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from Impulsion Végé

J'avais dans l'idée de faire une bolognaise pour tester le haché végétal Pois & Blé de Leclerc. Et puis comme je n'avais pas les légumes pour faire une bolognaise mais que j'avais des poivrons, et bien c'est devenu une sauce de haché végétal aux poivrons.

Et cela m'a servi pour deux plats distincts : dans des tortillas avec des crudités et le lendemain avec des spaghettis.

Haché végétal aux poivrons avant les tomates

Ce haché végétal (et c'est le premier que je teste) n'a pas le goût de viande. Passez votre chemin si c'est ce que vous cherchez. D'ailleurs, il n'a pas trop de goût du tout. Mais il a la texture de viande hachée dans une sauce. Il fait illusion visuellement.

Pour le goût, il faut tout miser sur l'assaissonnement ! Et ici, nous nous sommes régalés avec cette recette deux jours de suite.

Haché végétal aux poivrons

La recette :

Ingrédients : – 200g de haché végétal – 1 ou 2 poivrons (fonctionne aussi avec du surgelé) – 1 ou 2 oignons – 400g de tomates concassées – 70g de concentré de tomates – Huile – Paprika fumé, sel, poivre – 1 pincée de sucre

Instructions : 1. Couper les poivrons en lanières, émincer les oignons. 2. Dans une sauteuse, faire revenir à feu vif les oignons dans un peu d'huile avec le sel, le poivre, le paprika. 3. Ajouter le haché végétal. 4. Puis les poivrons. 5. Mettre sur feu doux, ajouter les tomates concassées, le concentré de tomates et la pincée de sucre. Couvrir et laisser mijoter. 6. En fin de cuisson, rectifier l'assaisonnement si nécessaire.

#CuisineVégétalienne

 
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from Sing it out loud, who made us this way?

Tu veux entrer en collision Avec le système de douleurs Qui tournoie en lévitation Autour de mon absente pudeur

Tu veux le délice de l'immense Liesse nocturne d'herbes en délire Me rencontrer dans la caresse Aiguë de leurs lames, de leurs rires

Tu veux te diluer dans l'espace électrique D'où émergent mes gestes la source amnésique De mes regards fuyants – tu veux que le Léthé De sa longue langue liquéfie ta brûlure salée

En dehors En dedans C'est d'accord Mais avant

Ressaisis-toi, ne renonce à rien sauf à moi Qui ne suis jamais qu'un fourmillement sous tes doigts.

 
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from Impulsion Végé

Faire des gâteaux sans oeuf sans beurre sans lait ? C'est faisable, et même que c'est assez facile !

Cette semaine j'avais envie d'un gâteau au citron. J'ai cherché une recette, la première version ne me convenait pas, trop gras à mon goût. J'en ai fait un deuxième en changeant d'huile et en la diminuant et ... le résultat est plutôt pas mal.

Gâteau moelleux au citron dans son moule

Ceci est donc un gâteau moelleux, fondant dans la bouche, mais qu'il vaut mieux servir dans une petite assiette avec une cuillère qu'emmener en pique-nique. Il s'émiette facilement.

Gâteau moelleux au citron démoulé

Ma recette :

Matériel : Un moule rond de 20cm de diamètre.

Ingrédients : – 200g de farine T55 – 130g de sucre – 4g de bicarbonate – 200ml de lait d'avoine – 80ml d'huile d'olive – Le jus et le zeste d'un citron

Instructions : 1. Préchauffer le four à 180° et mettre du papier cuisson ou huiler le moule. 2. Dans un grand bol, mettre les ingrédients secs. 3. Ajouter les ingrédients liquides peu par peu en mélangeant. 4. Verser la pâte dans le moule et mettre au four pour 45 minutes. Vérifier la cuisson, chaque four étant différent. 5. Laisser refroidir avant de démouler.

La recette originale, je l'ai trouvé ici : Gâteau citron vegan savoureux

#GâteauVégétalien

 
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from Blog d'une enfant de ce siècle

COUP DE GUEULE D'UNE ANTI-FASCISTE

Quand j’entends encore certains excuser Elon Musk d'avoir osé ce fameux salut nazi (dixit ce ne serait « pas un argument » pour y voir un sérieux problème), ou soutenu le parti de l’AFD, à quoi doit-on s’attendre avec moi? A ce que j’en parle, bien sur. (Aucune pudeur!)

LAHORDE.SAMIZDAT.NET

(Ci-dessus le drapeau de L'Antifascistiche Aktion, que porte aujourd'hui La Horde)

Je suis ANTI-fasciste. Je revendique d'être ANTI, ça ne fait pas de moi une femme haineuse ou sans valeur, mais quelqu'un qui se positionne, avec toute la conscience de mes origines allemandes. Est-ce que ça augmente les rapports de force, et m'incite à faire la guerre avec mes semblables? Je crois surtout que ça m'aide à me rappeler qui je suis, et les valeurs que je veux défendre.

