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from Les mondes de Zagul

Tout d'abord parce que j'en avais envie (ce n'est pas une bonne raison ?) et que l'idée me trotte dans la tête depuis plusieurs années. Depuis des années je navigue dans le milieu du jdr (à mon petit niveau), je picore des idées un peu partout pour mes créations. Je me dis que je devrais donner aussi un peu, partager, pour peut-être inspirer d'autres.

 
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from Retrofit

Da un paio d'anni ho deciso di andare al lavoro tutti i giorni in bicicletta.

Non è tanto facile qui nel profondo nord della Francia: piove tanto ed è spesso nuvoloso, e d'inverno può far freddo.

Il campus sta a sud-est di Lille e io abito a nord-ovest. Ogni mattina faccio 10 km attraverso la città per arrivare al lavoro, e altri 10 km la sera per rientrare. Ci metto circa 35 minuti, che è circa lo stesso tempo che ci metto in metro.

Quindi mi sono attrezzato: bicicletta a pedalata assistita; copri pantaloni e giacca impermeabile quando piove; casco con visiera; sacchi portaoggetti impermeabili; ecc.

Il percorso è quasi tutto in pista ciclabile. Stanno finendo di rifare rue Solferino, il grande asse per attraversare la città, con alberi, pista ciclabile “vera”, ampi marciapiedi, ed è un vero piacere da fare.

Ad un certo punto devo attraversare un ponte sulla ferrovia. Anche li c'è una bella pista ciclabile molto comoda. Inoltre, il municipio ha piazzato sul ponte un tabellone elettronico che mostra il numero di bici che attraversano nelle due direzioni ogni giorno. Non so che tipo di sensore utilizzino e quanto sia accurato, ma mi fa molto piacere osservare il contatore ad ogni mio passaggio, soprattutto al ritorno la sera, per vedere se il conteggio aumenta: se ogni giorno aumentasse un pochino, vorrebbe dire che più gente si è convertita all'utilizzo della bici come mezzo di trasporto.

Come potete immaginare, non vi posso proporre uno studio scientifico del fenomeno perché non ho i dati (spero che il comune li conservi da qualche parte e magari li renda pubblici un giorno). Inoltre, ogni giorno passo da li ad un orario diverso, quindi anche se prendessi nota non sarebbe un granché come misurazione. Diciamo che vi sto raccontando le mie sensazioni.

Ebbene, prima dell'estate il contatore sulla via del ritorno oscillava tra 1600 e 1800 passaggi circa. L'inverno è stato ovviamente più basso e raramente ha superato le 1400. Dopo il.mio rientro invece l'ho visto spesso superare di poco i 1800.

Ma oggi, e solo oggi, alle 17h55 ho registrato la fantasmagorica cifra di 2285 passaggi !

Che è successo? La mia ipotesi che oggi era giornata di agitazione sindacale e sciopero che poteva impattare i servizi pubblici, e quindi molta gente abbia preferito fare uno sforzo in bici piuttosto che restare bloccata alla stazione della metro.

Oppure un sacco di gente ha improvvisamente deciso di lasciare la macchina nel garage e fare un po di sport che non fa mai male. Voi che ne dite?

Comunque sia andata, spero che i nuovi arrivati abbiano apprezzato a pieno i vantaggi della bici come mezzo di trasporto giornaliero e che vogliano ripetere l'esperienza.

Ma si, voglio crederci!

 
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from Un Spicilège

Les animaux dénaturés

Il en a fallu, à Vercors, de la virtuosité pour réussir à mettre autant d'humour dans un livre qui commence pourtant par la mort d'un nouveau-né, tué par son géniteur. Il lui en a fallu du talent pour nous glisser au milieu d'un roman philosophique une histoire d'amour qui est parmi les plus improbables que j'ai lues.

Dans les années 1950, Vercors s'interroge sur la définition de ce qu'est un Homme. Ne parvenant pas à une réponse claire, il imagine ce roman dans lequel une équipe de scientifiques, à la recherche du “chaînon manquant”, découvre une nouvelle espèce d'hominidés qu'ils sont bien incapables de classer en tant qu'“Hommes” ou “animaux”. La question devant être tranchée rapidement pour contrecarrer les vues de certains industriels sur cette main d'œuvre bon marché providentielle, ils imaginent un moyen pour obliger les autorités à prendre position. S'en suivra une véritable tornade judiciaire et politique qui aura pour mission de répondre à cette question insoluble : qu'est-ce qui distingue l'animal de l'Homme, cet animal dénaturé ?

Ce n'est pas que c'est difficile, mon vieux, c'est que c'est arbitraire. Il vaudrait mieux tirer au sort, cela irait plus vite. Et ce ne serait pas moins exact. Il y a trois cents ans que Locke a demandé, à propos des monstres humains, quelle est la borne entre la figure humaine et l'animale, quel est le point de monstruosité auquel il faut se fixer pour ne pas baptiser un enfant, pour ne pas lui accorder une âme. Vous voyez que ce n'est pas nouveau. Alors vous comprenez que ce n'est ni en trois jours ni en trois mois qu'on fixera un point qui traîne depuis des siècles.

Roman hautement réflexif, Les animaux dénaturés emprunte à la biologie, à l'anthropologie, à la philosophie, à la théologie pour répondre à cette question centrale. On y verra s'affronter divers experts représentant divers courants de pensées scientifiques ou sociologiques et on touchera surtout du doigt à quel point la question est complexe et le champ de recherche étendu. L'auteur n'en oublie pas pour autant l'intrigue, et développe des personnages atypiques, qui permettent quelques respirations et intermèdes incongrus salutaires.

Le style souffre un peu d'un certain classicisme mais l'auteur use de multiples procédés narratifs qui rendent la lecture dynamique. Outre l'analepse initiale, on passera d'un récit romantique à un roman épistolaire, d'un essai scientifique à une fable philosophique en passant par le pamphlet, le discours, la satire.

Passionnée par la question, j'ai lu Les animaux dénaturés en quelques jours, emballée par l'histoire, conquise par l'humour féroce et persuadée de nourrir mes propres réflexions sur la nature humaine, réflexions qui hantaient déjà mes cours de biologie sur les bancs de la fac. Vercors réussit ici parfaitement à rendre digestes un amas d'informations pointues et disparates, tout en égratignant au passage grands patrons, savants, politiques et cléricaux. Un roman parfait pour qui veut se nourrir intellectuellement.


