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Des sujets divers et variés basés sur mes réflexions sur la vie

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une de mes légères obsessions : Miyazaki et son univers. Et vous savez pourquoi j'aime l'univers de Miyazaki ? C'est parce qu'il parle à mon cœur. Depuis toujours, l'imagination est une part importante de ma vie. A tel point qu'elle est encrée en moi. Je me souviens encore maintenant que, petite, je préférais les films animés plutôt que les films en prises de vue réelles. Je me souviens de plusieurs déceptions quand je tombais sur un générique animé qui me plongeait dans un autre monde, clairement identifié par un style bien défini, et qu'une fois le générique fini, on arrivait sur un film en prises de vue réelles. (Je crois me souvenir que c'était “La Panthère rose”, le film en question).

J'ai toujours adoré les histoires qui m'éloignaient du monde réelle. Hors de question de voir des films trop réalistes, la réalité en est suffisamment équipée (de réalisme) ! À moi les fées, les sorcières et autres dragons et mondes parallèles ! Vivent les aventures folles d'enfant capables de fabriquer des outils ingénieux, les petits êtres qui vivent cachés dans le sous-sol de ta maison, les jouets qui prennent vie quand tu ne regardes pas, tout ce qui est loin de la vie réelle, c'est ma came. Je peux aussi parler de la SF et les sabres laser, les vaisseaux qui voyagent à la vitesse de la lumière, etc. C'est aussi un univers assez éloigné pour me faire rêver/voyager même si souvent, la SF sert de terreau pour expliciter notre monde réel. D'ailleurs, ça n'est pas un souci. J'aime l'imaginaire, j'aime des histoires inventées de toutes pièces. Si derrière, il y a une forme de message ou d'avertissement, ou de conceptualisation de ce qu'est notre monde, ou de ce qu'il pourra devenir si on n'y prends pas garde, ça me va aussi. C'est d'ailleurs l'une des forces des films les plus sombres de Miyazaki, comme Princesse Mononoké par exemple (oui, ouf, on y arrive enfin, à mon Miyazaki chouchou)

Je vous parle de lui parce qu'au cours de scrolls infinis sur des vidéos idiotes, je tombe sur l'interview d'une harpiste française (Cécile Corbel), qui raconte son aventure incroyable avec le studio Ghibli pour finir par créer toute la bande originale du film Arrietty, le petit monde des chapardeurs Si vous ne connaissez pas ce film, c'est basé sur des romans fantasy intitulés Les Chapardeurs créés par Mary Norton, et dont les Minipouss, série animée de l'enfance des boomers que nous sommes, sont également inspirés. (Et d'ailleurs, c'est dispo sur Netflix, courez voir ce film, voyons !) Et donc, en tombant sur cette vidéo, je tombe sur cette rousse aux cheveux très longs qui raconte l'univers magique celte qui se rapproche assez de celui des japonais (et du Studio Ghibli, aussi).

Deux choses me frappent avec cette interview :

1/ Cette femme sait parler à mon cœur, avec l'histoire un peu dingue de sa rencontre avec les membres du studio (qui part vraiment d'un coup de chance unique et extraordinaire). D'ailleurs, elle aime se dire que c'est une petite fée qui a remis l'enveloppe contenant son CD pour remercier le Studio Ghibli d'exister entre les mains du producteur Toshio Suzuki.

2/ Comment ça a pu m'échapper cette inspiration celtique dans la musique de ce film ? Peut-être que c'est pour ça que je l'aime autant d'ailleurs. Il a des racines de notre continent, tout en étant conçu par l'un des artistes les plus japonais qu'il soit (pas seulement par sa naissance, mais aussi ses acquis, sa vie et ses croyances).

Les touches magiques apportées par les kami, à la fois dieux et esprits que l'on retrouve dans beaucoup des films de Miyazaki, à commencer par Totoro, mais aussi les noiraudes, ou les warawara… les mondes et personnages dépeints qui ne sont ni complètement les gentils, ni totalement les méchants, mais des teintes variées en fonction de l'expérience vécue. Ça m'a particulièrement marqué lorsque dans Princesse Mononoké, le jeune Ashitaka va tour à tour défendre les humains, puis les kami férocement protégés par San, l'humaine qui déteste les humains. Pas qu'Ashitaka soit une girouette, non. Il va défendre les personnes qui sont en position de faiblesse. Ces mondes de Miyazaki sont profondément humanistes, parfois défaitistes, comme Princesse Mononoké qui s'achève sur la mort du dieu-cerf, mais souvent teintés d'optimisme malgré tout comme Totoro.

