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from Histoires d'ancêtres

Gaston Lioret 1863 – 1927

La belle époque ? Françoise Brunelle 2025

C’est plutôt mal parti à la naissance ! Gaston est né le 2 septembre 1863 à Paris (10ème) de père inconnu. Sa mère Justine Hyacinthe REB (1836 – 1899) était une jolie modiste, elle aimait le rappeler et ne cachait pas ses aventures : un prince en Sicile la promenant dans une calèche, acclamée comme une impératrice, un lord qui avait abusé d'elle quand elle était gouvernante en Angleterre. En 1864, un seul “père” paie pour le “petit Gaston”. Justine en a conservé une lettre bleue reçue 4 mois après la naissance de l'enfant d’un négociant juif du nom d'A. Heymann, qu’on disait soyeux lyonnais.

Paris le 27 avril 1864
Ma cher Justine De mon retour d’Elbeuf je suis parti pour Lyon
en entrant J’ai trouvé ta lettre datté de
baumont où tu te trouve actuellement
pour te dire le jour fixe que je pourrai aller a beaumont je ne le peu pour le moment. Je pense sil m’est possible de partir samdi qui sera le 7 mai. Je suis trê presse. Je tenvoi si inclus cent francs embrasse (pour, barré) cest cher petit Gaston pour moi … ma cher ami porte toi bien ton ami devouer A. Heymann réponse desuite

Abraham dit Alfred Heymann (1830 – 1997) était en effet un riche négociant qui avait fait fortune avec son neveu dans le commerce avec le Brésil. Il était encore célibataire à la naissance de Gaston, mais se mariera 2 ans plus tard avec une coreligionnaire. Exit le père biologique.

Lorsque Gaston a 5 ans, le 12 septembre 1868, sa mère se marie avec un jeune garçon coiffeur de 21 ans (10 ans de moins qu’elle) Victor Lioret, un ami de son beau-frère habitant à Issy-les-Moulineaux. Dans l’acte de mariage, Gaston est reconnu et légitimé. Il s’appelle désormais Gaston Lioret. Plus tard, pendant la 2ème guerre mondiale, ses fils remarqueront qu’il valait finalement mieux s’appeler Lioret qu’Heymann. Ça ne s’arrange pas dans l’enfance ! La guerre de 1870 et le siège de Paris Les souvenirs de Gaston se situent donc à Issy : la famine, la queue dans la neige, pour rapporter la ration de 300 g de pain mêlé de son. Il avait sept ans ; il s'est juré alors de devenir épicier pour ne plus manquer de sucre, et il a tenu parole !

Le village d'Issy a été particulièrement éprouvé par le siège et par la Commune ; il était en dehors de l'enceinte fortifiée, sous le fort d'Issy conservé par une garnison française de deux mille hommes ; les troupes qui occupaient les bourgs d'Issy et des Moulineaux en profitèrent pour saccager autour d'elles. Les Prussiens tenaient les hauteurs de Clamart et le fort de Châtillon et, à partir du 27 décembre 70, ils bombardaient Issy et Vanves. Le fort d'Issy a été le plus bombardé des forts défendant Paris : vingt mille projectiles reçus, soit un pour six m2. La garnison de 58 officiers et 1871 hommes eut 18 tués et 80 blessés entre le 5 et le 26 janvier 71. Tous les édifices, église, château, mairie, hospice des Petits Ménages, séminaire, maisons, ont été criblés d'obus, et les habitants n'avaient de refuge que dans les caves. Beaucoup s'enfuirent jusqu'à l'armistice du 28 janvier qui mit fin au siège.

Mais pendant la Commune, ce fut pis encore, à Issy et à Clamart. Du 2 avril 1871 où les fédérés organisent une marche sur Versailles, en occupant à nouveau les forts, au 3 mai où ils repoussent les Versaillais du cimetière d'Issy, les combats ne cessent pas. Clamart vit entre deux feux et brûle vraiment le 4 mai. Une plaque à la mémoire des combattants est apposée place des Marronniers à Issy, des combattants si indisciplinés qu'ils perdent, peu après, le fort d'Issy. Issy retrouve la paix avant Paris et ne connaît pas les derniers combats de la semaine sanglante. Des hauteurs, les habitants sortant de leurs caves, “assistèrent au spectacle grandiose de Paris incendié ; l'armée allemande emplissait l'air de ses hurrahs frénétiques, croyant assister à l'agonie de la France.”

Souffre-douleur

Dans le foyer Lioret naissent une fille Elise Henriette (1869 – 1906) puis un fils mort au bout d’un mois en 1873. C'était un milieu d'artisans pas bien riches, plombiers, couvreurs, serruriers, blanchisseuses, ne fréquentant guère l'Eglise.

Malgré la jolie dot de 2500 F. apportée par Justine, cinq ans avant, pour faire accepter le bâtard, Gaston devient le souffre-douleur de son « père ». Il se souviendra des coups de lanière quand on l'avait attaché au pied du lit à genoux sur ses sabots.

Pour lui, pas d’école, ce qu'il regrettera. Autodidacte, Gaston a pieusement conservé les quelques livres scolaires qu'il a potassés.

Et il est bien sûr mis au travail dès 10 ans. C’est ainsi qu’on le retrouve garçon épicier à Levallois en 1888.

Gaston et Albertine se marient

Gaston est garçon épicier suivant sa promesse de 1870, et loge chez son patron où il travaille dimanches et fêtes, plus de dix heures par jour.

Elle, c’est Lucie, Albertine, Eugénie BEAUVILLARD, dite Albertine, née le 7 octobre 1869 à Laas (Loiret) cinquième et dernière enfant d’une famille d’agriculteurs. L’une de ses sœurs vivait à Levallois et c’est peut-être ainsi qu’elle a rencontré le jeune garçon épicier. bague de fiançailles d'Albertine

Ils se marient à la mairie de Levallois le 5 janvier 1888. Le « père » de Gaston est mort en 1884 et sa mère demeure à Paris, 85 avenue du Maine. Elle assiste au mariage, accompagnée de son frère Henri REB, officier d’administration d’intendance militaire. Elle-même, se remarie le 30 octobre 1890 et finit, relieuse, 17 rue Couesnon ; elle meurt à l'hôpital Broussais, en 1899. Justine connaîtra ses petits-enfants. Elle ne comprenait pas que son fils bien-aimé, ce bel enfant de l'amour, ait épousé une femme quelconque, qu'elle accusait ouvertement d'être plutôt moche et rabat-joie. Gaston était farceur, passablement coureur de jupons (y compris ceux des bonnes) ; Albertine redoutait plus que tout, d'être enceinte et répliquait que “la beauté ne se mange pas en salade !” En 1899, Justine ne roulait pas sur l'or dans son dernier état de relieuse. Henri Reb, oncle de Gaston

Gaston a sûrement aidé sa mère ; il est resté attaché à la famille REB autant qu'Albertine pouvait l'être aux BEAUVILLARD. La demi-sœur Elise a épousé, le 22 mai 1889, Jean Baptiste RAPPENEAU ; leurs enfants ont été établis teinturiers, rue d'Hauteville.

Elise Lioret, son mari et ses filles
Les Chalot : des parents d’adoption La sœur ainée d’Albertine, Marie Louise Adèle BEAUVILLARD, dite Louise (1849 – 1921), avait 20 ans de plus qu’elle. Lorsqu’elle avait été « placée » à Paris dans sa jeunesse, elle avait eu un fils illégitime, né exactement 4 jours avant la petite Albertine. Ce bébé Louis BEAUVILLARD vécut 5 mois en nourrice à Laas (3 octobre 1869 – 5 mars 1870). A sa mort, Louise reporta son affection sur sa petite sœur qu’elle traita comme sa fille, d’autant plus qu’Albertine était orpheline de père.

Et puis, en 1880, Louise épousa un employé de commerce Louis Auguste Albert CHALOT, dit Albert, qui se lança bientôt comme négociant en bois et entrepreneur dans le domaine de la pâte à papier. L’objet de l’entreprise « Chalot et Cie » : « importation et négoce spécialement des pâtes à papier et des rondins pour la fabrication des pâtes à papier ». Il voyageait en Russie et dans les pays scandinaves pour importer du bois et travaillait avec des usines de papier des Vosges. collier d'ambre rapporté de Russie Il était aussi administrateur de nombreuses entreprises : Fabrique rouennaise de cellulose, Société des papeteries espagnoles du Val d’Aran, Société anonyme des usines St Antoine (Ariège) pour la fabrication de la pâte à papier, Société franco-africaine des pâtes d’Alfa, etc… Et, par ailleurs, Administrateur de l’Union des associations des anciens élèves des écoles de commerce de Paris, il fut nommé Officier de l’instruction publique en 1907 en récompense.