Les animaux dénaturés | Vercors | Le livre de poche

 
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from irisdessine

Projets du moment

  • Les Mondes Quantiques. Il y a eu quelques dessins de faits, mais je dois me poser pour me créer une mind map pour ne pas oublier des éléments déjà écrits versus ceux envisagés mais pas encore intégrés à l'histoire ! J'ai néanmoins pris le temps de me faire un board (à base de post-its sur mon mur) pour voir en un coup d'œil le déroulé de mon histoire. (Le numérique, c'est cool, mais bon, il faut scroller, c'est rarement rapidement accessible d'un coup d'œil). J'ai aussi repris le dessin, même s'il s'agissait de redessiner un arbre (les arbres sont importants dans l'histoire)
  • Préparation de 2 épisodes de Friends en prévision de l'enregistrement de l'émission de mon podcast Pivot ! le week-end prochain. Mine de rien, on approche de la fin de la série.

Veille Technologique / Personnelle

Mes joies

  • Il semble que l'épaule aille mieux grâce à la 2e séance de kiné de la semaine.
  • La semaine de taf qui a été productive et agréable.
  • J'aime bien ce petit rituel à la recherche de ce qu'il s'est passé cette semaine, ce que j'ai découvert, lu, entendu, etc. C'est très chouette et un bon exercice pour la mémoire, aussi !

Mes peines

  • L'épaule qui m'a fait mal après la première séance kiné de la semaine.
  • Une série de nuits coupées par au choix chaleur/douleurs de règles/moustiques avec quelques migraines en journée.
  • A part les séances de kiné, je n'ai pas beaucoup fait d'exercices et je sais que ce n'est pas bien, notamment pour mon dos et Calcifer.

Lu, vu ou écouté

  • Je continue la série Outlander, et je commence à y prendre goût, maintenant que je suis rentrée dans l'histoire.
  • Ayant fini ma trilogie de Hamilton, il fallait trouver une autre série de romans. C'est chose faite avec La série de livres Andrea Cort, écrite par Adam-Troy Castro. Des enquêtes menées par une femme au service du Corps Diplomatique, le tout dans un univers de pure SF.
  • J'ai recommencé la série de manga “Nausicaa de la vallée du vent” de mon héros Hayao Miyazaki. Parce que j'aime tellement ses dessins !
  • Il y a longtemps, le chéri m'a fait découvrir l'artiste Suzane. On en a ré-écouté ensemble ce week-end. J'aime beaucoup son univers. (Ultra féministe !) https://tube-arts-lettres-sciences-humaines.apps.education.fr/w/eNeW643voBhoYVjcUmYkM5

Et les jeux ?

  • Ayant reçu la cartouche du jeu de Maliki Poison of the past j'ai enfin pu y jouer ce week-end. Le jeu est tout doux et très joli. Le gameplay est maîtrisé et l'histoire, très orientée environnement, me plaît beaucoup. Le seul défaut que j'y trouve (et c'est lié à ma découverte du monde du jeu vidéo et de ses différentes mécaniques), c'est le combat au tour par tour, un style de jeu auquel j'ai du mal à accrocher. Je vais néanmoins continuer parce que j'apprécie l'aventure et parce que l'achat de ce jeu version physique est pour moi un soutien nécessaire au travail d'artistes que j'apprécie.
 
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from Ma vie sans lui

Le retour à la terre (lettre à mon amoureux disparu)

Il y a tout juste un an, je répandais dans le lierre du sous-bois ce qui restait de ton corps, ton père accroché à mon bras, ou bien était-ce moi au sien, je ne sais plus. Derrière nous, sous les arbres, des dizaines de personnes étaient là, graves, tristes, effondrées pour certaines, elles étaient là pour toi. Il y avait ma famille presque au complet, ma famille qui était devenue la tienne, il y avait ton père, il y avait tes collègues, nombreux, il y avait mes collègues aussi et des amis d'ici et d'ailleurs, et nos voisins.

Nous avons été quelques uns à prendre la parole, pour dire le vide que tu laissais et pour raconter la personne extraordinaire que tu étais. Ton père avec lequel tu étais fâché et que tu n'avais plus vu depuis plus de 10 ans a pu mesurer ce que tu étais devenu et ce qui a été dit ce jour-là par tes collègues l'a rempli de fierté, même s'il ne l'a pas montré. Puis nous avons laissé parler la musique d'Eric Bibb et sur ses notes, nous avons marché, lui et moi, dans le sous-bois pour répandre tes cendres, au pied des pins douglas, dans l'humus et la mousse.

J'ai choisi l'endroit de ce dernier hommage un peu par défaut mais à postériori, il est parfait : calme, beau, en hauteur, avec une jolie vue sur les collines et les champs. C'est le premier endroit où je t'avais emmené lorsque tu avais voulu voir où j'allais habiter et je me souviens que tu n'avais rien dit sur le moment, le regard perdu dans tout ce vert et la beauté du ciel puis tu avais soupiré “C'est beau... C'est là, la vraie vie”.

Je suis heureuse, un an plus tard, de savoir que c'est là que tu es retourné à la terre. Après la cérémonie, nous avons bu un coup et discuté sur le terrain de boules de notre immeuble. Je ne me souviens plus trop de ce qui s'est dit ou fait, j'étais dans un état second, encore sous le coup de la sidération. J'ai papillonné d'un groupe à l'autre, ne sachant comment exprimer la gratitude que j'avais pour eux d'être là. J'ai le souvenir assez flou d'un beau moment, néanmoins, d'un moment de communion autour de toi. Les stagiaires que tu avais coachés toute l'année étaient tous là, ils avaient apporté un petit arbre, un chêne vert qu'ils ont planté à l'orée du bois. Je l'appelle depuis “l'arbre du souvenir”.

Lorsque le vent s'est levé, apportant l'orage, tout le monde s'est dispersé, il fallait bien rentrer et certaines personnes venaient de loin. La pluie a fini par arriver alors que nous étions à l'abri et elle est tombée drue, emportant avec elle tes cendres plus profondément dans la terre. Le lendemain, quand je suis retournée sous les sapins, on ne voyait plus rien.

Depuis, le temps a passé et le chagrin s'émousse lentement. Je suis tombée hier en cherchant autre chose sur une conversation archivée dans une application de messagerie instantanée et j'avais oublié ce petit tic de langage qui était devenu une blague entre nous. Cela m'a attristée, je commence à oublier des choses de notre histoire, déjà.