Ce que j'aime aussi, c'est que pour les gens qui travaillent au Studio Ghibli, réaliser un film, c'est comme s'ils devaient tout donner. Les quelques documentaires que j'ai pu voir montrent une équipe déterminée à achever leur film coûte que coûte, pour le public, pour les aider à surmonter les épreuves (on le voit dans le documentaire “10 ans avec Miyazaki” proposé par NHK, après la catastrophe de Fukushima, ils décident de continuer à travailler pour terminer leur film Le vent se lève). Ce que je trouve important à retenir ici, ce n'est pas de continuer à faire travailler les gens, mais plutôt de considérer que le travail d'artiste a une valeur aussi importante que des secouristes qui viendraient en aide aux sinistrés. Que Miyazaki pense que ses films aideront les gens à se relever, à continuer, à les aider à tourner la page. C'est probablement un peu présomptueux, mais je trouve ça très vrai, aussi. Il existe beaucoup de gens qui ont déjà dit à leur artiste favori que leur art (musique, film, spectacle, peu importe) leur a sauvé la vie. C'est de ce point de vue-là que je trouve beau cette façon de voir son travail.

Évidemment, comme il s'agit en plus de dessins animés, c'est une touche de magie en plus de la magie ! J'ai été nourrie aux anime (qu'on appelait encore “manga” à l'époque, on confondait un peu tout) du Club Dorothée, des animations parfois bâclées, pas tant parce qu'il s'agissait d'animations japonaises mais putôt parce qu'il s'agissait de conditions de travail rudes imposant de bâcler le résultat. Que du coup, mes parents trouvaient moche. Alors, le jour où Princesse Mononoké est arrivé en France, j'ai fait découvrir ça à mes parents. Avec succès, je dois dire.

Plus tard, dans mon ancienne vie professionnelle, je me suis prise de passion pour la création animée. Alors j'ai commencé à apprendre les techniques d'animation, et surtout celles qui sont utilisées par les studios Disney, parce qu'ils les ont inventés : les fameux 12 principes de l'animation. Et puis, en voyant les règles d'animation de marche et de course proposées par Miyazaki, j'ai aussi découvert qu'en réalité, il existait d'autres techniques et que, habitués à Disney, ce qui pouvait passer pour une animation trop saccadée (ou speed, ou autre) est en réalité un choix artistique. Ça paraît évident à dire comme ça, mais en réalité, l'univers proposé par le Studio Ghibli en général et par Hayao Miyazaki en particulier fourmille de milles choses incroyables qui me mènent de découvertes en découvertes.

Rien que par ce texte improvisé, on a traversé la culture shintoïste (bien que Miyazaki ne se déclare pas shintoïste en tant que religion, mais par le côté animiste, surtout), on a découvert une harpiste française, l'univers des principes de l'animation américaine ET japonaise, et l'univers magique japonais ET celtique.

Et c'est exactement pour ça que j'aime autant l'œuvre de Miyazaki san.

C'est quoi, déjà, le solarpunk ? Et pourquoi on en cause ici ? Et bien parce qu'en me baladant sur Mastodon, mon nouveau réseau préféré (pas d'algo, quel kiff ! Pas de recherche du like, bref, je m'égare), je tombe sur ce terme et une définition large. Et je réalise avec stupéfaction que c'est la vision que j'ai dans ma BD Les Mondes Quantiques sur laquelle je travaille depuis quelques années.

