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from Claire WXYZ

Parcours de Diassé, entré mineur en France il y a 7 ans.

Avec son autorisation et en changeant son prénom, je retranscris ici une partie du recours adressé au tribunal quand le Préfet de l'Ain a décidé que NON, pas de carte de séjour (une partie seulement pour vous épargner les textes de loi et le développement visant à faire coller la situation de fait au droit – le II : Discussion. A la place, vous aurez II- Des nouvelles, il sort à l'instant de mon bureau)

I -Faits et Procédure (c'est chirurgical. Le parcours d'exil, ses raisons, sa rudesse, ses traumatismes, c'est pas le problème de l'Administration préfectorale ni du juge administratif)

Diassé entre en France le 22 février 2017, il a 16 ans.

Il est titulaire d’une carte d’identité malienne, d’un acte de naissance et du jugement supplétif afférent.

Il se présente le 23 février 2017 à la Cellule de recueil d'information préoccupante d’Auxerre.

Mineur et isolé, il est pris en charge au sein de l’association Enfance et Jeunesse en Avallonnais.

Le 3 mars 2017, intervient une ordonnance de placement provisoire du Procureur de la République près le tribunal de grande instance d’Auxerre.

Le 6 mars 2017, il est admis aux services de l’aide sociale à l’enfance du département de l’Ain et accueilli à la Résidence Les 3 Saules, de Bourg en Bresse.

Il effectue plusieurs stages d’observation et de sensibilisation en entreprise et s’engage dans une formation destinée à lui apporter une qualification professionnelle au sein du CFA CECOF d’Ambérieu en Bugey.

Il est ainsi inscrit en classe de CAP « Commercialisation et Services HCR » à compter du 1er octobre 2017 et jusqu’au 31 août 2019.

Cette formation se déroule dans le cadre d’un contrat d’apprentissage. Une autorisation de travail est délivrée par la DIRRECTE.

Ses résultats scolaires sont très bons. Il obtient des encouragements au premier semestre et des félicitations au second.

Hébergé au foyer « Les 3 saules » dans un premier temps, il intègre dès le 17 janvier 2018 un logement au sein d’une résidence étudiante.

(Jusqu'ici, tout va bien, exceptionnellement bien même).

En mars 2018, il présente une demande de titre de séjour au Préfet de l’Ain, en application des dispositions de l’article L. 313-15 du Ceseda (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile).

Aucun récépissé de demande de titre de séjour ne lui est délivré, en infraction aux dispositions réglementaires du Ceseda.

A quelques semaines de sa majorité, le 16 juin 2018, Diassé, accompagné par les travailleurs sociaux en charge de son suivi, demande au Département de l’Ain la poursuite de sa prise en charge dans le cadre d’un contrat « jeune majeur ».

Par décision du 13 juillet 2018, sa demande est refusée considérant que « la demande de titre de séjour a été envoyée en mars 2018. Dans l’attente de la réponse de celle-ci, vous ne pourrez pas travailler après votre date d’anniversaire le .. août 2018 » (légalement, il peut poursuivre son apprentissage tant qu'il est mineur sous couvert de l'autorisation de travail de la Direction du travail mais plus après 18 ans car il faut justifier d'un droit au séjour donc d'un droit au travail)

Diassé saisit le tribunal administratif de cette décision de fin de prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance, considérant qu’elle est illégale à plusieurs titres (on a tout perdu, “il n'est pas particulièrement vulnérable”)

Par décision du 3 août 2018, le Préfet de l’Ain refuse à Diassé la délivrance d’un titre de séjour et assortit sa décision d’une obligation de quitter le territoire français à destination du Mali.

Il est contraint de quitter le logement qu’il occupe le .. août 2018, jour de sa majorité.

Le juge des enfants l’a en effet confié aux services de l’aide sociale à l’enfance jusqu’à sa majorité et le Département de l’Ain n’a pas accédé à sa demande de poursuite de prise en charge dans le cadre d’un contrat « jeune majeur ».

Diassé contacte par l’intermédiaire de ses éducateurs le 115, qui refuse sa prise en charge en hébergement d’urgence du fait de la décision préfectorale de refus de séjour et d’obligation de quitter le territoire français.

Il vit « à la rue » avec les quelques subsides que lui rapporte son contrat d’apprentissage. Il explique rester « Place des bons enfants », à Bourg en Bresse, et dormir comme il le peut, dans un coin ou sur un banc (son contrat d'apprentissage est suspendu le .. août 2018, jour de sa majorité parce qu'il n'a pas de titre de séjour, il n'a donc plus aucune ressource)

Diassé introduit un recours en annulation contre la décision préfectorale de refus de séjour et d'obligation de quitter le territoire français.

Le juge administratif annule ces décisions le 12 février 2019 et demande au Préfet de l'Ain de réexaminer la situation dans un délai de deux mois, en attendant Diassé a une autorisation provisoire de séjour et peut reprendre son apprentissage.

Le Préfet de l'Ain délivrera un titre de séjour à Diassé le 22 octobre 2019 (après 4 saisines du tribunal depuis le 12 février 2019 parce que le Préfet ne rendait pas de nouvelle décision alors qu'il avait injonction (uhuhuh) de le faire dans les 2 mois)

II – Des nouvelles

Diassé a 23 ans.

Il a survécu à cette énième violence qu'a été cette décision de refus de séjour et d'obligation de quitter le territoire alors qu'il n'avait que 18 ans. Il a survécu à la vie à la rue qui a duré plus d'un an. Il bosse, dans l'entreprise où il a fait son apprentissage. Il est papa. Il se dit heureux. Il veut demander la nationalité française.

 
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from Poltergeist

L'année passée j'avais réussi à visiter le Mobilier National, enfin le site qui se trouve à côté de chez moi dans le 13°, à l'occasion des journées du Patrimoine.

Sachez en passant que c'était vraiment trop bien, à la fois marrant, intéressant et complètement décalé -notamment parce que j'ai aussi visité la manufacture nationale des Gobelins qui est au même endroit-, de penser que des gens continuent à travailler comme au moyen-âge en plein Paris et là je pense bien sûr aux tisserandes qui par exemple en 2023 terminaient la tapisserie des JO 2024 dessinée par Marjane Satrapi, sur des métiers à tisser âgés au bas mot de 200 ans.

J'étais ressorti emballé, pensez-vous pour entrer dans ce bâtiment magnifique (conçu par Auguste Perret, rien que pour ça la visite vaut le coup tout est trop bien pensé et juste sublime... oui bon c'est un entrepôt géant, mais signé Perret !) l'établissement a eu l'initiative géniale de dérouler dans la cour le tapis rouge de l'Élysée que j'ai donc foulé de mes propres pieds, à l'instar de Poutine ou Kadhafi oui parfaitement.
Halala et en plus j'avais aussi visité les ateliers de l'école des Gobelins en suivant, on ne m’arrêtait plus et c'était pas mal aussi.

Voici donc en guise d'introduction, un très bref résumé de ma première expérience d'adulte des journées du Patrimoine durant laquelle je m'étais dit qu'en fait c'est bien ce truc et qu'il faudrait le reconduire les années suivantes.

Comme de juste en 2024 je me suis souvenu de leur existence une semaine avant et j'ai jeté un oeil à la carte interactive (plutôt une bonne idée la carte hein) du Ministère, pour me rendre compte, évidemment, que tous les trucs intéressants à visiter étaient déjà complets depuis probablement des semaines.

Je me suis donc résolu à traverser le périphérique et j'ai réservé une visite des immeubles en étoile d'Ivry.

C'est super exotique, et ce dès le rendez-vous sur une des places situées au milieu d'un des complexes à quelques mètres de la mairie.

place voltaire

En plus le mode de visite est cool puisqu'elle est organisée par une asso de riverains qui font donc visiter... leur propre domicile, celui de leurs voisins et en profitent pour raconter leur vie.
Pour ne rien vous cacher, ces braves gens semblent avoir largement atteint l'âge de la retraite et pour la plupart vivent dans le quartier depuis sa construction ou pas loin ; le plus alerte d'entre eux n'était arrivé là qu'en 1983 et s'est révélé très sympa, ainsi qu'intarissable sur les bénéfices de l'urbanisme qui facilite la vie en communauté, comme sur l'incurie des gestionnaires publics dont dépend l'entretien des bâtiments et plus globalement sur les incivilités qui pourrissent la vie des gens (oui les communistes aussi deviennent un peu réac en vieillissant, ceci dit je ne peux pas lui donner entièrement tort).

vu de l'extérieur

Une partie du plaisir consiste à voir les logements des gens, j'avoue c'est une joie de voyeur dont j'ai pu heureusement constater qu'elle est largement partagée, je ne suis donc pas autant détraqué qu'on pourrait le penser.

L'autre partie (du plaisir) vient de la découverte de cet endroit littéralement incroyable. De l'extérieur déjà (mais tous ceux qui ont déjà traversé Ivry se sont forcément demandé ce que sont ces bâtiments improbables collés à la monstruosité qu'est l'hôtel de ville) il est difficile de comprendre la manière dont s'agencent ces multiples flèches de béton brut qui pointent en tous sens et entre lesquelles poussent des arbres à chaque étage. En plus certains bâtiments sont posés sur de longues jambes et il n'y a pas deux halls ou porte identiques.

l'extérieur encore

Et puis on dira ce qu'on veut mais le béton brut, ça claque. Certes là il accuse son âge et les griefs des résidents sur son entretien semblent fondés.

À propos de l'extérieur, une des autres visites organisée permet de découvrir les espaces communs et notamment les jardins mais bon il aurait fallu venir aussi le matin ça faisait beaucoup, même si le repas partagé avec les habitants était sûrement très sympa.

une entrée

Mais c'est pas pour ça qu'on est là, nous on veut découvrir le truc de l'intérieur et dieu quelle splendeur je regrette de n'avoir vu que trois appartements (et l'école mais je garde le meilleur pour la fin). D'abord ils sont très agréables, pourvus de vastes baies vitrées et disposant chacun d'un minimum de terrasses. Et j'ai aussi l'impression qu'il n'y en n'a pas deux pareils. Le Renaudie s'est bien fait suer et c'est pas lui qui aurait proposé un unique plan d'appartement à tous les habitants, ça non.