Mon grand-père maternel, allemand, luttait contre le régime nazi en réceptionnant des lettres de délation. Il essayait de sauver le plus de monde possible avant d'être arrêté par la gestapo, c'est par chance qu'il s'en est sorti. Ma grand-mère paternelle, bretonne, cirait à fond les marches de chez elle pour que les soldats nazis se rétament. Ce n’est pas pour ça que je suis anti-fasciste, mais ce sont des fiertés en plus. J’ai aussi un neveu américain qui a changé de genre pour mieux trouver sa place dans ce monde, et une amie qui est en phase de le faire. (Big Up à ielles)

Honni soit qui mal y pense, que les médisants aillent chercher eux-même la différence entre un genre et un sexe.

Voilà une vidéo qui peut aider à clarifier les choses : Et tout le monde s'en fou, “Et tout le monde s'en fout #72 – Le genre –”

Le prochain qui me dit qu'il n'est pas pour l'idéologie transgenre parce qu'on ne peut pas changer de sexe, je le fuis. Tout comme ceux qui pourraient se réclamer français “pure souche”. Manon Bril met en évidence l'absurdité de l'expression dans ce sketch sur la salade de fruit.

La colère que j'ai dans ces cas-là, elle éclate contre la fabrique de l'ignorance, qui aide les puissants les plus dangereux à gagner du pouvoir. Je retrouve cette colère chez certains artistes, au sujet de la montée du RN, surtout depuis les élections européennes 2024. Notamment dans ce morceau sur Instagram:

« P »papillon

Non, le cocktail Molotov, c'est pas comestible... Il y a peut-être mieux que l'incendie et le suicide pour militer contre cette mascarade.

Je pense également à H-Tône et cette vidéo dans Blast:

Marine a beau effrontément prétendre que son parti n’est pas d’extrême droite au nez des journalistes américains du CNN, malgré tout l’histoire du RN a des arguments plus lourds pour montrer le contraire.

Cette manipulation des masses (dont les contradictions ont ressurgi lors de la condamation de Mme Le Pen) revient à nier la vérité des faits et installer la confusion, au même titre que le gaslightning que Trump fait subir aux USA. Tout ça pour conclure que les « empêcher (…) d’arriver au pouvoir, c’est une menace. » Une menace contre une menace, la belle affaire... Et si c'en est une, c'est que cette manipulation fonctionne sur certains.

La chaîne YouTube Partage C'est Sympa contient une vidéo à ce sujet: “Pourquoi les électeurs votent Rassemblement National?”

Alors, comment on milite contre la menace de la montée du RN, la “Croyance en un monde juste” et la convergence des haines? (Hacking social parle de ce phénomen dans sa vidéo “La convergence des haines – conférence de Kylian DUCHEMIN”)

Crier sur les réseaux ne m'intéresse pas. Je préfère partager sur ce blog toute cette matière, et la liste de tous les groupes répertoriés extrême droite à Nantes, qu’on peut éviter, ou partager par prévention. Cette liste m'a été communiquée par le biais d'un atelier militant pour l'éducation populaire. (À compléter)

Groupes d'extrême droite à Nantes
Carte des partis d'extrême droite en Bretagne

La Horde partage aussi ce document sur son site:

Partis d'extrême droite

On peut aussi boycotter certaines références, liées à la contre-culture d'extrême droite comme les éditions Chirée, la librairie Dobrée, etc...

Il y aussi des moyens de poser des actes militants contre l'expansion du fascisme, du racisme, du sexisme, de l'ultra capitalisme... On peut en parler, instruire les personnes qui y sont ouvertes, aller voter, ouvrir de vrais débats, chercher les assos, partis ou syndicats qui s'organisent, et se rassembler dans des événements qui vont dans ce sens. Si la “menace” ne disparaîtra pas, la lutte subsistera aussi bien.

Livre conseillé : « Les origines du totalitarisme » de Hannah Arendt. EAN (du 1er tome) 9782020687324 Pour ceux qui préfèrent les podcasts, France Culture en parle.

 
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from Sing it out loud, who made us this way?

La nuit renversée de son dôme ne cicatrisera plus On recense des nuances d'apocalypse dans certaines aurores boréales Et des râles fossiles craquent à chaque tremblement de terre. D'où vient ce bleu ? Quel vicieux Abysse de goudron réfute sa sublimation, crève sous mon front Et concasse des planètes Dans une phosphorescente obstination ? D'où vient ce bleu - De quel côté du mécanisme Qui me fait grincer vers toi juste pour ta main sur ma cuisse ?

 
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from Il n'y aura pas de f(r)iction.

Laisse moi voir venir le jour

[Manu Chao – La vie à deux]

La septième chambre est en vérité un salon-salle à manger dans un trois pièces où je suis installée par convention de jeune adulte, parce que nous avions besoin de place pour étudier et qu'il y a un bureau où ranger le mec. Dans le salon je dors par petits morceaux inquiets, je lis toujours, je tape mes rapports de stage j'ai installé la bouilloire, je mange mieux, je regarde des films et les premières séries télévisées, je suis très souvent à la fenêtre parce que la vue sur la cathédrale et sur la forêt noire est incroyable, je vois les tours tomber en direct, je vois le pont Churchill partir en morceaux, je vois la médiathèque pousser, je vois les squats du môle Austerlitz disparaître, je vois que j'aime ce quartier, je vois mon vélo garé en bas, je vois ma mère se garer en bas à 3h du matin je rafle tout ce que je peux sur l’étendoir à linge je mets n'importe quoi dans mon vanity, je gémis parce que j'ai fais trop de bruit, je descends vite vite avec mon petit sac je tombe dans les escaliers, je rentre une semaine après et je range les caleçons que j'ai commandés sur la Redoute, sans un mot, avec une mèche de cheveux brûlée au white spirit et dans mon sac le journal gratuit des petites annonces immobilières.