Petite définition du mouvement solarpunk

Alors, déjà, c'est quoi ? Petits morceaux choisis issus du wikipedia sur le sujet : __Le solarpunk propose une anticipation optimiste d'un avenir désirable, durable, interconnecté avec la nature et la communauté, […] Technologiquement, il se concentre sur les énergies renouvelables et les moyens low-tech de réduire l'empreinte écologique (et en particulier les émissions de gaz à effet de serre), par l'écomobilité, le recyclage, le bricolage et le jardinage ; politiquement, il envisage un avenir positif pour l'humanité par un usage modéré et responsable de la technologie, accompagné de changements sociétaux radicaux. __ Ce mouvement est en opposition aux autres mouvements punk plus dystopiques (comme le cyberpunk) ou à tendances réactionnaires par le côté rétrofuturiste (le steampunk, mouvement que, visuellement, et artistiquement j'adore, par ailleurs)

Tout à fait le monde que je tente de construire dans ma BD : Zoé vient de notre monde et elle va faire la connaissance de Clara et Adir qui, eux, vivent dans un monde qui utilise la technologie de façon vertueuse et raisonnée, tout en intégrant la Nature, et le respect de la faune et la flore dans les constructions humaines et ses interactions avec lesdits humains.

Dans à peu près toutes les histoires que j'imagine, on a fait fi de notre monde ultra connecté, débilisant et capitaliste à outrance, et on revient à un monde plus coopératif avec la Nature. Sans passer par du passéisme, j'aime l'idée qu'on puisse allier une technologie respectueuse (et surtout raisonnée, ça me paraît indispensable) avec une connaissance profonde et intime de la nature et toutes ses composantes.

Et puis, à peine quelques jours après, toujours sur ce même réseau, je tombe sur des gens qui considèrent ce mouvement comme du greenwashing et du néolibéralisme et qui sont même en colère avec ce mouvement.

Ah.

Bon, pourquoi pas. On peut avoir un avis sur un mouvement (bien que pour moi, il s'inscrit dans un genre artistique avant tout, même si certaines de ses idées sont séduisantes à transcrire dans notre monde réel). Mais, le problème, c'est que ça s'accompagnait du sempiternelle et malheureusement très connu “si t'es pas contre ce mouvement, comme moi, alors tu es contre moi”, sans prendre la peine d'expliquer ledit point de vue.

Un mouvement, oui, une étiquette, non !

Mais j'ai aussi (re)pris conscience d'une chose qui m'est revenue après avoir quitté twitter, il y a de cela plusieurs mois maintenant : En fait, on peut être pour quelque chose, une idée, un mouvement, quelque chose de séduisant, et l'adapter à ses idées persos, ses propres envies. Le mouvement solarpunk, tel que je le comprends, et que je visualise, me paraît une idée chouette à mettre en œuvre ou a minima, à réaliser sous forme de projet artistique. Et c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais voulu officiellement militer pour quoique ce soit : ni parti politique, ni mouvement de type féminisme, ou autre. Quand bien même j'ai une tendance naturelle à être de gauche et à être une féministe convaincue. Parce que catégoriser quelque chose tend à le rendre trop rigide et à rigidifier les opinions de chacun autour de ça. “Tu aimes bien l'idée d'une low-tech ? Alors, tu es un sale capitaliste qui fait du greenwashing !”. Je schématise, mais finalement, c'est à peine éloigné de ce que j'ai connu sur twitter, et qu'il m'arrive d'apercevoir parfois sur Mastodon (par sur mon fil, il est sain et remplie de petits oiseaux et de jolies fleurs, j'en prends soin ^^).

Alors, voilà, le mouvement solarpunk parle à mon cœur d'animal de la Nature légèrement technophile, c'est même une forme légère de ce mouvement que je tente de pratiquer au quotidien, à la fois dans la rédaction de mes histoires (pour moi-même ou pour le monde extérieur, c'est important de se raconter des histoires pour soi, aussi !) et dans ma vie de tous les jours.

Dans ma BD, les forêts et fleurs sont partout dans la “ville”, qui n'est pas seulement une ville végétalisée, mais une coopération inter-espèces entre la flore et l'humanité. Et pourtant, Clara et Adir, qui vivent dans ce monde, sont aussi des petits génies de technologie, qui voyagent sur des moyens de transports qu'ils ont eux-mêmes conçu ! Evidemment, comme je fais ce que je veux, cette histoire inclus aussi une forme de magie (mais avec une sorte d'explication rationnelle sur le fonctionnement même de cette magie), qui pourra cohabiter le temps de l'aventure entre Zoé et ses 2 nouveaux amis Clara et Adir.

