Entre la réalité qui s'impose et l'endroit où elle nous transperce de l’intérieur, il y a un espace. C'est dans cet espace qu'un soir, la souffrance de me croire rejetée dans tout ce qui fait qui je suis, m'a inspiré cette pensée :
“Je préférerais que ma vie finisse maintenant pour ne pas avoir à me demander ce que je vais devenir dans l'avenir”
Je n'identifiais cette idée qu'à ma vision exclusive des choses. Pourtant, le jour où je l'ai confiée à quelqu’un, il m’a dit avoir la même pensée. Parfois l'origine des envies suicidaires n'est pas si personnelle qu'on le pense… Il est possible qu'elle soit universelle.
IDEATION SUICIDAIRE « La grande majorité des personnes pensent à un moment ou l'autre de leur vie qu'il serait “préférable de mourir que de vivre une situation difficile”. Il apparaît donc naturel et normal de penser au suicide à un moment donné. » Certains disent même que cette option apparaît dès l'enfance, quand l'enfant ne se croit pas aimé de ses parents.
RAPTUS SUICIDAIRE “Le raptus suicidaire désigne un mode de tentative de suicide réalisé brutalement et dans un temps très court, avec une imprévisibilité de l’élaboration complexe du geste pour les tiers. Les idées sont peu exprimées avant le geste. Le passage à l’acte suicidaire, dans cette situation, est réalisé avec impulsivité, et surprend le plus souvent les proches et les soignants. L’explication du geste en est d’autant plus dramatique qu’elle est incomprise par les proches.”
“Suicide : et si on en parlait?” Je conseille de commencer à 25:13 de la vidéo. Issa Padovani y fait cette remarque :
“Personne ne veut mourir. Par contre, il y a beaucoup de personnes qui n'arrivent plus à savoir comment être en vie, (...) qui ne veulent plus vivre ce qu'elle sont en train de vivre, parce que c'est trop douloureux. “ -Issa Padovani (en partant des écrits de Marshall Rosenberg)
Quand on a reconnu sa souffrance, le premier besoin à satisfaire est le besoin d’écoute. Il est souvent tellement immense qu’il ne peut être satisfait en une fois, mais tant qu’on est en souffrance, il sera là. Pour ma part, ce qui m'a aidé est de m’imaginer comme dans un désert brûlant, avec pour seule soif le besoin d’écoute à satisfaire, et pour seul objectif de guetter la moindre opportunité d'écoute sécure.
Pour les personnes qui craignent d’être submergées par le besoin d’écoute d’un ami en souffrance, elles peuvent :
• le rediriger vers une association ou un groupe de parole…
Solipsy association qui accompagne avec des séance gratuites avec un psychologue. Le délais d’attente est de 8 mois environ car la liste d’attente est longue
Groupes de Prévention du Suicide, par exemple Le GPE de Vallet
• lui apporter du soutien…
Dites « Je suis là » site qui communique des clefs et des conseils pour accompagner un proche en détresse suicidaire
• lui partager les numéros d’écoute…
Le numéro national de prévention du suicide: 3114
La liste des lignes d’écoute qui peuvent aussi en apporter bénévolement
Quelqu’un de formé en CNV peut aussi nous apporter de l’écoute empathique, mais cette écoute est payante, bien qu’efficace.
• lui apporter de l'écoute...
Quand on parle d'écoute, il s'agit ici d'une écoute silencieuse la plupart du temps. La vraie écoute empathique demande des compétences relationnelles et émotionnelles, qui ne sont pas communes à tous. Il ne s'agit pas non plus de l'écoute “active” qui consisterait à “montrer” à l'autre qu'il est compris, mais de laisser à l'autre tout l'espace de parole qui lui est nécessaire.
Dans une écoute silencieuse, j'aime me borner à ces principes:
-Ne pas interrompre la personne
-L'interroger sur les moments de silence s'il y a des choses qui sont floues pour moi
-Accueillir ce qu'elle ressent sans rejet, lui demander de ralentir le rythme si ça m'aide à assimiler
-Ne pas donner de conseils sans être sur que la personne y soit disponible
Divinité associée: Ixtab, dite déesse à la corde chez les Maya, qui apporte sa compassion à ceux qui ont mis intentionnellement fin à leurs jours.
Ce travail est sous licence CC BY-NC-ND 4.0