La huitième chambre brûle un jour d'hiver plein de neige et je n'ai jamais eu autant de peine, parce que je n'y ai jamais eu autant de joie. Le parquet est bleu, la connexion Internet est à moi, le balcon donne sur l'Allemagne, je me suis concentrée et j'ai choisi des rideaux, j'ai acheté un lit une place, et puis un lit deux places parce que quand j'attends que quelqu'un se gare c'est toujours quelqu'un qui va m'aimer, sur le parking un matin un garçon sort en se recoiffant, de la main gauche je lui fais un petit signe, de la main droite j'appuie sur le bouton de l'interphone pour ouvrir à celui qui a prit le train à 5h30 pour venir, ils se croisent mais ne se connaissent pas, le temps qu'il monte au troisième j'ai changé les draps comme dans cette pub Ikea. Dans la huitième chambre j'ai une armoire à glace parce que j'ai une haute opinion de moi même, nous avons dormi à huit la nuit de mes trente ans, j'ai déchiré des lettres romantiques, hurlé de fureur et de volupté, jeté une paire de chaussons par la fenêtre sur le type qui venait de me larguer et qui fuyait sur son vélo, écouté du rock indé en faisant fi de mes voisins, j'ai arrêté de fumer à l'intérieur, ensuite j'ai aussi arrêté de fumer, j'étais toute nue sur mon lit quand j'ai demandé quelqu'un en mariage par SMS, et puis j'ai tout vendu sur le bon coin, je suis revenue par le TGV deux mois plus tard pour rendre les clés.

 
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from Il n'y aura pas de f(r)iction.

Dans le thé, des langues de chat, en silence.

[Kat Onoma, La Chambre]

Je ne me souviens pas de celle de la Loch.

La seconde, si. Il y a un lit d'une place et demie, ancien, à grands montants, très haut, probablement un don de mes grands parents, qui prend toute la place dans la pièce, au pied duquel est collé le lit pliant dans lequel dort mon petit frère, puisque, même si c'est dangereux donc interdit, je lui fais faire des roulades, de mon lit au sien. Il y a mon pot de chambre, dans lequel j'ai fais tomber ma peluche Popples, et depuis je ne veux plus jouer avec même si maman l'a lavée, la maison des bidibulles posée sur ma commode, mon mange disque orange, les livres de l'Ecole des Loisirs.

La troisième, c'est la mienne. J'ai un lit de grande fille, une armoire pour ranger mes jouets, une étagère pour mes livres et une penderie trois portes avec des miroirs qui me plait énormément parce qu'elle reflete l'intégralité de la pièce, mais qui m'agace aussi parce qu'elle sert aussi pour ranger les vêtements des autres et que tout le monde y a accès, l'un des miroirs d'entre est fendu parce que j'ai fais karateka avec mon pied dedans, ma mère a hurlé, mais rien de plus grave qu'une cicatrice sur ma cheville, mon frère en a une à l'arrière du crâne où les cheveux n'ont jamais repoussé car je l'ai poussé contre le radiateur qui garde une toute petite tâche de sang, c'est aussi sur le rebord de cette fenètre qu'un corbeau a plongé en piqué pour dévorer l'une de mes tortues qui prenaient le soleil dans leur aquarium, le papier peint en face de mon bureau est maculé de tâches d'encre car j'écris énormément avec un style qui fonctionne mal c'est une chambre pleine de bagarre à première vue, parce que je claque souvent la porte pour empêcher les autres d'y entrer, au bout d'un certain temps en début d'adolescence je bloque la porte avec ma chaise de bureau, je suce de la pâte à sel et d'autres horreurs en relisant toujours les mêmes livres.

La quatrième est immense, c'est la plus grande pièce de la maison, j'ignore pourquoi on me l'a attribuée et pas à mes parents, et puis je comprends, toujours cette armoire encombrante, et puis la suite parentale est équipée d'un dressing sous les toits et d'une petite salle de bains privative où s'isole maman, Papa à son bureau, mon frère a installé sa batterie dans la soupente, et moi j'ai une chaine hifi surpuissante et mon walkman car j'écoute beaucoup de musique et il fait beaucoup de bruit. Je danse, je danse, je danse mais déjà il faut partir dans une autre maison où nous serons moins loins les uns des autres et où il fera peut être moins froid.