Les CHALOT n’avaient pas d’enfants, ils prirent en affection le jeune couple de Gaston et d’Albertine. L'oncle CHALOT, et son appartement du boulevard de Courcelles, représentait, pour les LIORET, richesse et honorabilité. Louise a divorcé mais la famille a continué à fréquenter l'oncle, parrain de Gaston. Pour lui, les LIORET étaient restés sa famille, et il a choisi de se faire enterrer à Pantin, construisant, pour sa seconde femme et lui, une chapelle voisine de la leur.

L’entreprise Humbert et Lioret Après son mariage, Gaston se met à son compte, d’abord à Levallois, 34 rue Chevallier, comme en témoigne ce jugement du tribunal correctionnel le condamnant à 25 francs d’amende :

Puis en 1892 ou 1893, il crée, en association avec Maurice HUMBERT, un commerce d’épicerie et de vente de vin en gros à Pantin, 3 rue Auger et 35 rue de Paris, emplacement stratégique, juste à l’extérieur de la barrière de l’octroi où les marchandises étaient taxées à leur entrée dans Paris.

Ce commerce était très florissant, employant jusqu’à 60 personnes, et Gaston, entreprenant et, selon l’expression du journal local, « un de nos citoyens les plus estimés », est sollicité pour entrer dans la franc-maçonnerie. Il travaille beaucoup et souffre de l’estomac.

tastevin Humbert et Lioret 1894 En 1909, on va installer des cuves de ciment de 2000 hl. Georges, avec son lorgnon, est ici photographié, faisant l'appel, devant les voitures chargées, c'était le rôle du patron. Les voitures partaient, tôt, livrer jusqu'à trente kilomètres de Pantin. En 1914, les livreurs sont revenus de Dammartin-en-Goële en rapportant la nouvelle : “Les boches sont derrière nous !” C'était le 3 septembre 1914, un mois après la déclaration de guerre et le départ pour Berlin, la fleur au fusil !

L’entreprise Lioret

Puis, Gaston vole de ses propres ailes et l’entreprise devient l’entreprise Gaston LIORET. Après la guerre de 1914 – 1918, elle abandonne la partie épicerie pour ne garder que les vins et spiritueux encore rentables.

Après la mort de Gaston en 1927, la maison est reprise par les enfants, Gaston junior et Germaine. C’est Germaine qui assistait au départ, remettant les congés jaunes ou roses, découpés aux ciseaux, dans un registre, en ciselant des crans suivant les quantités d'alcool transportées. Quel travail ! une horloge dessinée à laquelle on ajoutait les aiguilles indiquait le temps de livraison. Après, allez savoir si le livreur s'arrête, si les chevaux glissent….

Le soir, Germaine allait terminer le travail de la journée, sur les nouvelles tireuses, où les femmes, à la chaîne, lavaient et remplissaient les bouteilles, les pieds dans l'eau, risquant le verre qui casse. Cette tireuse, c'était, quand même, une fierté dans les années 20 : un gros investissement, marquant la transformation de la vente du vin ordinaire, en litres, et non plus en fûts, à l'image des magasins à succursales multiples, concurrents. Il fallait vendre moins cher, toujours moins cher que le voisin, comme l'attestaient les tarifs imprimés, roses, de la maison Lioret.
Ils ont conservé l'intégralité des bâtiments du 3 rue Auger et du 35 rue de Paris, partiellement vides, mais la crise de 1929 aura finalement raison de l’entreprise qui fait faillite en 1937.

La belle époque Albertine donne naissance à Georges (1888) puis à Berthe (1890) à Levallois. En 1893, ils habitent à Pantin quand nait Yvonne, très prématurée à sept mois suite à une chute de sa mère : elle est élevée dans du coton, au sens propre, en l'absence de couveuses. Drame provoqué par ce prénom ! La sœur Louise arrive : “Comment ! tu sais que c'est le prénom de la maîtresse de mon mari !” Albertine accommodante la rebaptisera Germaine.

Mais en août 1893 la petite Berthe de 3 ans attrape la rougeole et, pour ne pas contaminer le bébé fragile, on l’envoie chez sa tante Louise, avenue de la Grande Armée où elle décède. C’est pour elle que sera construite la chapelle Lioret au cimetière de Pantin.

Comme toutes les femmes de l'époque, Albertine appréhendera toujours de se trouver enceinte. Peu désiré, Gaston naît à Neuilly Plaisance en 1897. La famille habite toujours Pantin. C'est l'été, les deux aînés, toujours malades, ont eu besoin d'un changement d'air ! Germaine, a déjà manqué mourir d'une méningite. Après ou avant la méningite, il y a eu la diphtérie d'où on l'a tirée grâce au tout nouveau sérum du Dr Roux.

Dans l’appartement du 3 rue Auger à Pantin, la cuisine était grande, avec un évier en pierre de Bourgogne, douce et de jolie couleur, bien plat pour que toute l'eau se répande alentour. Installation moderne, il y avait, là, la chaudière du chauffage central et l'appartement avait une salle de bains aux robinets de cuivre et lavabo encastré dans la table de toilette de marbre rouge avec des garnitures de flacons de toilette, un détail supplémentaire d'aisance et ... de nettoyage.

Le ménage restait la préoccupation constante, malgré le modernisme de l'aspirateur, un birum cylindrique, énorme. Il ne pouvait rien aux détails : les colonnettes de l'inévitable salle à manger Henri II, la cheminée lorraine ajoutée à la salle à manger, les tapis et tentures partout, les housses des sièges rocaille-19e du salon aux pieds si minces que nul ne s'aventurait à s'y asseoir. Paille de fer et encaustique jusqu'au siège des WC.

Une bonne y aidait, sortant seulement le dimanche soir. Au repas de ce soir-là, le pot-au-feu préparé à l'avance évitait le travail de la maîtresse de maison. La bonne était secondée pour le blanchissage et le repassage. Le monceau de linge était impressionnant : nappes blanches damassées, serviettes immenses assorties, chemises d'homme au plastron et col amidonnés sans parler des plis grands ou petits ornant tant le linge d'homme que de femme. Il fallait retourner les longues chemises de nuit arrivant aux pieds, déjà toutes plissées derrière avant d'attaquer les plis de devant. Pas de planche à repasser, pas de fer électrique, surtout, au fil trop gênant ! Les dentelles et les manches n'étaient pas aplaties bêtement, il y avait les fers plats, les fers à tuyauter, les fers à coque, destinés à cet usage. Le temps passé ne comptait pas.

La couturière venait une fois par semaine. On sortait l'encombrante Singer de son débarras, on l'installait tout près de la fenêtre, sur un vieux lino à cause des petits fils à ramasser, Chez les LIORET, la bonne, seule, était logée, au sixième comme il convient, et sa vertu n'était pas garantie contre le maître de maison. Combien sont passées à la porte pour ce motif ?

Qui aurait attendu cette vie bourgeoise et conformiste d'une fille de vignerons de Laas ? Ces vertus ménagères sont pourtant celles des campagnes : à Laas, les filles étaient placées avant leur mariage, garantie de leur apprentissage, car il faut, pour commander, savoir travailler, selon l'avis d'Albertine. Ces petits bourgeois remplissaient leurs armoires de paires et de paires de draps blancs. Chaque année, en janvier, saison du blanc, on faisait venir, de la Samaritaine ou de la Cour Batave, le grand magasin de l'avenue de l'Opéra, des piles de linge de maison, torchons, serviettes, grands tabliers bleus ou blancs, on choisissait à loisir chez soi et non sur catalogue, on renvoyait le surplus. L'amour du très beau linge fin, cousu à points minuscules et brodé est manifeste dans les restes du trousseau de Germaine.

Hors du ménage qui prenait du temps, Albertine s'occupait des enfants. Ils fréquentaient le cours privé des demoiselles Rieu, tout proche. Cours religieux qui les a préparés à une première communion sans émotion : les parents ne pratiquaient pas.

Loisirs

Parents et enfants partageaient les plaisirs de l'automobile. Il y en eut différents modèles, la carrosserie étant fabriquée après achat du châssis. Le dimanche, on allait voir la famille BEAUVILLARD, à St Vrain, à la Ferté Alais, à Milly ou à Magny en Vexin. Quelques photos prises près de Clermont-Ferrand (où vivaient les cousins REB), d'autres au Mont Blanc ou dans les Ardennes belges attestent de voyages plus lointains. Les LIORET ne craignaient ni les routes cahoteuses, les éclatements des pneus, les phares qui n'éclairaient pas, ni les hôtels, pourtant toujours pleins de punaises d'après eux.

