Planche 30

Une infirmière demande à une psychiatre « pourquoi vous avez écrit en plein complexe d’oedipe dans son dossier » La psychiatre raconte que le patient lui a demandé si il pouvait sortir dans le parc de l’hôpital. Elle lui a répondu «  Non pas encore c’est trop tôt ». Le patient déçu et en colère a dit «  Pfff… Nique sa mère ! ». L’infirmière réagit au récit de la psychiatre en disant « Vous allez loin dans vos analyses… »

La psychanalyse… Il y a tant à dire sur cette pratique, tandis qu’une sénatrice vient de proposer un amendement pour dérembourser la psychanalyse.

Tout d’abord, il y a des psychanalystes tout court, qui ne sont déjà pas remboursés. Ensuite il y a des psychologues psychanalystes et des psychiatres psychanalystes, en libéral, en CMP, en hôpital, qui elles et eux sont remboursés. En tant que patiente, face à un psychologue ou un psychiatre psychanalyste, je n’ai pas pu savoir cette orientation à moins de poser directement la question.

Pourtant c’est important de le savoir, car la psychanalyse n’a montré aucune preuve de son efficacité dans le soin des troubles psychiques, est reconnue comme moins efficace que les autres psychothérapies depuis la méta-analyse de l’inserm de 2004 ( ça fait plus de 20 ans 😱) et est déconseillée par la haute autorité de santé dans l’accompagnement des personnes autistes.

Dans mon parcours de vie, la psychanalyse a entraîné un retard de diagnostic, un retard de soins adaptés (TCC, médicaments) et donc ma première tentative de suicide. La psychanalyse peut tuer. Et elle est encore enseignée à l’université. Elle est encore remboursée.

Quant à cet amendement, oui selon moi bien sûr il faut arrêter de rembourser la psychanalyse, mais que fait-on des milliers de patients qui se retrouveraient sans soins remboursés du jour au lendemain ? Qui mettrait-on à leur place dans les CMP et hôpitaux qui sont remboursés ? Comme souvent avec les gouvernements de monsieur Macron, il y a une idée de départ qui parfois (rarement selon moi) est bonne pour les citoyens citoyennes, mais il n’y a pas de moyens associés à cette idée, comme la désinstitutionalisation sans éducateurs à l’école, sans fonctionnariser les AESH… L’idée est bonne mais la pratique ne l’est pas, et vise avant tout à faire des économies.

Quelques sources pour en savoir plus sur la psychanalyse : https://presse.inserm.fr/wp-content/uploads/2017/01/2004_02_26_CP_ExpCol_Psychoterapies.pdf

https://www.autismeinfoservice.fr/accompagner/connaitre-therapies/interventions-psychodynamiques#:~:text=Dans%20le%20secteur%20m%C3%A9dico%2Dsocial,Autorit%C3%A9%20de%20Sant%C3%A9%20(HAS).