Tu es pourtant toujours là, dans mon cœur et dans ma tête. Dans ma nouvelle maison aussi, où je te sens parfois présent. Et tu m'as regardée, goguenard, cette semaine, lorsque j'ai travaillé la terre de mon jardin pour préparer le potager aux futures semences. Tu t'es gentiment moqué de mon ampoule au pouce et de la terre que je me suis collée sur la figure en m'essuyant tellement il faisait chaud.

En dispersant tes cendres dans ce bois, je t'ai rendu à la terre à laquelle tu appartenais, viscéralement. Tu parlais souvent de tes ancêtres et cousins agriculteurs, du respect que tu avais pour eux et pour leur travail, de cette maison qu'on aurait avec un jardin, qui nous permettrait de cultiver nos propres légumes. Tu n'avais aucune expérience en ce domaine mais c'était quelque chose dont tu rêvais. Je ne sais pas si tu aurais manié la grelinette mais je l'ai fait en pensant à toi, et à cette terre à laquelle tu appartiens désormais. Celle de mon potager est belle, elle sent bon, elle est pleine de vie. Tu en fais définitivement partie.

 
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from Depuis les Gorces

Quelques réflexions suite au visionnage du film naturaliste  « Vivant parmi les vivants » de Sylvère Petit avec comme humain·es connu·es : Vinciane Despret, Hélène Roche et Baptiste Morizot. Ce film montre beaucoup d’animaux (du cheval de Przewalski à la mouche à viande), mais il s’intéresse en fait à tous les êtres sensibles, du peuplier d’Italie à l’humain, en passant par les insectes et les animaux domestiques. Affiche du film Vivant parmi les vivants avec deux chevaux de préwalski qui sont cabrés et le logo arte

Lien pour visionner le film (gratuit pour quelques semaines sur arte)

Quel type de film ?

Ce n'est pas un documentaire animalier

J'ai entendu (beaucoup) parler de ce film par Hélène Roche qui est une très bonne amie. Elle est éthologue, spécialiste du comportement des chevaux de Przewalski. Je savais que beaucoup de scènes avaient été tournées au Villaret (lieu d’hébergement d’un troupeau de chevaux de Przewalski sous la responsabilité de l’association Takh). Du coup je m’attendais à un genre de documentaire animalier.

Le dernier documentaire animalier que j’ai regardé c’était Microcosmos, et autant j’ai un bon souvenir de la bande originale, autant je me suis ennuyée ferme pendant le film. Mes souvenirs plus anciens sont des documentaires vus à la TV chez ma grand-mère avec la magnifique voix off : « et là… la panthère jaillit sur sa proie et ne lui laisse aucune chance »…

J'ai rechigné à regarder le film car je ne suis pas très friande de documentaires animaliers, et la bonne nouvelle, c'est que Vivant parmi les vivants n’est pas un documentaire animalier au sens où je l’entendais, et c’est une très bonne chose.

C'est un documentaire sur le vivant

C’est un film où on voit des animaux vivre sans voix off qui expliquerait ce qu'ils font. On voit à hauteur d’animaux, et on voit des humains, des animaux morts dans la nature ou sur l’étal d’un boucher, et des végétaux filmés comme les animaux. On voit des vivants.

Mais ce n’est pas un film sans narration à la microcosmos. La bande son parlée est construite avec des lectures des ouvrages de Vinciane Despret et de Baptiste Morizot, des dialogues entre Hélène et Baptiste, et des extraits de conférences données par Baptiste et Vinciane.

Le propos du film n’est pas de nous faire connaître les chevaux de Przewalski ni une autre espèce, mais plutôt de nous faire réfléchir sur la place des êtres sensibles non humains (les vivants) dans le monde des humains.

Un film magnifique

La première chose qui m’a marquée en voyant ce film, c’est la beauté des images. J’avais souvent envie de faire un arrêt sur image pour imprimer ce que j’avais à l’écran et en faire un poster. Tout est beau, sans donner l’impression d’images Disney ou produites par une IA. Il y a une sensibilité, des jeux de lumière, une attention donnée à ce qu’on ne regarde pas en général quand on vit comme un·e humain·e…

Je n’ai pas du tout une âme contemplative et je m’ennuie très vite (je ne promets pas ne jamais avoir scrollé un peu sur Mastodon pendant le film ). Mais en suivant l’œil du cameraman, il y avait en fait plein de choses à regarder. J’aurais presque aimé qu’on pousse le regard naturaliste en nommant les êtres que l’on voit comme les principages principaux sont nommés. Mais ça aurait été moins beau.

Quels liens entre un être vivant parmi les autres vivants ?

Ce que montre l’image

J’ai l’impression d’une description presque géographique des relations entre les différentes espèces présentes. On voit des espèces qui partagent un même lieu sans trop interagir.

Entre membres d'une même espèce : beaucoup d'interactions

Il y a beaucoup d’interaction intra-espèces : des humains qui parlent, des chevaux qui interagissent (conduite, jeux, grooming, …), des chiens qui « jouent », … On voit un rat, des pigeons, un goeland, des chiens dans un univers d’humains, mais pas d’interactions entre ces espèces.

La mort qui nous relie

Les interactions inter-espèces sont surtout des scènes où des animaux mangent des animaux morts : des très longues séquences de consommation d’une espèce par une autre : les pies qui mangent le renard mort, puis les vautours, les choucas, les insectes qui mangent le cheval mort, et les humains qui achètent des animaux morts et les mangent lors d’un repas convivial. Il y a aussi des interactions entre les animaux et les végétaux qui servent d’habitat, de nourriture ou de grattoir.

Et les deux seules interactions dont je me souviens qui sortent de ce schéma sont le moment où un chouca embête (interprétation d’humaine qui ne connaît pas du tout l’éthologie de ces animaux) et le moment où Vinciane Despret caresse machinalement la tête de sa chienne Alba.

Au final ça me donne une impression que, hormis par la consommation d’animaux morts, les animaux, et nous compris, n’ont pas de lien. Et ça me semble faux et triste.

Ce qui est dit

Il faudra que je réécoute, ou plutôt que je lise les livres de Baptiste Morizot (j’en ai un en cours de lecture) et de Vinciane Despret (j’ai déjà lu un de ses livres, mais assez ancien).

