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from Tyom

— Maman, tu viens au repas de famille dimanche ?

Silence au bout du fil.

— Maman ?

— Je ne veux pas déranger. Vous avez tous une vie si occupée.

— Mais tu ne déranges pas. On veut te voir.

— Non, non. Je vais bien toute seule. Ne t'inquiète pas.

— Tu es sûre ?

— Oui. J'ai mes souvenirs. Mes livres. Mon chat.

— Tu as l'air fatiguée.

— La fatigue, c'est mon amie maintenant. Elle me tient compagnie.

— Je passerai te voir cette semaine.

— Si tu veux. Mais ne te dérange pas.

— Je t'aime, maman.

— Je sais. Au revoir, mon chéri.

Un déclic. Le silence.

Seule encore. Toujours seule.

 
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from Un Spicilège

Big Sur

Quand je vous dis qu'il faut s'intéresser au travail des éditions 1115, c'est d'autant plus vrai s'ils se mettent à éditer mes auteurs de prédilection, tel Laurent Queyssi. Après le très très réussi Trystero, il revient en effet avec un texte plus court, une novella en forme de road trip halluciné, un vibrant hommage à la littérature pulp, avec ce qu'il faut de profondeur en plus pour en faire un livre à ne pas louper.

L'histoire de Big Sur met en scène Scott Pulver, un écrivain en pleine réflexion sur sa créativité (tiens donc...). Lui qui, jadis, pondait du roman d'horreur un peu cheap à un rythme effréné se retrouve en panne d'écriture, lassé de cette facilité. Alors que son éditeur actuel se fait défenestrer presque sous ses yeux, il entame un périple jusqu'en Californie, poursuivi par des malfrats, pour apporter à une vieille connaissance devenue éditeur son prochain chef-d'œuvre, écrit sur la route.

-Je sais bien que tu as aimé The Shadowman ou Hellhound, Nick, et si c'est pas rien, c'est quand même pas grand-chose. J'écris de l'horreur au kilomètre sous pseudonyme. -Et moi je dépose du bitume sur les routes depuis mon camion. Dans les deux cas, ce qu'on fait est important pour des gens.

L'histoire prête à sourire, le rythme est follement distrayant, les références à l'horreur et à la littérature de gare sont jouissives. Il y a cependant dans Big Sur une dimension réflexive qui va bien au-delà du divertissement. Variation sur des thèmes chers à l'auteur (le rôle réel ou supposé de l'imagination, la culture populaire...), le texte porte également une sincérité, une luminosité qui rappelle celle des paysages californiens.

Je me suis rapidement attachée à ce personnage complètement perdu, guidé par sa muse et soumis à moult péripéties aussi fantastiques qu'incompréhensives. Sa quête de sincérité, son envie de se retrouver sont particulièrement touchantes, et je l'ai accompagné avec grand plaisir sur ces routes mal fréquentées.

C'est avec mélancolie que je l'ai laissé à la fin de ce livre décidément trop court.


Big Sur | Laurent Queyssi | Éditions 1115

 
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from Tyom

Je me lève avec une sacrée douleur lombaire. Il fait froid dans la maison.
Vite un ixprim et un café bien chaud pour atténuer la douleur. J'ai une anxiété au fond du coeur. Prisonnier de ma condition et sans force. J'ai l'angoisse de vivre. Encore une journée mortelle.
Je crois bien qu'ils réussissent à nous affaiblir complètement avec leurs mensonges en tous genres, avec la maltraitance des peuples, avec ces guerres iniques. Quand cela finira t-il ? Je pleure toutes ces vies sacrifiées. Plus rien n'a de saveur. Je suis fatigué. Je ne peux pas vivre comme si cela n'existait pas. La tristesse est mon amie que je n'ai pas choisie. Elle est posée sur moi comme un lourd manteau. Je ne suis plus capable de prendre plaisir en quoi que ce soit. Mes rêves sont brisés. Je n'ai pas d'avenir. La maison est froide. Froid est mon cœur. Il n'y a que la torpeur, le sommeil comme échappatoire. Je me réveille à nouveau. Mon âme est comme morte. C'est comme si je l'étais déjà.
Où est ma force ? Je ne suis que faiblesse. Je suis comme celui qui marche et ne peut plus avancer dans le désert brûlant. Il trouve un maigre buisson et se couche essayant de se mettre à l'abri, capitulant, attendant la fatale issue.
Qu'ils soient maudits ceux qui trament notre anéantissement !

