Pleurons sous la pluie

Pleurons sous la pluie

Pleurons sous la pluie est un court texte d'une auteure que j'apprécie beaucoup. Je l'ai découverte il y a un paquet d'années chez feu la maison d'édition L'Oxymore (dont je garde les ouvrages précieusement, tant ce sont de beaux objets) et j'ai toujours apprécié ses écrits.

Dans cette nouvelle, datant de 1987, elle nous dépeint un avenir glaçant, dans lequel le dérèglement du climat et autres pollutions atmosphériques entraînent la chute drastique de l'espérance de vie d'une grande partie de la population, tandis que des ultra-riches tirent leur épingle du jeu en vivant protégés.

Le soleil n'en finissait pas de s'éteindre. Arbres squelettiques, tours abandonnées, clôtures et palissades, le paysage sinistre se détachait contre cette apothéose.

Je ne sais pas si c'est l'effroyable réalisme qui se dégage de l'histoire, le talent de l'auteur pour brosser en quelques mots des portraits d'une justesse folle ou le désenchantement palpable que ce récit inspire, mais, en quelques dizaines de minutes, ce livre a réussi à me bouleverser. L'appareil critique fourni par les éditions Le Passager Clandestin contribue à faire de cette édition une réussite. L'auteure et la nouvelle sont en effet présentées et surtout remises en contexte. Cela permet d'en savoir plus sur l'histoire des pollutions, des retombées radioactives, mais également de la situation politique et sociale de l'Angleterre des années 80 dans laquelle cette nouvelle est née.

Il est sans doute encore plus facile d'imaginer un avenir de ce genre de nos jours, mais pas de le faire avec le talent de Tanith Lee.


Pleurons sous la pluie | Tanith Lee | Traduit par Iawa Tate | Le Passager Clandestin