En vrac…

La crise de la sensibilité du vivant

L’une des thèses défendues par Baptiste Morizot est que la crise écologique actuelle est une crise de la sensibilité au vivant. Nous ne connaissons plus le vivant, et nous ne voyons pas, nous ne souffrons pas pour ce que nous sommes en train de perdre à grande vitesse. Il faudra que j’aille lire davantage car l’idée me plaît, mais j’en ai vu des mises en œuvre pédagogiques discutables… Mais j'imagine qu'une des idées de Sylvère Petit, le réalisateur, était de faire un très beau film pour nous (re)sensibiliser au vivant.

La place des animaux non humains dans les lieux de vie des humains

Vinciane Despret aborde l'idée de ne pas isoler l’homme des autres vivants en posant la question de la place des animaux dans notre société. Elle relate l’anecdote d’une exposition au palais Baubourg dans lequel les animaux n’ont pas le droit d’entrer, sauf par effraction. Elle dit que les animaux ont de moins en moins de place parmi les humains, j’ai perçu cette réflexion comme assez géographique, et je me suis posée la question des animaux de compagnie. Et moi je me demande : Y-a-t-il vraiment moins d’animaux auprès des humains malgré l’explosion des animaux de compagnie ?

Un regard d'humain sur les animaux

L’idée de Vinciane Despret selon laquelle on regarde les animaux avec un regard d’humains et qu’on leur pose des questions d’humains est un peu soulevée.

Le philosophe Baptiste critique l’éthologue Hélène Roche qui utilise un vocabulaire scientifique anthropocentré (dominant, leader). J’ai trouvé ce passage particulièrement gênant dans sa forme même si je suis d’accord avec le fond. J’ai eu l’impression d’un sorte de piège tendu pour mettre en valeur le philosophe car je sais qu’Hélène Roche connaît et partage ces critiques, mais que quand on lui demande de prendre la casquette d’éthologue, elle joue le jeu et utilise les mots dont les définitions ont été établie. Elle fait partie des observatrices des animaux qui sortent du carcan de l’éthologie moderne et des seules questions de dominance, leadership et capacités cognitives comme elle l’a montré dans son livre : Les chevaux nous parlent si on les écoute. Baptiste Morizot laisse Hélène Roche raconter une de ses anecdotes mais ça donne l’impression d’être comprimé entre ses réflexions.

Dans cette lignée de ce qu’on veut voir, ou pas, chez les animaux, Vinciane Despret rappelle qu’on voudrait que tout ce que font les animaux soit motivé par des raisons évolutives : manger, se reproduire, etc.

Mais pourquoi le bourdon copule-t-il avec l’orchidée qui ne lui apporte aucun nectar ? Peut-être par simple plaisir sensuel. Et peut-être même que l'orchidée trouve ça agréable.

Vinciane Despret aborde aussi le sujet de l’écriture chez les animaux qu’elle a exploré dans son livre livre « Autobiographie d’un poulpe ». Cette idée qu’on ne serait pas les seuls capables d’écrire, c’est-à-dire de laisser des traces qui font sens pour d’autres animaux, ou qui sont poétiques.

Ce qui m’a gênée

Un regard d’homme blanc

Un film d'homme

Oui il y a deux femmes et un homme. On est d'ailleurs quand même largement au dessus des films habituels quand même, puisque les femmes ne sont pas sexualisées, et 2 des protagonistes humains principaux sont des femmes.

Mais l’homme a un rôle central :

  • Il parle avec chacune des femmes, mais les deux femmes ne parlent jamais entre elles (bonjour le test de Bechdel).
  • Il se comporte avec Hélène d’une manière très paternaliste et mecspliquante,

Je ne sais pas si c’est la personnalité de Baptiste Morizot, ou bien le regard sexiste du réalisateur (qui est un homme vivant dans une société sexiste), mais les choix de montage montrent vraiment une asymétrie entre l’homme qui sait, qui explique, qui coupe la parole, qui parle plus longuement, et la femme « naïve » qui écoute. Il y a moins d’asymétrie entre Vinciane Despret et Baptiste Morizot. Je crois que j'aurais trouvé le film moins sexiste s'il n'y avait pas eu ces scènes de pseudo-discussions entre Baptiste Morizot et Hélène Roche.

Un entre-soi bourgeois

Ce film me donne aussi l’impression d’un entre-soi bourgeois blanc. Les protagonistes humain·es sont des intellectuel·les blanc·ches qui lisent, écrivent, et disent des mots compliqués. Il et elles ont une certaine complicité, et un certain surplomb sur les reste des animaux humains présents à l’écran.

Qu’est-ce qui aurait pu être différent ? Je serai curieuse de comprendre le choix des terrains, tous de France métropolitaine. Je suppose que c’est aussi une question de praticité, et que ça n’est pas simple aujourd’hui de filmer des chevaux de Przewalski en Russie. Mais on aurait peut être pu filmer des chiens féraux en Martinique ? Baptiste Morizot parle des peuples « primitifs » américains qui auraient connus les castors géants, peut être on aurait pu avoir des images de sources, ou bien même un entretien avec des descendant·es qui étudient les peuples premiers ? Baptiste parle à la fin de l’enjeu des luttes de protection d’éco-systèmes locaux, peut-être aurait-on pu voir des personnes qui mènent ces luttes et qui ne soient pas des écolos bourgeois blancs ? Ou même voir ces luttes dans les outremers ?

Où sont les liens ?

Et je suis aussi surprise (et j’avoue un peu déçue) de n’avoir vu aucune interaction réelle entre humains et animaux ou végétaux. Personne qui ne soigne, ne dialogue, n’écoute, ne joue, ne chasse, ne tue… Juste de l’observation à distance.

En regardant la filmographie de Sylvère Petit, je découvre qu'il a fait des court-métrages qui montrent d'autres relations avec les animaux, et d'autres protagonistes humains moins intellos. Je ne sais pas trop où ils sont visionnables, mais je serai curieuse de les regarder.

#Feminisme #AntiSpecisme #Animaux #philosophie

 
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from Un Spicilège

La valse des pantins

Beaucoup de films de Scorsese m'ont touchée, mais je viens de revoir La valse des pantins et j'en suis restée sonnée. Il semble toujours un peu à part, un peu oublié dans la filmographie de son réalisateur, mais représente, selon moi, l'une de ses plus belles créations.

Abordant le thème de l'obsession, celle de la reconnaissance pour le personnage principal, Rupert Pupkin, prêt à tout pour devenir la nouvelle star de l'humour, La valse des pantins (The king of Comedy en VO) étale tout au long de la pellicule sa bêtise naïve confrontée au cynisme et à la violence aiguë de ceux qui l'entourent.