 
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from adventices

fantôme de givre dans la pâleur de la plaine l'arbre qui s'en va

sous le ciel qui devient blanc il choisit de disparaître

*

murmure d'adieu dans le silence glacé

je laisse à l’automne branches faibles et cassantes

je laisse au printemps surgeons fiers et racines vives

 

photo © @BAM8782@pixelfed.social


 
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from La rage des mots

Il serait réducteur de signifier notre époque d'errance sensationnelle.

Cette perte de sens palpable par une fraction grandissante de la population est la simple conséquence d'une situation complexe qui trouve son essence dans un modèle de société.

La matérialisation du bonheur conceptualisée par des influenceurs intéressés, une connivence étatique qui désormais dévoile parfaitement ses objectifs, joint par des médias sous dépendances financières sont l'alpha et l'oméga de la situation sociétale, économique et politique mondiale.

Un modèle capitaliste dépourvu de toute dérégulation et dont la raison se concentre désormais sur l'enrichissement de quelques-uns domine parfaitement tant dans les institutions nationales que mondiales. Cette mise en lumière assumée et décomplexée alimente l'appauvrissement économique, culturelle et intellectuelle de la population.

Les procédés utilisés privilégient une approche insidieuse à travers la communication, voire l'éducation de masse, mais ne s'exemptent pas une démarche plus active, voire violente de domination.

Des voix dissidentes existent, mais elles sont au mieux moquées et discréditées, sinon simplement effacées de quelques manières que ce soit. Dans un monde où la visibilité des opinions et actions dépendent d'une minorité de diffuseurs, il est particulièrement simple d'influencer et de limiter l'esprit critique. Si cela ne suffit pas, la violence d'Etat prend le pas.

Cette situation, nous la vivons à chaque instant. Nous sommes parfaitement intégrés dans ce modèle qui tente de faire nous, avec un certain succès, des acteurs passifs face à une dégradation continue de notre environnement.

 
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from Un Spicilège

le voleur d'art

Il y a quelque chose de fascinant dans la figure du voleur en série. Stéphane Breitwieser, dont il est question ici, a par exemple commis en 7 ans pas moins de 239 vols dans des musées européens. Comment a-t-il pu mener à bien autant de larcins sans être ne serait-ce que soupçonné ? Que faisait-il d'un si important butin ? Jusqu'où serait-il allé s'il n'avait pas été confondu par la police Suisse alors qu'il a fait l'erreur de revenir sur le lieu de son dernier crime ? Avant tout : qu'est-ce qui peut motiver un homme à accomplir un méfait de telle importance ?

L'appât du gain ? Non. Il n'a jamais revendu les œuvres volées. L'envie de célébrité ? Non. Il n'a jamais revendiqué ses vols, il était même si discret qu'il n'a presque jamais éveillé de soupçons. L'amour alors ? Comme le suggère le sous-titre du livre “une histoire d'amour et de crime” ? En effet, Stéphane a commis la plupart de ses vols avec la complicité de sa compagne de l'époque. Cela semble ne m'a pas convaincu. L'amour de l'art, avant tout ? Est-ce que les œuvres en question étaient irrésistibles ?

Dans ce récit richement documenté, Michael Finkel retrace minutieusement le parcours de ce voleur hors norme, de par le nombre d'œuvres volées, l'efficacité de son mode opératoire et surtout, de par sa personnalité complexe. Il brosse le tableau d'un homme solitaire, vivant dans le grenier de la maison de sa mère, fou amoureux de sa compagne qu'il initie à sa passion illégale. Il détaille toute l'évolution de leur carrière, le perfectionnement de leur technique, à quel point ces activités ont fini par guider l'ensemble de leur vie, jusqu'à la chute. On découvre au fur et à mesure du récit comment ces actes qualifiés d'actes “d'amour” relèvent finalement plutôt d'une profonde obsession, d'un besoin de contrôle, d'un orgueil excessif. Comment ces agissements, loin de rendre heureux qui que ce soit, finissaient par les dévorer entièrement.