Les appartements donc, ont au moins une terrasse (certains en ont plusieurs), certaines petites, d'autres gigantesques (j'aurais aimé voir l'appartement qui dispose de deux fois 100 m2 de terrasse), des agencements rigolos et pas un seul angle droit c'est assez curieux. Ceux qui sont de plain-pied présentent l'inconvénient principal d'être un peu bas de plafond. Bon, c'est pas le cas de celui-ci :

duplex

Oui car une bonne partie d'entre eux sont des duplex avec des détails qui tuent, comme ce faux plafond venant encadrer ce sublime escalier à vis (je me rends compte en mettant la photo qu'elle est pourrie, désolé) :

escalier à vis

D'ailleurs cet appartement dispose de trois terrasses, dont deux assez grandes pour prendre le café tranquilou autour d'une petite table et de deux chaises installées dans l'herbe. Certaines sont faites pour être utilisées comme jardin, d'autres sont clairement trop petites, elles amènent un peu de verdure jusque dans le logement et c'est tout (et c'est déjà pas mal).

terrasse

Selon plusieurs des personnes croisées ce jour-là, ces logements ont eu assez peu de succès auprès des destinataires originels du projet, à savoir les ouvriers de la ceinture rouge, semble-t-il par excès d'originalité. Ou plutôt comme le dit notre cicerone avec un mélange de candeur et de classisme “les gens se pouvaient pas venir avec leur cuisine ou leur salle à manger parce que ça rentrait pas” (dans ces pièces sans angle droit, rappelez-vous) alors les immeubles se sont remplis d'artistes, profs et professions libérales... tous plutôt fauchés quand même et certainement pas de droite haha.

un poteau

Matez-moi ces détails pfiou. Bon il faut dire en même temps que tous ces recoins, petites allées, entrées dérobées aux regards... doivent faire le bonheur des dealers et je crois qu'il y a eu quelques problèmes de ce style malgré le fait qu'on se trouve en plein centre ville.

Bref c'est vraiment super et le clou du spectacle était la visite de l'école primaire dont on n'attendait pas forcément grand-chose, mais qui en fait porte elle aussi un projet social : de gigantesques (oui bon nous sommes plutôt habitués aux écoles parisiennes nous autres il faut bien dire) espaces communs permettant de se déplacer facilement et qui aboutissent à un espace central où peuvent déambuler les enfants (qui se trouve être aussi la bibliothèque en toute simplicité), des classes toutes différentes séparées des couloirs par des baies vitrées....

lumière

La lumière provient des fenêtres bien entendu, mais aussi de ces baies vitrées situées à 7m du sol et qui comportent curieusement des fenêtres munies de poignées, pourquoi pas.

cdi

Franchement ce genre d'endroit donne envie de redevenir un gamin pour courir partout et aussi bénéficier d'un endroit chaleureux où tout le monde doit être à son aise, les salles de classe disposent de serres (oui la photo là est prise depuis l'intérieur d'une classe) :

serre1

D'ailleurs dans la même classe de l'autre côté de la porte, il y a son pendant :

serre

Avec ces bancs, là pour que les enfants s'assoient en rond pour raconter ou écouter des trucs, ça change des tables alignées, d'ailleurs chaque classe a son propre atrium :

atrium

Oui je floute les visages, enfin mon téléphone me permet de les faire carrément disparaitre et comme de juste je n'ai pas hésité un instant. Commentaire du directeur en désignant la fosse creusée dans le sol “on n'a jamais eu un seul accident”.
Chaque classe le sien et chaque classe différent :

atrium

Je dois dire que tout le monde était sous le charme et sans doute un peu jaloux de constater qu'en fait on peut construire intelligemment en se mettant à la place des utilisateurs au lieu de livrer des boites où ranger les gens.

Et pour couronner la visite, la cour. On pourra me rétorquer que tout ceci est bien minéral, alors certes c'est pas la forêt (ceci dit il y a un parc de l'autre côté de la rue, il est moins photogénique) mais par contre l'intégration au quartier est totale :

cour

On a une grande cour pour jouer au ballon en hurlant, un classique de toutes les primaires, et de l'autre côté on accède à un dédale d'allées qui serpentent entre les étoiles vitrées qu'on voyait d'en bas tout à l'heure, avec moult cachettes et escaliers qui multiplient les points de vue et pourraient continuer à l'infini.

école

école

À l'infini comme notre visite de l'endroit, mais toutes les bonnes choses ont aussi une fin.

Allez dernier bonus dédié à toutes les enseignant.e.s de primaire, cette astuce à base de chambre à air usagées, pour aider les enfants gens à tenir assis devant un bureau :

bureau

#architecture #paris

 
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from tradjincal

Contexte

Avec mon groupe de jeu de rôle, je joue en tant que joueur depuis plus d'un an maintenant la campagne de l'ennemi intérieur de Warhammer v4. Avec les vacances d'été et la rentrée, le MJ avait besoin d'une coupure faute de temps pour la préparation. J'ai dans l'idée de préparer une petite campagne de jeu, dans un univers un peu différent que du classique médiéval fantasy.

Une autre vision du cyberpunk

Un univers qui me plaît bien est le cyberpunk mais pas comme il est déteint aujourd'hui. Je m'explique, beaucoup d’œuvre cyberpunk sont coloré, très punk, voir même bling-bling et ce surtout depuis la sortie du jeu Cyberpunk 2077.

Fond d'écran officiel cyberpunk 2077, en premier plan un runners et ca voiture et en fond Nightcity en plein jour avec des néon et autre pancarte publicitaire de couleur

On est loin des Matrix, Blade Runner avec leur côté beaucoup plus noir et plus sobre. Quelques images valent mieux que des mots:

Matrix, scene sous le pont on voit la nuit noir et la pluie Matrix, chat passant devant une porte, dans un vieux bâtiment avec des câbles électriques sur le coté, scène en dégradé de vert Blade Runner, voiture volante passant au milieu des gratte-ciels dans la nuit noir devant un écran publicitaire avec un visage d'une japonaise Minority Report, Tom Cruise avec un bandeau et 2 araignées scanners sur la tête

C'est cette ambiance très noire, à la frontière avec le polar noir plus ou moins futuriste, fleurtant parfois avec le fantastique que j'ai envie de retranscrire et que je qualifierai de cyberdark car le côté punk en est presque absent. Voici une liste d'inspiration pour ma campagne: – film – Matrix: un classique, surtout le 1er film de la série et toute la partie avant que Neo sorte de la matrice – Blade Runner: les 2 films. Le 1er est plus sombre et simple, à la frontière avec un polar. Le 2e mets un peu plus en avant le côté technologique mais sans aller dans l’excès. Il met aussi en avant des décors différents que la ville en pleine nuit. – Total Recall: un autre classique. Le fond fait très SF, le film se déroulant sur Mars et pourtant, on reste dans la ville technologique – série – Altered Carbon: série que je suis en train de regarder et qui aborde le thème du transhumanisme. On a quand même ce côté punk mais c'est pour moi la limite de ce que je veux faire. – Love, Death and Robots: Une série de cours métrage d’animation de science-fiction. Tous ne sont pas du cyberpunk mais il en y a des vraiment réussis dans ce thème, je pense particulièrement à l'épisode 3 de la 2e saison qui traite de la surpopulation des régimes sociaux – jeux vidéo – Observer: un jeu qui se veut être un cyber polar dans lequel l’enquêteur peut plonger dans l'esprit des personnes. L'univers y est oppressant à souhait – livre – Conte Zéro: 2e tome de la série Nécromancien qui est considéré comme le roman fondateur du mouvement cyberpunk. Tout y est mais j'ai particulièrement aimé le fait d'intégrer des dieux vaudous à la matrice

Les jeux de rôle existant

Au lieu de réinventer la poudre, je vais faire un petit état des lieux de jeu de rôle existant qui pourrait correspondre totalement, système et univers, ou au moins pour le système. Cette liste n'est pas exhaustive évidement.

Kuro

C'est un des premiers jeux de rôle que j'ai achetés et qui correspond très bien à ce que je veux faire. Le côté horreur est plus que j’apprécie. Je n'aborderai pas cependant toute la campagne qui conduira à Tensei qui n'est pas dans le thème que je veux faire jouer.

Blade Runner

J'adore le film, et le kit de démarrage est sortie en français édité par Arkhane Asylum Publishing. Je ne l'ai pas encore lu et même si les JDR édité par Arkhane Asylum sont de qualité, j'ai peur d'être bloqué en étant trop rattaché au film

Chronique oublié contemporain

J'adore Chronique oublié fantasy. J'ai fait jouer les scénarios Cthulhu de la boite d'initiation de Chronique oublié contemporain et ça a été un plaisir. Chronique oublié contemporain propose un système de jeu modulable, ici c'est le module Cyberpunk qui nous intéresse. Je n'ai pas souvenir si on peut associer plusieurs modules mais ça restera une source d'inspiration facile pour quelques bonus.

Blades in the Dark

J'ai mis Blades in the Dark pour le système Forged in the Dark que trouve simple et surtout pour des petites sessions mais j'aime aussi tout sont univers et je vois bien reprendre la partie démon et esprit. Je n'ai jamais testé, surtout en campagne et je suis curieux de voir comment le système tient dans le temps

The sprawl

Le PBTA cyberpunk. J'ai fait une partie et je me suis régalé. Les questions que je me pose sont est-ce qu'il est possible de pré-établir un univers (au moins en parti) et est-ce que mes joueurs aimeront ce côté narratif.

Cyberpunk

Un classique, je n'ai jamais lu ou essayé mais je l'associe trop au jeu vidéo Cyberpunk 2077, sûrement à tort.

Shadowrun

L'autre classique, le côté fantasy en plus par rapport à son petit frère. J'ai un très bon souvenir des partis que j'ai faits ado. J'ai donc entamé la lecture d'Anarchy

Et en VO

CY_BORG

Le Morg Borg du cyberpunk qui est réputé un peu moins punitif

CBR PNK

Un jeu Forged in the Dark cyberpunk avec des modules extrêmement rapides à lire et à mettre en place

J'ai un paquet de lecture à faire et je dois organiser un peu mes idées pour voir comment je propose ça à mes joueurs.