Et puis, un jour, j'arriverais à créer quelque chose de vraiment convaincant pour enfin montrer des éléments tangibles de cette fameuse BD dont vous commencez à entendre parler (et c'est pas fini…)

Cet article peut être considéré comme une “suite” de l'article précédent qui parle “d'apprendre”.

Encore un article où je vais dire du mal des IA. À vrai dire, je n'en ai pas fait jusqu'ici, mais celles et ceux qui me connaissent un peu savent à quel point que j'aime pas ça.

Pour plein de raisons que je ne vais pas détailler ici, parce que c'est pas l'objet de cet article, je vais surtout m'attarder sur une des raisons principales : l'IA te fait perdre la mémoire (et ta capacité de réflexion).

Déjà, partons sur un postulat : tu as déjà fait de la revue de code ? Tu sais lire les lignes de code et les comprendre. Sauf que, malgré cette connaissance, tu ne sauras pas vraiment dire si la ligne ou le bloc de code que tu as lu fonctionne réellement. Que si jamais il y a un edge case que tu n'imagines pas, ce n'est peut-être pas un cas géré par le bout de code que tu viens de lire. C'est en exécutant le code et/ou en lisant les tests (qui doivent passer au vert, cela va sans dire) que tu verras si ça fonctionne ou pas. Pour moi, c'est pareil que de laisser faire une IA. Elle te complète ta ligne, parce que dans les milliers de lignes de code qu'elle a ingurgité, il y a souvent cette suite de caractères qui semble être ce que tu recherches. Oui mais entre “sembler être ce dont tu as besoin”, et “être ce dont tu as besoin”, il y a un monde. Et si la ligne que tu es en train de lire (mais que tu n'as pas écrite) te semble bonne au premier abord, elle peut renfermer une énorme bêtise.

Au tout début de ma vie de bébé dev', j'avais copilot qui était installé sur mon VSCode. Et c'était sympa que ça te finisse ta ligne. Jusqu'à ce que je réalise très rapidement (heureusement), que c'était pas me rendre service que de laisser faire une IA. Apprendre, ça demande un effort. Et l'effort n'était plus là et j'oubliais les choses les plus basiques que pourtant je prenais le temps à expliquer à mes camarades qui galéraient un peu, en fin de journée.

La mémoire est un muscle !

Ces phrases chocs sont peut-être simplistes (d'ailleurs, c'est plutôt le cerveau, le muscle), mais elles renferment des vérités dont on a tendance à oublier la saveur et sa réalité.

Oui, bien sûr que c'est long d'écrire un programme informatique. Tout comme c'est long de faire un film, composer une musique, dessiner une illustration, rédiger un CV, etc. Oui, ça prend du temps, mais c'est aussi ce qui en fait une satisfaction une fois le résultat devant tes yeux.

Quand on est bon dans un métier, même artistique, même ultra pointu ce n'est pas le talent qui fait tout, mille artistes l'ont déjà répétés, mais on va le redire : c'est le travail. Et le travail, c'est l'effort, la répétition, la pratique, les erreurs corrigées une fois, deux fois, cent fois.

Je ne suis pas là pour faire l'apologie du “travail”, ni de maximes idiotes du type “quand on veut, on peut”, je pense juste qu'il faut savoir suer un peu pour accomplir quelque chose qui nous satisfait. Dans le sens : apporter de la dopamine dans le cerveau.

Prenons la métaphore du sport. Je suis très sportive mais bear with me (ours avec moi) un instant : Tu veux faire du sport. Pas de quoi devenir pro, juste de quoi te muscler raisonnablement et gagner en souplesse. Tu sais déjà que sans effort, tu n'arriveras pas au résultat escompté. Et puis, tu constates aussi très rapidement que sans régularité, tu n'arriveras à rien. Si tu fais du sport pendant 3 mois, puis que tu arrêtes, ta souplesse et tes muscles durement gagnés vont disparaître. C'est LE truc avec le corps humain (physique ET mental) : c'est pas acquis pour toujours ! L'effort doit être constant. Dans notre enfance, on a pris quelques années à apprendre à lire, écrire et parler notre langue maternelle. On continue à la maîtriser parce que tous les jours, on continue à la lire, l'écrire et la parler.