De Niro et sa moustache improbable y est magistral, Jerry Lewis, dans son premier rôle dramatique, est bluffant. Des thèmes abordés à la violence ordinaire qu'il offre, de la direction d'acteur aux improvisations inspirées, tout est maestria et le tout n'a pas pris une ride dans notre monde où la moindre réalisation doit être mise en scène.

À voir et à revoir pour ce qu'il est : une oeuvre magistrale et inspirante (ce qui n'a pas manqué d'arriver,avec brio).


La valse des pantins | Martin Scorsese | 1983

 
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from irisdessine

Bonjour à toutes et tous ! En faisant ma veille, j'ai vu une idée assez sympa que propose Mathieu Vigou (@mathieuvigou@mastodon.scop.coop sur Mastodon) sur son blog. Après lui avoir demandé l'autorisation, j'ai décidé de faire pareil, parce que je trouve ça très chouette de partager un peu notre veille à la fois technologique, culturelle et personnelle. Ce post inaugure donc ma première note hebdo de l'année !

Note du 1er Septembre 2025

Projets du moment

  • À mon grand désarroi, il n'y en a aucun pour le moment. Enfin, il y a toujours dans un coin de ma tête Les Mondes Quantiques, mais je n'y ai pas retouché depuis le début de mes vacances (donc il y a environ 1 petit mois). Il faut que je revienne dessus pour pouvoir faire le point ici. Je pense que ce sera un excellent moyen d'y bosser un peu chaque semaine, histoire d'avoir quelque chose à en dire chaque fois ^^

  • En revanche, c'est le grand retour des enregistrements du podcast “Pivot !” sur Friends, que nous avions laissé de côté depuis quelques mois pour cause d'emplois du temps compliqués et de manque de motivation des deux côtés (faut dire que la saison 9 est complexe). On se laisse quelques semaines d'enregistrements pour prendre de l'avance avant de les mettre en ligne, mais ça revient !

Veille Technologique / Personnelle

  • Découverte d'un outil qui explique la nouvelle méthode d'affichage de couleurs OKLCH. C'est aussi un convertisseur. Très utile ! https://oklch.fyi/

  • Un site qui permet de faire de la conversion de pixels en rem. Par défaut avec la référence 16px <–> 1rem, mais on peut changer la référence pour l'adapter à votre propre site. C'est fort pratique, quand on part d'une maquette figma, 100% en pixels et qu'on travaille en rem : https://nekocalc.com/px-to-rem-converter

  • Un site qui explique les différentes étapes de fabrication du matcha. J'ai acheté 2 camélias Sinensis dans le but de pouvoir fabriquer mon propre matcha (pour ma conso perso, en grande accro que je suis). Donc, parfaitement utile pour quand je m'attaquerai à la récolte des premières feuilles ! ^^ https://nioteas.fr/blogs/matcha/fabrication-matcha

Mes joies

  • Avoir pu revoir mes deux amies d'enfance pour l'anniversaire des 10 ans de mariage de l'une d'entre elles.

  • Belle semaine de travail où j'ai bien avancé, bien codé et je me suis sentie à l'aise dans mon métier !

  • Voir Sansa aller mieux après un passage chez le véto et un regain de confiance qu'on l'a aidé à ravoir.

Mes peines

  • Difficile de voir Sansa, un de mes chats à la fois dérangée par une gastrite et totalement stressée par nous et les autres chats de la maison.

Lu, vu ou écouté

  • La dernière personne sur Terre”. Un podcast de fiction un peu comme à l'époque des sagas mp3. Très rigolo. C'est l'histoire d'un trentenaire un peu flemmard qui a été abandonné sur la Terre pour surveiller le grenier de l'humanité, tandis que le reste de l'humanité est parti sur un vaisseau, à cause d'un astéroïde qui devra percuter la Terre dans 2 ans.

  • Je termine enfin la trilogie “L'arche spatiale” de Peter F. Hamilton. Une belle histoire agréable à lire avec de chouettes aventures !

  • Outlander : toujours en cours de visionnage. Je ne sais pas trop où ça nous mène si on enlève les scènes de violence et de sexe, mais je continue à regarder. C'est que ça doit me plaire un minimum. ^^'

 
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from adventices

forte pente verte ou vertige dans le brouillard sur le tranchant des rochers

chemin escarpé hier demain l'incertain

le ciel est blanc pourtant

tenter d'autres versants


Photo © @LailaT


 
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from Un Spicilège

Tant que le café est encore chaud

Prêté par une amie qui me l'a chaudement recommandé, c'est avec une envie de douceur et de quiétude que j'ai lu Tant que le café est encore chaud. J'avais déjà entendu parler de ce court roman mais je n'en soupçonnais pas l'ampleur du succès que je ne trouve pas volé.

En effet, Tant que le café est encore chaud m'a semblé une petite bulle de poésie et de plaisir doux-amer, une fable dont l'ambiance semble bien être celle que j'imagine quand je songe au Japon. Il conte l'histoire d'un café un peu secret de Tokyo qui permet à qui connaît bien les règles de retourner un court instant dans le passé. Sachant dès le début que quoi qu'il s'y passe, cela ne changera pas leur présent, 4 femmes vont pourtant faire le voyage.

A travers ces 4 destins, le roman nous amène très doucement à notre propre introspection, notre rapport au temps, nos remords ou nos regrets passés. Pourtant, il est empreint d'une douce positivité, d'une philosophie toute nippone misant sur l'éveil personnel, la compréhension et la paix intérieure.

Écrit dans un style épuré qui fait la part belle aux émotions, il touche immédiatement par son ton gracieux et par sa pudeur délicate. Un court moment de lecture réconfortant, les effluves de café en prime.


Tant que le café est encore chaud | Toshikazu Kawaguchi | traduit par Miyako Slocombe | Le livre de poche

 
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from Depuis les Gorces

Les notes que j'ai prises lors des conférences / ateliers / formations. Évidemment incomplètes et orientées ! Cet été, les journées d'été des écologistes avaient lieu à Strasbourg. Je m'étais fait un programme un peu light pour profiter aussi de ma petite famille, et avoir du temps pour discuter avec les copaines. Mais j'ai quand même pu participer à quelques ateliers et formation. En voici une restitution un peu au kilomètre.

