Volna
Avec Volna, Christophe Siébert ouvre donc le cycle Après le black-out, toujours situé dans l'univers de Mertvecgorod, mais chez un nouvel éditeur. On y retrouve la RIM dans une temporalité différente sans que cela ne change sa nature profonde de matriarche-ogresse prête à dévorer ses enfants.
L'intrigue de Volna tourne autour d'un singe capucin électroniquement augmenté innocemment récupéré par une jeune femme. Consciente de son prix au marché noir, et résolument décidée à le revendre, elle se lance dans une fuite avec son colocataire tandis qu'ils se retrouvent recherchés dans toute la ville par ceux que la perte de cet animal dérange.
Dans ce court roman percutant, Christophe Siébert s'attelle cette fois-ci à nous offrir une course-poursuite rythmée, en y mêlant violence et corruption, quand la dimension politique se heurte aux ambitions individuelles.
Dans l'univers de Mertvecgorod, les choses les plus crasses deviennent tellement familières que rien ne parvient plus à choquer, voire même à interpeller, et je me suis souvent surprise par mon détachement à la lecture. Anesthésiée par le sordide, habituée à l'infect, au bout de 4 romans, il devient difficile de trouver la lumière et l'étrange insensibilisation qu'exerce Mertvecgorod devient hypnotique.
La plume de Siébert est cependant tellement évocatrice qu'elle parvient sans effort à m'atteindre, me ramenant au cœur de l'intrigue, au cœur du spectacle auquel j'avais presque l'impression de prendre part. Volna est de ces romans qu'on a l'impression de lire précipitamment, pressé par une urgence qu'on a du mal à définir, mais qui ne nous quitte à peine qu'une fois le dernier mot imprimé sur la rétine. Reste le mal-être, une vague impression de dégoût.
Un livre à lire de bonne humeur. Peut-être attendre le printemps.
Volna | Christophe Siébert | Mnémos/Label Mu