étreinte de feu
pour embraser le bois mort
feuillage d'automne
irrésistibles torsions
d'un corps ravi par l'amour
étreinte de feu
pour embraser le bois mort
feuillage d'automne
irrésistibles torsions
d'un corps ravi par l'amour
ce n'est pas à vous que je parle
je parle au vieux chien résigné qui ne sortira plus du refuge
je parle au sachet de chips vide qui voltige du fossé vers la route de la route vers le fossé à chaque voiture qui passe
je parle à la main écrasée par le bloc de béton tombé de l'immeuble effondré
je parle à la feuille de platane qui reste seule sur la branche sans rejoindre toutes celles qui sont à terre
je parle à la partie de go entamée jamais achevée avec un ami désormais évanoui
je parle aux tiges de bambou au torrent boueux à la falaise sans nom
je parle aux rafales de vent qui labourent le sable aux sentiers de montagne perdus dans les premiers rochers
je parle aux ombres des poissons aux fleurs saisies par le gel aux oiseaux jamais nés
ce n'est pas à vous que je parle je ne suis même plus là
élan farouche
silhouette électrique
torse dressé
pour désarçonner
l'ombre portée
mouvement rageur
espace conquis
tête secouée
passé déchiré
danse ardente
corps indompté
Étude de Gilles Le Corre : « Variation N°2, Modèle : @Neko0001 (2021) Crayon, crayon de couleur bleu et rouge et fusain sur papier vergé 85g/m2, 25,7x36 cm » – Courtesy of © Gilles Le Corre & ADAGP
fleurs sans malice
au bout de leurs tiges
les explosions se figent
en fleurs d'artifice
nous aimerions temps
arrêter l’instant
des éclats de joie
sur nos herbes folles
Photo © Geneviève Cygan