Voile vers Byzance

La collection Une heure lumière est toujours celle dans laquelle je me réfugie entre deux lectures longues. Je suis quasiment certaine d'y trouver des textes dont la brièveté n'affecte ni la beauté ni la qualité. Ce fut une fois de plus le cas avec cette novella de Robert Silverberg qui, en une heure et demi de lecture, nous conte une histoire touchante d'amour et d'éternité.
Elle nous détaille l'histoire de Charles Phillips, sorte de voyageur temporel malgré lui, projeté dans un futur dans lequel l'espèce humaine, devenue immortelle, trompe son ennui en recréant les plus célèbres cités que la civilisation ait portées. Guidé par Gioia, femme énigmatique avec laquelle il noue une histoire d'amour, il tente d'apprivoiser les moeurs et de trouver sa place dans un monde sans but.
Texte d'une rare poésie, Voile vers Byzance aborde avec délicatesse des thèmes forts et universels : l'immuabilité, la conscience de soi, la définition de l'existence. Sa lecture permet de se perdre dans ses réflexions tout en arpentant les rues de grandes cités disparues, baignant le voyage dans une certaine nostalgie. L'écriture finement ouvragée de Silverberg, se prête à merveille à cette atmosphère mélancolique. Sa passion pour l'histoire lui permet de nous immerger complètement dans l'ambiance d'antan.
Une lecture comme un instant suspendu de beauté et de lyrisme. Il n'est vraiment pas nécessaire de faire long pour frôler l'excellence.
Voile vers Byzance | Robert Silverberg | traduit par Pierre Paul Durastanti | Le Bélial'