Enquête passionnante dans les méandres de personnalités complexes, Le voleur d'art séduit par le sérieux et la soif de comprendre avec laquelle l'auteur a abordé ce cas. Empathique sans être complaisant, il dresse un tableau qui semble le plus fidèle possible d'un homme éternellement insatisfait.


Le Voleur d'art | Michael Finkel | Traduit par Julie Sibony | Marchialy

 
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from adventices

en très gros plan, un fragment de marbre rouge-marron avec des inclusions blanches et parfois vertes

blocs immobiles sans repos explosions fragmentations compressions inclusions de beautés captives les roches les plus anciennes ne cessent jamais de faire leur mue les millions d'années coulent dans les veines du marbre traversé d'éclats vifs d'impuretés royales autant de délicieux nougats qu'on rêverait de croquer pour gagner un peu de leur éternité


“Tectonic breccia ('Italian Red Antique Marble') ” by James St. John is licensed under CC BY 2.0.


 
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from Depuis les Gorces

En 2023, j’ai acheté “The ministry for the future” parce qu’il était recommandé partout depuis sa sortie en 2020. Je ne lis pas de SF, mais De Barack Obama à Bill Gates en passant par les gens de Mastodon, ce livre était présenté comme le monument à lire pour comprendre comment on peut sortir de la crise climatique actuelle. Alors j'ai commandé le livre de seconde main sur Momox pour ma pile à lire de l'été. Et j'ai commencé par lui parce qu'on ne va pas se priver de bonnes nouvelles !

Pourquoi parler de ce livre ici ?

J'en avais fait un article sur mon blog pro, mais en fait je ne pense pas que c'était vraiment sa place. Du coup je l'ai enlevé de là-bas maintenant que j'ai ce petit blog ici. Une autre raison, c'est que ce livre a maintenant été publié en français, et que donc c'est un cadeau possible pour ce Noël 😉.

Le résumé

The ministry for the future est écrit par Kim Stanley Robinson, un vrai écrivain de science-fiction. C’est donc un livre travaillé – en anglais, avec un vocabulaire littéraire que je ne maîtrisais pas tout le temps 😬.

Ce livre est construit en deux parties : d'abord une introduction qui joue sur les émotions, et ensuite un récit pédagogique.

1. Le registre de l'émotion

Pour que l’histoire puisse bien se terminer, elle doit mal commencer.

Et c’est le cas. Le livre démarre en 2025, au cœur de la pire vague de chaleur que connaîtra l’Inde. Cette partie du récit est extrêmement bien racontée. On a chaud, on a peur, on est en colère 😡.

Le pouvoir de la narration et des émotions est bluffant. J’ai beaucoup lu sur le climat, je sais que des vagues de chaleur de plus en plus horribles vont se succéder. Et pourtant ce livre a réussi à percer la carapace que j’avais construite pour pouvoir travailler sur ces sujets sans avoir trop d’angoisses ou de colère.

2. Le récit pédagogique

La suite du livre est beaucoup moins violente, ouf.

Chapitre après chapitre, l’auteur peint par petites touches l’évolution du monde à la suite de cette vague de chaleur. On découvre un plan de sortie du monde capitaliste carboné qui s’appuie sur la finance, le légal, mais aussi sur des éco-terroristes qu’on ne pourra pas éviter.

L’auteur fait se succéder plusieurs types de chapitres très différents :

  • la vie de quelques protagonistes, des nouvelles (au sens de short stories) à différents endroits du globes,
  • des envolées un peu poétiques sur certains phénomènes comme le photon ou l’histoire,
  • et des bouts d’encyclopédie sur certaines notions économiques ou physiques

En fait, dans cette deuxième partie du livre, j’ai un peu eu l’impression d’être dans une sorte de « monde de Sophie » de la lutte contre le réchauffement climatique. Le propos est assez didactique, avec des petits chapitres quasiment encyclopédiques qui expliquent de la finance ou de la technologie.

L’auteur connait bien son sujet, et donc les solutions proposées sont plausibles, ce qui donne quand même espoir 😁! J’ai aimé découvrir certaines solutions, et mieux comprendre le rôle que pourraient jouer certains pays comme l’Inde.

Et comme annoncé, le livre termine plutôt bien 😎.