La cinquième est toute petite, elle donne sur le toit en pente de la véranda, d'où je vois chacun, dissimulée de tous, je m'y installe pour fumer quand le reste de la famille est absent, et je repère depuis mon perchoir le spot cigarette de ma mère, au sommet de la rue à l'orée de la forêt, c'est un banc isolé, c'est aussi là où on capte le réseau téléphonique de sa mobicarte pour tous les appels qu'elle ne peut pas passer avec le fixe, c'est la chambre des secrets, j'y fais griller des marshmallow à la bougie et j'y révise mon bac, j'y gratouille ma guitare et je crois bien que lorsque j'ai invité à dormir pour fêter mes 17 ans Lily, John, La Drey et le Benevent, ces derniers y ont fait l'amour, enfin c'est ce que Lily m'a dit le lendemain, moi je sais déjà que je n'y ferai jamais l'amour, que ça m'attend ailleurs, d'ailleurs l'amour s'en est allé.

La sixième est dégueulasse. Les murs puent la clope en permanence et je n'arrange pas les choses, la vue sur le parking est morose, tous mes voisins m'entendent quand je baise, les meubles universitaires sont en plastique et j'y suis souvent paisiblement en sous nutrition avec des sachets de thé lipton infusés plusieurs fois par économie, des gateaux achetés chez Aldi et des nouilles chinoises instantanées que je prépare en tournant à fond le robinet d'eau chaude puisqu'il n'y a rien pour cuisiner. C'est pourtant le premier endroit où j'ai dormi lourdement et paisiblement, le premier endroit où j'ai ressenti tellement d'émotions, le premier endroit où j'étais seule avec mon corps, comme un mollusque introspectif et paresseux. Je finis par la nettoyer toutes les semaines et par ne plus prendre le train pour rentrer car qu'est ce qui m'attend d'autre que ces 9 mètres carrés ?

Ha oui. La vie à deux.

 
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from adventices

je suis soufflé sifflé par le vent troué par la pluie à la surface du ruisseau tordu par la branche fatiguée de l'arbre

ce n'est pas moi qui parle c'est la colline sur mon épaule qui raconte en hérissant ses sapinières

ce sont les ronces en moi qui se redressent pour déchirer

je ne lance pas les nuages ils s'échappent de mes joues courent où ils veulent malgré moi

je n'imagine pas le chemin il me tourne entre les entrailles

vraiment je vous assure ce n'est pas moi qui invente


 
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from FAUT L'FER

08/05/2025

Boutique des artisans

BOUTIQUE DES ARTISANS !

Les luminaires s'exposeront bientôt en boutique. Vous les retrouverez sous l'appellation PAS TRÈS SAGE.

L'Épicerie du Cellier, à Bertrix, accueillera prochainement un espace consacré à l'artisanat local. Quelques créateurs, également bénévoles à l'Épicerie, y installeront leur travail en “avant première” pendant le Week-end des artistes et des artisans organisé chaque année par le centre culturel.

https://www.facebook.com/parcoursdesartistesetartisansdebertix

Par la suite, l'espace compte bien s'ouvrir à d'autres artisans de la région pour vous offrir un large choix d'articles uniques et originaux.

https://www.lecellierdubaudet.be/sur-place/l-epicerie/

https://www.facebook.com/epicerieducellier

Visitez la page du blog consacrée aux luminaires pour en savoir plus sur notre démarche créative.

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Billet précédant

#luminaires #Blog

 
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from Poltergeist

Me voici quasiment cloué au lit suite à une opération, c'est le moment de faire un peu le point sur mes dernières lectures frappantes, d'autant qu'en prévision de ce moment j'ai dépensé mes sous à tort et à travers libéralement dans les librairies pour alimenter le plaisir anticipé consistant à créer des piles de lectures au pied de mon lit et dans mes étagères.

Octavia Butler

La parabole du semeur : voilà enfin un récit post-apo qui tabasse.

Je l'avais commencé avec un enthousiasme modéré parce que ce genre de SF n'est pas trop ma tasse de thé, et aussi parce que le synopsis est drôlement proche de La route (Cormac McCarthy) qui m'était tombé des mains tellement c'est une bouse emmerdante et sans intérêt. Quelle maladie a touché la presse française à la sortie de ce pensum, je me le demande. Il faut aimer se flageller avec des orties pour apprécier. Donnez-moi par pitié cent mille Octavia et Ursula et rangez Cormac à la poubelle. D'ailleurs je suppute que le critique français masturbateur aime bien trouver de temps en temps une œuvre de genre cette fois c'est tombé sur “la science fiction” c'était l'occasion rhalala ça m'énerve. Et au fait, pas de science ici c'est une anticipation.

Un synopsis proche disais-je, celui de la fin du monde, amené de manière très intelligente sur le fond et formidable dans la forme car on lit un journal intime, écrit de manière tellement prenante et vivante qu'on s'y croit totalement. Chose amusante : l'histoire, écrite en 93, se déroule en 2025 et (presque) tout est tellement réaliste. En tout cas, la manière dont le monde s'effondre est très réaliste, à tel point que c'est une fictions les plus ancrées que j'aie lu sur ce thème. Je l'ai acheté dans un élan de littérature “sérieuse”, sans doute en même temps que des essais qui resteront inachevés sur une étagère -ça m'arrive régulièrement- cette fois-ci il arrivait tout de même auréolé de critiques (de critiques de gens qui savent ce qu'ils lisent, je précise) très positives, et c'est l'occasion de découvrir une autrice importante. Ça brasse large, j'ai eu un peu de mal à entrer dedans puis le déclic s'est fait et je l'ai lu d'une traite.