Curieusement, ils ne semblent jamais être allés à La Bernerie en voiture. Les malles et les caisses, contenant les encombrants vêtements ou l'épicerie, introuvable sur place paraît-il, exigeaient le train : quel coffre de voiture tiendrait une malle d'osier (pour la légèreté) recouverte de lourd cuir noir (solidité oblige), à deux tiroirs de près d'un mètre de large ?

Gaston lisait beaucoup : les auteurs de l'époque, Zola, Rostand, Daudet, Loti... sans oublier Hansi et Erckman-Chatrian, marquant l'origine lorraine de sa mère. Il aimait sortir, aller au théâtre ou au bal, car, sans être auvergnat, on dansait aussi chez les épiciers et le président de la République était tenu d'assister au bal annuel. Germaine se vantait d'avoir marché sur les pieds de Fallières. Elle avait conservé ses délicieux carnets de bal.

lunette de théâtre télescopique s sac de bal perlé

Les LIORET commencent à aller aux bains de mer, sur le conseil du médecin, sur la Manche, à Luc-sur-mer et à St Aubin où ils louent pour le mois d'août. Il y a eu une religion du climat vivifiant ; les enfants n'auraient pas passé l'hiver s'ils n'avaient pas “pris l'air”, au minimum à 50 km de Paris pendant un bon mois ; la ville était malsaine et l'air alentour, sans bienfait jusqu'à Fontainebleau. Aux bains de mer, on écoute la faculté : pas plus de dix minutes dans l'eau, deux heures après les repas. Les petits parisiens n'allaient à l'eau qu'avec un vieux pêcheur supposé maître-nageur. La Manche, c'est froid ! Aussi, après un ou deux ans, les LIORET ont opté pour l'Atlantique, d'ailleurs leurs associés HUMBERT allaient à La Baule. Ils ont loué à Pornic ; quand Albertine y est arrivée et qu'elle a vu les rochers, elle s'est écriée : “Jamais je ne ramènerai mes enfants vivants d'ici !” Donc, on a recherché, en urgence, une plage plus sûre et trouvé La Bernerie toute proche.

L'habitude s'est prise de retourner à la Bernerie, par sympathie des garçons avec les AUDOUIN qui étaient trois joyeux lurons ne craignant certainement pas plus l'eau que les reproches des parents. Pour éviter les locations précaires, les LIORET ont alors acquis une propriété, rue des Moutiers dont le jardin se prolongeait par un pré jusqu'à la plage Ste Anne. Le sentier des douaniers passait au bout du pré, bordé d'“écumes de mer”. Il y avait une salle de billard, dont Gaston était très féru, qui s’ouvrait largement sur le jardin.

Gaston Audouin et sa petite-fille Josette à la Bernerie en 1926 Fin de vie

Albertine meurt à Pantin en 1923, à l’âge de 54 ans, de septicémie, suite à une brûlure qu'elle s'était faite, à la Bernerie, en sortant du four, un plat de tomates farcies ! Une autre version prétend qu’elle s’était blessée sur le poulailler de Pantin.

Quant à Gaston, il souffrait de l'estomac au point de ne rien pouvoir manger et se nourrissait des seuls bouillons de viande concentrés que lui cuisinait son épouse dans une marmite norvégienne. Il fit des cures à Vichy, sans résultat. On l'a ensuite envoyé à Dax et Lamalou. A la fin de sa vie, en 1927, il était paralysé sans qu’aucun des plus grands spécialistes de l'époque n'en ait diagnostiqué la cause. La dernière année, il n'acceptait de soins que de sa fille. Il avait 63 ans.

Pendant leurs années fastes, en 1911, le couple avait acheté un immeuble de rapport de 2 étages au 203 rue de Paris à Pantin qu’ils ont fait rehausser de 3 étages et qui existe toujours.

3 enfants = 3 vocations contrariées Georges (1889 – 1967) Georges, toujours maladif, est envoyé interne à Fontainebleau pour raison de santé. De Fontainebleau, il reste un rond de serviette et une timbale argentés, marqués à son numéro : 63. Georges a dû y passer péniblement trois ans, en 6e (redoublée) et 5e, entrecoupés de fugues. Si ses parents le reconduisaient le dimanche soir, il leur arrivait de le retrouver rentré à Pantin avant eux ! Sans bac, il a fait l'Ecole de Commerce de Paris. Sa photo en uniforme de collégien le montre avec un lorgnon et une chaîne de montre ; très hypermétrope, il n'était pas comme les autres à l'époque.

Mais sa véritable passion était l’automobile. Georges conduisait, son premier permis date de 1906, et il démontait la voiture le lundi matin, heureux si elle marchait le samedi suivant. A 17 ans, il ne passait pas beaucoup de temps à travailler ! Ce qu’il était pourtant censé faire dans l’entreprise paternelle.

L’affaire ! Fils à Papa, Georges mène la belle vie, sort à Paris et en 1911, tombe fou amoureux d’une demi-mondaine habitant rue de Crimée : Marie Augustine Béatrice PERNOT, qui se fait appeler Mathilde de Belcour ou Mathilde Belcour. Malheureusement pour Georges, Mathilde épouse en février 1913 un homme riche et de 28 ans son ainé. Le 12 septembre 1913, Georges, fou de jalousie, tire 5 balles sur le mari de sa belle et se constitue prisonnier. Après quelques mois de prison, Georges sera jugé aux assises à Evreux le 13 janvier 1914, pour tentative de meurtre seulement, bien que le mari soit mort entre temps. Tous les journaux se sont évidemment emparés de cette affaire de crime passionnel : le Petit journal, le Petit Parisien, le Journal de St Denis, Gil Blas, l’Aurore, le Droit, le Journal, le Matin, le Temps. Sur tous les tons et prenant partie pour ou contre l’accusé, mais dans l’ensemble plutôt favorables à celui-ci qui fut acquitté sous les applaudissements de la salle, grâce au très bon avocat payé par les parents LIORET.

En 1914, Georges n'est pas mobilisable, réformé à cause de sa vue. Il s'engage aussitôt et fera la guerre dans les bureaux de l'intendance au château de Vincennes dans le même bureau que le peintre Raul Dufy.

Après la guerre, il épouse sa chère Mathilde que la famille LIORET adopte malgré le scandale et qui est choisie comme marraine pour sa nièce Josette. Mathilde, après son mariage avec Georges, avait monté une maison de haute couture, 12 rue Vignon. Ce n'était pas une femme ordinaire pour réussir à se créer une riche clientèle sud-américaine, un tant soit peu excentrique. Les clientes arrivaient pour un tour en Europe, accompagnées d'un nombre impressionnant de malles qu'elles déposaient parfois rue Vignon, en attendant de les remplir. “J'ai oublié mon collier de perles”, disait l'une d'elles, débarquant en coup de vent de Genève ou de Londres et elle repartait aussitôt.

Mais Mathilde meurt en 1926, victime d’un cancer du sein, malgré les rayons. Georges n’a pas été capable de gérer la maison de couture qui a sombré, la “première d’atelier” emmenant la clientèle, d'ailleurs touchée par la crise. La « Maison Mathilde Lioret » a fait faillite le 16 avril 1931 et Georges a tout perdu, son ravissant vieux moulin à Paley, le mobilier, engageant même des titres qu'il ne possédait pas encore, car ils faisaient partie de la succession de son père, et laissaient ses frère et sœur dans une situation difficile au magasin de vins, sans trésorerie.

Difficile pour lui de retrouver une situation en pleine crise et il n’a survécu à cette période que grâce à l’aide de sa sœur et de son frère. Il a ensuite travaillé pour les premiers magasins Monoprix qui s'installaient en province. Il s'occupait des implantations et des achats, un métier qu'il connaissait. C'est au même titre d'acheteur, qu'il est passé à la coopérative Renault. Et au lendemain de la seconde guerre mondiale, Gaston ayant monté une entreprise de récupération d'accus, a embauché Georges, sans plus de soucis l'un que l'autre des risques encourus par le plomb et l'acide.

A la retraite, logé par sa sœur dans l’immeuble familial du 203 rue de Paris à Pantin, il restait très actif, bricolant dans son atelier, vadrouillant chez les brocanteurs, intarissable collectionneur de timbres et de disques de chanteurs anciens. Germaine (1893 – 1973)

Elle aurait voulu être médecin, d’ailleurs elle s’est inscrite aux cours d’infirmière de la Croix rouge pendant la première guerre mondiale, mais il n’en était pas question dans son milieu.

Après le certificat d'études chez les demoiselles Rieu, et le brevet élémentaire au cours complémentaire de Pantin, on avait renvoyé la bonne pour initier la fille aux travaux ménagers, un an durant. Un an passé à obtenir l'autorisation de continuer jusqu’au brevet supérieur, peut-être grâce à l'aide de son amie Marguerite Garry qui fut inscrite, avec elle, à un cours situé place de la République où enseignaient ... des professeurs hommes venus de Chaptal ! Une surveillante trônait au fond de la classe qui frappait sa table, d'une règle si le monsieur outrepassait la correction !