La décroissance et la séquestration de carbone ont permis enfin d’infléchir les émissions de CO2. La biodiversité va beaucoup mieux, il reste évidemment encore plein de chantiers à résoudre, comme par exemple la place des femmes dans de nombreuses sociétés. Notre anti-héroïne chargée de représenter les générations du futur peut donc prendre sa retraite et vivre une vie de petite vieille heureuse et amoureuse.

Ce que j'en retiens

Un roman pédagogique

C’est souvent le problème des livres ou des films qui ont été encensés avant qu’on ne les découvre : on est souvent déçu·e. Et bien que je ne regrette aucunement d’avoir lu ce livre, et que je le conseillerai à certaines personnes de mon entourage, j’ai quand même été un peu déçue. Une fois que la situation catastrophique du monde en 2025 est posée, l’histoire devient moins dense, moins intense. Pour moi, c'était moins intéressant.

Il me semble que the ministry for the future se place dans la lignée du «&nbspMonde de Sophie&nbsp» ou bien du «&nbspThéorème du Perroquet&nbsp» (que j'avais ADORÉS adoe). Dans ces ouvrages l’auteur écrit une histoire dans le but de partager et de vulgariser toutes ses connaissances sur un sujet. C'est un format à la mode aujourd'hui, mais surtout en BD comme avec le monde sans fin de Jancovici.

Mais moi, j’aurais préféré avoir d'un côté une version raccourcie de l’histoire, et dans un autre livre un essai sur comment sortir du tout pétrole. Je n’aime pas trop ce mélange des genres qui dilue l’information. Mais si on aime ce style, qui est très à la mode, alors le livre est très bon.

Plutôt Times que The New Yorker

Mon deuxième reproche est que l’auteur aborde la transition écologique quasiment uniquement par les pages économiques, sciences et politique internationale du Monde. Rien des pages société ou des blogs.

J’ai eu l’impression d’un livre écrit pour un boys club d’ingénieurs éclairés discutant politique internationale autour d’un whisky tourbé. J’ai mis du temps à mettre le doigt sur ce qui me manquait, mais je crois que j'ai trouvé :

On ne voit rien de l’évolution de la vie des personnes, de la société. L’agentivité est uniquement au niveau des organisations, rien au niveau des individus.

En fait, au travers de la vie des quelques personnages que l’on suit, le monde ne semble pas changer. On a juste quelques bribes de l'évolution de la vie des gens : Mary (à la tête du ministère du futur) prend l’avion au début du livre, puis le bateau, et enfin le dirigeable.

À quoi ça ressemble de vivre avec une empreinte carbone compatible avec l’endiguement du réchauffement climatique ? Aucune idée.

On sait juste qu’au niveau macro ce monde sera plus juste, il y aura plus d’animaux sauvages, et chacun aura un travail.

Et moi dans tout ça ?

Ensuite, mon autre déception, c’est que rien de ce que font les personnes lambda, à part les éco-terroristes, ne semble avoir d’impact. Tout se joue dans les cénacles des puissants : les financiers, les politiques, et les juristes. Alors peut-être que c’est vrai. Peut-être que c’est même quelque chose de défendu par l’auteur, je ne sais pas. Mais c’est un peu décevant 😔.

Qui devrait lire The ministry for the future / Le ministère du futur ?

Je trouve que ce livre est important et utile, sinon je n’aurais probablement pas déjà écrit 900 mots pour en parler ici !

Alors premier critère pour lire ce livre : il faut être à l’aise pour lire l’anglais. Je lis quotidiennement en anglais, mais des articles scientifiques, des essais, et des tweets. Mais je n’ai pas trouvé la lecture facile pour autant. Un peu à cause du vocabulaire, un peu à cause du style – et ses nombreuses phrases sans verbe ; il paraît que ça s’appelle des « fragment sentences » en anglais – et beaucoup pour la construction moderniste du livre qui me perd au début de chaque nouveau chapitre. EDIT : maintenant qu'il y a une version française, ça n'est plus une excuse 😉.

Deuxième critère : il faut être intéressé par les enjeux macro au moins autant, si ce n’est plus, que pour les histoires de société. Il faut être plutôt lecteur du Times que lectrice du New Yorker pour caricaturer un peu. Il faut avoir envie de passer du temps avec des questions de blockchain, de géoingénierie et de banque centrale, plus que dans le quotidien et le vécu des personnes.

