
L'amitié pour moi, c'est accueillir l'autre dans son entièreté. C'est lui apporter de l'écoute quand on s’y sent disponible, lui rappeler qu’il sait ce qu’il y a de mieux pour lui quand il culpabilise, lui donner les ressources auxquelles il peut faire appel pour qu’il puisse se soutenir lui-même, de l'instruction quand il est dans l'ignorance, de l’empathie quand il est dans la souffrance, des outils s’il veut évoluer, du rire s’il y est disponible, de l'élan quand il en a besoin, de la clarté dans ses limites.
Au sens personnel, « relation (qui) a pour objet de créer ou d'entretenir, etc. une communauté de nature affective et vertueuse » Autrement dit pour moi, un lien qui contribue, qui est constructif.
“Mais ça veut dire quoi, des liens qui contribuent?” ça veut dire, que rien n'est plus important à mes yeux qu'“apprendre à se parler”. Je crois que réparer nos liens, à savoir nos liens sécures et nourrissants, contribue à une société meilleure. Surtout si ces liens nous permettent de développer ensemble des valeurs et des ressources. En ce sens, tisser du lien, c'est politique.
Dans ce podcast “Retisser nos liens pour réparer le monde”, Abdennour Bidar a mis en mots ce que j'entends par-là : développer “une capacité à se lier d'amitié, et à vivre avec des gens qui ne pensent pas comme nous, (...) créer des espaces où les gens vont pouvoir se rencontrer”, pour faire beuguer la machine d'un système qui renforce “l'entre-soi”.
L'humoriste Edgar-Yves parle, lui aussi, de cette nécessité de faire lien avec l'altérité :
Dans « Nos puissantes amitiés », Alice Raybaud invite à considérer la société autour de l'amitié, pour se décentrer du modèle exclusif de la famille et du couple.
ISBN papier : 978-2 348-07970-2 ISBN numérique : 978-2 348-07971-9
Présentation vidéo du livre par l'autrice :
Personnellement, j'entends l'amitié dans un sens large, une amitié qui ne connait de “trahison” que si on considère que notre intégrité, physique ou morale, a été touchée. Mais cette amitié ne nécessite à mes yeux ni loyalisme, ni rancoeur, ni enjeux démesurés.
L'amitié c'est une paix dans le coeur, une conviction inébranlable que celui qui nous fait face est un être vivant sensible, fier et vulnérable, doué de conscience, d'entendement et de rêves. C'est un sentiment avant d'être un lien. Une patience sans but. Elle n'a rien à voir avec l'attirance charnelle, l’intérêt intellectuel, la morale, le progrès humain ou la norme sociale. Elle ne repose que sur l'élan de se relier.
A mes yeux il n’y a pas d’ami ou d’amie absolu, car les liens vont et viennent. Il n’y a que l’amitié, et l’énergie avec laquelle on la donne, le soin qu’on y met, chacun avec son langage, ses envies, ses maladresses. Et c’est cela, pour moi, qui ne peut jamais mourir.
Et pour vous, c’est quoi, l’amitié?
Étymologie :
Du latin amicus, selon certains il viendrait de amore, « aimer » . Du grec philia, forme d'amour exploré par les philosophes grecs.
Source : Dictionnaire LATIN Gaffiot Dictionnaire GREC Bailly CNRTL
Divinité associée :
Philotès en grec, Amiticia en latin. Déesse de l’affection, de l’amitié, de la tendresse et des rapports charnels. Seule déesse du Pathéon réputée pour prendre les sacrifices pour une offense.
Ce travail est sous licence CC BY-NC-ND 4.0