Ann Leckie

En parlant de science-fiction, de la vraie cette fois avec des vaisseaux spatiaux et tout, j'ai acheté un recueil de nouvelles d'Ann Leckie qui a obtenu de manière très très méritée le prix Hugo 2024 pour Les Chroniques du Radch, une des choses les plus follement innovantes que j'ai lu depuis des années, que je ne vais pas raconter , mais qui a un ton, un univers, des personnages extraordinairement singuliers et attachants. Il m'est resté longtemps en tête, et malgré sa sortie récente je l'ai lu plusieurs fois. Bref j'attends beaucoup de ce livre, sa tranche me regarde depuis l'étagère et je savoure le moment où je l'ouvrirai, même si les nouvelles sont moins ma tasse de thé que les romans.

Benjamin Labatut

À propos de tranche qui me regarde et réciproquement, j'ai prévu de lire Maniac après avoir dévoré d'un coup Lumières aveugles, un autre livre impossible à décrire ou résumer et tellement étrange, exotique et bizarre... Il a un côté collection d'anecdotes filées qui m'a fait un peu penser à ce que faisait Sebald avec l'histoire (la grande histoire, la sienne, celle de ses proches), mais lui s'intéresse à l'histoire des sciences : c'est intriguant puis intéressant puis perturbant à mesure qu'on se demande où est le vrai. Un livre très très fort.

Alexis Jenni

Également, j'ai lu la courte biographie de John Muir par Alexis Jenni, une très jolie découverte qui m'accompagnera longtemps je pense.

J'avoue je ne connaissais pas John Muir, sauf peut-être pour avoir croisé son nom parfois ? en tout cas je ne connaissais pas son histoire et elle est littéralement extraordinaire, y compris pour ses contemporains. Et puis elle se déroule encore cette époque bénie où les frontières entre sciences n'existaient pas comme aujourd'hui et où l'on pouvait devenir à la fois ingénieur, géologue, naturaliste et bien sûr homme de lettres. En plus à cette période charnière où la conquête est terminée mais pas la découverte et où se mettent en place les mécaniques de domination dont on voit aujourd'hui la continuation, les mêmes causes produisant les mêmes effets.

Mais surtout, quel aventurier incroyable, qui n'a eu de cesse de se déplacer à travers le monde pour en constater et relater les beautés et surtout les éprouver de manière physique et spirituelle. Bref une biographie classique mais qui va au cœur de l'individu John Muir, et écrite avec une grande tendresse.

Laurent Gaudé

Sinon en début d'année j'ai lu deux livres de Laurent Gaudé, d'abord La porte des Enfers, parce que j'avais conservé un bon souvenir du soleil des Scorta et que j'avais celui-ci dans ma bibliothèque depuis un moment. C'est très bien écrit, vraiment. C'est également sinistre au dernier degré : pas un rai de lumière dans ce cloaque. Alors certes l’œuvre traite de la mort et du deuil mais quand même.

En plus les aspects mythologiques sont bizarrement amenés, puis curieusement traités, c'est à la fois trop terre-à-terre et fantasmagorique. Et au final la description des enfers est d'une monotonie barbante. Bref, une lecture déprimante. La langue reste belle et heureusement c'est assez court.

Et comme la critique était positive, j'ai lu dans la foulée ou presque, Chien 51, un polar SF dystopique, toujours aussi bien écrit et sans fausse note, lui. Son univers est particulièrement consistant et réaliste, sa construction m'a beaucoup plu, les personnages sont attachants et le mystère reste entier jusqu'aux dernières pages.

Par contre c'est de nouveau sinistre et déprimant, rien ne vient égayer cette vision terrifiante de notre futur : je ne suis pas certain de continuer à lire Gaudé :)

Ted Conover

Une découverte incroyable, grâce à une émission de radio je crois (il a dû passer dans les midis de Culture), dont le pitch n'est pas forcément très attirant.

J'ai donc lu d'une traite Là où la terre ne vaut rien (plus précisément là ou l'hectare de terrain vaut 1000$) en gardant en tête les paysages somptueux du Colorado et ce qu'ils remontent de construction culturelle sur ces paysages “vides” qui n'attendent que des colons.

Le défilé de personnalités hors normes est incroyable, tout comme la pauvreté saisissante de ces laissés-pour-compte et ce qu'ils racontent de l'Amérique d'aujourd'hui.

Mathieu Auzanneau

Un auteur qui connaît bien son sujet car il dirige the Shift Project et a déjà écrit une somme sur le pétrole (Or noir, la grande histoire du pétrole, je sais que c'est une somme car je l'ai chez moi et il fait 10 cm d'épaisseur).
Ici nous sommes plutôt dans l'hyper-light : Pétrole, le déclin est proche se lit en une soirée. Une soirée agréable car c'est bien écrit et on y apprend beaucoup.

