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from Les mondes de Zagul

Tout d'abord parce que j'en avais envie (ce n'est pas une bonne raison ?) et que l'idée me trotte dans la tête depuis plusieurs années. Depuis des années je navigue dans le milieu du jdr (à mon petit niveau), je picore des idées un peu partout pour mes créations. Je me dis que je devrais donner aussi un peu, partager, pour peut-être inspirer d'autres.

 
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from Retrofit

Da un paio d'anni ho deciso di andare al lavoro tutti i giorni in bicicletta.

Non è tanto facile qui nel profondo nord della Francia: piove tanto ed è spesso nuvoloso, e d'inverno può far freddo.

Il campus sta a sud-est di Lille e io abito a nord-ovest. Ogni mattina faccio 10 km attraverso la città per arrivare al lavoro, e altri 10 km la sera per rientrare. Ci metto circa 35 minuti, che è circa lo stesso tempo che ci metto in metro.

Quindi mi sono attrezzato: bicicletta a pedalata assistita; copri pantaloni e giacca impermeabile quando piove; casco con visiera; sacchi portaoggetti impermeabili; ecc.

Il percorso è quasi tutto in pista ciclabile. Stanno finendo di rifare rue Solferino, il grande asse per attraversare la città, con alberi, pista ciclabile “vera”, ampi marciapiedi, ed è un vero piacere da fare.

Ad un certo punto devo attraversare un ponte sulla ferrovia. Anche li c'è una bella pista ciclabile molto comoda. Inoltre, il municipio ha piazzato sul ponte un tabellone elettronico che mostra il numero di bici che attraversano nelle due direzioni ogni giorno. Non so che tipo di sensore utilizzino e quanto sia accurato, ma mi fa molto piacere osservare il contatore ad ogni mio passaggio, soprattutto al ritorno la sera, per vedere se il conteggio aumenta: se ogni giorno aumentasse un pochino, vorrebbe dire che più gente si è convertita all'utilizzo della bici come mezzo di trasporto.

Come potete immaginare, non vi posso proporre uno studio scientifico del fenomeno perché non ho i dati (spero che il comune li conservi da qualche parte e magari li renda pubblici un giorno). Inoltre, ogni giorno passo da li ad un orario diverso, quindi anche se prendessi nota non sarebbe un granché come misurazione. Diciamo che vi sto raccontando le mie sensazioni.

Ebbene, prima dell'estate il contatore sulla via del ritorno oscillava tra 1600 e 1800 passaggi circa. L'inverno è stato ovviamente più basso e raramente ha superato le 1400. Dopo il.mio rientro invece l'ho visto spesso superare di poco i 1800.

Ma oggi, e solo oggi, alle 17h55 ho registrato la fantasmagorica cifra di 2285 passaggi !

Che è successo? La mia ipotesi che oggi era giornata di agitazione sindacale e sciopero che poteva impattare i servizi pubblici, e quindi molta gente abbia preferito fare uno sforzo in bici piuttosto che restare bloccata alla stazione della metro.

Oppure un sacco di gente ha improvvisamente deciso di lasciare la macchina nel garage e fare un po di sport che non fa mai male. Voi che ne dite?

Comunque sia andata, spero che i nuovi arrivati abbiano apprezzato a pieno i vantaggi della bici come mezzo di trasporto giornaliero e che vogliano ripetere l'esperienza.

Ma si, voglio crederci!

 
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from Ma vie sans lui

Le retour à la terre (lettre à mon amoureux disparu)

Il y a tout juste un an, je répandais dans le lierre du sous-bois ce qui restait de ton corps, ton père accroché à mon bras, ou bien était-ce moi au sien, je ne sais plus. Derrière nous, sous les arbres, des dizaines de personnes étaient là, graves, tristes, effondrées pour certaines, elles étaient là pour toi. Il y avait ma famille presque au complet, ma famille qui était devenue la tienne, il y avait ton père, il y avait tes collègues, nombreux, il y avait mes collègues aussi et des amis d'ici et d'ailleurs, et nos voisins.

Nous avons été quelques uns à prendre la parole, pour dire le vide que tu laissais et pour raconter la personne extraordinaire que tu étais. Ton père avec lequel tu étais fâché et que tu n'avais plus vu depuis plus de 10 ans a pu mesurer ce que tu étais devenu et ce qui a été dit ce jour-là par tes collègues l'a rempli de fierté, même s'il ne l'a pas montré. Puis nous avons laissé parler la musique d'Eric Bibb et sur ses notes, nous avons marché, lui et moi, dans le sous-bois pour répandre tes cendres, au pied des pins douglas, dans l'humus et la mousse.

J'ai choisi l'endroit de ce dernier hommage un peu par défaut mais à postériori, il est parfait : calme, beau, en hauteur, avec une jolie vue sur les collines et les champs. C'est le premier endroit où je t'avais emmené lorsque tu avais voulu voir où j'allais habiter et je me souviens que tu n'avais rien dit sur le moment, le regard perdu dans tout ce vert et la beauté du ciel puis tu avais soupiré “C'est beau... C'est là, la vraie vie”.

Je suis heureuse, un an plus tard, de savoir que c'est là que tu es retourné à la terre. Après la cérémonie, nous avons bu un coup et discuté sur le terrain de boules de notre immeuble. Je ne me souviens plus trop de ce qui s'est dit ou fait, j'étais dans un état second, encore sous le coup de la sidération. J'ai papillonné d'un groupe à l'autre, ne sachant comment exprimer la gratitude que j'avais pour eux d'être là. J'ai le souvenir assez flou d'un beau moment, néanmoins, d'un moment de communion autour de toi. Les stagiaires que tu avais coachés toute l'année étaient tous là, ils avaient apporté un petit arbre, un chêne vert qu'ils ont planté à l'orée du bois. Je l'appelle depuis “l'arbre du souvenir”.

Lorsque le vent s'est levé, apportant l'orage, tout le monde s'est dispersé, il fallait bien rentrer et certaines personnes venaient de loin. La pluie a fini par arriver alors que nous étions à l'abri et elle est tombée drue, emportant avec elle tes cendres plus profondément dans la terre. Le lendemain, quand je suis retournée sous les sapins, on ne voyait plus rien.

Depuis, le temps a passé et le chagrin s'émousse lentement. Je suis tombée hier en cherchant autre chose sur une conversation archivée dans une application de messagerie instantanée et j'avais oublié ce petit tic de langage qui était devenu une blague entre nous. Cela m'a attristée, je commence à oublier des choses de notre histoire, déjà.

Tu es pourtant toujours là, dans mon cœur et dans ma tête. Dans ma nouvelle maison aussi, où je te sens parfois présent. Et tu m'as regardée, goguenard, cette semaine, lorsque j'ai travaillé la terre de mon jardin pour préparer le potager aux futures semences. Tu t'es gentiment moqué de mon ampoule au pouce et de la terre que je me suis collée sur la figure en m'essuyant tellement il faisait chaud.

En dispersant tes cendres dans ce bois, je t'ai rendu à la terre à laquelle tu appartenais, viscéralement. Tu parlais souvent de tes ancêtres et cousins agriculteurs, du respect que tu avais pour eux et pour leur travail, de cette maison qu'on aurait avec un jardin, qui nous permettrait de cultiver nos propres légumes. Tu n'avais aucune expérience en ce domaine mais c'était quelque chose dont tu rêvais. Je ne sais pas si tu aurais manié la grelinette mais je l'ai fait en pensant à toi, et à cette terre à laquelle tu appartiens désormais. Celle de mon potager est belle, elle sent bon, elle est pleine de vie. Tu en fais définitivement partie.

 
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from Depuis les Gorces

Quelques réflexions suite au visionnage du film naturaliste  « Vivant parmi les vivants » de Sylvère Petit avec comme humain·es connu·es : Vinciane Despret, Hélène Roche et Baptiste Morizot. Ce film montre beaucoup d’animaux (du cheval de Przewalski à la mouche à viande), mais il s’intéresse en fait à tous les êtres sensibles, du peuplier d’Italie à l’humain, en passant par les insectes et les animaux domestiques. Affiche du film Vivant parmi les vivants avec deux chevaux de préwalski qui sont cabrés et le logo arte

Lien pour visionner le film (gratuit pour quelques semaines sur arte)

Quel type de film ?

