Tokyo Vice

Tokyo Vice

Tokyo Vice est un récit autobiographique du journaliste Jake Adelstein, dans lequel il revient sur son expérience de journaliste américain au Japon, de ses débuts, marqués par son ignorance des usages de ce pays si différent du sien, à son ascension, sa spécialisation dans les affaires liées au grand banditisme japonais dont il adopte les codes, jusqu'à se perdre un peu.
J'ai beaucoup entendu parler de Tokyo Vice avant de me lancer. Ne nourrissant pas un très grand attrait pour le Japon, je me méfiais de l'intérêt que je pourrais trouver à ce récit. Cependant, l'immense qualité des ouvrages édités aux Éditions Marchialy a fini de me convaincre.

Tokyo Vice est un livre passionnant, qui se lit comme un polar et qui excelle surtout par la vérité crue qui s'en dégage. Jake Adelstein ne minimise en effet en rien le côté obscure des grandes organisations japonaises, qu'elles soient d'ailleurs criminelles ou non. Sans compromis mais avec le respect qu'il acquière au fur et à mesure de ses expériences, il dépeint les crimes, mais également les personnes (journalistes, policiers, sources), les organisations (la presse, la police, la mafia), les hiérarchies, la façon dont “cela fonctionne” et comment tout ce petit monde entretient une interdépendance. Extrêmement honnête avec lui-même également, avec ses coups d'éclats comme avec ses chances, malchances, ses échecs et petites lâchetés, il est difficile de le trouver sympathique. Je ne saurais dire si c'est le fait de côtoyer les grands criminels qui a façonné son attitude ou si c'est d'avoir cette attitude qui lui a permis de les côtoyer.

Tokyo Vice est violent, déroutant, révoltant parfois, et rien de fondamentalement positif ne s'en dégage. Logique, quand on évoque ce type de sujet, et salutaire à regarder en face.

Pour d'autres points de vue, les avis de Post Tenebras Lire, et De l'autre côté des livres, qui s'intéressent bien plus que moi au Japon.


Tokyo Vice | Jake Adelstein | Traduit par Cyril Gay | Marchialy