Le livre part d'une histoire proche : en 2000, le concept de pic pétrolier était dans l'air puis les américains ont “inventé” le gaz et le pétrole de schiste et magiquement la question des limites de ressources énergétiques a disparu du débat public. Le shift project a eu accès vers les années 2020 a des données très peu partagées, produites par un des principaux cabinets qui compilent de la donnée relative au stock (données généralement vendues à prix d'or aux acteurs du secteur). En faisant converger pas mal d'informations, il postule que le pic pétrolier a été atteint vers 2021 et que nous faisons désormais face à la fin du pétrole facile à une échéance connue et surtout, proche. Proche, c'est 2030, 2040, 2050 ? dans pas longtemps en tout cas, surtout à l'échelle de notre civilisation qui s'est construite sur une énergie surabondante depuis 200 ans.

Et c'est précisément cet aspect du livre qui m'a le plus fasciné : envisager l'histoire et la géopolitique sous le prisme de la disponibilité des ressources ce qui modifie pas mal d'idées préconçues : Pearl Harbour ? les japonais cherchaient à accéder aux ressources pétrolières du sud asiatique. Les allemands ont perdu la deuxième guerre ? c'était inévitable car ils n'avaient pas suffisamment d'énergie face au bloc de l'ouest. Et je ne parle même pas de la guerre en Irak. Je cite de mémoire “ces guerres ont eu lieu en période de surabondance, que seront-elles lorsque les ressources seront en train de se tarir ?

Une partie du livre expose les contraintes physiques liées à l'exploitation des ressources fossiles et explique pourquoi les chiffres généralement agités par les industriels ou les politiciens ne sont pas fiables.

Et il rappelle utilement ce qu'on croit savoir par ailleurs : notre civilisation et notre mode de vie reposent sur le pétrole. Pas de pétrole ? pas de médicament, pas de production agricole sans paysan, pas de biens de consommation courante, pas de transferts sur le globe. Et d'un point de vue géopolitique, pas de domination américaine.

Et puis bien sûr il appuie là où ça fait mal : la fin du pétrole ne signifiera pas la fin de l'extractivisme ou la baisse d'émissions de GES. Le fait que personne ne s'y prépare rend inéluctables des chocs monstrueux à venir.

Bref un livre salutaire avec un côté curieusement enthousiasmant, façon puzzle : une esquisse de la fin d'un monde. Dommage que ce soit la réalité et qu'on soit en plein dedans.

L'atelier paysan

Ce livre est presque déjà un classique en tant que critique du techno-solutionnisme. Moi, qui pensait connaître le sujet, ai beaucoup appris en le lisant, notamment sur l'histoire de la mécanisation.

En décortiquant les rouages de la grosse machinerie agricole, la démonstration est faite de nouveau, que les paysans sont avec les consommateurs les premières victimes d'un système industriel qui a des racines historiques profondes et répond à une idéologie délétère.

Je l'ai lu dans la foulée de celui sur le pétrole, ça va bien ensemble.

Larry McMurtry

Restons en Amérique avec Lonesome Dove, un chef-d’œuvre à bien des niveaux.

Il nous fait suivre un groupe de Texas Ranger, plus particulièrement d'eux d'entre eux ainsi que plusieurs personnages annexes dans les années 1840 à la frontière des États-Unis et du Mexique qui n'a pas encore sa forme actuelle et ressemble plutôt à un gigantesque no man's land où les colons risquent leur vie et où les Indiens tentent encore de vivre la leur.

Je n'avais encore jamais lu d'histoire aussi documentée se déroulant à cette époque, je trouve que le roman éclaire beaucoup la mentalité des pionniers qui explique tellement de choses sur la vie publique américaine. Il montre aussi la construction mouvementée de l'unité territoriale américaine, qu'on connaît mal en France il faut bien dire.

Les personnages sont tous étrangement attachants, j'écris étrangement car plusieurs d'entre eux sont complètement barrés. Ils sont aussi très ambivalents et ont parfois du mal à justifier leurs propres actes ce qui nous les rapproche. Les dialogues sont savoureux et souvent drôles. L'auteur suit les personnages un à un et nous fait ainsi brièvement mais aussi très rapidement comprendre le point de vue des personnages, pas en tant qu'archétype (indien/ranger par exemple) mais en tant qu'individu.

Et les personnages de femmes, ha ! sont incroyables surtout dans le deuxième volet. Bref un must-read.

DOA

J'avais acheté Rétiaires il y a plusieurs mois puis je l''ai laissé sciemment prendre la poussière sur une étagère parce que j'attendais le moment propice à sa lecture pour deux raisons ; d'abord, ce n'était pas rien de se plonger dans Citoyens clandestins puis dans Pukhtu alors j'attendais d'être psychologiquement un peu disponible pour l'entamer.

Qu'on se rassure le livre est beaucoup moins foisonnant et complexe que Pukhtu, je le qualifierais de polar “classique” bien enlevé avec des personnages ambigus comme on aime (surtout du côté des flics, les voyous sont plus attendus), un intrigue assez straight mais qui utilise un peu trop de retours en arrière à mon goût.

Je l'ai lu d'une traite ça reste un bon polar bien documenté et qui donne une vraie impression d'être embarqué en quelques mots dans les organisations de chaque côté, mais il est trop classique dans sa construction par rapport à ce que je connaissais déjà de l'oeuvre de DOA alors j'ai été un poil déçu.

#lectures

 
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from Sing it out loud, who made us this way?