Ce n'est pas un documentaire animalier

J'ai entendu (beaucoup) parler de ce film par Hélène Roche qui est une très bonne amie. Elle est éthologue, spécialiste du comportement des chevaux de Przewalski. Je savais que beaucoup de scènes avaient été tournées au Villaret (lieu d’hébergement d’un troupeau de chevaux de Przewalski sous la responsabilité de l’association Takh). Du coup je m’attendais à un genre de documentaire animalier.

Le dernier documentaire animalier que j’ai regardé c’était Microcosmos, et autant j’ai un bon souvenir de la bande originale, autant je me suis ennuyée ferme pendant le film. Mes souvenirs plus anciens sont des documentaires vus à la TV chez ma grand-mère avec la magnifique voix off : « et là… la panthère jaillit sur sa proie et ne lui laisse aucune chance »…

J'ai rechigné à regarder le film car je ne suis pas très friande de documentaires animaliers, et la bonne nouvelle, c'est que Vivant parmi les vivants n’est pas un documentaire animalier au sens où je l’entendais, et c’est une très bonne chose.

C'est un documentaire sur le vivant

C’est un film où on voit des animaux vivre sans voix off qui expliquerait ce qu'ils font. On voit à hauteur d’animaux, et on voit des humains, des animaux morts dans la nature ou sur l’étal d’un boucher, et des végétaux filmés comme les animaux. On voit des vivants.

Mais ce n’est pas un film sans narration à la microcosmos. La bande son parlée est construite avec des lectures des ouvrages de Vinciane Despret et de Baptiste Morizot, des dialogues entre Hélène et Baptiste, et des extraits de conférences données par Baptiste et Vinciane.

Le propos du film n’est pas de nous faire connaître les chevaux de Przewalski ni une autre espèce, mais plutôt de nous faire réfléchir sur la place des êtres sensibles non humains (les vivants) dans le monde des humains.

Un film magnifique

La première chose qui m’a marquée en voyant ce film, c’est la beauté des images. J’avais souvent envie de faire un arrêt sur image pour imprimer ce que j’avais à l’écran et en faire un poster. Tout est beau, sans donner l’impression d’images Disney ou produites par une IA. Il y a une sensibilité, des jeux de lumière, une attention donnée à ce qu’on ne regarde pas en général quand on vit comme un·e humain·e…

Je n’ai pas du tout une âme contemplative et je m’ennuie très vite (je ne promets pas ne jamais avoir scrollé un peu sur Mastodon pendant le film ). Mais en suivant l’œil du cameraman, il y avait en fait plein de choses à regarder. J’aurais presque aimé qu’on pousse le regard naturaliste en nommant les êtres que l’on voit comme les principages principaux sont nommés. Mais ça aurait été moins beau.

Quels liens entre un être vivant parmi les autres vivants ?

Ce que montre l’image

J’ai l’impression d’une description presque géographique des relations entre les différentes espèces présentes. On voit des espèces qui partagent un même lieu sans trop interagir.

Entre membres d'une même espèce : beaucoup d'interactions

Il y a beaucoup d’interaction intra-espèces : des humains qui parlent, des chevaux qui interagissent (conduite, jeux, grooming, …), des chiens qui « jouent », … On voit un rat, des pigeons, un goeland, des chiens dans un univers d’humains, mais pas d’interactions entre ces espèces.

La mort qui nous relie

Les interactions inter-espèces sont surtout des scènes où des animaux mangent des animaux morts : des très longues séquences de consommation d’une espèce par une autre : les pies qui mangent le renard mort, puis les vautours, les choucas, les insectes qui mangent le cheval mort, et les humains qui achètent des animaux morts et les mangent lors d’un repas convivial. Il y a aussi des interactions entre les animaux et les végétaux qui servent d’habitat, de nourriture ou de grattoir.

Et les deux seules interactions dont je me souviens qui sortent de ce schéma sont le moment où un chouca embête (interprétation d’humaine qui ne connaît pas du tout l’éthologie de ces animaux) et le moment où Vinciane Despret caresse machinalement la tête de sa chienne Alba.

Au final ça me donne une impression que, hormis par la consommation d’animaux morts, les animaux, et nous compris, n’ont pas de lien. Et ça me semble faux et triste.

Ce qui est dit

Il faudra que je réécoute, ou plutôt que je lise les livres de Baptiste Morizot (j’en ai un en cours de lecture) et de Vinciane Despret (j’ai déjà lu un de ses livres, mais assez ancien).

En vrac…

La crise de la sensibilité du vivant

L’une des thèses défendues par Baptiste Morizot est que la crise écologique actuelle est une crise de la sensibilité au vivant. Nous ne connaissons plus le vivant, et nous ne voyons pas, nous ne souffrons pas pour ce que nous sommes en train de perdre à grande vitesse. Il faudra que j’aille lire davantage car l’idée me plaît, mais j’en ai vu des mises en œuvre pédagogiques discutables… Mais j'imagine qu'une des idées de Sylvère Petit, le réalisateur, était de faire un très beau film pour nous (re)sensibiliser au vivant.

La place des animaux non humains dans les lieux de vie des humains

Vinciane Despret aborde l'idée de ne pas isoler l’homme des autres vivants en posant la question de la place des animaux dans notre société. Elle relate l’anecdote d’une exposition au palais Baubourg dans lequel les animaux n’ont pas le droit d’entrer, sauf par effraction. Elle dit que les animaux ont de moins en moins de place parmi les humains, j’ai perçu cette réflexion comme assez géographique, et je me suis posée la question des animaux de compagnie. Et moi je me demande : Y-a-t-il vraiment moins d’animaux auprès des humains malgré l’explosion des animaux de compagnie ?

Un regard d'humain sur les animaux

L’idée de Vinciane Despret selon laquelle on regarde les animaux avec un regard d’humains et qu’on leur pose des questions d’humains est un peu soulevée.

Le philosophe Baptiste critique l’éthologue Hélène Roche qui utilise un vocabulaire scientifique anthropocentré (dominant, leader). J’ai trouvé ce passage particulièrement gênant dans sa forme même si je suis d’accord avec le fond. J’ai eu l’impression d’un sorte de piège tendu pour mettre en valeur le philosophe car je sais qu’Hélène Roche connaît et partage ces critiques, mais que quand on lui demande de prendre la casquette d’éthologue, elle joue le jeu et utilise les mots dont les définitions ont été établie. Elle fait partie des observatrices des animaux qui sortent du carcan de l’éthologie moderne et des seules questions de dominance, leadership et capacités cognitives comme elle l’a montré dans son livre : Les chevaux nous parlent si on les écoute. Baptiste Morizot laisse Hélène Roche raconter une de ses anecdotes mais ça donne l’impression d’être comprimé entre ses réflexions.

Dans cette lignée de ce qu’on veut voir, ou pas, chez les animaux, Vinciane Despret rappelle qu’on voudrait que tout ce que font les animaux soit motivé par des raisons évolutives : manger, se reproduire, etc.

Mais pourquoi le bourdon copule-t-il avec l’orchidée qui ne lui apporte aucun nectar ? Peut-être par simple plaisir sensuel. Et peut-être même que l'orchidée trouve ça agréable.

Vinciane Despret aborde aussi le sujet de l’écriture chez les animaux qu’elle a exploré dans son livre livre « Autobiographie d’un poulpe ». Cette idée qu’on ne serait pas les seuls capables d’écrire, c’est-à-dire de laisser des traces qui font sens pour d’autres animaux, ou qui sont poétiques.

Ce qui m’a gênée

Un regard d’homme blanc

Un film d'homme

Oui il y a deux femmes et un homme. On est d'ailleurs quand même largement au dessus des films habituels quand même, puisque les femmes ne sont pas sexualisées, et 2 des protagonistes humains principaux sont des femmes.