#jdr, #cyberpunk

 
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from tradjincal

Il y a un an, je suis parti avec ma femme au Japon, pour notre voyage de noce. C'était la première fois que je partais au Japon et j'ai voulu prendre un appareil photo pour immortaliser le plus possible ce voyage. J'ai donc plongé dans le YouTube photo et le choix a été dur. Le nombre de test est infini avec des avis plus ou moins contraires. Beaucoup donnent un avis d'expert sur des fonctionnalités dont les débutants n'ont pas besoin. Autre souci, les tests sont aussi maintenant tournés beaucoup plus sur la vidéo que la photo.

Je vais donc donner mon cheminement sur mon 1er appareil photo. Dans un premier temps, je ne peux que conseiller la chaine Youtube d' Eric Gibaud qui me semble à des conseils avisé et raisonnable. Voici ce qui a compté pour mon choix.

Reflex ou hybride (ou compact)

Le choix ici me parait est assez simple. Les marques ont arrêté la production d'appareil reflex donc à par sur le marché de l'occasion, il est maintenant difficile de trouver du neuf. Les appareils reflex sont normalement plus lourds à cause du miroir (même si c'est de moins en moins vrai). Du point de vue du viseur, je n'ai personnellement pas d'avis. Je mets la vidéo d'Eric qui explique tout beaucoup mieux que moi.

Je n'ai pas regardé les appareils compacts car je voulais pouvoir changer d'objectif.

La taille du capteur

Je mets encore une vidéo d'Eric. Personnellement, ce qui m’intéressait était le poids et la taille ainsi que le prix des appareils et objectifs associé que je ne voulais pas trop gros. C'est pour ça que je suis parti sur du micro 4/3. Il y a beaucoup de choix en micro 4/3 en occasion et

Quels objectifs?

C'est peut-être là où le choix est le plus dur car cela dépend du type de photo que l'on veut faire. Mais comment on peut le savoir quand on a jamais trop fait de photo. Voici quelques grosses catégories : – paysage – famille – voyage – macro – portrait

Mais qu'est-ce que ça change? Ça va changer le cadrage que tu veux avoir par rapport à la distance du sujet, la rapidité du sujet et la luminosité de la scène. Pour moi qui voulais prendre des photos de voyage, de jour sans de sujets qui bougent vite, un zoom devrait faire l'affaire

Le choix

J'ai pris mon appareil sur mpb.com qui est un site de vente et achat d'appareil photo d'occasion. Il y a pas mal de choix et les achats sont garanties 1 an. Je suis partie sur un Olympus E-PL9 et deux objectifs, un Panasonic Lumix G Vario 14-42mm f/3.5-5.6 et un Olympus M.Zuiko 17mm f/2.8.

L'Olympus est un appareil petit et léger, m4/3 sortie en 2018, 16.1 Mégapixels. Il n'y a pas de viseur mais ça ne m'a pas gêné. J'ai trouvé l'écran inclinable très pratique, on est dans l'axe de la photo et on peut le retourner pour prendre des selfies. Comme je débutais, le nombre de molette et de bouton me suffisait et je ne me suis pas senti trop perdu.

Photo de l'olympus E-PL9

Pour les objectifs, le 14-42mm équivalent 28-84mm est un zoome de kit (fourni avec l'appareil neuf) qui n'est pas très lumineux mais je ne comptai pas faire de photo de nuit. La focale permettait de tester un peu tout, du grand angle à une focale un peu longue. J'ai pris aussi le 17mm équivalent 34mm car je voulais tester un objectif à focal fixe. J'ai trouvé que le cadrage était effectivement plus dur, je me suis trouvé bloqué quelques fois car trop loin mais j'ai aimé l'expérience. J'essayerai bien une focale plus longue comme un 25mm équivalent 50mm.

objectif Panasonic 14-42mm objectif Olympus 17mm

Au final, je suis très content de mes photos souvenirs et j'ai adoré passer du temps à prendre des photos.

Temple à Kyoto Barrière noir et orange avec des inscriptions japonaises Statue de Bouddha en Jade à Nagoya

#photo, #japon, #olympus

 
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from FAUT L'FER

20/09/2024

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La Bulle couverte 02

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Ou via la page Contact

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Billet précédant

#Location #Cabanes #Toiles #Blog

 
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from tradjincal

Encore une n-ième tentative de tenir un blog. Il y a des idées que j'ai envie de poser sur le papier mais je procrastine. Les deux principales raisons sont la flemme d'écrire, je trouve toujours quelques choses à faire (lecture, jeux vidéo, regarder une série, etc...) et j'ai mon côté geek qui essaie de trouver LA solution qui me convient le mieux.

Pour le premier problème, une seule solution, me fouetter. Plus sérieusement, il faut que je mette en place une routine, disons toutes les 2 semaines, écrire un article. Pour ça, j'ai quelques sujets que je veux aborder régulièrement: – le jeu vidéo qui est et restera l'une de mes plus grosses passions. Ma consommation à beaucoup changer. Là ou je me ruai sur les dernières sortis quitte à ne pas finir certain jeux, à acheter presque compulsif, j'achète maintenant moins de jeux et sur le plus long terme, j'en profite plus et ai moins de regrets sur mes achats – la photo, je reviendrai dessus dans un article dédier mais j'ai voulu essayer la photographie suite à un voyage au japon. J'ai trouvé ça cool et je pense qu'il y a des choses à dire et à montrer. Je suis totalement débutant mais je voudrai mettre par écrit la progression que je vais peut-être avoir.

La deuxième raison pour laquelle je n'arrive pas à tenir un blog est que je me prends la tête à trouver un système parfait. Auto-héberger ou pas, fédérer ou pas, j'ai essayé pas mal de solution et voici mes conclusions. – L' auto-hebergement n'est pas pour moi. Il faut passer un peu de temps régulièrement pour gérer son instance mais, passé l'euphorie d'essayer quelques choses de nouveau, j'en ai moins l'envie et le moindre problème me fait tout jeter à la poubelle. L'autre raison est, je trouve, que l'on perd le côté communauté qu'il peut avoir avec une solution d'un fournisseur et même avec des protocoles comme activity pub. Les gens doivent “trouver” votre blog et vous n'aurez pas accès à d'autre blog. – La fédération avec le protocol activity pub est je trouve quelque chose d'intéressante. Mais l'implémentation est vraiment différente d'une plateforme à l'autre. La plupart des plateformes (Writefreely, le plugin Wordpress, ..) vont fonctionner comme une instance indépendante avec plus ou moins d'action possible. Par exemple, pour writefreely, vous ne pouvez pas commenter sur writefreely ni voir les commentaires postés sur une instance mastodon. Au final, je n'ai pas encore un avis tranché sur le choix ou nom de cette techno. – Les mises en page complexes qui implique de passer du temps sur trouver, configurer et/ou créer un thème est pour moi un frein. On va pas se le cacher, je ne sais pas faire. Même si ça me plaît d'apprendre et de bidouiller, je passe à côté du fond, écrire des articles. – Je veux une plateforme qui soit peu coûteuse. Je ne sais pas si la sauce va prendre et je ne veux donc pas m'engager sur une grosse somme voir viser quelque chose (même si le plus souvent, si c'est gratuit, c'est toi le produit)

Au final, j'avais pris récemment un abonnement chez @zaclys@mastodon.zaclys.com, principalement pour le nextcloud mais dans les nombreux services fournis, il y avait WriteFreely. J'avais déjà essayé WriteFreely en auto-herbergé sur un Yunohost et je pense qu'une partie de la frustration que j'ai était lié à l’auto-hébergement. Ca restait simple pour la mise en forme et même si la fédération n'est pas parfaite, elle est présente et de ce que j'ai compris de certain article de dev, elle va dans une direction qui me plait. On verra bien ce que ça donne à la longue.

 
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from Claire WXYZ

Elle a 23 ans, il en a 22, elle est française, il est sans papiers. Ils se sont rencontrés dans un foyer. Aujourd’hui, ils sont les parents d’une petite fille de 18 mois.

Monsieur s’est fait contrôler près de la gare le 11 septembre – près des gares, pas besoin de raison.

Il n’a pas encore son titre de séjour même s’il y a droit. Il est le père d’une enfant française et contribue à son entretien et à son éducation (il ne suffit pas de vivre avec l’enfant, il faut apporter des preuves, attestations des organismes publics ou privés – crèche, école, médecin, enfin qui voudra bien le faire et à qui on raconte sa situation) Aussi, la Préfecture exige un certificat de nationalité française de l’enfant (même si un des parents est français et donc qu’il n’y a aucun doute sur la nationalité de l’enfant, il faut ce certificat, c’est long pour l’obtenir)

Les démarches pour le titre de séjour sont en cours auprès d’une « agence privée ». Oui, il n’y a plus d’accès possible, en personne, au guichet de la Préfecture – les étrangers ne sont pas des administrés comme les autres. Tout est dématérialisé. (Au passage, l’« agence privée » se gave, les délais pour être « aidés » sont longs, la procédure dématérialisée imbitable et régulièrement en carafe).

En audition police, Monsieur explique sa situation, administrative et familiale.

L’audition part chez la Préfète, qui décide en quelques heures d’une obligation de quitter le territoire français et d’une interdiction de retour en France pour un an (oui triple peine mais c’est légalement prévu) : « Monsieur n’a pas de carte de séjour, il n’a pas déposé de demande, il n’apporte pas les justificatifs au soutien de ses déclarations (à aucun moment la police ne demande aux personnes de réunir les justificatifs et de les transmettre, les préfectures se dépêchent, une retenue ne peux pas durer plus de 24h, et autant aller vite pour ajouter une petite barrette, une oqtf, une barrette, on fait du chiffre et on est bon élève auprès du Ministère de l’Intérieur)

La préfète décide aussi du placement en centre de rétention de Monsieur – oui, il a dit qu’il ne voulait pas rentrer dans son pays de nationalité pour rester auprès de sa famille – il présente un risque de fuite, alors on l’enferme (encore une petite barrette) en attendant d’organiser son renvoi.

Nous sommes le 12 septembre.

Il présente un recours le 14 septembre contre les décisions de la Préfète, il est accompagné par une association de juristes qui bossent dans le centre de rétention.

Audience le 18 septembre.

96 heures pour réunir ce qu’on peut, sachant que pour bosser correctement, on a besoin des pièces de la procédure, que la Préfecture transmet le 17/09 à 18h30 et son mémoire en défense qu’elle balance le 18 septembre à 9h45 , 15 minutes avant l’audience.