Germaine n'était pas révoltée ; elle aurait pu, brevet en poche, être institutrice ou demoiselle des postes et échapper au milieu familial et macho. Elle s'est contentée de s'amuser des prétendants qui ne manquaient pas et qu'elle refusait.

Mais il y en a un qui lui plaisait beaucoup, c’était Léon AUDOUIN, le fils ainé des épiciers de la Bernerie avec lequel ses frères avaient tant sympathisé. Les parents n’étaient pas favorables à ce mariage car il n'y avait aucune commune mesure de richesse entre les épiceries de Pantin et de la Bernerie.

C’est elle qui a gagné et ils se sont mariés à Pantin le 23 juin 1914, juste avant la guerre. Léon est blessé par un éclat d’obus dès le mois de septembre, il est rejoint par sa femme pour sa convalescence à Nantes, leurs seuls vrais mois d’amour. Lieutenant sorti du rang, il est fait prisonnier en 1915 et passera 3 ans en captivité en Allemagne.

repas de mariage à l'Elysée Palace

Ces trois ans de séparation forcée, le caractère volage et dépensier de Léon, la mainmise de la famille LIORET sur le jeune ménage furent surement des facteurs de leur séparation rapide après la naissance non désirée de leur fille Josette en 1920. Exit le gendre …

Séparée mais non divorcée, Germaine reste donc à Pantin avec sa fille, dans un appartement sur le même palier que celui de ses parents au 3 rue Auger. Elle travaille très dur dans l’entreprise familiale, davantage que ses frères, plus intéressés par la mécanique, le tennis ou la photographie. Gaston disait : “Je n'ai qu'un garçon, c'est ma fille.”

A la mort de son père en 1927, elle reprend l’affaire familiale déclinante avec son frère Gaston jusqu’à la faillite de 1937.

Puis elle a repris le magasin de chaussures d’un locataire impécunieux de l’immeuble du 203 rue de Paris à la veille de la guerre et elle l’a gardé jusqu’en 1960, disant encore que c’était une bêtise de l’avoir cédé, tant elle s’ennuyait ensuite.

Inconsciemment coupable de la mort de sa sœur à sa naissance, soutien de ses parents dans leur vieillesse, de ses frères, il fallait qu’il lui en coutât de les aider, mais elle ne pouvait se passer de ce sacrifice. Mère célibataire à une époque où ce n’était pas si courant, elle aimait sa fille tyranniquement en se plaignant sans cesse d’être délaissée. C’était une mère courage en même temps qu’une terrible pessimiste.

Gaston (1897 – 1974)

Le petit Nono était le préféré de sa mère, Albertine. Celui-là avait eu droit au lycée Chaptal, mais c’était surtout un fou de toutes les inventions de l’époque. Dès 1913, à l’âge de 16 ans, il expose au Salon de l’aéronautique un modèle d’aviette (hélice arrière) de son invention.

Il s’engage volontairement dans l’aviation le 15 juillet 1915 et fait ses classes à Pau. Nommé sergent, breveté pilote militaire, il vole en escadrilles au Crotoy ou dans les Vosges et gagne la Croix du combattant volontaire.

Puis, il est rayé du personnel navigant pour vertiges et surdité avec une invalidité à 10%, invalidité qu’il gardera toute sa vie.

Dans l’aviation, il a rencontré des jeunes fortunés et libres, les Gaumont, qui l’invitent à Sainte Maxime, l’entraînent dans des sorties où les filles ne résistaient pas à ces beaux aviateurs.

Comme beaucoup de pilotes, Gaston aurait voulu rester dans l'aviation après la guerre mais Albertine a repris son autorité et s'est opposée à ce désir. “Tu seras épicier, mon fils”. On reste étonné de la soumission de ses enfants. Il aurait fallu se battre pour faire une carrière difficile dans l'aviation. Gaston a renoncé, mais il n'a jamais aimé que la mécanique, la photo, le cinéma, tout ce qui évoluait si vite alors. Il a eu son petit laboratoire hors du magasin, sa voiture, il a continué à mener une vie insouciante, dissimulant sa raquette quand il partait visiter la clientèle. Sa joie aura toujours été de voler avec “les vieilles tiges”, et peut-être a-t-il accueilli la fin du magasin de vins, en 1937, comme une libération !

Il s’est marié le 18 juin 1928 aux Pavillons-sous-bois avec Léone Germaine VERGNE, mariage mal accepté par sa sœur si possessive, et est venu habiter dans l’ancien appartement de ses parents 3 rue Auger à Pantin où ils eurent un fils unique, Jean, en 1930.

Plus tard, ils ont ouvert une blanchisserie à Pantin avant une calme retraite de vieux monsieur placide et rassurant comme son frère.

Alors belle époque ?

Oui, sans doute pendant la vingtaine d’années très prospères avant la première guerre mondiale, obtenues au prix d’un travail acharné et de sévères maux d’estomac par un homme qui n’était pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Mais le désir de perpétuer et transmettre à tout prix l’entreprise familiale a rogné les ailes de ses trois enfants solidaires.

Ecrit d’après les souvenirs personnels et objets conservés par Josette, la petite-fille de Gaston et Albertine.

 
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from Ma vie sans lui

Retour de bâton

Je suis dans une drôle de période. Enfin, “drôle” n'est pas le mot, je suis une période bizarre et qui me met dans l'inconfort. Je ne sais pas si c'est le fait de n'avoir eu que très peu de “vacances” (je veux dire par là du temps de vrai repos, de détente, de temps hors de chez moi) cet été ou bien si c'est un retour du bâton du deuil mais j'ai l'impression d'être dans le creux d'une vague qui roule sans cesse et m'essore complètement.

Autant l'année scolaire dernière, le boulot m'avait sérieusement aidée à tenir un cap, voire à tenir debout, autant cette rentrée, je n'y arrive plus. Je suis dépassée par la somme de choses à résoudre, de tâches à accomplir (il faut dire que cette année, c'est particulièrement rude), je ne trouve pas mon rythme, je suis agacée par les élèves, je suis excédée par ma cheffe et je suis enragée contre la maltraitance globale de mon employeur.

Bref, je suis en colère. C'est l'une des étapes du deuil, parait-il. Je l'ai déjà ressentie par bouffées au cours des derniers mois mais cette fois, elle est installée et entretenue par un contexte général peu propice à l'apaisement.

Certaines personnes ne peuvent pas vivre sans colère, c'est leur moteur. Pas moi. Je suis quelqu'un de calme, de pacifique, de diplomate, j'ai presque envie de dire “de tiède”, malgré bon nombre de valeurs auxquelles je suis accrochée depuis si longtemps qu'elles font partie de moi. Alors cette colère sourde et permanente me déroute complètement, je ne sais pas la gérer et j'ai peur de me laisser déborder.

J'ai plein de raisons objectives d'être en colère, dans mon travail surtout. Et je ne suis pas la seule, mes collègues (d'ici ou d'ailleurs) font le même constat, que c'est particulièrement difficile, cette rentrée. Pour autant, je me demande si cette colère-là n'est pas aussi liée à l'injustice de la perte de mon amoureux, à ce sentiment de vide qu'il laisse.

Il y a eu quelques temps pendant lesquels j'ai moins pensé à lui, ou alors de manière apaisée. Depuis la rentrée, sa mort est là tous les jours, dans un coin de ma tête.

La douleur est comme une bulle qui remonte parfois à la surface, parfois pour une broutille, comme tomber sur une photo de lui que j'aime bien et où l'on voit son bras, dont la couleur, la texture, l'odeur me reviennent en pleine face et me manquent soudain terriblement.

Je parle toute seule, dans cette maison qu'il n'a jamais connue, je pleure en me lamentant sur ce que son absence fait peser sur moi, la charge mentale d'une personne adulte qui doit désormais tout gérer seule (ce qui ne m'était jamais arrivé), je l'interpelle, je le prends à témoin quand je fais une boulette; tout cela est ridicule, je suis ridicule.

Je suis fatiguée (physiquement mais surtout nerveusement), je suis triste, je me sens profondément seule malgré le tourbillon d'activités sociales dans lequel je suis plongée et je suis en colère. Je n'aime pas ce cocktail.

Je sais aussi que depuis un an, mon moral est très fluctuant et qu'il y a toutes les chances que je remonte bientôt la pente, alors je ne suis pas inquiète. Mais cette fois, je vais peut-être aller chercher de l'aide.