Mais l’homme a un rôle central :

  • Il parle avec chacune des femmes, mais les deux femmes ne parlent jamais entre elles (bonjour le test de Bechdel).
  • Il se comporte avec Hélène d’une manière très paternaliste et mecspliquante,

Je ne sais pas si c’est la personnalité de Baptiste Morizot, ou bien le regard sexiste du réalisateur (qui est un homme vivant dans une société sexiste), mais les choix de montage montrent vraiment une asymétrie entre l’homme qui sait, qui explique, qui coupe la parole, qui parle plus longuement, et la femme « naïve » qui écoute. Il y a moins d’asymétrie entre Vinciane Despret et Baptiste Morizot. Je crois que j'aurais trouvé le film moins sexiste s'il n'y avait pas eu ces scènes de pseudo-discussions entre Baptiste Morizot et Hélène Roche.

Un entre-soi bourgeois

Ce film me donne aussi l’impression d’un entre-soi bourgeois blanc. Les protagonistes humain·es sont des intellectuel·les blanc·ches qui lisent, écrivent, et disent des mots compliqués. Il et elles ont une certaine complicité, et un certain surplomb sur les reste des animaux humains présents à l’écran.

Qu’est-ce qui aurait pu être différent ? Je serai curieuse de comprendre le choix des terrains, tous de France métropolitaine. Je suppose que c’est aussi une question de praticité, et que ça n’est pas simple aujourd’hui de filmer des chevaux de Przewalski en Russie. Mais on aurait peut être pu filmer des chiens féraux en Martinique ? Baptiste Morizot parle des peuples « primitifs » américains qui auraient connus les castors géants, peut être on aurait pu avoir des images de sources, ou bien même un entretien avec des descendant·es qui étudient les peuples premiers ? Baptiste parle à la fin de l’enjeu des luttes de protection d’éco-systèmes locaux, peut-être aurait-on pu voir des personnes qui mènent ces luttes et qui ne soient pas des écolos bourgeois blancs ? Ou même voir ces luttes dans les outremers ?

Où sont les liens ?

Et je suis aussi surprise (et j’avoue un peu déçue) de n’avoir vu aucune interaction réelle entre humains et animaux ou végétaux. Personne qui ne soigne, ne dialogue, n’écoute, ne joue, ne chasse, ne tue… Juste de l’observation à distance.

En regardant la filmographie de Sylvère Petit, je découvre qu'il a fait des court-métrages qui montrent d'autres relations avec les animaux, et d'autres protagonistes humains moins intellos. Je ne sais pas trop où ils sont visionnables, mais je serai curieuse de les regarder.

#Feminisme #AntiSpecisme #Animaux #philosophie

 
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from adventices

forte pente verte ou vertige dans le brouillard sur le tranchant des rochers

chemin escarpé hier demain l'incertain

le ciel est blanc pourtant

tenter d'autres versants


Photo © @LailaT


 
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from Depuis les Gorces

Les notes que j'ai prises lors des conférences / ateliers / formations. Évidemment incomplètes et orientées ! Cet été, les journées d'été des écologistes avaient lieu à Strasbourg. Je m'étais fait un programme un peu light pour profiter aussi de ma petite famille, et avoir du temps pour discuter avec les copaines. Mais j'ai quand même pu participer à quelques ateliers et formation. En voici une restitution un peu au kilomètre.

Sommaire

La conférence de Chapoutot sur le parallèle entre l'accession des nazis au pouvoir et aujourd'hui

Le jeudi, j'ai démarré la journée par la conférence avec l'historien Johan Chapoutot qui compare l’accession des nazis au pouvoir en 1932 et le contexte politique actuel. Passionnant. Et un peu beaucoup flippant.

Quelques learnings :

Les nazis n'ont pas gagné d'élections pour arriver au pouvoir

  • Les nazis n’ont pas pris le pouvoir, ils n’ont pas non plus été élus comme le dit le mythe. Ils y ont été mis par « l’extrême-centre » qui avait un mépris de classe pour Hitler et le pensait donc peu nuisible et utile.
  • Électoralement, les nazis perdait du pouvoir au moment où Hitler est nommé chancelier.
  • Il y a eu plein de petits évènements qui ont fait que le poste de chancelier a été donné à Hitler qui font que Chapoutot est convaincu que c’était évitable.

Le contexte actuel ressemble beaucoup au contexte qui a mis Hitler au pouvoir

  • Un extrême centre prêt à tout pour conserver le pouvoir et ne pas laisser la gauche aller au pouvoir
  • Une gauche relativement forte
  • Une personne extrêmement riche qui achète les médias (1/3 des titres de presse dans l’allemagne pré-nazie) pour y déverser une propagande anti progressisme. Il y avait même un terme utilisé de la même manière « wokiste » : « judéo-bolchévique »
  • Le rôles des industriels

Au départ, les industriels sont pas super chauds patates pour soutenir les nazi : Ils sont condescendants envers ces personnes qu'on connait mal et qui ne fréquentent pas nos cercles. Mais les Dominique Seux de l'époque font les entremetteurs etles industriels se retrouvent dans une vision de restauration de l’autorité et de réduction de la démocratie et du pouvoir des syndicats. Ils finissent par soutenir le nazisme. Et ils auront eu “raison” car la guerre les aura largement enrichis.

Point constitution

La constitution de Weimar de 1919 avait un article qui a permis à la droite et à « l’extrême centre » de gouverner en se passant du parlement. Les nazis arrivés au pouvoir n’ont eu qu’à poursuivre l’engagement dans cette brèche dans la continuité.

OK. Pas de bol.

Mais !

  • La constitution française est inspirée de la constitution de Weimar : un professeur des universités de Strasbourg a accompagné de Gaulle dans la rédaction de la cinquième constitution en s’inspirant de la constitution de Weimar très présidentialiste et en gardant les articles sur les pleins pouvoirs.
  • L’utilisation répétée des 49.3 rappelle exactement la manière de gouvernement allemand avec des 48.2 juste avant que leur président ne donne le pouvoir à Hitler.

Conclusion

Bref, c’est (ultra)flippant.

Mais Chapoutot conclut avec un message d'espoir : l'accession des nazi au pouvoir n'était PAS inéluctable en allemagne, ça ne l'est pas non plus chez nous. Il y a eu des « accidents » qui auraient totalement pu se passer différemment, mais clairement, le contexte est le même.

Formation médiatraining

L'après midi, on change d'ambiance. #Mediatraining N'ayant pas d'ambition électorale, je ne suis pas dans le public cible.

Nous avons parlé de plusieurs types de prise de parole dans le cadre de la préparation aux élections municipales. • L’interview : ◦ En direct ◦ Pour un reportage • Le débat (non abordé car beaucoup plus compliqué) Nous avons aussi abordé le rôle de l’image et de l’impression que l’on donne ainsi que les communiqués de presse.

J'ai appris quelques trucs, et surtout ça m'a donné du grain à moudre sur certains trucs dont j'étais convaincue, donc ça c'est intéressant.

Conseil pour les interviews surtout dans la perspective d'un reportage, TV ou écrit

On a regardé quelques photos illustrant des articles de presse sur des écolos qui travaillent / préparent leurs campagnes pour les municipales. Bon, la photo d'une bande de gars débraillés dans un jardin, c'est pas super pro.

1. Gérer le cadre

Proposer un lieu neutre et qui donne une impression de sérieux et de politique : • Exemple : un point de vue d’où on voit la ville où on candidate • Contre exemple : Dans son jardin

2. Se déguiser en candidat·e respectable.

Ça j'ai eu du mal. Pour moi c'était classiste de nous demander d'adopter les codes des puissants.

L'avis de la formatrice : le but des élections est de récupérer des voix de personnes qui ne voteraient pas nécessairement pour nous. La moitié des électeurices ont plus de 50 ans, et ces électeurices sont conservateurs. Iels pensent que quelqu’un qui ne fait pas l’effort de bien s’habiller (c’est-à-dire de prendre certains des codes vestimentaires des « dominants » = s’habiller comme quelqu'un du PS) ne mérite pas d’être élu·e / ne sera pas sérieux.