L’audience est difficile pour Madame et Monsieur. Il arrive encadré par la police, il est inquiet et fatigué, 7 jours dans un centre de rétention c’est long et difficile (En France on peut garder les gens enfermés 90 jours au maximum dans des conditions indignes et insécures le temps d’organiser leur renvoi), le représentant du Préfet ne connaît pas le dossier, il s’en fout, il défend avec des lieux communs et des préjugés insupportables, c’est dur à entendre pour Madame et Monsieur. Il ajoute de la violence à la violence et à la violence..

Puis mise en délibéré, la juge, unique, rendra son jugement bientôt, ce soir ou demain ou après demain, bientôt quoi. Encore de la violence à la violence.

Monsieur repart au centre rétention, Madame et la petite à la maison. Maintenant il faut attendre.

 
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from FAUT L'FER

17/09/2024

chevetogne 2024

Passion Robinson

Après plusieurs années d'absence au “Festival des cabanes”, la Bulle a fait son retour sur cet événement phare de la saison du Domaine Provincial de Chevetogne.

La météo était au rendez-vous et le public a pu découvrir l'installation présentée en avant-première au festival de Chassepierre. La toile “berbère” protège de la pluie ou du soleil et met magnifiquement la Bulle en scène.

Plein de beaux moments et d'étoiles dans les yeux des petits et des grands. C'est décidé, on y retourne l'année prochaine.

https://www.domainedechevetogne.be/evenements/passion-robinson/

chevetogne 2024

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#Festivals #Cabanes #Toiles #Blog

 
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from ponder-stibbons

Mon problème

Je veux que les recherches que je fais à partir de la barre de recherche de Windows 11 ne portent que sur le contenu de l'ordinateur (logiciels, fichiers et options) et ne lancent pas occasionnellement Bing & Edge (quand je recherche “PowerPoint, je me fiche d'avoir les résultats Bing pour Powrepoint parce que j'ai tapé trop vite).

Solution

Les deux manipulations présentées sur ce site [https://technobrice.com/tech/georgene/2021/11/26/how-to-turn-off-search-the-web-results-in-windows-11/] permettent de mettre efficacement un terme aux recherches en ligne lorsque j'utilise la barre de recherche.

 
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from ponder-stibbons

Mon problème

L'upgrade d'Android 13 à 14 ne se fait pas automatiquement alors que la mise à jour a été annoncée par courriel par la teams Fairphone. Je m'inquiète d'être à la traine.

Résolution

Sur un Fairphone 5, tentative de passer d'Android 13 à Android 14, en suivant les instructions du site Fairphone: Install Fairphone OS manually [https://support.fairphone.com/hc/en-us/articles/18896094650513-Install-Fairphone-OS-manually] Le 1er téléconseiller Fairphone m'a indiqué de suivre la procédure et de les contacter si problème.

Problème: aucune idée de ce qu'il faut faire sur Windows 11, si on suit la procédure “OTA Sideload” pour mettre à niveau, à partir de l'étape 4.

Le 2e téléconseiller Fairphone m'indique d'unlocker le bootlader [https://support.fairphone.com/hc/en-us/articles/10492476238865-Manage-the-Bootloader]

Là, c'est l'étape 6 de la part 2 que je ne parviens pas à appliquer (l'ordi ne perçoit pas le tel)

Le 3e téléconseiller Fairphone me dit qu'il va contacter l'équipe technique et revenir vers moi en temps utile. Je suis un peu ennuyé parce que j'ai à moitié unlocké le bootloader mais pas achevé la procédure. Mais bon, le tel redémarre normalement.

Affaire à suivre.

 
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from Comment te dire ...

C'est dur en ce moment ... Maman perd ses repères, la notion du temps et mélange les événements. Un coup elle est bien moralement et physiquement et quelques heures après elle est très déprimée et très à fleur de peau. Elle rejette sur moi ce qu'il lui arrive et me remet dans la figure toute la culpabilité que j'ai de la laisser seule à la Résidence. Il y a quelques jours , j'ai proposé de changer son coussin de fauteuil par celui de mon père qui était en bien meilleur état. Aujourd'hui son coussin de fauteuil n'était pas bien mis, elle m'a appelé en mode furax pour me demander ce que j'avais fait avec son coussin et qu'il fallait que je vienne pour arranger la situation (150 km nous sépare). Quand je lui ai dit d'appeler les soigants pour que son coussin soit remis correctement, elle s'est énervée et a fini par raccrocher. Je sais que c'était important pour elle car elle était mal installée mais ça m'a fait mal. Mal qu'elle ne soit pas bien, mal car je ne peux rien y faire et mal de façon dont elle me parle dans ces moments là. J'essaye de bien faire mais ça ne va jamais ! J'ai l'impression de faire mal les choses .... Plus inquiétant encore elle me ment ... De manière volontaire ou pas je n'arrive pas à savoir ! Bref je suis mal, j'ai envie de pleurer ...

 
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from mastorek

#Writever 2024-09

1 – Travailler

Au début était le labeur… L’Humain étant apparu sur une planète jusque là entièrement dévolue à la Nature, il lui est rapidement devenu évident que, si les baies poussaient dans les buissons, pour le reste, le made in China mettrait encore quelques bons millénaires à apparaître. Il s’agissait donc, au fil des évolutions, d’accumuler soi-même du savoir-faire et des capacités d’adaptation, et se soumettre au supplice qu’on appellera bien plus tard le travail. Le lot commun, incontournable de chacun était donc de travailler. Soudain, une grotte ! Et, habitant dans cette grotte obscure, afin de se protéger de l’extérieur où grouillent plein de … Non, en fait, on ne veut pas savoir quoi. Dans cette grotte donc, suivons les péripéties de Rrrrauu-Baihhrrrr, brave représentant de la génération des Néandertaliens. Son recoin, au fond de la grotte douce grotte, est rudimentaire, mais néanmoins coquet, surtout depuis le passage de Val’ri DhaMiii’dau, grande prêtresse de la tribu de la petite vallée qui monte, les EhmmCyssse. Elle avait notamment eu recours à la prière au dieu MâââRhouffflll’ , afin de parvenir au résultat demandé.

Affamé, à en croire les incantations émises par son ventre, Rrrrauu-Baihhrrrr sort de sa grotte à offrande modérée, et part cueillir de quoi subsister jusqu’à demain.

2 – Exploitation

Des siècles et des siècles avaient passé, et Jehan, serf de son état, aurait été bien incapable de retrouver la grotte de son ancêtre Rrrrauu-Baihhrrrr. En ces temps modernes, on commence à maîtriser l’exploitation des animaux d’élevage et des trésors de la Nature. Lait, œufs, céréales, viandes diverses, fruits et légumes, tout cela résulte du labeur de Jehan et ses compagnons. Alors pour quelle raison tous ces travailleurs de la terre ont-ils encore et toujours envie de se rebeller, année après année ? Ç’est du à la portion congrue qu’on leur accorde sur tout cela, quand le seigneur local garde pour lui et les siens les meilleurs morceaux, et s’enrichit encore et toujours dans le commerce du reste. Le soir tard, à la faible lueur d’une chandelle de fortune, Jehan et les autres se réunissent secrètement pour parler de tout cela. La colère gronde.

3 – Collectif

Parfois, au cours de ces soirées de discutions nocturnes, une mauvaise pisse d’âne faisant office de vin aidant, un serf explosait en fureur, mêlant larmes de désespoir face à la faim qui tenaillait les malheureux habitants de sa chaumière, et colère contre ce système féodal qui décide de ta vie jusqu’à ta mort. On apprenait souvent quelques jours plus tard qu’il s’était fait occire pour avoir osé insulter un sbire du seigneur local. Pour Jehan, c’est évident, toute tentative individuelle, ou limitée à une poignée de pauvres gars, est vouée à l’échec. La solution ne peut passer que par le collectif.

4 – Domestique

Jehan et ses compagnons de misère ont décidé de se soulever et faire un sort à ce seigneur qui avait droit de vie et de mort, soit par voie d’armes sur simple présomption, soit indirectement en congédiant séance tenante un serf et sa famille, les expulsant du taudis insalubre faisant office de chaumière. C’en était trop. Nul n’est dupe, même en cas de succès, celui-ci ne serait que temporaire, et la répression serait impitoyable. Mais ce que Jehan et ses futurs révoltés visaient, c’était de créer un précédent, un fait qui serait connu car colporté sous le manteau, de village en village. L’esprit de révolte se propagerait. Avant tout, il faut des informations sur les faits et gestes de la bande de fripouilles qui vit dans le château. Qui, quoi, combien, quand … Tout renseignement serait bon à prendre. Comment obtenir ces renseignements ? Jehan a appris que Lancelin,un domestique en service au château, atteignant bientôt l’âge vénérable de 47 ans, est devenu trop lent, trop maladroit, trop faible pour remplir sa tâche. D’une manière ou d’une autre, sa place va se libérer. Jehan s’est présenté sur proposition de Lancelin à ses maîtres, pour appuyer la démarche du remplaçant. Jehan est robuste, adroit de ses mains, et sait se rendre utile en maintes occasions. Le seigneur s’est prononcé : Jehan commencera le premier dimanche d’avril. C’est dit. Ou avant, si Lancelin rejoint ses ancêtres avant cette date.

5 – Sale boulot

Une fois entré au service du seigneur du château, Jehan se fait oublier autant qu’il le peut. Il s’agit de devenir couleur muraille, muraille de château bien entendu. Il rend des services à toutes et tous en faisant tout le sale boulot sans rechigner, au profit de ses maîtres ou des autres serviteurs. Il gagne la confiance progressivement, et ne tarde pas à engranger ainsi des informations, et les partage plus tard avec les autres « conspirateurs » lors de rencontres secrètes. Petit à petit, ils commencent à avoir une analyse assez fiable de la situation. Horaires des tours de garde, la nuit. Quantité d’hommes d’armes et matériel.