Il était bien trop tard lui bien trop proche ma bouche trop sèche Pour prétendre à l'imperturbable Et là où devaient se dresser les écailles resserrées d'une rassurante frontière Entre nos étonnements et le reste de l'Univers On a préféré tâtonner -

Et tandis que des ongles autrement stricts En tapotant dissèquent des dictionnaires Cinglant les épithètes On a choisi de balbutier.

Bouche asséchée je suis – j'essaie – ses traces Qui me saisissent et disparaissent. Tant pis je suis apprivoisée, indifférente à toute provenance.

Nulle science ne nous enracinera c'est là sa seule promesse Tant que l'on s'accapare à chaque point d'eau en suspension dans l'espace-temps La bonté vive incapturée de tout geste qui aime qui désaltère Avec une sagesse de cactus à chair sucrée dans un désert de sens.

 
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from 🖤

Une Juge des libertés et de la détention, le 16 avril 2025 :

“MAIS COMMENT?! ON ATTEND DE L'ADMINISTRATION DE LA LOYAUTÉ ET LE RESPECT DE LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE!”

Monsieur, je vous présente nos excuses. Je m'engage à intervenir auprès du greffe du centre de rétention pour que cela ne se produise plus”.

Depuis 60 jours, Monsieur est au centre de rétention dans l'attente d'un laisser passer que doit délivrer son consulat et d'un vol.

Ils sont au dossier à l'appui de la demande de troisième prolongation en rétention que sollicite la Préfecture.

Le LP a été délivré le 2 avril et le vol a été réservé le 3.

C'est en entretien avocat ce matin, que j'annonce à Monsieur que son vol est prévu pour ..demain. Personne ne l'en avait informé.

En audience, je balance à la juge et lui rapporte qu'il s'agit d'une pratique de l'administration qui s'installe.

L'Office français de l'immigration et de l'intégration a en charge d'aider les gens à récupérer leurs affaires, mais jamais trop à l'avance parce qu'il n'y a pas de place au centre pour stocker et ni trop proche du vol parce que çà demande de l'organisation.

Voilà pour le côté matériel.

Et il y a le côté humain aussi (ha ben oui, des humains c'est vrai). Ne pas informer quelqu'un – qui attend depuis 60 jours dans un lieu terrible (avec l'espoir qu'il ne sera pas reconnu par son pays d'origine dans les 90 jours et qu'il devra en conséquence être libéré), qui s'est établi ici, en France depuis des années (sans le morceau de papier qui va bien), qui va devoir rentrer au pays sans rien – qu'un vol est prévu le lendemain, c'est déloyal et violent.

(On ajoute à la lâcheté que l'administration laisse aux avocat.es la charge de porter leur saloperie)

Alors je vois déjà les sales langues dirent “ben çà lui fait une belle jambe tiens que la juge s'en saisisse et lui présente des excuses”

Et bien si, çà ramène un peu d'humanité et de considération dans des lieux où il n'y en a pas.

 
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from irisdessine

Aujourd'hui, je vais vous parler d'une de mes légères obsessions : Miyazaki et son univers. Et vous savez pourquoi j'aime l'univers de Miyazaki ? C'est parce qu'il parle à mon cœur. Depuis toujours, l'imagination est une part importante de ma vie. A tel point qu'elle est encrée en moi. Je me souviens encore maintenant que, petite, je préférais les films animés plutôt que les films en prises de vue réelles. Je me souviens de plusieurs déceptions quand je tombais sur un générique animé qui me plongeait dans un autre monde, clairement identifié par un style bien défini, et qu'une fois le générique fini, on arrivait sur un film en prises de vue réelles. (Je crois me souvenir que c'était “La Panthère rose”, le film en question).

J'ai toujours adoré les histoires qui m'éloignaient du monde réelle. Hors de question de voir des films trop réalistes, la réalité en est suffisamment équipée (de réalisme) ! À moi les fées, les sorcières et autres dragons et mondes parallèles ! Vivent les aventures folles d'enfant capables de fabriquer des outils ingénieux, les petits êtres qui vivent cachés dans le sous-sol de ta maison, les jouets qui prennent vie quand tu ne regardes pas, tout ce qui est loin de la vie réelle, c'est ma came. Je peux aussi parler de la SF et les sabres laser, les vaisseaux qui voyagent à la vitesse de la lumière, etc. C'est aussi un univers assez éloigné pour me faire rêver/voyager même si souvent, la SF sert de terreau pour expliciter notre monde réel. D'ailleurs, ça n'est pas un souci. J'aime l'imaginaire, j'aime des histoires inventées de toutes pièces. Si derrière, il y a une forme de message ou d'avertissement, ou de conceptualisation de ce qu'est notre monde, ou de ce qu'il pourra devenir si on n'y prends pas garde, ça me va aussi. C'est d'ailleurs l'une des forces des films les plus sombres de Miyazaki, comme Princesse Mononoké par exemple (oui, ouf, on y arrive enfin, à mon Miyazaki chouchou)

Je vous parle de lui parce qu'au cours de scrolls infinis sur des vidéos idiotes, je tombe sur l'interview d'une harpiste française (Cécile Corbel), qui raconte son aventure incroyable avec le studio Ghibli pour finir par créer toute la bande originale du film Arrietty, le petit monde des chapardeurs Si vous ne connaissez pas ce film, c'est basé sur des romans fantasy intitulés Les Chapardeurs créés par Mary Norton, et dont les Minipouss, série animée de l'enfance des boomers que nous sommes, sont également inspirés. (Et d'ailleurs, c'est dispo sur Netflix, courez voir ce film, voyons !) Et donc, en tombant sur cette vidéo, je tombe sur cette rousse aux cheveux très longs qui raconte l'univers magique celte qui se rapproche assez de celui des japonais (et du Studio Ghibli, aussi).