Et enfin, la question que je me pose, c’est de savoir si pour apprécier ce livre, comme le disent certains critiques, il faut être déjà ouvert aux questions de limites planétaires et de décroissance, ou pas.

J'ai un peu offert ce livre autour de moi, tout le monde a souffert pendant le récit de la canicule, mais je ne sais pas si ce livre a ensuite eu un impact, en faisant peur ou en donnant de l'espoir.

De mon côté, je crois que l'impact principal c'est que je me suis dit que si je devais conseiller à quelqu'un des études pour aider le climat, je conseillerai des études de droit plutôt que de sciences aujourd'hui... Et peut être aussi d'informatique pour apprendre à saboter notre monde actuel...

 
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from adventices

torrent écumeux qui contourne ou saute par-dessus les roches

où poser le pied et ensuite l'autre pied sans glisser

quelle enjambée d'une rive à l'autre

ou bien continuer chercher plus loin passage plus facile

le torrent file sans hésiter lui

   

“Streamlet” by UNDP in Europe and Central Asia is licensed under CC BY-NC-SA 2.0.


 
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from Poltergeist

Il existe un truc sur les réseaux sociaux que je fréquente, qui s'appelle (le truc, hein, pas le réseau social) 30DayMapChallenge. C'est un peu bizarre le concept de se pousser les uns les autres à publier des contenus mais en fait c'est l'occasion de voir pleins de réalisations cartographiques et certaines valent vraiment le détour ça peut être cool. Enfin plein ça dépend du réseau social évidemment par exemple sur Mastodon, même si mon l'instance à laquelle je participe s'appelle mapstodon, j'en vois moins que les gens sur d'autres réseaux pour lesquels je ne ferai pas de publicité ici.

Bref, je me suis lancé cette année.

À vrai dire je ne sais pas trop pourquoi. Probablement parce que l'ambiance est bon enfant sur Mastodon. Parce que j'avais envie de faire des trucs. Parce que ça me court depuis longtemps de travailler dans la carto mais de ne rien produire moi-même. Je n'ai pas poussé l'analyse plus loin mais en même temps, pourquoi diable est-ce que je continue à écrire ici, hmm ?

Et alors comment ça marche ?

On ne peut plus simplement : chaque jour un thème, on fait un truc on publie et voilà. Pour ceux du fond qui n'ont pas compris, c'est expliqué là. Et comme malgré tout je suis assez content de moi, je conserve et republie ici.

Je rencontre plusieurs écueils à pratiquer cet exercice :

  • je bosse peut-être dans la carto mais cela fait des années (depuis 2006 pour être précis) que je ne suis plus utilisateur des outils. Je suis donc devenu une tanche et je dois demander à internet comment faire les trucs de base, les trucs un peu avancés sont carrément hors de ma portée et je suis leeeent
  • j'ai peu de temps parce que je fais ça sur mes loisirs et en ce moment mes loisirs, ben...
  • je ne pratique pas professionnellement alors j'ai pas sous la main une machine de compète ou un serveur pour stocker pleins de données
  • je ne sais pas vraiment où trouver de la donnée de qualitay

OR DONC pour contourner tout ceci je me suis dit que j'allais faire des cartes hyper simples. Pas le temps ? une seule mise en page. Les mises en page, c'est chronophage ? plus de légende (les flèches nord aussi. T'façon elles ne servent à rien quand toutes les cartes sont orientées au nord), plus d'échelle parce que les gens ne la regardent pas (surtout dans une vignette affichée sur internet). Je sais pas où trouver l'info ? je vais aller la chercher à un seul endroit. Mon QGIS rame misérablement ? je vais faire des cartes de Paris (merci l'opendata).

Et comme disait Perrec, les contraintes libèrent la créativité. Enfin dans mon cas elles permettent surtout de produire quelque chose. Au final, beaucoup de cartes de Paris, même si toutes les consignes ne le permettent pas.

Les cartes

Jour 1 : points

Un jeu de données de points sympa : les arbres parisiens. Ceci dit, à part montrer qu'il y a des arbres dans les rues, cette carte ne montre rien. Alors j'ai manipulé un peu les données attributaires et après avoir tenté la hauteur j'ai joué avec la circonférence.