La preuve par l'exemple (ou le Retour d'Expérience)

Plein d'exemples de ma vie me soulignent à quel point c'est facile de relâcher les efforts et de perdre le peu qu'on a gagné :

  • J'apprends le japonais essentiellement sur des applis, du coup, je sais lire le japonais (à mon niveau), mais je suis de moins en moins capable d'écrire les kanas et les kanji. Parce que je ne pratique pas ! => J'ai donc décidé de me remettre à l'écriture avec cahier et crayon pour repratique mes alphabets japonais.

  • Je reste nouvelle dans mon métier de dev', et si je ne continue pas mes exercices de mémorisation de certaines notions que j'utilise assez souvent pour devoir m'en souvenir, mais pas assez pour m'en souvenir grâce à la pratique, j'oublie, je me trouve même parfois moins performante à cause de ça. => C'est pas encore régulier, mais j'ai des flashcards où je note chaque nouvelle notion que j'apprends et je les révise chaque matin avant le taf (avec mochi.cards)

  • Je pratiquais le yoga très régulièrement jusqu'à un souci à l'épaule qui a dû m'obliger à ralentir sérieusement ma pratique (c'est-à-dire ne quasi plus jamais en faire), et ma souplesse disparaît peu à peu à cause de ce ralentissement. => Là, il y a une partie médicale en cours de résolution (I hope), mais je reprends très en douceur le yoga pour resolliciter en douceur mes muscles.

  • Depuis plusieurs années, Google a été mon extension de mémoire sans aucun effort. C'est-à-dire qu'à l'instant où je cherchais un nom d'acteur ou d'actrice, je switchais automatiquement sur mon téléphone pour aller chercher son nom. Je ne laissais pas le temps à mon cerveau de prendre la peine de fouiller ma mémoire, Google le faisait très bien pour moi. Sauf que, là encore, j'ai réalisé que ma mémoire, pourtant testée comme excellente (!) me faisait de plus en plus défaut pour des détails que je connaissais pourtant avant par cœur. => Maintenant, je fais l'effort de réfléchir un moment avant d'aller sur le net. La bonne nouvelle, c'est que jusque là, je n'ai pas eu besoin d'aller sur le net pour trouver la réponse que je cherchais. Ma mémoire m'a suffit.

  • Si je passe plusieurs mois sans dessiner, je dois ré-apprendre les bases, la perte de pratique me fait perdre ma carte mentale de dessins. => Je tente de faire un petit croquis, un bout d'histoire, quelques soirs par semaine, lié à ma BD sur laquelle je suis depuis quelques années déjà.

  • J'ai passé plusieurs années sans écrire la moindre histoire (j'en écrivais souvent, dans ma vie d'avant), et j'ai réalisé, en reprenant, que c'est plus compliqué de réussir à trouver mes mots pour exprimer correctement les idées que je veux faire passer. => Là aussi, l'écriture de ma BD (et d'articles aussi, d'ailleurs) me refont pratiquer l'écriture.

Tous ces exemples aussi divers que quotidiens me rappellent à quel point c'est super important d'entretenir sa mémoire au même titre que les muscles qui composent notre corps.

Sans compter le fait que la vieillesse est un facteur (naturel, lui) de diminution de la mémoire, et que – toutes les études le disent –, faire travailler la mémoire fait reculer les problèmes/maladies/dégénérescences liées à la mémoire, justement.

Et donc ? On apprend !

Donc, IA ou pas IA, Internet ou non, la pratique de la mémoire est hyper importante au quotidien, afin de ne pas perdre ce qui fait de nous des êtres humains : notre histoire (et donc, la mémoire, par voie de conséquence).

Ne perdons pas notre humanité, et reprenons le contrôle de nos cerveaux ! Réapprenez le goût de l'effort pour arriver à un résultat qui fait du bien au cerveau ! Prenez le temps de réaliser une recette de gâteau pour avoir la récompense de le déguster à la fin. Oui, c'est une métaphore, mais pas que : l'effort fourni dans la réalisation de la recette est récompensé par l'énergie récupérée dans l'ingestion du gâteau qui en résulte. Entraînez votre mémoire ! Apprenez de nouvelles choses ! Pratiquez ce qu'il vous fait envie de pratiquer et continuez encore et encore !