Dans quelques semaines auront lieu de grandes festivités annuelles, sous les remparts de la plus grande citadelle du comté. Quelques dignitaires du Clergé viendront assister à ces joutes. La plupart des hommes d’armes partiront s’affronter là-bas pour leur renommée, et, derrière, celle de leurs maîtres.Pour Jehan, il s’agit là d’une occasion idéale. Les adversaires les plus dangereux se seront éloignés, affaiblissant d’autant le maintien de l’ordre local. Mais le seigneur n’en a cure, et n’a de cesse de parler de ces joutes durant lesquelles il se mesurera à d’autres seigneurs voisins, par guerriers interposés. Et de toute façon, les moissons seront la garantie de tranquillité, la fatigue privant les gueux de toute velléité de soulèvement. Discrètement, Jehan éloigne sa femme et ses enfants, prétextant un parent proche fort malade. En réalité, ils iront se réfugier à l’abri des évènements. Les rebelles ont bien essayés d’inciter le bas peuples des villages importants de la région pour coordonner les opérations. Mais ils n’ont aucun moyen de savoir quand et comment d’autres soulèvements se produiront, si seulement ils se produisent. Jehan lâche prise et se rassemble sur son propre cas. Les autres villages ? On verra bien. Il faut que ça change.

Le grand jour approche...

6 – Embaucher

Le matin tant attendu est arrivé. Les armes, la plupart de fortune, sous sorties des meules de foin, des tas de paille, des caches en forêt. Les cohortes paysannes se forment, et fondent sur le château du seigneur. Pourquoi ce jour en particulier ? Pour dissimuler les déplacements de ces rassemblements. En effet, aujourd’hui débute la grande foire où viennent de nombreux marchands, souvent de très loin, dans l’espoir de vendre qui un meuble, qui quelques têtes de bétail, qui des vêtements superbes pour dignitaires vaniteux. Ainsi, de nombreux attroupements convergent vers la place de marché. Bien malin celui qui repérera les rebelles dans ces foules.

Jehan et ses compagnons passent ainsi le pont-levis et pénètrent dans Sitôt présents dans la grand cour. Ils sont cinquante environ, quand la garde doit se contenter d’une dizaine de gardes. Jehan est confiant, la victoire est possible. Un grand cri se fait entendre, et les rebelles sortent leurs armes de sous la cape ou du sac, et tous convergent vers la maison forte, aux murs épais, bâtie sur une butte afin de dominer la place. C’était attendu, les portes épaisses se referment bien vite, après que les défenseurs se soient réfugiés à l’intérieur. Qu’importe, torches et brûlots ne tarderont pas à bouter le feu à ces portes de bois. La fumée débusquera les assiégés avant la tombée de la nuit, c’est certain…

Soudain, un bruit métallique grinçant, violent, retentit derrière les rebelles. Quelques gardes du seigneur, sans doute bien cachés sous quelque tenue de simple marchands ou badauds, ont actionné le mécanisme des chaînes, et les lourdes grilles se sont refermées. Jehan se retourne et observe la situation sans comprendre. Mais tout s’éclaire quand quelques dizaines de forains tombent à leur tour leur oripeaux, révélant des tenues de combattants, des masses d’armes, des lances, des épées, de longues dagues… Jehan ne saura jamais qui a trahi, mais la sinistre évidence est flagrante. Il est évident que leur fin est proche. Le seigneur, averti bien à l’avance, n’a eu qu’à embaucher des mercenaires. Le sang va couler en masse, et la triste nouvelle sera diffusée dans toutes les contrées pour tuer dans l’œuf toute velléité de rébellion, ici ou ailleurs. À la sortie de l’hiver prochain, il s’agira de faire venir quelques dizaines de miséreux, trop heureux de se voir confier ces chaumières vidées, et la vie des malheureux disparus.

7 – Hiérarchisé

Au fil du temps, la population du royaume va croître. Il va devenir assez rapidement évident que le rapport numérique pourrait s’avérer être un danger potentiel pour les puissants, les gens de pouvoir. Ils vont donc affiner, développer toute une organisation, un système comme on le dira plus tard, permettant de repérer dès que possible tout mouvement séditieux, toute idée trop libertaire, tout esprit trop apte à galvaniser les foules. Pour fonctionner de manière la plus optimale possible, l’organisation doit être claire et efficace. L’information issue du terrain doit remonter le mieux et le plus vite possible aux décideurs, et les décisions résultantes doivent redescendre sans perte et sans retard également. C’est ainsi que se fortifie un ensemble hiérarchisé, qui va jusqu’à intégrer la surveillance à chaque étage de la loyauté et le zèle des subordonnés directs, sous peine de sanctions très souvent … définitives.

8 – Invisible

Une fabrique n’est-elle pas un royaume en microcosme ?

Le roi peut octroyer des privilèges à certains, et bien des contraintes sur les autres. De même pour le patron. Le roi pourra même faire emprisonner, voire faire exécuter qui lui déplaît. De même, le patron pourra décider de sanctionner ou renvoyer dans la seconde celle ou celui qui, perdant son travail dans un univers sans protection sociale, tombe rapidement dans la misère si une nouvelle place n’est pas trouvée.

La transposition entre ces deux univers est loin d’être invisible.

9 – Usine

Jacques a 7 ans, et n’a pas la vie heureuse, à l’instar de Jehan, son très lointain ancêtre dont il n’aura jamais connaissance, pour la triste raison que Jacques est orphelin. Il vit dans ce refuge avec quelques dizaines d’autres enfants de la rue, enfants abandonnés et sans doute voués à un avenir tout aussi sombre et difficile que leur jeune passé.

Certaines pièces du bâtiment exhalent encore, parfois, une odeur forte de savon. Quelques années auparavant, Marie de Medicis avait fait transformer cette grande savonnerie en un orphelinat. Question relents et labeur, il en sera de même dans le futur avec les usines : l’odeur de graisse de machine sera omniprésente, étouffante, imprégnée jusqu’au cœur des fibres des tenues de travail que les ouvriers rapporteront chez eux, ce qui permettra de ne jamais oublier vraiment la main mise des patrons sur leurs vies.

10 – Intensification

Sur le plan international, les temps sont déjà à la foire d’empoigne pour s’imposer. Les guerres sont nombreuses, se déroulent sur terre comme sur mer, et font appel aux derniers armements pour prendre le dessus. Cette intensification des conflits entraîne une montée des besoins en armement, tenues, intendance, logistique, constructions etc … Toujours plus de production, toujours plus d’argent, toujours plus de cupidité. L’humain est une matière première, juste une matière première. Abondante et peu coûteuse.

11 – Bullshit

Pendant quelques temps, Jacques travaille dans une auberge dont le patron est de connivence avec le directeur de l’orphelinat. Présenté comme une promesse de travail certes temporaire (quelques mois), mais facile, au soleil du midi, au milieu du chant des cigales, cette filière fournit une main d’œuvre corvéable à merci, bernée par la promesse, répétée à intervalles réguliers, d’une place définitive dans l’auberge pour celui qui se montrerait « le meilleur ». Quant au salaire, il est vraiment symbolique, car une grosse partie de celui-ci passe directement de l’aubergiste au directeur de l’orphelinat, en remerciement. Jacques n’a que 14 ans mais est déjà attentif et malin. De temps en temps, il rencontre les domestiques de quelque noble anglais en cure solaire dans la région. Ça discute dans la grange, le soir tard, après le service. Une fois, Jacques tombe sur William, un jeune palefrenier parlant un français assez correct. Jacques lui fait part de ses doutes sur les promesses d’engagement par l’aubergiste. En effet, cela fait des années que les petits orphelins se succèdent, mais jamais aucun n’a été retenu. Jacques dit à William : _  C’est un jeu de dupes ! _ Qu’est-ce que c’est, djeu de diupes ? _ On te promet quelque chose en sachant très bien que ça n’arrivera pas. Mais on le fait quand même pour profiter de toi. _ Ah ! Djeu vouaa. Cheu nous, on’dit : bullshit !

12 – Micro-tâche

Jacques en a marre de travailler pour cet aubergiste esclavagiste. Il envisage de tenter sa chance à la fabrique de tapis qu’est devenu entre-temps l’orphelinat. Le travail y est également épuisant, mais il n’a pas à tremper dans le lisier et la boue jusqu’aux genoux pour nettoyer la grange de l’auberge, puis passer au crottin de cheval de l’écurie pour prendre soin des chevaux des clients un peu fortunés. Il se sent sale jusqu’au plus profond de son être. Dans le futur, ses descendants se régaleront des séries télévisées Les Experts ( de Miami ou d’ailleurs), où l’on voit à longueur d’épisodes des gens en blouse blanche immaculée traquer la micro-tâche avec des cotons-tiges, modèle pour éléphant. Le pire de tout cela est qu’il coûte à l’aubergiste de belles promesses d’engagement à long terme, des avantages en nature, terme ronflant pour désigner le fait d’être nourri avec les restes, parfois recrachés, que les clients abandonnent en fin de repas, et enfin peu, très peu d’argent sonnant et trébuchant. C’est décidé, demain il donnera son congé définitif.

13 – Entrepreneur

Jacques travaille sur son métier à tisser du matin au soir. Le bruit finit par abrutir, envahir le corps et l’esprit de Jacques. Il enchaîne les gestes presque automatiquement. Il y a un grand nombre de machines dans cette grande salle. Quand il débauche, il est vraiment épuisé, et il n’est plus en mesure de réfléchir posément à comment changer sa vie. Idéalement, il sent bien qu’il faudrait qu’il se lance et vole de ses propres ailes. Mais devenir entrepreneur nécessite argent et relations dans le monde des affaires. Et bien souvent, ce monde vous met des bâtons dans les roues juste pour vous punir d’avoir eu l’outrecuidance d’imaginer que vous pouviez quitter ce monde grouillant et détestable qu’est le bas peuple, pour vous élever socialement. Les gueux doivent rester des gueux. Alors Jacques se résigne, et cela d’autant plus facilement qu’il n’a pas assez d’argent pour s’établir. Pas même une échoppe modeste. Il ne fait que survivre, comme tous ses congénères d’infortune.

14 – Rémunérer

Il est assez facile d’imaginer que de tous temps, il y a eu des patrons qui choisissaient de rémunérer leurs employés au minimum. Même à l’époque actuelle où il existe pourtant une certaine forme de droit du travail, certes bien mis à mal ces dernières années , les affaires d’abus sont fréquentes et concernent régulièrement des entreprises qui font pourtant des bénéfices très confortables voire pharaoniques. Il s’agit alors bien de phénomènes extrêmes de cupidité, où l’on piétine sans vergogne la vie de celles et ceux qui pourtant créent cette richesse. On apprend cependant, mais très rarement, que des grandes sociétés font preuve de générosité envers leurs salariés. Ainsi, IKEA a gratifié en 2019 les 3000 salariés de Norvège d’environ 4000 euros. Porsche a même distribué presque 10000 euros à chaque employé(e) certaines années. S’agit-il de réelle volonté de partager un peu de richesse, ou bien s’agit-il de publicité institutionnelle à moindre frais, relayée gratuitement par de nombreux médias à travers le monde ?