 
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from Médiathèque Saint-Paul Cap de Joux

Pour aller plus loin sur l'exposition

« Être actif face à la violence »

(Médiathèque de Saint Paul Cap de Joux 81, automne 2025)

Sélection de ressources

Livres, Essais

Livres, Essais (Disponibles sur le catalogue de la médiathèque CCLPA)

Documents graphiques, Bandes dessinées (Disponibles sur le catalogue de la médiathèque CCLPA)

Livres enfants et jeunesse (Disponibles sur le catalogue de la médiathèque CCLPA)

Revues

Podcasts

Épisodes de podcasts

Films et documentaires

Musique

  • 99 Luftballons, Nena (1983)
  • Bella Ciao (1944)
  • Biko, Peter Gabriel (1980)
  • Blowin' in the wind, Bob Dylan (1963)
  • Bread and roses, John Denver (1989)
  • Earth, Lil Dicky (2019)
  • Get Up, Stand Up, Bob Marley and the Wailers (1973)
  • Gracias a la vida, Violeta Parra (1966)
  • Imagine, John Lennon (1971)
  • L'Estaca, Luís Llach (1968)
  • La colombe, Jacques Brel (1959)
  • Le déserteur, Boris Vian (1954)
  • Luka, Suzanne Vega (1987)
  • Malo, Bebe (2004)
  • Mississippi goddam, Nina Simone (1964)
  • Respect, Aretha Franklin (1965)
  • Sans haine, sans armes et sans violence, HK et les Saltimbanks (2015)
  • Strange Fruit, Billie Holiday (1939)
  • Sunday Bloody Sunday, U2 (1983)
  • The altar boy and the thief, Joan Baez (1977)
  • The revolution will not be televised, Gil Scott-Heron (1970)
  • We shall overcome, Pete Seeger (1959)
  • Zombie, The Cranberries (1994)

Livres enfants sur les émotions

  • 30 activités pour gérer ses émotions 3-10 ans, Gilles Diederichs
  • A l'intérieur de moi, Aurélia Gaud
  • A quoi penses-tu ?, Laurent Moreau
  • Adélidélo : le bonheur c'est son boulot ! Au pied du cauchemar, Marie-Agnès Gaudrat
  • Adélidélo : le bonheur c'est son boulot ! Fiche-moi la paix, ronchonnade, Marie-Agnès Gaudrat
  • Adélidélo : le bonheur c'est son boulot ! Savez-vous planter la joie ?, Marie-Agnès Gaudrat
  • Aujourd'hui je suis..., Mies Van Hout
  • Beurk !, André Bouchard
  • Billy se bile, Anthony Browne
  • Bonjour bonheur, Eva Eland
  • Dans mon petit cœur, Jo Witek
  • Des larmes aux rires, Claire d'Harcourt
  • Et toi, comment tu te sens ?, Didier Jean
  • Grosse colère, Mireille d'Allancé
  • J'apprivoise mes émotions, Elisabeth Jouanne
  • Je dessine mes émotions, Anne Baudier
  • L'abécédaire des émotions, Madalena Moniz
  • La couleur des émotions, Anna Llenas
  • Le livre amoureux, Cédric Ramadier
  • Le livre qui a peur, Cédric Ramadier
  • Le loup qui apprivoisait ses émotions, Orianne Lallemand
  • Les émotions de Léo, Louison Nielman
  • Les émotions, Emmanuelle Houdart
  • Les émotions, Xavier Deneux
  • Ma petite bibliothèque des émotions — le livre de mes émotions, Stéphanie Couturier
  • Ma peur et moi, Francesca Sanna
  • Mes émotions, l'imagier des signes, Isabelle Jacqué
  • Mes premières émotions dans l'art, Vincent Péghaire
  • Moi et mes émotions, Cémence Sabbagh
  • Ne mords pas, petit loup !, Amandine Laprun
  • Ne pleure pas, je reviens, Amandine Laprun
  • Parfois je me sens..., Anthony Browne
  • Petit fier
  • Petit tigre est content
  • Petit-Bond est triste, Max Velthuijs
  • Petite colère, petit doux, Nadine Brun-Cosme
  • Qui veut ma petite sœur ?, Ursel Scheffler
  • Rouge comme une tomate, Saxton Freymann
  • Trop la honte, Ludovic Flamant
  • Tu pleures ou tu ris ?
  • Une colère de tigre, Tom Percival
  • Vivre mieux les émotions de son enfant, Aurélien Crétin
  • Vous êtes tous mes préférés, Sam McBratney
 
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from Trucs de fous

Personnellement j’ai entendu cette expression souvent dans ma vie mais je n’ai jamais vraiment compris ce qu’elle signifie

un patient et une patiente font un atelier d’escalade pour apprendre à gérer la peur. Le patient demande « si je monte le pied où est-ce que je mets la main », la femme lui répond « grimpe et arrête de réfléchir ! Avec ton autisme tu veux tout contrôler, lâche prise ». Le patient tombe. La patiente demande « qu’est- ce qu’il s’est passé ? ». Il répond « tu m’as dis de lâcher prise alors j’ai lâché la prise

 
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from FAUT L'FER

13/09/2025

robinssonnades_2025

LES ROBINSSONNADES 2025 !

Le festival de la cabane du domaine provincial de Chevetogne se réinvente et souhaite revenir au concept de ses débuts.

Soit mettre en avant les créateurs de… rêve. Ces dernières années, la manifestation accueillait principalement des vans aménagés, des tiny houses de grand luxe, des vendeurs de matériel de glamping.

Bref, le concept de la cabane bricolée au fond du jardin, victime de son succès, vit lui aussi son phénomène de gentrification.

Cette année, la manifestation commencera par une nocturne. Illuminations, braseros et feux de camp seront au rendez-vous pour enflammer nos imaginaires.

https://www.domainedechevetogne.be/evenements/robinsonnades/

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Billet précédant

#cabanes #Blog

 
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from Les mondes de Zagul

Tout d'abord parce que j'en avais envie (ce n'est pas une bonne raison ?) et que l'idée me trotte dans la tête depuis plusieurs années. Depuis des années je navigue dans le milieu du jdr (à mon petit niveau), je picore des idées un peu partout pour mes créations. Je me dis que je devrais donner aussi un peu, partager, pour peut-être inspirer d'autres.

 
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from Retrofit

Da un paio d'anni ho deciso di andare al lavoro tutti i giorni in bicicletta.

Non è tanto facile qui nel profondo nord della Francia: piove tanto ed è spesso nuvoloso, e d'inverno può far freddo.

Il campus sta a sud-est di Lille e io abito a nord-ovest. Ogni mattina faccio 10 km attraverso la città per arrivare al lavoro, e altri 10 km la sera per rientrare. Ci metto circa 35 minuti, che è circa lo stesso tempo che ci metto in metro.

Quindi mi sono attrezzato: bicicletta a pedalata assistita; copri pantaloni e giacca impermeabile quando piove; casco con visiera; sacchi portaoggetti impermeabili; ecc.

Il percorso è quasi tutto in pista ciclabile. Stanno finendo di rifare rue Solferino, il grande asse per attraversare la città, con alberi, pista ciclabile “vera”, ampi marciapiedi, ed è un vero piacere da fare.

Ad un certo punto devo attraversare un ponte sulla ferrovia. Anche li c'è una bella pista ciclabile molto comoda. Inoltre, il municipio ha piazzato sul ponte un tabellone elettronico che mostra il numero di bici che attraversano nelle due direzioni ogni giorno. Non so che tipo di sensore utilizzino e quanto sia accurato, ma mi fa molto piacere osservare il contatore ad ogni mio passaggio, soprattutto al ritorno la sera, per vedere se il conteggio aumenta: se ogni giorno aumentasse un pochino, vorrebbe dire che più gente si è convertita all'utilizzo della bici come mezzo di trasporto.

Come potete immaginare, non vi posso proporre uno studio scientifico del fenomeno perché non ho i dati (spero che il comune li conservi da qualche parte e magari li renda pubblici un giorno). Inoltre, ogni giorno passo da li ad un orario diverso, quindi anche se prendessi nota non sarebbe un granché come misurazione. Diciamo che vi sto raccontando le mie sensazioni.

Ebbene, prima dell'estate il contatore sulla via del ritorno oscillava tra 1600 e 1800 passaggi circa. L'inverno è stato ovviamente più basso e raramente ha superato le 1400. Dopo il.mio rientro invece l'ho visto spesso superare di poco i 1800.

Ma oggi, e solo oggi, alle 17h55 ho registrato la fantasmagorica cifra di 2285 passaggi !

Che è successo? La mia ipotesi che oggi era giornata di agitazione sindacale e sciopero che poteva impattare i servizi pubblici, e quindi molta gente abbia preferito fare uno sforzo in bici piuttosto che restare bloccata alla stazione della metro.