C’est nul, mais aujourd’hui ça fonctionne comme ça.

3. Préparer le contenu de l’interview

  • Choisir le message prioritaire que l’on veut faire passer et être capable de l’exprimer clairement en une vingtaine de secondes.
  • Imaginer les questions que Hanouna ou Pascal Praud poserait et préparer ses réponses ; on doit avoir des arguments avec du fond, et ça se travaille.
  • Ne pas accorder une interview trop longue pour la préparation d’un reportage : plus l’interview est longue plus lae journaliste pourra choisir au montage un message qui n’est pas central pour vous.

4. Pendant l'interview : garder le cap

Souvent on se plaint que lea journaliste n'a retenu que ce qui ne compte pas... Mais souvent c'est qu'on a parlé beaucoup trop longtemps.

  • Plus l’interview est longue plus lea journaliste pourra choisir au montage un message qui n’est pas central pour vous.
  • Ne PAS reprendre l'argumentaire de nos détracteurs. Par exemple ne pas utiliser les expressions « écologistes et agriculteurs en guerre » ou « écologie punitive » même si c’est mots ont été utilisés dans la question. L’idée est que réutiliser ces mots leur donnent de l’audience, et en plus notre cerveau a du mal à voir que c’est utilisé avec une négation, et on contribue donc à renforcer cet ancrage.

On a travaillé le fait de ne pas reprendre l'argumentaire de nos détracteurs sur un exercice (enfin, ça n'a pas été fait dans ce sens là, ce qui pédagogiquement est un peu dommage) où on devait répondre à des journalistes après une action activiste d'écologistes contre l'utilisation d'un pesticide.. Bref, un exemple de comment répondre sans prendre l'argumentaire de l'opposition :

  • Q : est-ce que vous diriez aussi que c’est toujours la guerre entre écologistes et les agriculteurs ?
  • R : Les écologistes sont les meilleurs amis et soutiens des agriculteurs. Nous avons fait blabla nos avons des agriculteurs dans nos rangs.

  • Afficher une posture « sérieuse » On rappelle que le but est de se faire élire par des personnes qui ne liront pas notre programme et qui nous jugerons en 5 secondes sur notre apparence. Nous n’avons en général pas le luxe de casser les codes, sauf si nous avons déjà gagné ou une belle image de marque. Donc quelques conseils au visionnage de nos vidéos brouillonnes :

  • S’ancrer dans le sol, et ne pas trop bouger (mains, corps)

  • Garder le sérieux (pas de blague etc)

  • Prendre le temps de bien respirer pour pouvoir poser sa voix.

Le communiqué de presse

Il faut faire simple, court et surtout facile à lire. C'est l'opposé de complet et précis.

L'introduction

Tout en haut du CP, les 5 W

  • Who (qui),
  • What (quoi),
  • When (quand),
  • Why (pourquoi),
  • Where (où ?)

Ex : le groupe local des écologistes du Grand Libournais Nord Gironde vous convient à une conférence le 23/04/2072 à la salle des fêtes de Libourne pour comprendre le scandale de la déchetterie de Lapouyade.

Titre et sous titre

Ex : • Titre : Déchetterie à Lapouyade • Sous titre : un scandale financier

Un ou deux paragraphes de contexte

On peut faire ça en 600 signes. En faisant ça, on facilite la vie du journaliste qui peut reprendre à l’identique le communiqué pour en faire une rubrique courte dans un journal. On a eu plusieurs témoignages de communiqué de presse repris à l'identique par lae journaliste, et c'est pas mal car au moins comme ça c'est bien notre message qui passe.

Atelier OFF radicalement votre sur les quartiers populaires : avant garde de l’écologie

1. Ne pas apporter l'écologie dans les quartiers populaires

Les intervenant·es nous ont rappelé que les habitant·es de ces quartiers ont en général des modes de vie plus « écologiques » que les personnes qui ont plus de moyens. Il est donc très malvenu que les écolos urbains viennent dans les quartiers pour « apporter l’écologie » et donner des leçons de comportement.

2. Parler positivement des quartiers populaires

Le deuxième point est qu’on voit souvent ces quartiers comme des lieux qui manquent de tout. Et c’est en partie vrai : ils manquent d’espaces verts, ils manquent de transports en commun et d’habitats décents. MAIS ils ont une vraie solidarité et un dynamisme impressionnant qui sont des modèles pour les quartiers pépères plus « favorisés ».

3. Laisser sa place

Enfin, le matériel de campagne des écolos, les personnes qui les représentent, ne sont pas du tout audibles dans les quartiers populaires. Il y a nécessité d’avoir plus de diversité sociale dans le parti, surtout dans les postes de représentation.

Les personnes qui sont actuellement au pouvoir (têtes de liste, co-secrétaires, etc) doivent se retirer pour laisser la place à des personnes qui ont peut être parfois une moins bonne formation politique (c'est l'excuse pour ne pas laisser sa place) mais qui sont confronté·es à un plafond de verre.

es personnes qui subissent le plafond de verre et qui sont issues des quartiers populaires sont intelligentes, brillantes, et ne demandent qu’à apprendre.

Aux hommes et femmes blanches bien né·es de laisser leur place et d’être des soutiens pour les accompagner dans l’exercice du pouvoir 🙌

Grâce à cet atelier, j'ai pu (mieux) découvrir : • Sabah Badji (tête de liste à Avignon), • Hassen Hammou (Marseille) • Melissa Camara (Eurodéputée) • Lydia Frentzl (Conseillère municipale à Marseille)

Formation sur la lutte contre l'antisémitisme

Je n’ai aucune formation sur ces sujets, je ne reconnais jamais un nom d’origine juive, j’avais donc tout à apprendre.

Erreur n°1 : penser que le fait de se reconnaître (ou d’être perçu comme) juif·ve est lié à la religion

C’est une erreur qui est souvent faite, même par des personnalités politiques qui vont dire « tout mon soutien aux personnes de confession juive » au lieu de dire « tout mon soutien à la communauté juive ».

On se sent juif car on a une histoire d’immigration juive, qu’on a des parents ou des grands parents juifs, qu’on est dans une culture juive, ou qu’on a la religion juive, ou … Et parfois, on ne se sent pas juif, mais on nous renvoie l'être. Comme dirait Sartre (m'a-t-on dit sur Mastodon), « c'est l'antisémite qui fait le juif ».

Erreur n°2 : partager et renforcer les mythes antisémites

Un grand nombre de messages (ou de visuels ou ...) sont antisémites quand ils propagent ou refont vivre des grands mythes antisémites (et évidemment, il y en a plein que je ne connaissais pas)

Mythe n°1 : Le mythe déïcide

Il y a un mythe (faux donc) qui dit que c’est le peuple juif qui aurait tué Jésus. Ce mythe chrétien a justifié de nombreux massacres de juifs. Ce mythe est encore utilisé aujourd’hui pour dénoncer le génocide palestinien est ça renforce l’antisémitisme. On a vu par exemple une image avec un jésus en croix portant le foulard palestinien avec derrière lui une foule de militaire rappelant les SS et encore derrière les ruines de Gaza. Cette image rappelle le mythe déïcide et rend responsable du génocide les juifs et non l'armée israélienne.

Mythe n°2 – les juifs sont responsables de tous les maux.

Les sociétés fonctionnent toujours avec la recherche de boucs émissaires. Les juifs ont souvent été désignés comme les boucs-émissaires évidents. Ils ont par exemples été désignés comme responsables de la peste ou des puits empoisonnés ou de tous les maux de la société.

Pour la peste, on peut expliquer car ils étaient moins touchés par la peste car ils étaient exclus / isolés… Quand les juifs ont été expulsés de France, le rôle de bouc-émissaire a été transféré aux femmes, et en particulier aux sorcières.

On retrouve ce trope par exemple quand :

◦ Il y a un crime pédophile, on se demande si le suspect est juif ◦ Il y a une personnalité juive, on l’accuse de pédophilie.