15 – Prolétaire

Il ne faut pas généraliser, il ne suffit pas d’être patron pour mépriser ses employés. Certains traitent les salariés avec un assez grand respect, et jouent le jeu d’une relative transparence. Bon, il faut cependant reconnaître qu’il ne sont pas légions. Pour citer Michel Audiard : « Il existe des patrons de gauche, je tiens à vous l'apprendre ! Il existe aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre !

À l’autre extrémité du spectre, on trouve un petit monde bien abject, considérant les employés comme des objets, un « mal nécessaire » pour se rapprocher d’encore plus de richesses. L’argent et le pouvoir sont les seules valeurs. Ils essaient de se dédouaner derrière une philosophie qu’ils appliquent avec force, et qui est très bien illustrée par une célèbre réplique d’une scène culte du film « Le Bon, la Brute et le Truand » : ça commence avec « Le monde se divise en deux catégories... », et ça finit par « Toi ? Tu creuses ! » Mais tous ces « capitaines d’industrie », ces « héros du capitalisme » sont des drogués du fric et du pouvoir, des malades mentaux auto-satisfaits. On peut y ajouter, issus de celles et ceux qui ont eu la chance de naître dans un milieu aisé, très aisé, la fraction qui relègue la notion de travail au rang d’indignité, ne se préoccupant que de faire fructifier leur trésor et leur nom « illustre » au lieu de mettre leur pouvoir au service des plus nécessiteux. Ces « gens d’en haut » semblent avoir oublié qu’ils ont été jadis des « gens d’en bas », des prolétaires eux-aussi, eux ou leur parents, ou grands-parents.

Jusqu’à preuve du contraire, il n’est jamais rien sorti de la cuisse de Jupiter.

16 – Automatiser

Comme l’argent est leur seule priorité, les patrons doivent optimiser le bénéfice, par tous les moyens. On voit ainsi au fil des siècles apparaître des « conseils ». des experts en optimisations diverses. Ils partagent, moyennant finances, bien entendu vu que c’est la finalité du sujet, leurs astuces, savoir-faire, bonnes adresses. On va d’abord apprendre à faire croire au client visé que le produit est la réponse à son besoin. Et si il n’a pas ce besoin, c’est qu’il ne sait pas encore qu’il a ce besoin, mais pas d’inquiétude, après une campagne de gavage de cerveau livrée par les médias perfides et bien rémunérés, et la publicité omniprésente, ce sera réglé. Pour produire, il s’agira d’utiliser ce qui coûte le moins en faisant croire le contraire. Il faudra aussi limiter les erreurs de fabrication, tout en mettant le moins de temps possible. Les machines, puis plus tard, les robots seront la solution incontournable. Automatiser et remplacer l’homme par de la technologie. L’homme, dans le fond, on en a besoin pour acheter. Pour le reste, on cherche au maximum à s’en passer.

17 – Bureau

Le bureau peut parfois être un marqueur de réussite. À la base, il sert de lieu de travail à une ou plusieurs personnes, et délimite l’espace alloué à une vocation précise. Bureau de la comptabilité, bureau des RH (ou bureau du personnel en ancien français), bureau du service informatique, bureau de … Mais quand on a son nom sur la porte, sur son bureau, la photo avec quelques supérieurs hiérarchiques, voire, Graal suprême, la photo avec le big shot lui même, sur le mur derrière soi, ostensiblement destiné à impressionner le visiteur de passage et le persuader de son importance dans l’organigramme, on a déjà atteint une sphère supérieure et on s’est émancipé de la fange des anonymes qui triment dans la soute. Au dessus de ce niveau déjà apprécié, on trouve le classement dans les étages. Plus on monte, et plus c’est glam’. On peut d’ailleurs sourire en pensant au des  IT Crowd, Moss, Roy et Jen, au sous-sol. Enfin, à étage égal, la vue offerte est l’indice qui fera la différence On note toutefois que, après avoir trimé et/ou magouillé pour parvenir à ce bureau élevé, la personne tournera le dos à ladite vue enchanteresse pour travailler, dans le but d’afficher un évident renoncement aux plaisirs immédiats, symbolisant le sacrifice total à la réussite de « la boite ».

18 – Chômage

Du (très très vieux) temps de tonton Rrrrauu-Baihhrrrr, subvenir à ses besoins signifiait partir chasser ou cueillir avec les autres. On rentrait avec nourriture et de quoi fabriquer vêtements. Pas de commerce pour y couper. (Certes, on pouvait aussi ne pas rentrer si on avait fait soi même office de nourriture à une autre créature). À partir du moment où le feu fut maîtrisé, se chauffer revenait à aller chercher du bois dans la forêt la plus proche. Pas de factures de carburants, de fuel, d’électricité ou de gaz. Les temps ont changé. Les choses s’achetant, il faut de l’argent. Et pour avoir de l’argent, quand on n’a rien d’autre à vendre, on vend sa force de travail. Mais quand on ne trouve pas de place, on n’a pas de salaire. Dans certaines parties du monde, cela correspond à une déchéance assez rapide. Nous avons la chance d’avoir dans notre pays une prise en charge du chômage.

19 – Salarié

Qui irait se plaindre que son chirurgien demande à se faire payer ? Le chirurgien vous sauve la vie, ça ne vaut pas de l’argent ? Qui peut imaginer ne pas payer son guide de montagne, cette mine d’expérience et de connaissance qui vous permet de revenir de ces extrêmes limites de la vie humaine ? Qui va vouloir décoller de Paris et atterrir à Sidney sans payer son billet d’avion ? Un patron ne va jamais se tourner vers sa photocopieuse, et lui faire le reproche de coûter toner, papier et électricité, en plus de son prix d’achat et de maintenance. Il ne va pas davantage convoquer ses machines-outils pour leur infliger un discours acide sur leur coût de fonctionnement. Il ne peut donc pas les implorer de bien vouloir coûter moins cher, même en se mettant à genoux.

Le salarié, lui, est tout à fait différent. C’est fait de chair et de sang, c’est manipulable, ou tout au moins, on peut essayer de le manipuler. Dès lors, certains patrons vont faire circuler l’idée que les salariés sont la partie charges sur laquelle on peut tenter de jouer pour abaisser les coûts.

20 – Tayloriser

L’ennemi à traquer est tout ce qui peut mettre à mal la régularité de la production. L’humain induit des possibilités de problèmes de santé et en conséquence de l’absentéisme. Il doit donc idéalement pouvoir être remplaçable au quart de tour. Même chose pour les machines et les outils, dont les fabricants doivent fournir pièces de rechange, support technique, garantie avec intervention sur site sous X heures. Bref, ça doit tourner comme une machine à coudre de tailleur sur mesure: vite et bien. D’ailleurs, ne dit-on pas : « My Taylor is rich » ? Serait-ce cela, tayloriser ?

21 – Heures

Il fut un temps où le Bureau des Ressources Humaines s’appelait Bureau du Personnel. C’était sans doute préférable : dans Personnel, on entend personne, être humain. Dans Ressources, on entend matières premières, matériau de base, détaillable en kilos, litres, nombre d’exemplaires. Dans le cas du matériau Humain, l’unité de mesure est la minute, qui, après cumul mensuel devient un nombre d’heures. Afin de « ne pas débourser plus que possible » , on a mis en place un système de pointeuse. Mécanique, celle-ci impliquait un traitement manuel de ses informations. Plus tard, la badgeuse, plus moderne, reliée à des équipements électroniques a permis d’automatiser les traitements, et dans certains cas, de tracer le parcours d’un employé dans les différentes parties des bâtiments de l’entreprise.

22 – Emploi

Maxime est sur son ordi depuis tôt ce matin. Il scrute les annonces, cherche un job qui lui assure de quoi payer son loyer, et de quoi les faire vivre décemment, sa compagne, son fils et lui. Malgré ses diplômes et son parcours au sein d’entreprises de bonne réputation, il peine à trouver. Les missions d’intérim lui permettent de garder le contact avec la réalité du monde du travail, mais il vit mal le fait de devoir partir parfois, car il se sent bien et aimerait bien rester. Son père compte les mois avant la retraite, et croise les doigts pour ne pas faire partie des réductions de personnel qui minent le moral, et mettent sous pression à longueur de temps. Maxime se souvient de ce que lui racontait son grand-père Bernard. Celui-ci avait connu une époque heureuse où trouver un emploi était relativement facile. Il suffisait d’acheter le journal, et en quelques jours au plus, on trouvait sa nouvelle place. Bernard disait situation, pas emploi. Situation, c’était comme un synonyme de stabilité. Aujourd’hui, la situation, elle est passablement morose, voire inquiétante.

23 – Gratuit

L’époque est au gratuit. Enfin, gratuit …. Il est d’usage sur le Net de dire : quand c’est gratuit, c’est toi le produit. Livraison gratuite, 3ème boite de petits-pois offerte dans ce lot, 6 premiers gratuits, livre gratuit après création de compte … Les exemples ne manquent pas. Comme il est d’usage de dire sur le Net, mais c’est également souvent vrai dans la vraie vie : quand c’est gratuit, c’est toi le produit. Les entreprises ne sont pas en reste : elles adorent le gratuit, ou à la limite du bien moins cher. On appelle ça les contrats aidés. Y’a pas de gratuité, c’est répercuté in fine sur les impôts et taxes, sur les projets et améliorations non réalisés, du fait de l’attribution de ces budgets au poste « faire des cadeaux aux entreprises ». Alors Maxime essaie par tous les moyens de bénéficier de cette gratuité appauvrissante, pendant que les dividendes augmentent.

24 – Clients

Comme tout le monde, Maxime fait des achats sur le Net. Une pratique qui a son lot de désappointements. On cherche des prix que l’on ne trouve pas dans les magasins « brick and mortar ». Certes ceux-ci induisent des coûts de location de surfaces, de frais d’entretien, de salaires etc … Normal que les prix sont impactés. Mais le gros avantage est que l’on peut voir, toucher, essayer même parfois. Cela évite bien des déconvenues, bien des déceptions. Sur la Toile, il est fréquent de se heurter à la mauvaise grâce, à l’inertie voire à la sourde oreille des Services Clients, qu’on pourrait appeler Sévices Clients pour dire la vérité. Bien entendu, il ne faut pas généraliser, et certaines enseignes ont un vrai respect des clients.

