique et accessible vont s'exercer... ça y est je suis en train de forger une méthode d'observation...

Le temps de la réflexion

Je pense mieux comprendre pourquoi N. Pignier dit vouloir se détacher de l'approche écrits d'écran de Souchier (“nous ne pensons pas que l’écrit soit « tout à la fois l’objet et l’outil » du réseau internet. (p.93)”), elle aborde tout ce qui relève du graphisme, des illustrations, du scénario de façon plus approfondie ; alors que E. Souchier, s'il parle du “temps du design et de l'ergonomie”, ne les traite pas. Il a une approche plus approfondie peut-être de l'objet médiatique comme objet de pouvoir. Il s'agit pour moi de défendre l'idée que les 2 approches ne se contredisent pas, qu'elles valent la peine d'être explorées toutes les deux, surtout dans le cadre d'un travail sur des sites de chercheurs où l'écrit est très présent. et où je compte faire une analyse des textes...

Le lendemain, construction de la grille

Je reprends également l'article de M. Costes sur les sites de manuscrits pour me guider. chemin sinueux Image par Silvia de Pixabay Et peu à peu se dégage une répartition en plusieurs entrées : – un contexte général, qui peut être rempli après-coup, peu importe, mais nécessaire pour comprendre ce qui se passe avant la rencontre usager/dispositif, au stade de l'énonciation éditoriale ; – la page d'accueil : on part du principe que c'est par là que l'usager prend contact avec le site (même si d'autres accès sont possibles, c'est par là aussi que les concepteurs envisagent le 1er contact, donc là qu'ils mettent en avant les accroches, les valeurs...) ; – l'ensemble du site, assez vite. Les points d'observation, que ce soit médiatique ou sémiotique s'étendent très vite au-delà de la page d'accueil, sans parler de l'accessibilité. Sur l'ensemble du site : – interactivité (par le corps, par l’engagement) ; – discours ; – perception ; – ergonomie (organisation visuelle et navigation). Ma grille est très chargée avec toutes les notions des différentes approches. Je prends le parti d'effacer toutes les descriptions et de m'en tenir aux entrées principales. Je glisse quelques mots-clés pour ne pas perdre l'angle de l'observation. Elle me semble faire sens. Je garde également la version intermédiaire, comme grille guide permettant de revenir sur les différentes interprétations possibles selon les regards médiatique, sémiotique ou liés à l’accessibilité. Je n'ai plus qu'à la tester...

Écrire pour garder trace...

L'essentiel de ce post a été rédigé dans le feu de l'action, je ne l'ai que très peu repris avant de le publier. J'ai pu prendre appui dessus dans la rédaction de ma partie méthodologique. Je la relis avant de publier, je m'amuse de mon enthousiasme, et j'espère que mon directeur, à qui je viens d'envoyer méthodologie, grille d'analyse et test, les approuvera...