Oppure un sacco di gente ha improvvisamente deciso di lasciare la macchina nel garage e fare un po di sport che non fa mai male. Voi che ne dite?

Comunque sia andata, spero che i nuovi arrivati abbiano apprezzato a pieno i vantaggi della bici come mezzo di trasporto giornaliero e che vogliano ripetere l'esperienza.

Ma si, voglio crederci!

 
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from Ma vie sans lui

Le retour à la terre (lettre à mon amoureux disparu)

Il y a tout juste un an, je répandais dans le lierre du sous-bois ce qui restait de ton corps, ton père accroché à mon bras, ou bien était-ce moi au sien, je ne sais plus. Derrière nous, sous les arbres, des dizaines de personnes étaient là, graves, tristes, effondrées pour certaines, elles étaient là pour toi. Il y avait ma famille presque au complet, ma famille qui était devenue la tienne, il y avait ton père, il y avait tes collègues, nombreux, il y avait mes collègues aussi et des amis d'ici et d'ailleurs, et nos voisins.

Nous avons été quelques uns à prendre la parole, pour dire le vide que tu laissais et pour raconter la personne extraordinaire que tu étais. Ton père avec lequel tu étais fâché et que tu n'avais plus vu depuis plus de 10 ans a pu mesurer ce que tu étais devenu et ce qui a été dit ce jour-là par tes collègues l'a rempli de fierté, même s'il ne l'a pas montré. Puis nous avons laissé parler la musique d'Eric Bibb et sur ses notes, nous avons marché, lui et moi, dans le sous-bois pour répandre tes cendres, au pied des pins douglas, dans l'humus et la mousse.

J'ai choisi l'endroit de ce dernier hommage un peu par défaut mais à postériori, il est parfait : calme, beau, en hauteur, avec une jolie vue sur les collines et les champs. C'est le premier endroit où je t'avais emmené lorsque tu avais voulu voir où j'allais habiter et je me souviens que tu n'avais rien dit sur le moment, le regard perdu dans tout ce vert et la beauté du ciel puis tu avais soupiré “C'est beau... C'est là, la vraie vie”.

Je suis heureuse, un an plus tard, de savoir que c'est là que tu es retourné à la terre. Après la cérémonie, nous avons bu un coup et discuté sur le terrain de boules de notre immeuble. Je ne me souviens plus trop de ce qui s'est dit ou fait, j'étais dans un état second, encore sous le coup de la sidération. J'ai papillonné d'un groupe à l'autre, ne sachant comment exprimer la gratitude que j'avais pour eux d'être là. J'ai le souvenir assez flou d'un beau moment, néanmoins, d'un moment de communion autour de toi. Les stagiaires que tu avais coachés toute l'année étaient tous là, ils avaient apporté un petit arbre, un chêne vert qu'ils ont planté à l'orée du bois. Je l'appelle depuis “l'arbre du souvenir”.

Lorsque le vent s'est levé, apportant l'orage, tout le monde s'est dispersé, il fallait bien rentrer et certaines personnes venaient de loin. La pluie a fini par arriver alors que nous étions à l'abri et elle est tombée drue, emportant avec elle tes cendres plus profondément dans la terre. Le lendemain, quand je suis retournée sous les sapins, on ne voyait plus rien.

Depuis, le temps a passé et le chagrin s'émousse lentement. Je suis tombée hier en cherchant autre chose sur une conversation archivée dans une application de messagerie instantanée et j'avais oublié ce petit tic de langage qui était devenu une blague entre nous. Cela m'a attristée, je commence à oublier des choses de notre histoire, déjà.

Tu es pourtant toujours là, dans mon cœur et dans ma tête. Dans ma nouvelle maison aussi, où je te sens parfois présent. Et tu m'as regardée, goguenard, cette semaine, lorsque j'ai travaillé la terre de mon jardin pour préparer le potager aux futures semences. Tu t'es gentiment moqué de mon ampoule au pouce et de la terre que je me suis collée sur la figure en m'essuyant tellement il faisait chaud.

En dispersant tes cendres dans ce bois, je t'ai rendu à la terre à laquelle tu appartenais, viscéralement. Tu parlais souvent de tes ancêtres et cousins agriculteurs, du respect que tu avais pour eux et pour leur travail, de cette maison qu'on aurait avec un jardin, qui nous permettrait de cultiver nos propres légumes. Tu n'avais aucune expérience en ce domaine mais c'était quelque chose dont tu rêvais. Je ne sais pas si tu aurais manié la grelinette mais je l'ai fait en pensant à toi, et à cette terre à laquelle tu appartiens désormais. Celle de mon potager est belle, elle sent bon, elle est pleine de vie. Tu en fais définitivement partie.

 
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from adventices

forte pente verte ou vertige dans le brouillard sur le tranchant des rochers

chemin escarpé hier demain l'incertain

le ciel est blanc pourtant

tenter d'autres versants


Photo © @LailaT


 
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from admin@

Cette histoire est vraiment abjecte ! Franchement, c’est le moins qu’on puisse dire… C’était un homme vulnérable, influençable, qui est tombé sur des « amis » qui n’avaient aucun respect pour lui — et c’est un euphémisme. C’était quelqu’un de fragile, qui n’avait jamais connu l’amour, n’avait pas d’enfants, et souffrait d’un manque affectif évident. Apparemment, il est resté vierge jusqu’à la quarantaine et a perdu sa virginité avec une escorte. Évidemment, on peut facilement s’identifier : un homme vierge tardif, psychologiquement fragile, en manque d’affection, etc. Et dis-toi qu'il n'était pas seul ! il y avait un autre homme fragile, et lui était officiellement diagnostiqué avec un handicap sous curatelle.

Je ne suis pas surpris que Naruto (l'un des protagonistes) et sa clique se dégonflent et qu’ils nient tout en bloc, malgré les images, malgré les sévices dont ils sont auteurs.

C’est l’excuse facile de dire qu’il était consentant, qu’il ne souffrait pas et que ce n’était qu’un simple jeu d’acteur. En gros, à les entendre, ça se résume à : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

J’espère que justice sera rendue, j’espère que la justice fait actuellement son travail, peut-être en sous-marin pour éviter que des informations cruciales ne soient divulguées au public. Mais ce qui s’est passé ne peut pas rester impuni : ils l’ont usé jusqu’à la corde, ils ont profité de sa fragilité, de sa vulnérabilité. Et dire qu’ils se disent attristés par sa mort… À mon avis, l’empathie et la compassion, ça fait belle lurette que ces « amis » les ont perdues. Ils doivent surtout être attristés que la poule aux œufs d’or ne puisse plus leur rapporter des sommes astronomiques chaque mois. Sa mort ? Très probablement qu’ils s’en contrefoutent.

Un youtuber avait déjà tiré la sonnette d’alarme il y a sept mois. Il avait mené une enquête approfondie sur le sujet, mais sa vidéo n’avait pas eu assez de visibilité.

Voir la vidéo sur YouTube

 
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from 𝐋🅦🆄𝐢𝖇-ᖆ_🐧

🚧 Article et orthographe en travaux. MAJ 05/11/25

Je suis partis début Mai 2025, 20 jours au Japon, De Tokyo à Osaka, en passant par Hiroshima, Kyoto, Hakone et retour à Tokyo. Cet article fait partis de ceux consacré à cet expérience.

Les autres articles 0. Japon, un rêve oublié 1. Japon, ma préparation 2. Japon, les vols 3. Japon, premier contact 4. Japon, Osaka et Nara 5. Japon, Hiroshima et Myajima 6. Japon, Kyoto 7. Japon, Hakone 8. Japon, retour à Tokyo 9. Japon, retour en Europe


Le 09 mai

L'aéroport et les formalités passées, nous voilà dans le train pour la gare de #Ueno.

Pour nous chaque détails est un émerveillement, le quai avec ses portiques et les signes au sol et en japonais sur les panneaux, le calme et la propreté. Les annonces de train en japonais et avec les musique de notifications. L'intérieur du train, vaste et lumineux, encore une fois, calme et propre, avec son grand espace pour stocker les bagages. Et ce qu'on découvre par la fenêtre, urbanisme japonais de banlieue, à la fois connue mais vraiment différent de chez nous dans les panneaux, les intersections, les enseignes, l'architecture... Nous voilà arrivé à la gare, il faut sortir.

A l'intérieur des bâtiments et dans les étages en surface ou aux sous-sol, il faut se faire une raison, Google maps ne sera que très peu pertinent. Heureusement on a des yeux reliés à un cerveau donc LES sorties sont facile à trouver. Le souci c'est de savoir si elles nous feront sortir vers la rue où on voudra aller. Parfois même elles font sortir à l'intérieur d'un autre bâtiment.