Mythes 3 et 4 : richesse et pouvoir

  • Mythe n°3 : les juifs seraient riches : pas plus que d’autres catégories de la population, mais ce mythe prend son origine dans le fait que dans le passé, les chrétiens n’avaient pas le droit de prêter de l’argent pour en gagner (usure).
  • Mythe n°4 – les juifs seraient puissants : pas plus que les chrétiens ou les protestants, mais par le passé, les juifs ont peut être eu des raisons de se rapprocher des cercles de pouvoir puisqu’ils pouvaient être exterminés ou exilés du jour au lendemain.

Les deux derniers mythes permettent de se désolidariser de la lutte contre l’anti-sémitisme qui serait moins grave que les autres racismes. En effet, les autres racismes seraient envers des personnes plus pauvres que la moyenne et moins puissantes que la moyenne, donc c’est plus charitable de les plaindre. L’antisémitisme serait un problème de bourgeois blancs.

Sauf que l’antisémitisme tue encore aujourd'hui, et qu’aucune mort ne vaut davantage qu’une autre.

Alors on fait quoi ?

On n'a pas eu beaucoup d'infos sur quoi faire, mais je retiens deux choses :

  1. Se former pour repérer les tropes anti-sémites
  2. Écouter et ne pas se vexer si on nous fait remarquer qu'on a dit quelque chose d'antisémite
  3. Ne pas mettre en concurrence des drames, des victimes, des mémoires, des nombres de morts etc.

On peut dénoncer le massacre des gazaouis sans être antisémite. Ce n'est pas utile de comparer le nombre de morts dans différents conflits pour faire des compétitions. C’est du whataboutisme qui nuit toujours aux luttes.

OFF radicalement votre – l’antispécisme

Je n’ai pas été très à l’aise avec les intervenant·es de la société civile que j’ai trouvés plutôt méprisant·es ou condescendant·es avec les personnes qui ne pensent pas comme elleux.

’ai par contre apprécié à la discussion que j’ai ensuite eue avec Théo et Charlotte qui m’ont expliqué que l’anti-spécisme n’est pas une théorie figée et que je ne suis pas obligée d’adhérer à tout ce que dit Aymeric Caron pour me revendiquer de l’anti-spécisme.

Il suffit en gros de dire qu’on veut sortir d’un système de domination des animaux, comme on peut être féministe et ne pas adhérer aux thèses de toutes les féministes.

Du coup, je crois que je pourrais me définir comme anti-spéciste 🤔

(j'avoue que les posts des vegan ultra véner de masto me font avoir pas du tout envie de porter cette étiquette... mais on a probablement besoin de modérés qui portent aussi cette étiquette)

Formation – résolution de conflit

J’ai été rassurée que ça ne soit pas une formation qui utilise des outils BS comme le disc ou autres. Le formateur s’appuie sur deux cadres :

  • La communication non violente, que je connaissais déjà,
  • et l’ATCC : Approche et Transformation Constructive des Conflits.

Dans cette deuxième approche, l’idée est que le conflit pour souvent entre plusieurs personnes, mais il révèle un problème sous-jacent de structure ou de culture. J’ai beaucoup aimé cette idée et j’aimerais approfondir ce sujet. 📖

Malheureusement, la formateur a passé beaucoup de temps à présenter des anecdotes personnelles et on a peu eu l’occasion de pratiquer et/ou de conseils pratiques.

Atelier OFF Radicalement Votre – Retour sur la commission d’enquête sur les VSS dans le monde de la culture

Il y avait 3 intervenantes pour cet atelier :

  • Emmanuelle Dancourt, journaliste fondatrice de #MeTooMedia,
  • Karine Huet, secrétaire générale du SNAM CGT
  • et Sandrine Rousseau, députée écologiste et présidente de la commission d’enquête sur les VSS.

Je retiens deux éléments :

  1. Aujourd’hui il est super difficile de médiatiser une affaire de VSS (par ex elles n'arrivent pas à médiatiser une affaire avec 800 victimes présumées dont 300 ont déjà porté plainte 😦 )
  2. Il y a un énorme besoin de formation, et de formation de qualité, qui prenne en compte la question du patriarcat et de l’aspect systémique des VSS. Et ça c'est ma came, et ça me donne envie d'agir.

Conclusion

Je suis bien contente d'avoir été à ces journées pour apprendre des nouvelles choses. Je suis aussi contente d'avoir mis cette liste au propre pour partager, et surtout, ne pas tout oublier sitôt dans le TGV du retour 😉.

On peut poursuivre la discussion avec plaisir, par mail ou sur mastodon 😉.

#LesEcologistes

 
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from admin@

Cette histoire est vraiment abjecte ! Franchement, c’est le moins qu’on puisse dire… C’était un homme vulnérable, influençable, qui est tombé sur des « amis » qui n’avaient aucun respect pour lui — et c’est un euphémisme. C’était quelqu’un de fragile, qui n’avait jamais connu l’amour, n’avait pas d’enfants, et souffrait d’un manque affectif évident. Apparemment, il est resté vierge jusqu’à la quarantaine et a perdu sa virginité avec une escorte. Évidemment, on peut facilement s’identifier : un homme vierge tardif, psychologiquement fragile, en manque d’affection, etc. Et dis-toi qu'il n'était pas seul ! il y avait un autre homme fragile, et lui était officiellement diagnostiqué avec un handicap sous curatelle.

Je ne suis pas surpris que Naruto (l'un des protagonistes) et sa clique se dégonflent et qu’ils nient tout en bloc, malgré les images, malgré les sévices dont ils sont auteurs.

C’est l’excuse facile de dire qu’il était consentant, qu’il ne souffrait pas et que ce n’était qu’un simple jeu d’acteur. En gros, à les entendre, ça se résume à : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

J’espère que justice sera rendue, j’espère que la justice fait actuellement son travail, peut-être en sous-marin pour éviter que des informations cruciales ne soient divulguées au public. Mais ce qui s’est passé ne peut pas rester impuni : ils l’ont usé jusqu’à la corde, ils ont profité de sa fragilité, de sa vulnérabilité. Et dire qu’ils se disent attristés par sa mort… À mon avis, l’empathie et la compassion, ça fait belle lurette que ces « amis » les ont perdues. Ils doivent surtout être attristés que la poule aux œufs d’or ne puisse plus leur rapporter des sommes astronomiques chaque mois. Sa mort ? Très probablement qu’ils s’en contrefoutent.

Un youtuber avait déjà tiré la sonnette d’alarme il y a sept mois. Il avait mené une enquête approfondie sur le sujet, mais sa vidéo n’avait pas eu assez de visibilité.

Voir la vidéo sur YouTube

 
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from 𝐋🅦🆄𝐢𝖇-ᖆ_🐧

🚧 Article et orthographe en travaux. MAJ 02/10/25

Je suis partis début Mai 2025, 20 jours au Japon, De Tokyo à Osaka, en passant par Hiroshima, Kyoto, Hakone et retour à Tokyo. Cet article fait partis de ceux consacré à cet expérience.

Les autres articles 0. Japon, un rêve oublié 1. Japon, ma préparation 2. Japon, les vols 3. Japon, premier contact 4. Japon, Osaka et Nara 5. Japon, Hiroshima et Myajima 6. Japon, Kyoto 7. Japon, Hakone 8. Japon, retour à Tokyo 9. Japon, retour en Europe


Le 09 mai

L'aéroport et les formalités passées, nous voilà dans le train pour la gare de #Ueno.

Pour nous chaque détails est un émerveillement, le quai avec ses portiques et les signes au sol et en japonais sur les panneaux, le calme et la propreté. Les annonces de train en japonais et avec les musique de notifications. L'intérieur du train, vaste et lumineux, encore une fois, calme et propre, avec son grand espace pour stocker les bagages. Et ce qu'on découvre par la fenêtre, urbanisme japonais de banlieue, à la fois connue mais vraiment différent de chez nous dans les panneaux, les intersections, les enseignes, l'architecture... Nous voilà arrivé à la gare, il faut sortir.

