L'agneau égorgera le lion
La couverture de cette novella m'avait déjà percutée sur l'une des nombreuses tables de la librairie des Utopiales. Ce court texte, intense et sauvage, est à l'image de ses personnages aux furieux désirs de liberté.
On trouve chez les squatteurs et les punks une forme d’hospitalité que je ne cesserai jamais d’apprécier. C’est quand on vient à manquer qu’on partage.
Danielle, une éternelle voyageuse, débarque un beau jour dans une ville squattée, autogérée par des anarchistes. Si elle se reconnaît dans cet endroit au point de songer y rester un peu, voire de nouer des relations avec certains de ses habitants, elle y vient surtout car son ami y a passé du temps avant de quitter l'endroit pour se suicider peu après.
Pourquoi est-ce qu'une société utopique ne peut pas marcher ? Parce qu'il y en a toujours un ou une pour casser les couilles, ai-je lu je ne sais où il n'y a pas très longtemps. Cette phrase m'est revenue en tête pendant ma découverte de cette histoire. Il y en a toujours un qui casse les couilles, et au final tout s'effondre. Mais plus encore, il y en aura toujours un ou une autre pour tenter de tout reconstruire. Au-delà d'une intrigue policière et mystique, qui emprunte à la magie, au chamanisme, L'agneau égorgera le lion parle de liberté, de justice et de marginalité avec brutalité.
D'une plume organique, grâce à laquelle il nous semble presque sentir l'odeur d'humus, de bois brûlé, Margaret Killjoy nous dit sa vérité, et ça touche profondément. L'agneau égorgera le lion est un texte empreint d'une sincérité poignante.
L'agneau égorgera le lion | Margaret Killjoy | Traduit par Mathieu Prioux | Argyll