Donc nous voilà sortie à l'intérieur d'une galerie marchande, avec le dehors en vue. Mais il va falloir pour aller vers la rue au bout de laquelle se situe notre premier hôtel, traverser un boulevard routier. Là multiples choix labyrinthiques, en dessous (mais nombreux passages piétons) ou par dessus des passerelles (mais escaliers). de toutes façon la valise avec le sac cabine posé dessus, que je pensais pouvoir faire rouler debout sur ses 4 roues, va se bloquer tout les 5m dans les énormes bandes et cheminements dédiés aux personnes mal-voyantes. J'en avait déjà eu un échantillon dans la gare. Donc ce fut galère et sueur (pendant tout le séjour).

2 kms plus tard (sur papier ça paraissait facile), nous voilà arrivé au KIN Hotel. Entrée moins majestueuse que sur Booking, mais classe et pro qu'on n'est pas habitué aux hôtels. 17100¥ pour une nuit pour 2 en lit jumeaux. Petite chambre mais confortable, salle de bain standard hôtel japonais1. Le +, une laverie et un Onsen2 sur le toit. Le + comme dans tout les hôtels japonais (qu'on a fait), les petits nécessaires comme les produits d’hygiène individuels, à écrire, portes-manteaux et spray genre febreeze, et les produits de douches étaient qualitatifs. Et classique une bouilloire avec stick café ou thé Matcha.

Un petit rafraichissement et on repart pour découvrir le quartier de la gare d'Ueno, aussi grand mais plus dense que le centre ville de #Lille.

1er constant, le Japon à beau être dans la même hémisphère que la France le soir tombe vite en mai, 18h la luminosité baisse vite. Cette fois-ci on fait un peu le tour du centre commercial de la gare, et C qui connaissait cette marque de lunette locale JᴉNS m'y emmènes pour faire réparer mes lunettes (cf chap2). Évidement nous sommes accueillis et servis avec toute la politesse, le tact et le service que l'on pouvait attendre des Japonais. Réparé en un instant. J'ai demandé si je pouvais payer en montrant ma CB et en disant “ii desu ka ?”. Mais non. Whaou! “arigato gozaimasu”+inclinaison au moins à 45°😊. Direction en suite le parc d'Ueno. Tout de suite je suis envahie d'odeurs jamais senties en vrai dans la nature comme celles des Camphriers. Merveilleux souvenir olfactif. Nous sommes pour la première fois devant l'architecture de temples et sanctuaires avec dans ce crépuscules toutes ces lanternes en papier allumées. Puis nous sommes arrivé devant le lac, avec les reflets des building illuminés au loin se reflétant dedans. Et en fond sonores les centaines de grenouilles croassantes.

Retour à l’hôtel par la ville. Passage dans un 7Eleven pour quelques onigiri apéro bon et bon marché et un retrait de liquide (10000¥ > 110¥ de frais, mais les moins élevés que vous trouverez) Premier contact avec des rues étroites, surchargées de boutiques et d’enseignes à foison, des japonais plus exubérants que la journées sur les grandes avenue. Y compris des rabatteurs en costards et des soubrettes, pour vous faire rentrer dans leur établissements.

On cherche un resto à vue pour manger, chaque façade est dépaysante, tout est alléchant en photo, certains sont vide, d'autres trop plein, et après avoir déambulé un moment toujours en direction de l’hôtel, on voit sur un coin une enseigne au graphisme qui retient notre attention. En plus c'est un resto de ramen, et quand on à vu les plats de l'extérieur, notre choix était fait.

Menya Musashi, avec son petit cordon pour patienter dehors comme des VIP ou plutôt à la Japonaise, est un restaurant minuscule de ramen, où l'on attends son tour avant de pouvoir s’assoir au comptoir qui entoure la cuisine. Pour nous européen le spectacle est partout, le lieu, les 3 cuistots qui s'agitent dans la cuisine, et dans le bol. La commande se fait en amont, dans le coin de l'entrée sur une borne à écran tactile, comprenant une version anglaise et visuelle, une fois payé, on attends avec son ticket de pouvoir s’assoir (ça tourne en 15 minutes env.). Là on s'assoir au comptoir, devant le show cooking (pour nous), on donne son ticket et on attends d’être servis. Rien quand écrivant ce récit, je salive encore. La cuisine fume, bouillonne, crépite, les instructions volent entre cuistots. On a commandé chacun son ramen avec plus ou moins d’ingrédients, un bouillon plus ou moins épicé, mais la pièce de dingue c'est le porc. Pas des tranches rondes, plates et grisâtres comme partout ailleurs. chaque part est un énorme morceau de 5cm d’épaisseur, mariné, grillé, doré et moelleux. Servis à autant de pièce que vous pourrez en manger. On savait déjà qu'on remangerait jamais plus au retour un tel ramen, on n'en n'a pas non plus particulièrement revus ailleurs pendant notre voyage. Et aussi premier contact avec la façon de boire de la bière des japonais: rien en dessous de 50cl. Repus et émerveillé nous somme rentré à l’hôtel, encore par des petites rues désertes et des grands boulevards calmes.

L'incident Onsen. Crevé par autant d’émerveillement, le voyage, et le repas, on n'avait hâte de se doucher rapidement et d'aller dormir dans nos lits jumeaux mais confortables. Je m’écroule sur mon lit mais on continu à discuter, au bout d'un moment je me rends compte que C s'est endormis et que je lui parlais dans le vide. une demi-heure après, il se réveille et me dit qu'il va quand même aller jeter un coup d'oeil au Osen, situé au dernier étage. Moi je m’endors. 2h après je me réveille, et pas de C. Je me dis je vais aller voir comment à se passe le onsen. Je monte à l’étage, passe ma carte mais ça ne s'ouvre pas!? On est pourtant bien dans les horaires réservés aux hommes. Je frappe à la porte, pas de réponse. Je retourne à la chambre, essaye de contacter C. Pas de réponse, son portable est ici dans la chambre. Je m’inquiète un peu. Une demi-heure passe, je retourne voir la porte de onsen, toujours close. Je descends à l'accueil pour demander au réceptionniste comment on accès au onsen, ouvert jusqu'à 2h du mat, et il est déjà pas loin de minuit. En fait il faut échanger sa carte de chambre contre une carte d'accès onsen. Je retourne au l'étage et là la porte s'ouvre, sur un vestiaire et les douches, apparemment un seul ensemble de chaussures et vêtement, et une personne dans la partie onsen proprement dite derrière une porte vitrée embuée à partir de laquelle les gens sont lavés et à poils. J'essaye de l'ouvrir mais je n'y arrive pas, j'appelle C à travers la porte, mais ce n'est pas lui qui me réponds. Ok, je laisse tomber il est pas là, je retour à l'accueil pour faire part de ma maintenant grande inquiétude au réceptionniste. Il décide de m'accompagner, lui évidement arrive à ouvrir la porte. Le gars de tout à l'heure y est, mais C aussi. Je viens de me taper la honte de ma vie. Je retourne à la chambre. Un heure encore plus tard, C revient tranquille et détendu (tu m'étonnes +2h dans l'eau chaude), je lui fait part de mon inquiétude (plutôt angoisse), et lui nonchalant, me raconte qu'il avait décidé de réellement prendre le bain, qu'il a rencontré un autre gars, francophone, qu'ils ont papoté dans l'eau tout ce temps là, et à aucun moment il ne m'a entendu frapper ou l'appeler de vive voix. Dire que j'étais déjà crevé en rentrant à l’hôtel, moi de mon coté de je ne me suis pas du tout détendu. Heureusement le confort du lit et la nuit fut bons.

Le 10 mai

Au programme Sanctuaire d'Asakusa et dans le prolongement la Sky Tree (ce pourquoi notre première étape était le quartier d'Ueno: gare+hôtel).

Le tout en transite pour un autre hôtel à Ginza car nous n’avions pu garder le chambre pour le weekend plus et nous voulions nous rapprocher de la gare de Tokyo pour le départ vers le Kansaï.

Le petit déj fut composé de pains au lait qu'il me restait du voyage et du café en stick (bon) à disposition dans le chambre. Le temps était aux averses, on a annuler notre réservation pour la Sky Tree car elle avait la tête dans les nuages (1300¥ de pénalité). On a donc fait quelques kilomètres avec les bagages se bloquants dans chaque lignes pour malvoyant sur les trottoirs et sous une pluie fines (pas de station de métro optimale à proximité). On avait aussi prévu de laisser les bagages dans un Coin Locker (consignes self-service à pièces) mais ça s'est mal goupillé, on les a finalement laissé dans une boutique via le service Bounce et son application, tarif un peu plus élevé qu'un Coin Locker, mais pour la matinée.