25 – Métier

Maxime est à bout. Il survit à coups de missions de travail temporaire. Certaines sont relativement longues, mais sont toujours assorties d’une date butoir. Au delà, c’est Terra Incognita. C’est stressant, et ses enfants sentent bien les difficultés du foyer, et les tensions qui en découlent de plus en plus souvent entre Maxime et sa compagne. Ces tourments peuvent soit rapprocher, renforcer un couple, soit le démantibuler. Maxime ne veut pas en arriver là. Alors il envisage de changer de métier. C’est difficile de lâcher un domaine que l’on connaît bien, dans lequel il a été formé et a accumulé des années d’expérience. Faire table rase de tout cela demande du courage, beaucoup de courage. Et tout d’abord, il faut savoir vers quoi se tourner. Alors il se renseigne sur les métiers dits « porteurs ». Quand la liste est faite, il s’agit d’appliquer des filtres : – il faut que ça paye raisonnablement car il a des années de précarité à faire digérer. – il faut que la profession visée soit bien représentée dans les annonces d’emploi de la région proche, pour limiter temps et frais de déplacements. – il faut que ça lui plaise, car il s’agira autant que possible de durer, alors autant que ça plaise.

Puis il se démène pour décrocher une formation, et la faire prendre en charge autant que possible.

26 – Non qualifié

Les amis de Maxime lui disent qu’il a bien raison de changer de voie. Certains ont comme lui fait le même choix quelques années plus tôt, et, avec le recul, ne s’en plaignent pas le moins du monde. L’argument premier est qu’il s’agit d’éviter autant que possible un métier non qualifié. Il y a trop de concurrence sur ce genre de place, trop de gens sans diplôme, ou bien que la vie a forcé à accepter n’importe quoi pour toucher quelques sous. Maxime ne le sait que trop, lui qui a passé des nuits à faire des inventaires au milieu d’étudiants en recherche de fonds pour parvenir à payer chambre et nourriture, au milieu de seniors venus trouver là de quoi arrondir une pension de retraite insuffisante. Il suffit de savoir compter, d’être un minimum sérieux et on fait l’affaire. Au beau milieu de la nuit, ou au petit matin pour les plus chanceux, on rentre à la maison en pensant à ces 30, 40 ou 50 euros qui viendront sur un compte bancaire qui restera malgré cela à découvert, au grand délice des banquiers et leurs pénalités voraces. C’est certain, les annonces « On recherche un X qualifié » ont un charme qui leur est propre : seuls les X en mal d’emploi peuvent représenter une concurrence, et non la foule des désespérés prêts à tout pour une bouchée de pain.

27 – Ouvriers

La tournure actuelle des évènements montre que la classe politique au pouvoir ( au passage, il est paradoxal d’utiliser le mot « classe » pour des gens qui en manquent totalement) un mépris de plus en plus fort, et de plus en plus affiché à l’encontre des ouvriers, de moins en moins nombreux, et de ceux qui ont un emploi précaire. Pourtant, quelle noblesse derrière le mot ouvrier. Quel crève-cœur de voir ces braves gens indignés pleurer de rage et crier leur colère lors des occupations de site pour tenter d’empêcher une délocalisation. On parle de celles et ceux qui ont fait la réussite d’une grande société, son renom, sa réputation. Il y a une dignité phénoménale chez ces personnes qui, malgré de réelles difficultés au quotidien, gardent une affection toute particulière pour « leur boite». Un sentiment d’attachement souvent davantage observé du côté des employés que du côté de la direction, surtout à haut niveau. Ces êtres, qui tiennent plus du Powerpoint en costard que de l’humain de chair et d’os, ont là pour optimiser les profits, afin de verser de meilleurs dividendes et éviter l’écroulement en Bourse. Cavalcade en avant, au mépris du bon sens, au mépris des gens qui font et sont vraiment « la boite ». Après quelques années de coups de cravaches, le costard-cravate touche un bon petit pactole, puis part sévir dans une autre grande entreprise, aussitôt remplacé par un autre carnassier prêt à perpétuer le même genre de stratégie.

28 – Syndicat

Le synonyme de syndicat c’est : l’union fait la force. La seule façon d’acculer un patron à voir en face la réalité d’un problème, et percevoir la détermination de ses employés, c’est la grève. C’est une arme forte, qui agit directement sur les chiffres de l’entreprise concernée. Elle agit également de façon bien plus douloureuse encore sur les chiffres composant le revenu diminué des grévistes. Il s’agit donc de l’utiliser avec discernement. Quel sentiment de force et de fermeté dans la détermination on peut ressentir lorsque l’on prend part à une manifestation ! Les différents syndicats sont là, forment un cortège dans lequel toutes et tous se réunissent vers le même objectif, au-delà des éventuelles petites brouilles qui peuvent parfois survenir au sommet, entre les dirigeants des différents mouvements présents. Sur le pavé, on se montre unis.

29 – Valeur

Maxime est héritier d’une lignée qui remonte à la nuit des temps. On retrouve dans son arbre généalogique d’illustres inconnus comme Jehan, Rrrrauu-Baihhrrrr, Jacques, Lancelin, et une multitude d’autres. On peut fort bien imaginer que chacun d’eux avait comme valeurs principales la dignité, l’honnêteté, la franchise, le courage, le respect de l’autre.

Face à eux, on a pu trouver des gens capables du pire au service de la seule valeur qui compte à leurs yeux : l’argent.

C’est là une différence fondamentale. Définitivement.

Et pour paraphraser Blondin (dans Le Bon, La Brute et Le Truand) : «Tu  vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui sont prêts à tout pour l’argent, et les autres» .

30 – Émanciper

Tout semble laisser penser que nous sommes partis pour un cycle durant lequel les droits des travailleurs seront rognés, ou bafoués mais dans l’impunité. Les patrons vont se comporter de plus en plus comme des seigneurs médiévaux face à leurs serfs. Il sera très difficile de s’émanciper de ce pouvoir déséquilibré. La majorité des médias mainstream, que l’on sait être de fidèles propagateurs de la parole patronale, sont d’ores et déjà en train de nous dire que l’IA va faire disparaître un nombre énorme de postes de travail, pour nous préparer à un état de fait qu'il nous faut d’ores et déjà accepter. Sur le ton du « Oh la la, mais qui aurait pu prédire que cela arriverait ? C’est vraiment pas ce que l’on voulait au départ, juré croix de bois croix de fer !». .

Comme si les plus grandes puissances de ce monde avait massivement investi depuis des années, juste pour créer une technologie pour produire des deepfakes festifs avec des comédiens disparus. On apprend ces derniers jours que des arnaqueurs ont déjà produit ce genre de vidéos visant à escroquer des gens dans la détresse, dans le domaine de la santé, en leur faisant acheter de supposés médicaments miracles.

Le chemin sera long et difficile.

 
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from Poltergeist

Notre périple retour vers l'ouest commence par un déplacement au sud, et oui nous nous jouons des contraintes de la géographie. Plus prosaïquement en quittant Breb nous nous dirigeons vers Baia Mare en tant que centre urbain des Maramures mais arrivons dans une plaine où il fait chaud et où le paysage est bien moins enchanteur qu'avant. Nous cherchons un camping malgré tout, puis un deuxième mais ils sont nuls alors on zappe tout bonnement la région entière, ce que c'est que d'être rancunier, et commençons le chemin retour.

Ce chemin nous fait passer par Cluj où nous nous baladons pendant une matinée. Cluj a beau être une des plus grandes villes du pays, le centre ancien est tout petit, la balade est plaisante sans plus et se conclut sur un repas international dans une brasserie moderne où les portions de viande, Roumanie oblige, représentent la moitié du volume servi.

On essaie une balade dans la forêt qui est collée à la ville, nos parcs urbains n'ont qu'à aller se rhabiller. En contrepartie on ne trouve pas LA zone de la forêt que nous cherchions (celle qui permet de faire ce genre de photos) car le bois est trop grand et nous n'allons tout de même pas passer la journée à errer à travers. Tant pis cette déconvenue ajoutée à celle d'hier a un petit goût de fin de séjour, cette fois-ci c'est parti pour l'ouest.

palais

En chemin nous passons par Huedin où se trouvent quelques merveilleux palais gitans, cette banlieue nous fait plonger brièvement dans une autre dimension.

palais

Puis comme à l'aller, la route vers la Hongrie -puis en Hongrie- passe par une plaine gigantesque parsemée de petits villages cernés de silos et d'usines géantes, probablement dédiées à la transformation de tout ce maïs et tout ce tournesol en produits packagés sur des palettes. Cette fois nous avons droit à des autoroutes, dieu merci car le paysage est monotone au dernier degré, pour nous distraire nous passons on temps fou à tenter de comprendre comment fonctionne la vignette autoroutière (ou plus précisément, à tenter d'identifier le bon tarif et le site légitime où l'acheter).

En réalité c'est assez simple hein, d'ailleurs je pense que c'est trop simple pour les esprits complexes qui dirigent la France et résultat des courses on a droit à des embouteillages quotidiens aux barrières d'autoroutes (à moins que mais houlala j'aurais l'esprit mal tourné, ce soit un plan machiavélique ayant pour finalité de maximiser la satisfaction des actionnaires au détriment des usagers et accessoirement contribuables).

bains

Afin de couper la route nous profitons du tropisme hongrois pour les bains de toutes sortes et nous arrêtons donc pour la nuit dans un camping accolé à des thermes. Non pas des thermes au sens romain, mais bien au sens hongrois, c'est-à-dire que nous nous retrouvons au sein d'un complexe balnéaire curieusement installé au milieu de rien et fréquenté par un savant mélange de familles, de buveurs de canettes de bières et de curistes qui, selon les groupes, jouent à la balle ou bien piquent-niquent sur les tables ou bien encore se prélassent tels des colonies de morses dans des piscines de diverses couleurs et températures.

L'ambiance est d'autant plus étrange que nous arrivons tard dans un camping totalement désert qu'une préposée finit par ouvrir rien que pour nous.