Sommaire

La conférence de Chapoutot sur le parallèle entre l'accession des nazis au pouvoir et aujourd'hui

Le jeudi, j'ai démarré la journée par la conférence avec l'historien Johan Chapoutot qui compare l’accession des nazis au pouvoir en 1932 et le contexte politique actuel. Passionnant. Et un peu beaucoup flippant.

Quelques learnings :

Les nazis n'ont pas gagné d'élections pour arriver au pouvoir

  • Les nazis n’ont pas pris le pouvoir, ils n’ont pas non plus été élus comme le dit le mythe. Ils y ont été mis par « l’extrême-centre » qui avait un mépris de classe pour Hitler et le pensait donc peu nuisible et utile.
  • Électoralement, les nazis perdait du pouvoir au moment où Hitler est nommé chancelier.
  • Il y a eu plein de petits évènements qui ont fait que le poste de chancelier a été donné à Hitler qui font que Chapoutot est convaincu que c’était évitable.

Le contexte actuel ressemble beaucoup au contexte qui a mis Hitler au pouvoir

  • Un extrême centre prêt à tout pour conserver le pouvoir et ne pas laisser la gauche aller au pouvoir
  • Une gauche relativement forte
  • Une personne extrêmement riche qui achète les médias (1/3 des titres de presse dans l’allemagne pré-nazie) pour y déverser une propagande anti progressisme. Il y avait même un terme utilisé de la même manière « wokiste » : « judéo-bolchévique »
  • Le rôles des industriels

Au départ, les industriels sont pas super chauds patates pour soutenir les nazi : Ils sont condescendants envers ces personnes qu'on connait mal et qui ne fréquentent pas nos cercles. Mais les Dominique Seux de l'époque font les entremetteurs etles industriels se retrouvent dans une vision de restauration de l’autorité et de réduction de la démocratie et du pouvoir des syndicats. Ils finissent par soutenir le nazisme. Et ils auront eu “raison” car la guerre les aura largement enrichis.

Point constitution

La constitution de Weimar de 1919 avait un article qui a permis à la droite et à « l’extrême centre » de gouverner en se passant du parlement. Les nazis arrivés au pouvoir n’ont eu qu’à poursuivre l’engagement dans cette brèche dans la continuité.

OK. Pas de bol.

Mais !

  • La constitution française est inspirée de la constitution de Weimar : un professeur des universités de Strasbourg a accompagné de Gaulle dans la rédaction de la cinquième constitution en s’inspirant de la constitution de Weimar très présidentialiste et en gardant les articles sur les pleins pouvoirs.
  • L’utilisation répétée des 49.3 rappelle exactement la manière de gouvernement allemand avec des 48.2 juste avant que leur président ne donne le pouvoir à Hitler.

Conclusion

Bref, c’est (ultra)flippant.

Mais Chapoutot conclut avec un message d'espoir : l'accession des nazi au pouvoir n'était PAS inéluctable en allemagne, ça ne l'est pas non plus chez nous. Il y a eu des « accidents » qui auraient totalement pu se passer différemment, mais clairement, le contexte est le même.

Formation médiatraining

L'après midi, on change d'ambiance. #Mediatraining N'ayant pas d'ambition électorale, je ne suis pas dans le public cible.

Nous avons parlé de plusieurs types de prise de parole dans le cadre de la préparation aux élections municipales. • L’interview : ◦ En direct ◦ Pour un reportage • Le débat (non abordé car beaucoup plus compliqué) Nous avons aussi abordé le rôle de l’image et de l’impression que l’on donne ainsi que les communiqués de presse.

J'ai appris quelques trucs, et surtout ça m'a donné du grain à moudre sur certains trucs dont j'étais convaincue, donc ça c'est intéressant.

Conseil pour les interviews surtout dans la perspective d'un reportage, TV ou écrit

On a regardé quelques photos illustrant des articles de presse sur des écolos qui travaillent / préparent leurs campagnes pour les municipales. Bon, la photo d'une bande de gars débraillés dans un jardin, c'est pas super pro.

1. Gérer le cadre

Proposer un lieu neutre et qui donne une impression de sérieux et de politique : • Exemple : un point de vue d’où on voit la ville où on candidate • Contre exemple : Dans son jardin

2. Se déguiser en candidat·e respectable.

Ça j'ai eu du mal. Pour moi c'était classiste de nous demander d'adopter les codes des puissants.

L'avis de la formatrice : le but des élections est de récupérer des voix de personnes qui ne voteraient pas nécessairement pour nous. La moitié des électeurices ont plus de 50 ans, et ces électeurices sont conservateurs. Iels pensent que quelqu’un qui ne fait pas l’effort de bien s’habiller (c’est-à-dire de prendre certains des codes vestimentaires des « dominants » = s’habiller comme quelqu'un du PS) ne mérite pas d’être élu·e / ne sera pas sérieux.

C’est nul, mais aujourd’hui ça fonctionne comme ça.

3. Préparer le contenu de l’interview

  • Choisir le message prioritaire que l’on veut faire passer et être capable de l’exprimer clairement en une vingtaine de secondes.
  • Imaginer les questions que Hanouna ou Pascal Praud poserait et préparer ses réponses ; on doit avoir des arguments avec du fond, et ça se travaille.
  • Ne pas accorder une interview trop longue pour la préparation d’un reportage : plus l’interview est longue plus lae journaliste pourra choisir au montage un message qui n’est pas central pour vous.

4. Pendant l'interview : garder le cap

Souvent on se plaint que lea journaliste n'a retenu que ce qui ne compte pas... Mais souvent c'est qu'on a parlé beaucoup trop longtemps.

  • Plus l’interview est longue plus lea journaliste pourra choisir au montage un message qui n’est pas central pour vous.
  • Ne PAS reprendre l'argumentaire de nos détracteurs. Par exemple ne pas utiliser les expressions « écologistes et agriculteurs en guerre » ou « écologie punitive » même si c’est mots ont été utilisés dans la question. L’idée est que réutiliser ces mots leur donnent de l’audience, et en plus notre cerveau a du mal à voir que c’est utilisé avec une négation, et on contribue donc à renforcer cet ancrage.

On a travaillé le fait de ne pas reprendre l'argumentaire de nos détracteurs sur un exercice (enfin, ça n'a pas été fait dans ce sens là, ce qui pédagogiquement est un peu dommage) où on devait répondre à des journalistes après une action activiste d'écologistes contre l'utilisation d'un pesticide.. Bref, un exemple de comment répondre sans prendre l'argumentaire de l'opposition :

  • Q : est-ce que vous diriez aussi que c’est toujours la guerre entre écologistes et les agriculteurs ?
  • R : Les écologistes sont les meilleurs amis et soutiens des agriculteurs. Nous avons fait blabla nos avons des agriculteurs dans nos rangs.