A l'intérieur des bâtiments et dans les étages en surface ou aux sous-sol, il faut se faire une raison, Google maps ne sera que très peu pertinent. Heureusement on a des yeux reliés à un cerveau donc LES sorties sont facile à trouver. Le souci c'est de savoir si elles nous feront sortir vers la rue où on voudra aller. Parfois même elles font sortir à l'intérieur d'un autre bâtiment.

Donc nous voilà sortie à l'intérieur d'une galerie marchande, avec le dehors en vue. Mais il va falloir pour aller vers la rue au bout de laquelle se situe notre premier hôtel, traverser un boulevard routier. Là multiples choix labyrinthiques, en dessous (mais nombreux passages piétons) ou par dessus des passerelles (mais escaliers). de toutes façon la valise avec le sac cabine posé dessus, que je pensais pouvoir faire rouler debout sur ses 4 roues, va se bloquer tout les 5m dans les énormes bandes et cheminements dédiés aux personnes mal-voyantes. J'en avait déjà eu un échantillon dans la gare. Donc ce fut galère et sueur (pendant tout le séjour).

2 kms plus tard (sur papier ça paraissait facile), nous voilà arrivé au KIN Hotel. Entrée moins majestueuse que sur Booking, mais classe et pro qu'on n'est pas habitué aux hôtels. 17100¥ pour une nuit pour 2 en lit jumeaux. Petite chambre mais confortable, salle de bain standard hôtel japonais1. Le +, une laverie et un Onsen2 sur le toit. Le + comme dans tout les hôtels japonais (qu'on a fait), les petits nécessaires comme les produits d’hygiène individuels, à écrire, portes-manteaux et spray genre febreeze, et les produits de douches étaient qualitatifs. Et classique une bouilloire avec stick café ou thé Matcha.

Un petit rafraichissement et on repart pour découvrir le quartier de la gare d'Ueno, aussi grand mais plus dense que le centre ville de #Lille.

1er constant, le Japon à beau être dans la même hémisphère que la France le soir tombe vite en mai, 18h la luminosité baisse vite. Cette fois-ci on fait un peu le tour du centre commercial de la gare, et C qui connaissait cette marque de lunette locale JᴉNS m'y emmènes pour faire réparer mes lunettes (cf chap2). Évidement nous sommes accueillis et servis avec toute la politesse, le tact et le service que l'on pouvait attendre des Japonais. Réparé en un instant. J'ai demandé si je pouvais payer en montrant ma CB et en disant “ii desu ka ?”. Mais non. Whaou! “arigato gozaimasu”+inclinaison au moins à 45°😊. Direction en suite le parc d'Ueno. Tout de suite je suis envahie d'odeurs jamais senties en vrai dans la nature comme celles des Camphriers. Merveilleux souvenir olfactif. Nous sommes pour la première fois devant l'architecture de temples et sanctuaires avec dans ce crépuscules toutes ces lanternes en papier allumées. Puis nous sommes arrivé devant le lac, avec les reflets des building illuminés au loin se reflétant dedans. Et en fond sonores les centaines de grenouilles croassantes.

Retour à l’hôtel par la ville. Passage dans un 7Eleven pour quelques onigiri apéro bon et bon marché et un retrait de liquide (10000¥ > 110¥ de frais, mais les moins élevés que vous trouverez) Premier contact avec des rues étroites, surchargées de boutiques et d’enseignes à foison, des japonais plus exubérants que la journées sur les grandes avenue. Y compris des rabatteurs en costards et des soubrettes, pour vous faire rentrer dans leur établissements.

On cherche un resto à vue pour manger, chaque façade est dépaysante, tout est alléchant en photo, certains sont vide, d'autres trop plein, et après avoir déambulé un moment toujours en direction de l’hôtel, on voit sur un coin une enseigne au graphisme qui retient notre attention. En plus c'est un resto de ramen, et quand on à vu les plats de l'extérieur, notre choix était fait.

Menya Musashi, avec son petit cordon pour patienter dehors comme des VIP ou plutôt à la Japonaise, est un restaurant minuscule de ramen, où l'on attends son tour avant de pouvoir s’assoir au comptoir qui entoure la cuisine. Pour nous européen le spectacle est partout, le lieu, les 3 cuistots qui s'agitent dans la cuisine, et dans le bol. La commande se fait en amont, dans le coin de l'entrée sur une borne à écran tactile, comprenant une version anglaise et visuelle, une fois payé, on attends avec son ticket de pouvoir s’assoir (ça tourne en 15 minutes env.). Là on s'assoir au comptoir, devant le show cooking (pour nous), on donne son ticket et on attends d’être servis. Rien quand écrivant ce récit, je salive encore. La cuisine fume, bouillonne, crépite, les instructions volent entre cuistots. On a commandé chacun son ramen avec plus ou moins d’ingrédients, un bouillon plus ou moins épicé, mais la pièce de dingue c'est le porc. Pas des tranches rondes, plates et grisâtres comme partout ailleurs. chaque part est un énorme morceau de 5cm d’épaisseur, mariné, grillé, doré et moelleux. Servis à autant de pièce que vous pourrez en manger. On savait déjà qu'on remangerait jamais plus au retour un tel ramen, on n'en n'a pas non plus particulièrement revus ailleurs pendant notre voyage. Et aussi premier contact avec la façon de boire de la bière des japonais: rien en dessous de 50cl. Repus et émerveillé nous somme rentré à l’hôtel, encore par des petites rues désertes et des grands boulevards calmes.

L'incident Onsen. Crevé par autant d’émerveillement, le voyage, et le repas, on n'avait hâte de se doucher rapidement et d'aller dormir dans nos lits jumeaux mais confortables. Je m’écroule sur mon lit mais on continu à discuter, au bout d'un moment je me rends compte que C s'est endormis et que je lui parlais dans le vide. une demi-heure après, il se réveille et me dit qu'il va quand même aller jeter un coup d'oeil au Osen, situé au dernier étage. Moi je m’endors. 2h après je me réveille, et pas de C. Je me dis je vais aller voir comment à se passe le onsen. Je monte à l’étage, passe ma carte mais ça ne s'ouvre pas!? On est pourtant bien dans les horaires réservés aux hommes. Je frappe à la porte, pas de réponse. Je retourne à la chambre, essaye de contacter C. Pas de réponse, son portable est ici dans la chambre. Je m’inquiète un peu. Une demi-heure passe, je retourne voir la porte de onsen, toujours close. Je descends à l'accueil pour demander au réceptionniste comment on accès au onsen, ouvert jusqu'à 2h du mat, et il est déjà pas loin de minuit. En fait il faut échanger sa carte de chambre contre une carte d'accès onsen. Je retourne au l'étage et là la porte s'ouvre, sur un vestiaire et les douches, apparemment un seul ensemble de chaussures et vêtement, et une personne dans la partie onsen proprement dite derrière une porte vitrée embuée à partir de laquelle les gens sont lavés et à poils. J'essaye de l'ouvrir mais je n'y arrive pas, j'appelle C à travers la porte, mais ce n'est pas lui qui me réponds. Ok, je laisse tomber il est pas là, je retour à l'accueil pour faire part de ma maintenant grande inquiétude au réceptionniste. Il décide de m'accompagner, lui évidement arrive à ouvrir la porte. Le gars de tout à l'heure y est, mais C aussi. Je viens de me taper la honte de ma vie. Je retourne à la chambre. Un heure encore plus tard, C revient tranquille et détendu (tu m'étonnes +2h dans l'eau chaude), je lui fait part de mon inquiétude (plutôt angoisse), et lui nonchalant, me raconte qu'il avait décidé de réellement prendre le bain, qu'il a rencontré un autre gars, francophone, qu'ils ont papoté dans l'eau tout ce temps là, et à aucun moment il ne m'a entendu frapper ou l'appeler de vive voix. Dire que j'étais déjà crevé en rentrant à l’hôtel, moi de mon coté de je ne me suis pas du tout détendu. Heureusement le confort du lit et la nuit fut bons.