Apprendre est un mot dont l'appréciation varie au fil des années. Tout petit, c'est porteur d'espoir : on va apprendre à écrire ! On va découvrir plein de nouvelles choses ! Et puis à l'adolescence, voire même un peu plus tard, apprendre devient une tannée. “C'est nul !”, “Ça sert à rien !”, souvent lié à une scolarité qui, bien qu'utile, peut sembler long et finalement, p'têt que ouais, il y a des trucs un peu inutiles !

Et puis, parfois, la vie fait que, comme pour moi, par exemple, on doit repasser par la case apprentissage. Parce qu'on choisit de changer de métier. Alors, l'apprentissage a une toute autre valeur : c'est précieux ! On change de vie, dans l'espoir d'en avoir une meilleure. Alors on met tout dedans : sa hargne, sa passion, ses motivations, ses peurs aussi, parfois...

Ça fait maintenant 2 ans que ma reconversion est achevée. J'ai fini mon contrat d'apprentissage le 25 février 2023. Ça a été une période très intense, mais passionnante ! Et puis, ça faisait quelques années que le mot “apprendre” ne me faisait plus peur. Mieux, je trouve que c'est une composante naturelle du fonctionnement de notre cerveau. Apprendre des choses, que ce soit sous forme d'un documentaire historique sous forme de fiction, ou un tuto youtube pour faire des sushis, c'est, selon moi, une forme de libération. Pourquoi je vous parle de tout ça ?

Parce que presque 2 ans après la fin de ma reconversion et au moins autant en CDI dans mon nouveau métier, je suis toujours confrontée à l'apprentissage au quotidien. On le dit souvent, le métier de développeuse, c'est de l'apprentissage, de la veille, de la mise à jour de nos connaissances au quotidien ! Je sais qu'il y a des phases où c'est moins facile de retenir, alors j'ai essayé d'exploiter des méthodes pédagogiques pour apprendre (et surtout retenir !) des choses liées à mon métier.

Je voulais donc vous partager ce que j'ai développé pour continuer à apprendre sans faire de burn-out, ni rendre le tout pénible et obligatoire. C'est une sorte de retour d'expérience en tant que reconvertie dans un milieu en constante évolution !

Les différentes formes d'apprentissage

On sait que retenir des choses, selon l'âge, mais aussi selon les habitudes de chacun et chacune, c'est très personnel. Certains auront besoin de ré-écrire ce qu'ils viennent d'apprendre, d'autres reliront à voix haute, et d'autres voudront mettre immédiatement en pratique ce qu'ils ont appris.

J'ai remarqué qu'à emmagasiner une tonne d'informations nouvelles (techniques et aussi lié au projet Pix en lui-même), certaines infos passaient à la trappe et je savais que j'avais appris quelque chose, mais sans me souvenir de ce que j'ai appris. Du coup, j'ai décidé de mettre en place des techniques, pas trop lourdes (selon mes propres critères) pour apprendre utile et surtout retenir dans le temps les notions qu'on m'avait apprises. Ça passe par certaines fonctions régulièrement utilisées (comme JSON.stringify()), ou des notions git, ou encore, des notions de structure de données de JS.

Notez qu'une des choses les plus importantes dans mon apprentissage chez Pix a d'abord été l'accompagnement : Nous travaillons la plupart du temps en pair ou mob programming. Cela permet à tout le monde d'être au même niveau de connaissances sur un sujet qui peut parfois être assez gros. Cela permet aussi d'aider les personnes plus juniores à être tirées vers le haut, si tant est que la personne juniore n'hésite pas à poser des questions. Parfois, des moments seules m'ont aussi permise de me confronter à des problèmes que j'ai tenté de résoudre par moi-même, et m'ont permise aussi de me balader dans le code comme je le souhaitais pour mieux le comprendre, à ma manière. Ceci a fait parti d'un ensemble d'éléments capitaux qui m'ont aidé à progresser techniquement. Il a aussi fallu que je travaille personnellement pour ce qui me semblait être des lacunes à combler (Qui sont des choses qui n'ont pas été soulevées par mes collègues, ceci était mon point de vue personnel, jamais aucun collègue ne m'a dit que j'avais des lacunes à rattraper)