  • Afficher une posture « sérieuse » On rappelle que le but est de se faire élire par des personnes qui ne liront pas notre programme et qui nous jugerons en 5 secondes sur notre apparence. Nous n’avons en général pas le luxe de casser les codes, sauf si nous avons déjà gagné ou une belle image de marque. Donc quelques conseils au visionnage de nos vidéos brouillonnes :

  • S’ancrer dans le sol, et ne pas trop bouger (mains, corps)

  • Garder le sérieux (pas de blague etc)

  • Prendre le temps de bien respirer pour pouvoir poser sa voix.

Le communiqué de presse

Il faut faire simple, court et surtout facile à lire. C'est l'opposé de complet et précis.

L'introduction

Tout en haut du CP, les 5 W

  • Who (qui),
  • What (quoi),
  • When (quand),
  • Why (pourquoi),
  • Where (où ?)

Ex : le groupe local des écologistes du Grand Libournais Nord Gironde vous convient à une conférence le 23/04/2072 à la salle des fêtes de Libourne pour comprendre le scandale de la déchetterie de Lapouyade.

Titre et sous titre

Ex : • Titre : Déchetterie à Lapouyade • Sous titre : un scandale financier

Un ou deux paragraphes de contexte

On peut faire ça en 600 signes. En faisant ça, on facilite la vie du journaliste qui peut reprendre à l’identique le communiqué pour en faire une rubrique courte dans un journal. On a eu plusieurs témoignages de communiqué de presse repris à l'identique par lae journaliste, et c'est pas mal car au moins comme ça c'est bien notre message qui passe.

Atelier OFF radicalement votre sur les quartiers populaires : avant garde de l’écologie

1. Ne pas apporter l'écologie dans les quartiers populaires

Les intervenant·es nous ont rappelé que les habitant·es de ces quartiers ont en général des modes de vie plus « écologiques » que les personnes qui ont plus de moyens. Il est donc très malvenu que les écolos urbains viennent dans les quartiers pour « apporter l’écologie » et donner des leçons de comportement.

2. Parler positivement des quartiers populaires

Le deuxième point est qu’on voit souvent ces quartiers comme des lieux qui manquent de tout. Et c’est en partie vrai : ils manquent d’espaces verts, ils manquent de transports en commun et d’habitats décents. MAIS ils ont une vraie solidarité et un dynamisme impressionnant qui sont des modèles pour les quartiers pépères plus « favorisés ».

3. Laisser sa place

Enfin, le matériel de campagne des écolos, les personnes qui les représentent, ne sont pas du tout audibles dans les quartiers populaires. Il y a nécessité d’avoir plus de diversité sociale dans le parti, surtout dans les postes de représentation.

Les personnes qui sont actuellement au pouvoir (têtes de liste, co-secrétaires, etc) doivent se retirer pour laisser la place à des personnes qui ont peut être parfois une moins bonne formation politique (c'est l'excuse pour ne pas laisser sa place) mais qui sont confronté·es à un plafond de verre.

es personnes qui subissent le plafond de verre et qui sont issues des quartiers populaires sont intelligentes, brillantes, et ne demandent qu’à apprendre.

Aux hommes et femmes blanches bien né·es de laisser leur place et d’être des soutiens pour les accompagner dans l’exercice du pouvoir 🙌

Grâce à cet atelier, j'ai pu (mieux) découvrir : • Sabah Badji (tête de liste à Avignon), • Hassen Hammou (Marseille) • Melissa Camara (Eurodéputée) • Lydia Frentzl (Conseillère municipale à Marseille)

Formation sur la lutte contre l'antisémitisme

Je n’ai aucune formation sur ces sujets, je ne reconnais jamais un nom d’origine juive, j’avais donc tout à apprendre.

Erreur n°1 : penser que le fait de se reconnaître (ou d’être perçu comme) juif·ve est lié à la religion

C’est une erreur qui est souvent faite, même par des personnalités politiques qui vont dire « tout mon soutien aux personnes de confession juive » au lieu de dire « tout mon soutien à la communauté juive ».

On se sent juif car on a une histoire d’immigration juive, qu’on a des parents ou des grands parents juifs, qu’on est dans une culture juive, ou qu’on a la religion juive, ou … Et parfois, on ne se sent pas juif, mais on nous renvoie l'être. Comme dirait Sartre (m'a-t-on dit sur Mastodon), « c'est l'antisémite qui fait le juif ».

Erreur n°2 : partager et renforcer les mythes antisémites

Un grand nombre de messages (ou de visuels ou ...) sont antisémites quand ils propagent ou refont vivre des grands mythes antisémites (et évidemment, il y en a plein que je ne connaissais pas)

Mythe n°1 : Le mythe déïcide

Il y a un mythe (faux donc) qui dit que c’est le peuple juif qui aurait tué Jésus. Ce mythe chrétien a justifié de nombreux massacres de juifs. Ce mythe est encore utilisé aujourd’hui pour dénoncer le génocide palestinien est ça renforce l’antisémitisme. On a vu par exemple une image avec un jésus en croix portant le foulard palestinien avec derrière lui une foule de militaire rappelant les SS et encore derrière les ruines de Gaza. Cette image rappelle le mythe déïcide et rend responsable du génocide les juifs et non l'armée israélienne.

Mythe n°2 – les juifs sont responsables de tous les maux.

Les sociétés fonctionnent toujours avec la recherche de boucs émissaires. Les juifs ont souvent été désignés comme les boucs-émissaires évidents. Ils ont par exemples été désignés comme responsables de la peste ou des puits empoisonnés ou de tous les maux de la société.

Pour la peste, on peut expliquer car ils étaient moins touchés par la peste car ils étaient exclus / isolés… Quand les juifs ont été expulsés de France, le rôle de bouc-émissaire a été transféré aux femmes, et en particulier aux sorcières.

On retrouve ce trope par exemple quand :

◦ Il y a un crime pédophile, on se demande si le suspect est juif ◦ Il y a une personnalité juive, on l’accuse de pédophilie.