Le 10 mai

Au programme Sanctuaire d'Asakusa et dans le prolongement la Sky Tree (ce pourquoi notre première étape était le quartier d'Ueno: gare+hôtel).

Le tout en transite pour un autre hôtel à Ginza car nous n’avions pu garder le chambre pour le weekend plus et nous voulions nous rapprocher de la gare de Tokyo pour le départ vers le Kansaï.

Le petit déj fut composé de pains au lait qu'il me restait du voyage et du café en stick (bon) à disposition dans le chambre. Le temps était aux averses, on a annuler notre réservation pour la Sky Tree car elle avait la tête dans les nuages (1300¥ de pénalité). On a donc fait quelques kilomètres avec les bagages se bloquants dans chaque lignes pour malvoyant sur les trottoirs et sous une pluie fines (pas de station de métro optimale à proximité). On avait aussi prévu de laisser les bagages dans un Coin Locker (consignes self-service à pièces) mais ça s'est mal goupillé, on les a finalement laissé dans une boutique via le service Bounce et son application, tarif un peu plus élevé qu'un Coin Locker, mais pour la matinée.

Nous sommes d'abord arrivé dans le quartier d'Asakusa par les rues commerçantes (en fait tout le Sanctuaire est cerné de commerces, comme tout les sanctuaires au Japon). Et là “c'est le drame” nous passons devant un Don Quijote, enseigne de magasins dont nous ignorions jusque là l'existence. Comment résumer cette expérience? Imaginez les Galeries Lafayette, gros bâtiment sur plusieurs étages, mais remplis de tous ce que vous auriez vu, comme objets utiles de la vie courantes, gadgets, des geekeries et délire pour Otaku, snacks en tous genres, des gatchapons, des vêtements merchandising, des souvenirs pour touristes...sur Amazon ou Aliexpress. Et bien c'est un peu plus que ça, avec même de la nourriture au rez-de-chaussée. La plupart des objets sont made in China, évidement. Bref, on a passé au moins 1 heure là dedans, à l'improviste, les yeux écarquillés, à lâchant un “whaou!” tous les 2 mètres. Mais on a rien acheté car ce n’était que le début de notre voyage.

Quelques centaines de mètre plus loin, nous sommes arrivé sur le sanctuaire Shinto de Akasuka, la météo était à la grisaille, mais nous voilà confronté pour la 1ère fois à un sanctuaire, de jour, avec ses torii rouges aux entrées, sa pagode à 5 étages, ses énormes temples en bois et portes aux énormes lanternes, aux décoration somptueuses, la végétation domptée, et les allés bourrées de monde (en parapluie). Chaque détails étaient aussi beaux et incroyables, que cryptiques à nos yeux occidentaux. L'adage des touristes étrangers, quelque soit le pays d'origine et celui de destination, est en cas de doutes, de faire comme les autochtones, dans la mesure du raisonnable, pour ne pas faire d'impaires et ou créer d'incidents. On a donc parcourus le site et les bâtiments comme le faisait des japonais, ou l’ensemble des autres touristes. Pour les prières et actes de dévotion, on a juste fait preuve de respect car le moindre acte et détails nous étaient abscons. Nous avons aussi visité le temple bouddhiste Sensō-ji dans le même sanctuaire...Shinto!? J'y ai acheté un “porte bonheur” en papier pour la famille (un Omamori?)

Direction à pieds la Sky Tree, de l'autre coté du fleuve, une fois arrivé, elle à la tête dans le brouillard. J'ai donc annulé en ligne la réservation que j'avais fait la veuille, et perdu 1300¥ en frais d'annulation. On a décidé qu'on reverrais sur place le lendemain, sans réservation. Cette déconvenue météorologique nous a permis de découvrir l’incroyable et gigantesque centre commercial qui forme la base de la tour.

[Mode Geek activé] Tout d'abord nous sommes (encore) tombé sur des gachapons, mais cette fois-ci dans une boutique Bandaï dédiée et avec ses licences comme Gundam, One Piece ou Dragon Ball, et plein d’autres sur tout les thèmes qu'on ne pouvait même pas imaginer. Ce qui nous a bien retenu une heure, et impossible de ne pas céder. En plus il y a même la machine qui transforme votre billet de 10000¥ en monnaie. Suivi de la découvert de la boutique officielle Shōnen Jump, le Pokemon Center avec ses Pokemon à taille réelle et sa queue de caisse interminable... Et une centaines d'autres boutiques sur 4 niveaux. Mais mes préférée, la boutique officielle Ghibli, sur les terrasses extérieures, encore 1 heure de passée, avec son Totoro à taille réel, et un Neko Bus géant en vitrine, mais les achats de goodies de folie remis à plus tard, et la boutiques geek la plus intéressantes dans laquelle les Yens ont flambés: Tree Village, qui regroupe énormément de corners dédiés à chaque licence d'animé (mais pas que). Encore 1 heure de passé dans une boutique. On m'avait demandé de ramener des booster Pokémon pour un enfant, j'en ai trouvé sans faire la queue, dans la boutiques BIC (enseigne d'électronique) du centre commercial. Évidement on a passé du temps dans d'autres boutiques en tout genre, et notamment une Daiso (genre de GiFi japonais avec des trucs inconnus et pas cher) et un énorme Uniqlo avec des séries de Tee Shirt inédits, aux prix dingues, par exemple imaginez en France une tee Shirt 19€90, se vend là 1990¥, voir 1500¥...9€. Manger, enfin. L'étage épicerie, snack et resto est immense, comment choisir, 12h était déjà passé depuis un moment, on voulait du rapide et bon marché, toutes façon tout est bon et qualitatif. Et au centre il y avait un espace table et chaises type Food Corner de chez nous, on a donc pris plein de petits plats aux alentours pour en gouter un maximum.

Il était temps de récupérer nos bagages, et d'aller vers Ginza où nous attendait notre prochain hôtel.

[1]: Les sdb des hôtels étaient une sorte de cabine en plastique avec tout intégré: toilettes japonais, lavabo et baignoire/douche. Le sol auto-drainant. Petites mais super fonctionnelles.

[2]: Ici le onsen, donc une petite piscine/bain chaud en dur dans lequel on va à plusieurs (non-mixité) et à poils, avec pièce pour se changer et se laver avant. Le tout à l'air libre sur le toit de l'immeuble.

🚧 Article En Travaux


#Japon #Tokyo #Resto

 
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from 𝐋🅦🆄𝐢𝖇-ᖆ_🐧

Il faut que je vous parle de PDF Arranger💖

C'est un logiciel1 de manipulation de PDF, OpenSource et Gratuit. Il est léger et permet en local de: – ouvrir un PDF et bouger visuellement à la volée les pages dans l'ordre souhaité – supprimer des pages – ajouter et fusionner des PDF – tourner des pages – extraire une ou plusieurs pages – ajouter des images comme des pages – rogner les marges ou des parties de pages – séparer ou assembler plusieurs page en une

Sans faire avec ce logiciel, des formulaires ou des annotations de PDF, c'est LE👑 logiciel comme son nom l'indique pour arranger les pages d'un PDF, sans usinage à gaz, pub et gratuitement.

[1]: et une interface graphique de PikePdf, une bibliothèque Python

 
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from LeDandyGourmet

J'y vais mais j'ai peur

Journal d'une navigatrice

de Clarisse Cremer et Maud Bénézit

Bd sympa à la Marion Montaigne (en plus consensuel) et bourrée d'infos passionnantes sur la navigation en mer durant un Vendée Globe. On note toutefois une évacuation très rapide de trois choses : l'argent, le collectif et l'écologie au profit d'un roman autocentré à la sauce développement personnel.

Ainsi, comme par magie, Clarisse trouve ses premiers sponsors. Ainsi, comme par magie, la Banque Postale la contacte pour lui proposer le Vendée Globe. Il s'agit de trouver des millions mais finalement, en trois cases, c'est résolu. Fascinant. Pourtant il aurait été pertinent de parler des accointances entre la banque et cette fille d'école de commerce. Une des leurs qui part en mer. Le narratif est parfait et contente les clients les plus importants.