Ha! si quand même on voit bien les espaces verts qui ne sont pas gérés par la ville, comme le Luxembourg, le Jardin des Plantes, les Tuileries... et on voit aussi TRÈS bien les cimetières. Plus les arbres sont gros en circonférence, plus la couleur verte (ben oui verte, forcément) est intense ce qui permet de dessiner nettement certains axes

arbres

Jour 2 : lignes

Lancé à la découverte du portail open data de la Ville de Paris, j'allais quand même pas juste afficher les voies alors j'ai cherché les pistes cyclables. Et les équipements (stationnement, bornes, arceaux). C'est décevant car il y en a presque partout. Sauf chez ces gros bourgeois décadents du XVI°, merci à eux car ils sont tellement caricaturaux ceux là qu'on peut les mettre à l'index sur presque toutes les cartes. C'est bien pratique tout de même.

Le mode de fusion permet de bien voir où on a beaucoup d'équipements en empilant les objets. Voilà. Un joli jeune lumineux.

vélo

Jour 3 : polygones

Oui bon j'en ai produit plusieurs le même jour (car j'étais dans le train) et j'ai pas été hyper inspiré mais que voulez-vous c'est une pratique aussi. Alors figurez-vous que les espaces de stationnement sont des polygones, même si vus de loin on dirait des lignes. Je voulais tenter de montrer que la voiture prend trop de place (bonjour l'originalité woke) mais ce genre de donnée à l'échelle de la ville, a vite tendance à tout recouvrir.

Donc j'ai distingué les espaces de stationnement en fonction de leur destination : sont-ils réservés à l'autopartage, aux vélos cargo et aux véhicules électriques ? ou bien aux gros diesels qui puent ? Réponse en image.

stationnement

Jour 4 : hexagones

Les hexagones, c'est flatteur, ça donne l'impression que t'es un champion (heu en fait j'ai suivi un tuto mais rassurez-vous c'était facile) et... c'est vrai ça claque.

Autant avoir un truc marquant à représenter. Ici par exemple on voit bien qu'il n'y a pas de logement social sur le fleuve.

logement

Jour 5 : un voyage

C'est là que j'ai commencé à comprendre que mes contraintes n'allaient pas me permettre de tout faire. J'aurais voulu montrer des déplacements d'animaux mais j'ai pas trouvé de donnée, j'ai épuisé https://opendata.paris.fr/ et je suis tombé à court d'idée. Et de temps parce que bon c'est pas mon travail rappelez-vous.

Alors j'ai commis ceci en prétextant que le voyage, c'est celui des cafetiers quand ils montent et démontent des terrasses ; un argument des plus spécieux je vous l'accorde.

terrasses

Jour 6 : raster

Dans notre jargon, raster vaut pour image qu'on peut représenter sur une carte, souvent un fond de plan genre photo aérienne ou carte IGN.

J'ai donc touché le fond et j'ai un peu honte mais je suis aussi content d'avoir contourné la consigne : comme la définition du challenge comprend : heatmaps, or any continuous surface data, et bien tadaa :

Jour 7 : vintage

J'ai eu du bol parce que j'étais tombé quelques jours auparavant sur le site d'Andy Woodruff qui fournit des ressources pour restituer des cartes modernes comme des anciennes (et avec du logiciel).

Il le fait avec mille fois plus de grâce que moi mais bon l'idée était là. En plus j'ai appris des trucs, par exemple comment donner un effet “aquarelle déposée à la main” avec des taches de couleurs plus soutenues et positionnées aléatoirement dans les aplats de couleur (ici dans le rose. À vrai dire c'est presque invisible sur l'image mais c'est comme le maquillage quand il y en a trop on ne voit plus que ça. Ça rend mieux sur l'image originale avec une résolution supérieure)

Jour 12 : temps et espace

Vous aussi vous avez remarqué que 30 jours d'affilée c'est beaucoup ? J'en ai eu un peu marre, j'ai une vie aussi, merde ! Et j'ai beaucoup eu la flemme haha.