Nous sommes d'abord arrivé dans le quartier d'Asakusa par les rues commerçantes (en fait tout le Sanctuaire est cerné de commerces, comme tout les sanctuaires au Japon). Et là “c'est le drame” nous passons devant un Don Quijote, enseigne de magasins dont nous ignorions jusque là l'existence. Comment résumer cette expérience? Imaginez les Galeries Lafayette, gros bâtiment sur plusieurs étages, mais remplis de tous ce que vous auriez vu, comme objets utiles de la vie courantes, gadgets, des geekeries et délire pour Otaku, snacks en tous genres, des gatchapons, des vêtements merchandising, des souvenirs pour touristes...sur Amazon ou Aliexpress. Et bien c'est un peu plus que ça, avec même de la nourriture au rez-de-chaussée. La plupart des objets sont made in China, évidement. Bref, on a passé au moins 1 heure là dedans, à l'improviste, les yeux écarquillés, à lâchant un “whaou!” tous les 2 mètres. Mais on a rien acheté car ce n’était que le début de notre voyage.

Quelques centaines de mètre plus loin, nous sommes arrivé sur le sanctuaire Shinto de Akasuka, la météo était à la grisaille, mais nous voilà confronté pour la 1ère fois à un sanctuaire, de jour, avec ses torii rouges aux entrées, sa pagode à 5 étages, ses énormes temples en bois et portes aux énormes lanternes, aux décoration somptueuses, la végétation domptée, et les allés bourrées de monde (en parapluie). Chaque détails étaient aussi beaux et incroyables, que cryptiques à nos yeux occidentaux. L'adage des touristes étrangers, quelque soit le pays d'origine et celui de destination, est en cas de doutes, de faire comme les autochtones, dans la mesure du raisonnable, pour ne pas faire d'impaires et ou créer d'incidents. On a donc parcourus le site et les bâtiments comme le faisait des japonais, ou l’ensemble des autres touristes. Pour les prières et actes de dévotion, on a juste fait preuve de respect car le moindre acte et détails nous étaient abscons. Nous avons aussi visité le temple bouddhiste Sensō-ji dans le même sanctuaire...Shinto!? J'y ai acheté un “porte bonheur” en papier pour la famille (un Omamori?)

Direction à pieds la Sky Tree, de l'autre coté du fleuve, une fois arrivé, elle à la tête dans le brouillard. J'ai donc annulé en ligne la réservation que j'avais fait la veuille, et perdu 1300¥ en frais d'annulation. On a décidé qu'on reverrais sur place le lendemain, sans réservation. Cette déconvenue météorologique nous a permis de découvrir l’incroyable et gigantesque centre commercial qui forme la base de la tour.

[Mode Geek activé] Tout d'abord nous sommes (encore) tombé sur des gachapons, mais cette fois-ci dans une boutique Bandaï dédiée et avec ses licences comme Gundam, One Piece ou Dragon Ball, et plein d’autres sur tout les thèmes qu'on ne pouvait même pas imaginer. Ce qui nous a bien retenu une heure, et impossible de ne pas céder. En plus il y a même la machine qui transforme votre billet de 10000¥ en monnaie. Suivi de la découvert de la boutique officielle Shōnen Jump, le Pokemon Center avec ses Pokemon à taille réelle et sa queue de caisse interminable... Et une centaines d'autres boutiques sur 4 niveaux. Mais mes préférée, la boutique officielle Ghibli, sur les terrasses extérieures, encore 1 heure de passée, avec son Totoro à taille réel, et un Neko Bus géant en vitrine, mais les achats de goodies de folie remis à plus tard, et la boutiques geek la plus intéressantes dans laquelle les Yens ont flambés: Tree Village, qui regroupe énormément de corners dédiés à chaque licence d'animé (mais pas que). Encore 1 heure de passé dans une boutique. On m'avait demandé de ramener des booster Pokémon pour un enfant, j'en ai trouvé sans faire la queue, dans la boutiques BIC (enseigne d'électronique) du centre commercial. Évidement on a passé du temps dans d'autres boutiques en tout genre, et notamment une Daiso (genre de GiFi japonais avec des trucs inconnus et pas cher) et un énorme Uniqlo avec des séries de Tee Shirt inédits, aux prix dingues, par exemple imaginez en France une tee Shirt 19€90, se vend là 1990¥, voir 1500¥...9€. Manger, enfin. L'étage épicerie, snack et resto est immense, comment choisir, 12h était déjà passé depuis un moment, on voulait du rapide et bon marché, toutes façon tout est bon et qualitatif. Et au centre il y avait un espace table et chaises type Food Corner de chez nous, on a donc pris plein de petits plats aux alentours pour en gouter un maximum.

Il était temps de récupérer nos bagages, donc on repasse par Asakusa et maintenant les rues étaient noires de monde, nous sommes arrivé par l'axe central sur la porte Kaminarimon, avec une densité de boutiques et de personnes au m² jamais vue. Sur le chemin, à pieds, de reprise de nos bagages, nous sommes tombé sur un restaurant aux malheureux Fugu en vitrine, dans leur aquarium étriqué, un gachapon à l'arrache, bingo! 3 belles figurines Gundam d'un coup, et 1ère expérience de supermarché pour des fruits, qui contrairement à ce que l'on dit, ne nous ont pas paru exorbitants. Et donc 1ère expérience de caisses japonaises. On pose son panier, une personne les passes comme vous feriez vous même à une caisse automatique en France, et tout est remis dans autre panier pour libérer la place, et que vous puissiez prendre vos articles tranquillement sur le coté. Bagages récupérés, direction Ginza où nous attendait notre prochain hôtel. Avant d'y arriver, bonnes galères avec le valises et les roulettes qui se prennent encore dans toute les bandes pour mal-voyant, galères sportives et transpirantes dans le métro. Galères à la station d'arrivée pour trouver le bonne sortie et encore quelques centaines de metres pour arriver au Ginza Capital Hotel Moegi pour cette fois-ci, 2 nuits. Ouf.

On se pose, on se rafraichis, et on repart pour un balade dans “Ginza by night” avec ses building impressionnants et leurs lumières et cette quiétude du fait de la grandeur mais assez vide de gens. L’ambiance , les sons étouffés, de cette déambulation nocturne donnait une impression ralentissement du temps. Direction un restaurant de curry que nous avions repéré. Entrée très discrète, par un escalier menant au sous-sol. Le décors? Vous voyez la pièce principale du château ambulant et le style vieille Europe à la Miyazaki? Ben ça mais avec dans un coin des instruments de musique et une table de mixage DJ, et dans un autre, une équipe en train de faire du shooting photos de plats avec tout les accessoires dignes d'un studio photo. En plus du reste de la pièce avec ses tables, aucunes fenêtres et ses murs de briques. Donc on commande un menu curry, servis un caquelon bouillant mais avec son petit manchon sur la poignée, avec une petite salade à l'assaisonnement étonnant, une cuillère en forme de petite pelle. La cuisine était familiale, bonne mais pas transcendante pour notre 1er curry japonais. Déambulation digestive où chaque coin de rue était dépaysant pour nous. Avec des building toujours plus impressionnants, l’enchevêtrement des routes, rails, chemins, certains bâtiments qui dénotent avec leur style européen du 19ième siècle, comme au bout de notre promenade: la gare de Tokyo de brique et de pierre, pour laquelle, en fait, tout se passe en sous-sol, mais nous avions pas trouvé la vraie entrée ce soir là. Retour à l’hôtel, et bonne nuit.

Le 11 mai

Ce matin on retourne direct à la Sky Tree avec une météo dégagée au beau fixe. Activation de notre ticket de métro one-day. Arrivé au pied de la tour de 450m, un petit incident banane écrasée dans le sac de C, 20 minutes de perdues le temps qu'il aille nettoyer ça aux toilettes pas facile à trouver dans cet immense centre commercial. Moi j’étais au soleil, observant le foule. Donc cette fois ci on a pris nos billets directement à l'entrée puis direction un labyrinthe de chicanes à la Disney, jusqu'aux “ascenseurs”. Ascenseurs du genre qui vont monter +20 personnes jusqu’à 400m en quelques instants. Dépression des oreilles assurées...

[1]: Les sdb des hôtels étaient une sorte de cabine en plastique avec tout intégré: toilettes japonais, lavabo et baignoire/douche. Le sol auto-drainant. Petites mais super fonctionnelles.

[2]: Ici le onsen, donc une petite piscine/bain chaud en dur dans lequel on va à plusieurs (non-mixité) et à poils, avec pièce pour se changer et se laver avant. Le tout à l'air libre sur le toit de l'immeuble.

🚧 Article En Travaux


#Japon #Tokyo #Resto

 
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