De la même façon, le collectif est évacué très rapidement. Une page ou deux au début de la BD et on oublie vite l'équipe restée à terre ainsi que le conjoint. Tout ne tourne qu'autour de l'héroïne, ses doutes internes, ses échecs et ses réussites.

Comme une lueur d'espoir, p167, il y a, avec le passage du Cap Horn, une critique de l'idéalisme mais une fois le “nuage noir” passé, le retour de l'individualisme est total et c'est avec ahurissement que je suis arrivé p180. Ici, commence un chapitre sur l'écologie. Sur une case, tout est évoqué en minuscule : réchauffement, acidification, perte de la biodiversité,... Une des premières réflexion est : “Je me sens perdue face à tout ça.” La page suivante se résume à : “Pas d’autoflagellation”. Et p182, c'est déjà terminé. Ciel bleu. On passe à autre chose. Deux pages, deux petites pages sur la tragédie du 21ème siècle. Hallucinant mais est-ce étonnant ? Sûrement qu'à la troisième page, il aurait fallu critiquer le responsable du désastre : le capitalisme et ainsi son propre sponsor, la Banque Postale. Difficile grand écart.

Nouvelle lueur d'espoir p201 : “ Je n'étais pas si seule finalement.” Comme un aveu d'une individualité qui a oublié tout le collectif humain qui la soutient depuis tant de mois. Mais je suis de mauvaise foi. L'évocation de l'équipe et les remerciement reviennent régulièrement. Cependant, il y a ce perpétuel questionnement sur soi, sur sa légitimité, sur son dialogue interne qui noie complètement la question du groupe. Il y a même une célébration de l'individu pur qui n'a pas besoin des autres, qui pourrait bien resté seul ad vitam. Après tout, le capitalisme n'est-il pas l'enfant des marins commerçants ? Sans attache, fluide, libre, liquide, loin du paysan bourru et réfractaire.

Heureusement, de la p207 à la p211, la question féministe est abordée plus longuement. C'est nécessaire mais sûrement insuffisant. Encore une fois, je trouve ça très autocentré et dépolitisé mais c'est déjà ça.

Pour résumé, J'y vais mais j'ai peur est un chouette roman bourgeois que j'ai lu d'une traite avec beaucoup d'intérêts mais qui m'a laissé un goût amer (salé ?) dans la bouche.

 
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from Ma vie sans lui

Toujours là

Cela va faire un an. Et comme le disait cette autrice américaine à propos du deuil de son mari (je ne sais plus s'il s'agissait de Joyce Carol Oates ou de Joan Didion), j'ai survécu. J'ai toujours aussi mal quand je pense à mon amoureux et à sa mort brutale et inattendue mais je suis debout et je viens de quitter l'appartement où cela s'est passé, dans l'idée de prendre un nouveau départ et de laisser mon petit fantôme derrière moi, petit à petit.

Pour l'instant, le petit fantôme est toujours là, discret et bienveillant. Il est dans la note trouvée lorsque les déménageurs ont soulevé la bibliothèque du bureau (achat d'un livre à Bordeaux lorsqu'il était étudiant), il est au fond de la boîte dans laquelle j'avais rangé les couverts pour le déménagement et où j'ai retrouvé, en la vidant, un poil de barbe rousse. Et il est là aussi, le jour où j'ai rendu les clés après l'état des lieux de sortie, dans ma nouvelle maison, sous forme d'un papier blanc plié en quatre dans les graviers de la terrasse ; je l'ai ramassé et en le dépliant, j'ai été surprise de trouver un en-tête de lettre de motivation où ne restaient plus que les coordonnées personnelles et professionnelles de mon amoureux. Je ne m'explique pas la présence de ce papier le surlendemain du déménagement et alors que j'avais jeté à la déchèterie les derniers papiers trouvés dans la cave.

Je n'ai pas d'explication mais ça me convient. C'est comme un clin d’œil de mon amoureux qui aurait pris avec moi le chemin de ce nouveau nid et me le ferait savoir, par petites touches. Tout à l'heure, il était encore avec moi pour me dire que ce tableau n'était pas droit et cela m'a fait sourire. Il est toujours là mais sa présence n'est plus lourde et pesante comme il y a quelques mois et un jour, elle se fera si légère que je n'y penserai presque plus.

J'ai encore beaucoup pleuré ces derniers jours, en faisant ces cartons, en quittant cet immeuble où nous nous sommes tant aimés. J'ai pleuré à allant voir le petit arbre du souvenir (dont je ne sais pas s'il survivra à la sécheresse de cet été, il était un peu sec), j'ai pleuré en faisant l'inventaire avec ma sœur de tout ce qu'il m'a apporté, de ce qu'il laisse au monde et aux gens qui l'ont connu. Je pleure encore en écrivant ces mots, le chagrin est toujours là même s'il se manifeste de manière différente, plus rare et plus nuancée.

Aujourd'hui, je décide de me tourner le plus possible vers l'avenir, un avenir sans lui mais où j'ai toute ma place et où d'autres bonheurs sont envisageables. J'ai beaucoup appris avec lui, sur moi et sur ce que je veux. Son amour immense m'a ouvert un monde plein de promesses, il m'a aidée à retrouver confiance en moi, il m'a changée et m'a appris la joie. Je le remercie chaque jour pour ça, même si je trouve très injuste qu'il ne soit plus là pour cheminer sur cette voie avec moi.

Cet homme a été un grand bonheur et une bénédiction pour moi, je ne suis plus la même et cette nouvelle personne se doit de poursuivre sa route en sa mémoire. Je repense ce soir à ce “Désolé” qu'il a prononcé juste avant de mourir, son tout dernier mot. J'ai pensé sur le moment qu'il était désolé de me causer du souci mais il est clair à présent qu'il était conscient qu'il était en train de partir. Et il était désolé de me laisser continuer seule, désolé de ne pas pouvoir continuer à m'aimer mais le choix de ce mot contient aussi une volonté de bienveillance (il détestait ce mot !), au sens premier de “vouloir du bien” à la personne.

Peu après avoir écrit la note précédente, le 17 juillet, dans laquelle je disais ma terreur de la date anniversaire, j'ai pris la décision de ne pas être sur les lieux ce jour-là, et aussi celle de ne pas être seule. Je vais partir quelques jours en famille, pour me reposer de ce déménagement que j'aurai géré quasiment toute seule de A à Z et aussi pour m'échapper de chez moi. Bien sûr que je vais penser au jour funeste mais je n'ai plus peur. Il est probable que je vais pleurer mais je n'ai pas l'intention de faire une cérémonie ou un discours, ou alors ce sera un discours de remerciements à mes proches qui m'ont soutenue de manière admirable.

Il faut que le jour de sa mort devienne un jour comme les autres ou à tout le moins, un jour de célébration de ce qu'il m'a laissé et qui me permet, un an plus tard, de me tenir encore debout, dignement, fièrement.

PS : Il est très possible que j'arrête d'écrire ici, parce que j'ai l'impression de tourner en rond mais je ne sais pas, on verra où le vent me porte et s'il me reste des choses à exprimer dans les semaines ou mois à venir. Tenir ce journal de deuil a été une intuition dès le début, parce que tout au long de ma vie, l'écriture m'a accompagnée dans les moments difficiles. Je me félicite de l'avoir suivie car même si j'ai parfois bégayé, cela m'a permis de verbaliser des ressentis et de me soulager de trop-pleins émotionnels. Je ne suis pas “guérie” de ce chagrin immense, loin de là, mais peut-être vais-je trouver d'autres moyens de l'apprivoiser ?

PPS : j'ai relu il y a quelques semaines l'intégralité de ce journal et je voudrais juste dire que contrairement à ce que j'ai pu écrire plusieurs fois, j'ai drôlement progressé sur ce chemin de deuil. Cette relecture m'a permis de le mesurer. Et je suis confiante en l'avenir.

 
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