Et en vrai les consignes entre 7 et 12 étaient compliquées :

  • data : HDX, c'est-à-dire qu'il faut aller chercher des données sur HDX, un hub de données humanitaires. Figurez-vous qu'il n'y a rien en France, même pas une carte des soupes populaires (bon ces derniers temps ce serait un travail conséquent de maintenir à jour une telle information) et j'ai déclaré forfait
  • AI only m'a fait voir rouge, franchement c'est moche de pousser les gens à utiliser ces saloperies et j'étais pas dans le mood de trouver un détournement (j'ai vu passer une jolie carte extraite du jeu Civilization : quand j'étais petit, l'IA c'était l'ordinateur contre lequel on jouait, encore un quarantenaire tiens, dont je suis jaloux car c'était une bonne idée).
  • pen & paper me tentait bien mais j'étais sec, c'était dimanche j'étais vaguement déprimé et j'ai rien fait
  • arctic j'ai pas trouvé de donnée rigolote, le plus intéressant c'était de travailler sur les niveaux de glace, mais les données que j'ai trouvé demandaient un traitement préalable

DONC jour 12, time and space. J'ai tenté de faire une carte sur le TARDIS, c'aurait été trop classe ! il existe moult sites de fan évidemment, dont un wiki truffé d'informations par exemple la liste de toutes les villes visitées par le TARDIS 0_o

Malheureusement mes talents ridicules ne me permettent pas de transformer ce matériau brut en donnée exploitable par un SIG et je me suis rabattu sur l'opendata de la SNCF en voulant faire ma propre carte des lignes fermées.

sncf

C'est une semi-réussite parce que la carte ne montre que ce que la SNCF nous présente, c'est-à-dire SES lignes, mais on ne voit pas le patrimoine qui a disparu depuis 1850 et qui est considérable.

Tout ça parce que je discutais à l'apéro avec une copine qui me soutenait que c'est cool de pouvoir aller en 3h à Marseille et que les lignes fermées c'est surtout du fret, tandis que je lui expliquais à quel point je préfèrerais qu'on voyage dans des conditions décentes sur un réseau plus dense. Au lieu de traverser le pays rapidement mais en étant traité comme du bétail et en devant prendre une voiture pour aller dans toutes ces villes où la gare est fermée. Bref.

Jour 14 : le monde

Passé mon premier trou dans la production cartographique, j'ai cessé d'avoir des scrupules et jour 13 nouvel outil ça me disait trop rien. Alors je suis allé regarder les données de l'ACLED (Armed Conflict Location & Event Data) pour essayer un truc différent.

C'est pas très concluant (d'un point de vue carto j'entends), je pense que j'ai manqué de temps pour trouver des données plus facile à exploiter.

women

Et puis j'aime pas faire des cartes du monde, les projections rendent jamais bien, ya plein d'espace perdu là franchement c'est vilain.

Jour 16 : choroplète

Entre les deux il y avait jour 15 ma donnée, et j'aurais pu récupérer par exemple la trace de notre voyage de cet été, mais pour que la carte vaille le coup il aurait fallu un effort de mise en page qui dépasse mes capacités alors hop ! forfait.

Je note que plus j'avance plus j'ai de facilité à déclarer forfait, je vais bientôt décréter que le mois de novembre ne compte que 19 jours haha.

Ceci dit, choroplète (cartogramme à teintes dégradées était tellement plus classe) c'est un peu la base de la représentation carto et je me suis dit tant qu'à faire soyons ambitieux avec une carte bivariée. Là encore j'ai bien entendu suivi un tutoriel, et choisi deux informations qui sont forcément reliées (oui sinon la carte c'est du charabia) mais peut être pas forcément de la manière qu'on pourrait imaginer ? enfin c'est ce que je me disais au début. Donc : quelle relation entre le niveau de revenu et le nombre de familles monoparentales ?

Et alors c'est marrant car j'ai travaillé à l'IRIS (la plus petite unité de découpage du territoire pour l'INSEE) car ce genre de carte à l'arrondissement n'aurait aucun intérêt. Heu ou en étais-je ? oui ce qui est marrant en vrai, c'est que plusieurs IRIS parisiens n'ont tout bonnement pas d'habitant, ce qui est logique mais un peu bizarre quand même (exemples le champ de mars, le jardin des plantes ou les Tuileries).

Sinon ce qui n'est pas marrant, c'est que les familles monoparentales sont pauvres. Enfin en vrai ce que dit la carte, c'est qu'il y a beaucoup de familles monoparentales dans les IRIS où le niveau de revenu est plus faible, mais ceux qui savent, savent.

iris

À part ça, je suis drôlement content du résultat, parce que c'est joli à regarder.

