Ce qui constitue la limite d'une durée.
Au sens figuré, dans l’ordre des rapports humains -Ce qui unit deux ou plusieurs personnes (ou groupes de personnes), établit entre elles des relations d'ordre social, moral, affectif. -Ce qui met dans une situation de dépendance, ce qui contraint, enchaîne, asservit.

La « Rupture » ou « Fin de lien » sont radicaux dans les termes. D’ailleurs, quel lien coupe-t-on? Parle-t-on d’un cadre de relation précis, d’un rêve relationnel qu’on a nourri avec l’autre, d’une emprise?
Du point de vue de l'attachement, certains pensent que quand la relation prend fin, le lien perdure, même quand le contact est rompu. D'un point de vue pratique, il n’est pas rare que le lien ne puisse pas être coupé entièrement. Pour raison de relations communes, de cadre famillial, d’enfants à charge, d’obligations professionnelles, de loisirs communs, les personnes qui ont coupé un lien peuvent se croiser de nouveau.
La nécessité de tourner la page peut être radicale, sans que l'acte le soit. Il y a un équilibre à trouver. Les ruptures les plus brutales peuvent noircir le tableau de toute la relation, même les meilleurs moments, qu’on aurait voulu célébrer pour s’aider à en faire le deuil. Les ruptures les plus alambiquées peuvent laisser zones d’ombres, et suciter le doute sur les capacités de chacun à prendre soin de leurs liens. Les répercussions sur la confiance en soi peuvent être profondes.
Les difficultés et les souffrances peuvent pourtant être minimisées, si la rupture est amenée de manière éthique, et mutuelle. On part du principe qu'une fin de lien tout comme son tissage, ça se fait à deux, que chacun à sa responsabilité à prendre, et le droit de connaître la vérité. Le processus dépend moins pour moi de « capacité » à juger, que de « compétences » à développer.
Faute de savoir comment faire, certains ont recours au ghosting pour se sécuriser et éviter le conflit, ce qui n’a pour conséquence qu’augmenter la culpabilité de la personne qui la subit, et donc engendrer de la souffrance. D'autres ont recours au harcèlement, faute de comprendre, d'accueillir ou d'accepter les raisons de cette rupture. Dans certains cas d'érotomanie ou d'autres troubles relationnels, la difficulté à faire le deuil de la relation n'en est que plus grande.
Faute de savoir comment cadrer un échange, certains gardent pour eux le non-dit qui s’en suit. Ils peuvent alors se renfermer sur eux-même, ou se diriger vers des alternatives, comme la thérapie, le psychodrame (qui demande un cadre très sécurisant, et permet de rejouer en collectif des scènes qui ont été souffrantes pour nous) ou le jeu de rôle de guérison (pratique utilisée en CNV pour s’adresser à un professionnel qui joue le rôle de la personne absente).
Pourtant, il existe un mode d’emploi. Il est ici: « Comment rompre », article de Louise Delavier
Bien sur qu’il ne s’agit pas de s’en contenter, le processus n’est pas si simple. Certaines relations familiales, profesionnelles, amicales ou amoureuses ont été bâties sur des bases si profondes que leur fin met tout en branle.
Livre conseillé: “Le Couple brisé, de la rupture à la reconstruction de soi”, de Christophe Fauré. EAN : 9782226317025
Pour accompagner la fin d'une relation, on peut se faire aider par un professionnel si les enjeux sont trop forts pour nous; un médiateur, ou un facilitateur relationnel. Il est très risqué pour l'entourage amicale de faire appel à un proche pour remplir ce rôle, qui demande des compétences et un recul spécifique aux professionnels. Cela risque de créer plus de confusion que de résolution. Pour autant, comme pour une thérapie de couple, la médiation doit se faire sur un accord mutuel. Si une personne se sacrifie pour faire plaisir à l'autre, elle risque de ne pas y être pleinement disponible.
Issa Padovani aborde aussi la difficulté de la question de la rupture, qu’elle soit amicale ou amoureuse. Notamment le fait que nous seuls avons la puissance de décider quand et si « c’est terminé » pour nous.
Regarder sur Youtube la vidéo d'Issâ Padovani, “Comment terminer une relation?”
Reste aussi à déterminer s’il y a une suite à cette fin; le cadre de la relation va-t-il changer? Les échanges vont-ils perdurer? A quelles conditions? Au bout de combien de temps? Dans quelle intention? Pour répondre à quels élans, quels besoins?
Ce sont toutes ces questions qui restent en suspens après une rupture. Certains y répondent, d’autres décident de laisser le temps décider à leur place. Il n’y a pas de recette magique. Seulement la nécessité vitale de préserver sa santé émotionnelle, en restant à l’écoute de l’autre si chez lui persiste un besoin de dialogue.
Ce travail est sous licence CC BY-NC-ND 4.0