L'apprentissage à répétitions espacées

Bref, à la suite de quelques lectures autour de l'apprentissage comme Le developpeur qui sait tout, j'ai compris qu'il fallait que j'applique une méthode d'apprentissage similaire. Je me suis donc d'abord orientée vers l'outil de flashcards Mochi. Basé sur le système d'apprentissage à répétitions espacées, le système des flashcards a l'avantage d'être rapide à prendre en main, rapide à utiliser (5 minutes par jour), mais surtout efficace sur la mémoire à long terme !

L'apprentissage de la théorie par la lecture active

Il me fallait aussi approfondir mes connaissances autour de ce qu'est le langage JavaScript (spécifiquement, parce que chez Pix, on est à 100% sur ce langage). Alors, j'ai commencé par la base : You don't know JS yet. Mais je n'ai pas seulement décidé de lire ce monstrueux livre sur JS, non. J'ai choisi d'essayer de le traduire ! Comme ça, je passe à de la lecture active, ça me force à ne pas survoler des paragraphes, ou lire sans retenir la moindre chose. C'est fastidieux, (et un travail qui devra malheureusement rester personnel, parce qu'il est interdit de reprendre ce travail et d'y faire quoique ce soit, traduction comprise, sans autorisation), mais c'est très utile pour se forcer à entreprendre une compréhension profonde d'un sujet. Celui-là nécessite un peu plus de travail personnel, puisqu'il s'agit de prendre au moins 1/2h pour avancer dans cette traduction/compréhension.

Dans le même esprit, j'ai également lu/testé Just Javascript qui permet également de comprendre les structures de données de JS, par le jeu (des notions expliquées, des exercices, puis un quiz).

L'apprentissage des mécanismes par le jeu

Enfin, pour terminer, un exercice d'échauffement mental que j'apprécie (à petites doses attention !), c'est les clashs of code de chez Codingame. Avec les collègues, 5 minutes de libre, hop, il nous arrive de lancer un petit clash privé. L'objectif est de pratiquer régulièrement l'utilisation de concepts come les boucles pour parcourir des tableaux, de méthodes ultra courantes en JS comme le split(), join() et autres reduce(). Cela permet d'intégrer dans les doigts et le cerveau, la logique et la pratique d'un langage. C'est même devenu un petit jeu au boulot : j'ai mis en place une pause d'1/4h un vendredi après-midi sur 2 pour faire un clash entre collègues inter-équipes. Le but n'est pas d'être le meilleur, ni même de finir le clash (ce sont des logiques bien particulières), mais de pratiquer, et de s'entraider si nécessaire.

Voilà. Evidemment, ces outils ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients, certains ne vous conviendront pas et c'est pas grave, mais c'est la méthode que j'ai trouvé et que j'affine au fur et à mesure pour progresser chaque jour dans mon métier. Et que vous pouvez vous approprier, adapter, changer, pour votre propre fonctionnement :)

On le sait, en France (et peut-être aussi dans d'autres pays), il y aurait une forme de hiérarchie des arts. Une hiérarchie élitiste qui placerait les tableaux de grands peintres bien au-dessus de la BD, ou qui mettrait le cinéma avant les séries TV, et même qui mettrait en opposition le “film” (celui qui et avec prises de vue réelles) et le dessin animé. Comme si le dessin animé n'était pas un film. 🙄 On va pas revenir sur une certaine célébrité qui décide qu'il faut mépriser les gens qui jouent aux jeux vidéos au-delà d'un certain âge, sinon pour démontrer par l'exemple une fois de plus ce côté élitiste, totalement déconnecté d'une réalité tangible : C'EST.DE.L'ART !

Oui je reviens souvent à la charge avec ça : le dessin animé. Qu'on préfère appeler “animation 2D” quand on veut donner un peu de brillance au sujet. M'en voulez pas, c'est ma passion ! J'ai toujours rêvé de fabriquer du dessin animé (j'y travaille toujours activement, même si c'est dans le cadre de projets persos, et non professionnel).