Mythes 3 et 4 : richesse et pouvoir

  • Mythe n°3 : les juifs seraient riches : pas plus que d’autres catégories de la population, mais ce mythe prend son origine dans le fait que dans le passé, les chrétiens n’avaient pas le droit de prêter de l’argent pour en gagner (usure).
  • Mythe n°4 – les juifs seraient puissants : pas plus que les chrétiens ou les protestants, mais par le passé, les juifs ont peut être eu des raisons de se rapprocher des cercles de pouvoir puisqu’ils pouvaient être exterminés ou exilés du jour au lendemain.

Les deux derniers mythes permettent de se désolidariser de la lutte contre l’anti-sémitisme qui serait moins grave que les autres racismes. En effet, les autres racismes seraient envers des personnes plus pauvres que la moyenne et moins puissantes que la moyenne, donc c’est plus charitable de les plaindre. L’antisémitisme serait un problème de bourgeois blancs.

Sauf que l’antisémitisme tue encore aujourd'hui, et qu’aucune mort ne vaut davantage qu’une autre.

Alors on fait quoi ?

On n'a pas eu beaucoup d'infos sur quoi faire, mais je retiens deux choses :

  1. Se former pour repérer les tropes anti-sémites
  2. Écouter et ne pas se vexer si on nous fait remarquer qu'on a dit quelque chose d'antisémite
  3. Ne pas mettre en concurrence des drames, des victimes, des mémoires, des nombres de morts etc.

On peut dénoncer le massacre des gazaouis sans être antisémite. Ce n'est pas utile de comparer le nombre de morts dans différents conflits pour faire des compétitions. C’est du whataboutisme qui nuit toujours aux luttes.

OFF radicalement votre – l’antispécisme

Je n’ai pas été très à l’aise avec les intervenant·es de la société civile que j’ai trouvés plutôt méprisant·es ou condescendant·es avec les personnes qui ne pensent pas comme elleux.

’ai par contre apprécié à la discussion que j’ai ensuite eue avec Théo et Charlotte qui m’ont expliqué que l’anti-spécisme n’est pas une théorie figée et que je ne suis pas obligée d’adhérer à tout ce que dit Aymeric Caron pour me revendiquer de l’anti-spécisme.

Il suffit en gros de dire qu’on veut sortir d’un système de domination des animaux, comme on peut être féministe et ne pas adhérer aux thèses de toutes les féministes.

Du coup, je crois que je pourrais me définir comme anti-spéciste 🤔

(j'avoue que les posts des vegan ultra véner de masto me font avoir pas du tout envie de porter cette étiquette... mais on a probablement besoin de modérés qui portent aussi cette étiquette)

Formation – résolution de conflit

J’ai été rassurée que ça ne soit pas une formation qui utilise des outils BS comme le disc ou autres. Le formateur s’appuie sur deux cadres :

  • La communication non violente, que je connaissais déjà,
  • et l’ATCC : Approche et Transformation Constructive des Conflits.

Dans cette deuxième approche, l’idée est que le conflit pour souvent entre plusieurs personnes, mais il révèle un problème sous-jacent de structure ou de culture. J’ai beaucoup aimé cette idée et j’aimerais approfondir ce sujet. 📖

Malheureusement, la formateur a passé beaucoup de temps à présenter des anecdotes personnelles et on a peu eu l’occasion de pratiquer et/ou de conseils pratiques.

Atelier OFF Radicalement Votre – Retour sur la commission d’enquête sur les VSS dans le monde de la culture

Il y avait 3 intervenantes pour cet atelier :

  • Emmanuelle Dancourt, journaliste fondatrice de #MeTooMedia,
  • Karine Huet, secrétaire générale du SNAM CGT
  • et Sandrine Rousseau, députée écologiste et présidente de la commission d’enquête sur les VSS.

Je retiens deux éléments :

  1. Aujourd’hui il est super difficile de médiatiser une affaire de VSS (par ex elles n'arrivent pas à médiatiser une affaire avec 800 victimes présumées dont 300 ont déjà porté plainte 😦 )
  2. Il y a un énorme besoin de formation, et de formation de qualité, qui prenne en compte la question du patriarcat et de l’aspect systémique des VSS. Et ça c'est ma came, et ça me donne envie d'agir.

Conclusion

Je suis bien contente d'avoir été à ces journées pour apprendre des nouvelles choses. Je suis aussi contente d'avoir mis cette liste au propre pour partager, et surtout, ne pas tout oublier sitôt dans le TGV du retour 😉.

On peut poursuivre la discussion avec plaisir, par mail ou sur mastodon 😉.

#LesEcologistes

 
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from admin@

Cette histoire est vraiment abjecte ! Franchement, c’est le moins qu’on puisse dire… C’était un homme vulnérable, influençable, qui est tombé sur des « amis » qui n’avaient aucun respect pour lui — et c’est un euphémisme. C’était quelqu’un de fragile, qui n’avait jamais connu l’amour, n’avait pas d’enfants, et souffrait d’un manque affectif évident. Apparemment, il est resté vierge jusqu’à la quarantaine et a perdu sa virginité avec une escorte. Évidemment, on peut facilement s’identifier : un homme vierge tardif, psychologiquement fragile, en manque d’affection, etc. Et dis-toi qu'il n'était pas seul ! il y avait un autre homme fragile, et lui était officiellement diagnostiqué avec un handicap sous curatelle.

Je ne suis pas surpris que Naruto (l'un des protagonistes) et sa clique se dégonflent et qu’ils nient tout en bloc, malgré les images, malgré les sévices dont ils sont auteurs.

C’est l’excuse facile de dire qu’il était consentant, qu’il ne souffrait pas et que ce n’était qu’un simple jeu d’acteur. En gros, à les entendre, ça se résume à : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

J’espère que justice sera rendue, j’espère que la justice fait actuellement son travail, peut-être en sous-marin pour éviter que des informations cruciales ne soient divulguées au public. Mais ce qui s’est passé ne peut pas rester impuni : ils l’ont usé jusqu’à la corde, ils ont profité de sa fragilité, de sa vulnérabilité. Et dire qu’ils se disent attristés par sa mort… À mon avis, l’empathie et la compassion, ça fait belle lurette que ces « amis » les ont perdues. Ils doivent surtout être attristés que la poule aux œufs d’or ne puisse plus leur rapporter des sommes astronomiques chaque mois. Sa mort ? Très probablement qu’ils s’en contrefoutent.

Un youtuber avait déjà tiré la sonnette d’alarme il y a sept mois. Il avait mené une enquête approfondie sur le sujet, mais sa vidéo n’avait pas eu assez de visibilité.

Voir la vidéo sur YouTube

 
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