Rebelote le lendemain : on roule, tous joyeux à l'idée de le faire légalement grâce à notre achat de vignette de la veille. Par contre il fait une chaleur de bête et notre pause au bord du lac Balaton -le plus grand lac d'Europe qui n'est, malheureusement pour lui, pas entouré de montagnes majestueuses et donc manque de caractère- nous assomme plus qu'autre chose, à moins que ce soit cette cannette de bière que j'engloutis comme un assoiffé ?

lac

Les frontières s'enchaînent sans plus aucune difficulté ni même de contrôle (sauf curieusement la veille entre la Roumanie et la Hongrie, d'ailleurs je tiens à me plaindre ici car si nous avons bien hérités de tampons sur nos passeports, ils sont complètement nazebroques ce sont de stupides carrés avec une date, où est passé le panache des années 20 je vous le demande) et nous voici dans l'après-midi à Ptuj, microscopique ville médiévale de l'Est de la Slovénie. On visite en 30 minutes, on fait péter le gastro local et on dort à l'hôtel car nous sommes de gros bourgeois : enfin une nuit sans moustique ! joie.

ptuj

Puis, afin de nous acclimater doucement au retour à la maison nous enchaînons les haltes dans des endroits déjà connus afin de minimiser le temps de pause sans avoir l'impression de passer à côté de quelque chose d'important.

ptuj

Par exemple nous nous arrêtons à Ljubljana, tout aussi charmante que dans nos souvenirs, bien que, depuis notre dernier passage (6 ans, il suffit de peu) le centre se soit transformé en une annexe de Sephora : le nombre d'enseignes génériques de pseudo-luxe est tout bonnement délirant. Aussi délirant et corrélé que le nombre de touristes (revoilà des groupes suivant un guide avec des drapeaux, mon urticaire est prêt à refaire surface) mais nous ne faisons qu'une halte-éclair donc c'est pas grave.

ljubljana

Échappant à ce pandémonium nous déjeunons dans l'herbe de Tivoli, le parc urbain de la ville, qui fait la taille de Central Park (500 ha !! dans une ville de 300 000 habitants !! mais qu'est-ce qu'on fout franchement avec nos pelouses de merde qu'on appelle pompeusement parcs) et c'est trop bien. En plus j'arrive à choper de nouveau un détail qui fait ma joie sur un balcon en béton :

balcon

Puis on roule de nouveau sur une artère que je déteste puisqu'il s'agit de la E70 de sinistre mémoire qui traverse la plaine du Pô, nous passons Trieste et Venise avant d'atteindre Vérone, notre halte favorite du nord de l'Italie. Favorite car la ville a le bon goût de disposer d'un camping qui surplombe le centre ville et permet d'atteindre l'Adige en 10 minutes de marche. Et puis bien sûr c'est trop mignon. Bon cette fois-ci pas de bol le trajet est plus long que prévu car on se prend un orage monstrueux durant lequel les gens s'arrêtent sous les ponts ou bien roulent à 50 sur l’autoroute avec leurs warnings (ou bien sont assis au volant d'un 35 tonnes et roulent pépouse en projetant les automobilistes normaux dans le bas-côté), comme nous par exemple. Au final nous arrivons sous une pluie battante (mais les éclairs ont cessé d'éclairer le chemin) pour nous rendre compte qu'il n'y a plus de place c'est le drame.

vérone

Dieu merci nous trouvons à nous garer -sans doute de manière parfaitement illégale- dans le centre ET à trouver un restaurant qui nous serve à 22h30, alors que la pluie a cessée nous sommes finalement vernis. Après avoir passé la nuit sur un parking chelou au sein d'une résidence nous profitons le lendemain dès potron-minet d'un petit déjeuner en terrasse haaaa le petit déjeuner italien en terrasse dans Vérone franchement ça vaut le coup. Et comme il est tôt la balade matinale dans cette merveille est délicieuse je suis sur un nuage tout est parfait de nouveau.

vérone

Qui dit balade matinale dit aussi que nous décanillons de là au moment où la densité de visiteurs devient un peu gênante nous sommes des héros du tourisme de masse.

vérone

Pour continuer cette journée royale, nous roulons pendant qu'il pleut avant d'arriver en Ligurie afin que Valérie profite d'une courte période de plage qui lui a bien manqué durant ces vacances. Si la mer est trop chaude et tristement plate (la dernière fois nous nous avions profité de gros rouleaux et je m'attendais benoitement à me retrouver projeté dans le passé me voici donc stupidement déçu) , la plage elle-même est curieusement... comment dire ? non bondée, c'est-à-dire qu'il y a du monde mais de manière supportable (pour l'Italie) et en plus on ne cuit pas vraiment car le ciel est voilé, ce qui ne nous empêche pas de ressortir (enfin !) notre parasol en plastique bien que je regrette a posteriori de n'avoir pas acheté le modèle qui se visse, tellement plus italien (quoique pour l'exploiter pleinement il faudrait que je le visse en étant vêtu uniquement d'un slip rouge moulant je ne suis sans doute pas prêt).

vérone, encore

Et pour couronner le tout on trouve de nouveau une place de parking (franchement Saint Christophe est avec nous. Oui j'ai demandé à Internet qui est le saint patron des automobilistes) dans Finale Ligure pour un dernier restaurant italien niché dans une ville médiévale transformée en station balnéaire, on n'aurait pu rêver mieux pour conclure ce voyage.

#ete2024 #italie #slovénie #hongrie

 
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from Comment te dire ...

Il y a quelques jours ça a fait un an que j'ai été obligée de placer maman dans un ehpad. Nous l'appelons “La résidence”. Papa qui était fort diminué par la maladie ne voulait pas y aller et était resté dans leur maison. Malheureusement il ne tarde pas à nous quitter définitivement 3 semaines après. A ce moment là à commencer la période actuelle dont je souhaite parler ici. Ce blog va servir de déversoir à mes pensées, réflexions , joies et tristesses. Une sorte de journal de mes émotions !

 
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from lkblogue

En ce vendredi 16 août 2024, j’opte pour un roadtrip à moto m’emmenant sur des lieux évoqués lorsqu’on parle en Suisse de la Guerre des paysans de 1653.

Initialement, j’avais préparé un parcours sur 2-3 jours et comprenant des lieux des deux Guerres de paysans ayant marqué l’histoire suisse, celle de 1524-1525 et celle donc de 1653. Cependant, je ne dispose ce 16 août que d’un jour. Depuis chez moi, les lieux de la Guerre des paysans de 1653 sont plus proches et le parcours peut être réalisé en une journée.

Orientation générale concernant la Guerre des paysans de 1653

Carte de la Guerre des paysans de 1653 Carte de la Guerre des paysans de 1653. Source : Blog du Musée national suisse

Pendant la guerre de Trente Ans, qui a largement épargné la Suisse, les paysans ont pu supporter les intérêts élevés qu'ils devaient payer à la noblesse, car ils pouvaient exporter. Après la paix de Westphalie en 1648, les prix des denrées alimentaires se sont effondrés, tandis que les intérêts fonciers exorbitants ont subsisté.

Le début du mouvement débute le 10 février 1653 lors d’un pélerignage et de la prédication une landsgemeinde illégale à Heiligkreuz depuis la région de l'Entlebuch et de l'Emmental, Deux autres ligues suivent, la première le 26 février à Wolhusen réunit tous les sujets du canton de Lucerne et la troisième le 14 mai 1653 à Huttwil.

Dans la première semaine de mars, la rébellion gagna le territoire bernois; un peu plus tard elle s'étendit aux campagnes soleuroises et bâloises.

Après les sièges sur les villes de Berne et Lucerne, les insurgés apprirent que la Diète rassemblait une armée à Zurich et qu'une seconde armée se mettait en marche dans le Pays de Vaud, resté fidèle à Berne. Ils décidèrent alors de négocier. Deux paix furent signées, le 29 mais à Murifeld (Berne), la deuxième, le 4 juin à Mellingen (Argovie), analogue au traité de Murifeld.

Mais, une fois les troupes rebelles dispersées, les autorités ne respectèrent pas leurs engagements. Deux batailles importantes furent perdues par les troupes paysannes. La première à Wohlenschwil, en Argovie. Les paysans concluent une paix négociée, mais les élites urbaines la rompent rapidement et traquent impitoyablement les leaders paysans. Le 7 juin 1653, la dernière bataille de la guerre des paysans a lieu à Herzogenbuchsee avec d’un côté, Sigmund von Erlach, accompagné de 6000 hommes provenant principalement de la région de Neuchâtel, défait, de l’autre, les quelque 2000 soldats paysans restants, sur les 20’000 autrefois retranchés dans le centre du village de Buchs.

Par la suite, les chefs paysans sont exécutés à Bâle, Sursee et Berne.

Le roadtrip du vendredi 16 août 2024

Le parcours n’a pas été réalisé dans un ordre chronologique aux événements, mais de telles sorte à réaliser une boucle en partant de la maison. En fait grandement, il a été réalisé à l’envers.

Les différentes étapes ont été les suivantes : Herzogenbuchsee (lieu de la dernière bataille) – Huttwil (troisième ligue des paysans) – Wolhusen (deuxième ligue des paysans) – Heiligkreuz (début du mouvement) – Rüderswil (lieu d’habitation de Niklaus Leuenberger, principal dirigeant de l’insurrection paysanne)

A partir de Herzogenbuchsee, la partie roadtrip est réellement enchanteresse en parcourant les campagnes bernoise et lucernoise. Le décor est splendide et les virages nombreux. C’est plus particulièrement le cas entre Herzogenbuchsee et Huttwil, la montée depuis Hasle sur le Heiligkreuz et la descente sur Schupfheim, le parcours après Langnau pour se rendre à Rüderswil et enfin après Rüderswil direction Worb.

Vous trouverez le roadbook ici : Roadbook : https://plan.tomtom.com/route/view/098f8434-b267-466d-b33a-295e4196c891

De prochains billets seront consacrés à chacune des étapes: 1. Guerre des paysans (1653) – Bataille à Herzogenbuchsee 2. Guerre des paysans (1653) – Huttwil (ligue de) 3. Guerre des paysans (1653) – Wolhusen (ligue de) 4. Guerre des paysans (1653) – Heiligkreuz (ligue de) 5. Guerre des paysans (1653) – Niklaus Leuenberger (Rüderswil)

Catégories et tags : #Histoire #Roadbook #Suisse #Emmenthal #Entlebuch

 
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