Deux choses me frappent avec cette interview :

1/ Cette femme sait parler à mon cœur, avec l'histoire un peu dingue de sa rencontre avec les membres du studio (qui part vraiment d'un coup de chance unique et extraordinaire). D'ailleurs, elle aime se dire que c'est une petite fée qui a remis l'enveloppe contenant son CD pour remercier le Studio Ghibli d'exister entre les mains du producteur Toshio Suzuki.

2/ Comment ça a pu m'échapper cette inspiration celtique dans la musique de ce film ? Peut-être que c'est pour ça que je l'aime autant d'ailleurs. Il a des racines de notre continent, tout en étant conçu par l'un des artistes les plus japonais qu'il soit (pas seulement par sa naissance, mais aussi ses acquis, sa vie et ses croyances).

Les touches magiques apportées par les kami, à la fois dieux et esprits que l'on retrouve dans beaucoup des films de Miyazaki, à commencer par Totoro, mais aussi les noiraudes, ou les warawara… les mondes et personnages dépeints qui ne sont ni complètement les gentils, ni totalement les méchants, mais des teintes variées en fonction de l'expérience vécue. Ça m'a particulièrement marqué lorsque dans Princesse Mononoké, le jeune Ashitaka va tour à tour défendre les humains, puis les kami férocement protégés par San, l'humaine qui déteste les humains. Pas qu'Ashitaka soit une girouette, non. Il va défendre les personnes qui sont en position de faiblesse. Ces mondes de Miyazaki sont profondément humanistes, parfois défaitistes, comme Princesse Mononoké qui s'achève sur la mort du dieu-cerf, mais souvent teintés d'optimisme malgré tout comme Totoro.

Ce que j'aime aussi, c'est que pour les gens qui travaillent au Studio Ghibli, réaliser un film, c'est comme s'ils devaient tout donner. Les quelques documentaires que j'ai pu voir montrent une équipe déterminée à achever leur film coûte que coûte, pour le public, pour les aider à surmonter les épreuves (on le voit dans le documentaire “10 ans avec Miyazaki” proposé par NHK, après la catastrophe de Fukushima, ils décident de continuer à travailler pour terminer leur film Le vent se lève). Ce que je trouve important à retenir ici, ce n'est pas de continuer à faire travailler les gens, mais plutôt de considérer que le travail d'artiste a une valeur aussi importante que des secouristes qui viendraient en aide aux sinistrés. Que Miyazaki pense que ses films aideront les gens à se relever, à continuer, à les aider à tourner la page. C'est probablement un peu présomptueux, mais je trouve ça très vrai, aussi. Il existe beaucoup de gens qui ont déjà dit à leur artiste favori que leur art (musique, film, spectacle, peu importe) leur a sauvé la vie. C'est de ce point de vue-là que je trouve beau cette façon de voir son travail.

Évidemment, comme il s'agit en plus de dessins animés, c'est une touche de magie en plus de la magie ! J'ai été nourrie aux anime (qu'on appelait encore “manga” à l'époque, on confondait un peu tout) du Club Dorothée, des animations parfois bâclées, pas tant parce qu'il s'agissait d'animations japonaises mais putôt parce qu'il s'agissait de conditions de travail rudes imposant de bâcler le résultat. Que du coup, mes parents trouvaient moche. Alors, le jour où Princesse Mononoké est arrivé en France, j'ai fait découvrir ça à mes parents. Avec succès, je dois dire.

Plus tard, dans mon ancienne vie professionnelle, je me suis prise de passion pour la création animée. Alors j'ai commencé à apprendre les techniques d'animation, et surtout celles qui sont utilisées par les studios Disney, parce qu'ils les ont inventés : les fameux 12 principes de l'animation. Et puis, en voyant les règles d'animation de marche et de course proposées par Miyazaki, j'ai aussi découvert qu'en réalité, il existait d'autres techniques et que, habitués à Disney, ce qui pouvait passer pour une animation trop saccadée (ou speed, ou autre) est en réalité un choix artistique. Ça paraît évident à dire comme ça, mais en réalité, l'univers proposé par le Studio Ghibli en général et par Hayao Miyazaki en particulier fourmille de milles choses incroyables qui me mènent de découvertes en découvertes.

Rien que par ce texte improvisé, on a traversé la culture shintoïste (bien que Miyazaki ne se déclare pas shintoïste en tant que religion, mais par le côté animiste, surtout), on a découvert une harpiste française, l'univers des principes de l'animation américaine ET japonaise, et l'univers magique japonais ET celtique.

Et c'est exactement pour ça que j'aime autant l'œuvre de Miyazaki san.

 
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