Sauf que plusieurs fois, je me suis retrouvée face à des gens qui n'avaient qu'indifférence ou mépris face au dessin animé.

Dans mon ancienne carrière de motion designeuse, je me suis déjà heurtée à des remarques du type “c'est un peu ... enfantin, non ?” en montrant mes motion design à un potentiel client. J'ai une copine qui m'a dit qu'elle ne lisait pas de BD parce que c'était pour les enfants (elle a changé d'avis depuis). Sans compter le fait que dans les grandes cérémonie prestigieuses du cinéma français, le cinéma d'animation est une catégorie à part, alors que finalement, c'est un medium comme un autre : un moyen d'expression choisi plutôt qu'un autre, pour exprimer sa créativité.

Il y a fort fort longtemps, dans une galaxie très pas si lointaine...

Alors, oui, quand j'étais petite, dans les années 80/90, on a eu des dessins animés nuls, avec un scénario qui laissait à désirer, des doublages aléatoires, des trucs qui m'énervaient copieusement (mais à quel moment on vire l'inspecteur Gadget et on promeut sa nièce qui résout absolument toutes les enquêtes à la place de son très cher mais très débile oncle ?!), des animations loupées parce que la cadence imposée était folle, oui, tout ça a fait du mal à l'image qu'on se fait des dessins animés. Sans compter le fait que c'était une époque où le raccourci dessin animé = pour les enfants était à la fois commun et probablement en partie vrai.

En grandissant, on a découvert d'autres types de dessins animés, à commencer par les Simpsons qui n'était plus vraiment pour les enfants. Et puis plus tard, les productions de Seth MacFarlane, totalement pour les adultes ont aussi envahi le domaine. C'est drôle, oui. Est-ce que c'est beau ? Rien n'est moins sûr. Il n'y a qu'à voir ce que proposent les services de streaming pour ce genre de dessin animé-là pour constater qu'ils ont à peu près tous le même style graphique : du trait parfaitement lisse, des couleurs flat, des gros yeux ronds. L'intérêt ici n'est pas le dessin, ou l'animation, mais le propos. Soit.

On veut du beau !

Mais le dessin animé n'a-t-il pas le droit d'être : beau, bien animé et pour tout le monde ? Et j'insiste sur le “pour tout le monde” ! On peut faire un dessin animé que les adultes peuvent aimer regarder sans forcément passer par la case humour trash !

Le dessin animé est une forme d'art au même titre que la Joconde. Ou qu'une série télé. Imaginez le travail que représente le fait d'animer un mouvement à partir d'une série de dessins ! Admirez la finesse des tracés, le choix des couleurs, la passion de centaines de personnes qui œuvrent pour un même objectif !

À titre personnel, ça m'a toujours un peu désespéré quand je montrais mes animations et qu'on me répondait “ouais, c'est cool !”. J'aurais préféré recevoir des commentaires à la hauteur du temps passé dessus 😭 Mais on n'éduque pas les gens sur la valeur de ce travail fait par l'amour de l'art.

J'ai découvert un peu par hasard qu'au Japon, le studio Ghibli a produit non pas un mais deux films qui sont les plus rentables de l'histoire du cinéma japonais ! Il y a eu Princesse Mononoké, en 1997, puis Le voyage de Chihiro en 2001. Sans compter le statut de star de Hayao Miyazaki, l'un des co-fondateurs du Studio. De là à dire que les japonais prennent le dessin animé plus au sérieux que nous, il n'y a qu'un pas que j'aurais bien envie de franchir 😅

Alors n'hésitez pas à regarder des dessins animés ! Même si c'est estampillé pour les enfants ! Wakfu, My Little Pony (en VO, c'est là que c'est le plus drôle), Mon voisin Totoro, Hilda, etc. Il y a des belles histoires, de l'humour, du drame, et des animations de toute beauté ❤️ Vous m'en direz des nouvelles !

Bonjour ! Premier article de blog sur Zaclys ! Je parlerais déGAFAMisation et probablement d'autres sujets qui me passionnent, comme l'animation 2D, Miyazaki, les musiques de films et jeux vidéo, etc. Au plaisir de vous voir passer par ici !