Jour 18 : 3D

Plus aucun scrupule donc, j'ai allégrement zappé jour 17 carte collaborative et recyclé une carte avec effet 3D produite avec QGIS et Blender il y a quelques mois parce que :

  1. ce genre de carte me fascine, on trouve des magiciens sur internet qui produisent des images sublimes
  2. Geotribu avait publié une traduction du tutoriel d'un des magiciens en question

Alors spoiler c'est accessible de suivre le tutoriel, mais en comprendre toutes les subtilités par contre... pas vraiment. En plus il faut un temps de traitement conséquent pour générer l'image 3D ce qui explique que je ne me sois pas relancé dans le processus.

À la place j'ai partagé cette carte de Cotignac où les habitués reconnaîtront les alentours.

cotignac

jour 21 : conflit

Qu'avons-nous raté entre-temps ? Bah d'abord jour 19 typographie : là c'est sûr les cartes qui envoient du pâté utilisent du texte pour représenter les objets et certains rendus sont bluffants.

C'est autant à ma portée que de devenir cosmonaute.

L'autre solution c'est de jouer avec le texte, par exemple en n'affichant que les rue de Paris dont le nom contient typographie... ça m'aurait pas demandé trop de travail remarquez. Ha merde ! avec le recul je me rends compte que j'aurai pu mettre en avant les rues qui portent des noms de typographes. Plusieurs révolutionnaires en étaient mais bonjour le travail de compilation dans la liste des rues de Paris :/ Cette carte aurait eu le mérite de mettre Martin Bernard en avant.

J'ai aussi raté jour 20 openstreetmap, je sais plus pourquoi, je devais avoir piscine. Et puis je suis mauvais avec OSM, j'ai jamais réussi à extraire de la donnée comme je voulais.

Nous voici donc à la thématique conflit, chouette ! j'aurais pu creuser les données ACLED déjà mentionnées plus haut pour sortir des informations hyper réjouissantes n'importe où dans le monde. J'ai préféré me recentrer sur Paris avec cette carte des barricades de mai 1871. Haa la glorieuse époque où au lieu de se laisser enfumer par des salopards de politiciens on prenait les armes et on construisait la république idéale.

Ça laisse songeur.

La donnée la plus précise que j'ai trouvé a cette gueule sur Gallica, autant dire qu'elle n'est pas immédiatement exploitable. Comme hélas les barricades ne furent pas si nombreuses, je me suis amusé à la digitaliser car personne ne l'avait fait jusqu'ici. Ou plutôt, je suis certains que plein de gens l'ont fait, mais personne n'a mis son travail sur les internets, franchement pas bravo les gars.

Alors voici le résultat. Si j'ai le mojo je trouverai un endroit où déposer le fichier pour de futur.e.s bénéficiaires.

barricades

Jour 22 : 2 couleurs

Mouhaha, trop facile une carte avec deux couleurs seulement, c'est la base des choroplètes souvenez-vous. Et j'avais récupéré en début de mois le résultat des élections au premier tour des dernières présidentielles.

elections

Et oui, j'ai rangé Macron dans “la droite” si jamais quelqu'un se posait la question.

Jour 23 : mémoire

L'idée d'origine je crois c'est que les gens partagent quelque chose de leur mémoire personnelle. Moi j'ai tapé “mémoire” dans la barre de recherche et hop. A posteriori je me dis que j'aurais dû faire comme eux et poser les données dans une grille car là on ne voit pas très bien le nombre.

plaques

Jour 24 “circulaire”

Seulement des formes rondes”, bon. Je pense que c'est un peu nul comme consigne mais pourquoi pas (et à vrai dire j'ai vu des productions intéressantes, par exemple ici ou ).

Ça m'a permis de creuser un peu plus les modes de représentation dans QGIS pour avoir des ronds en guise de remplissage des polygones.

circulaire

Conclusion

Eeeet oui ma foi je me suis arrêté là.

Comme ça, sans explication sans petit mot et sans même attendre la fin du mois. J'ai ainsi raté :

  • heat j'ai bien fait une tentative mais qui donne rien, il aurait fallu que je me farcisse des papiers méthodo pour la production de cartes d'ilots de chaleur et on se serait rendu compte avec étonnement que paris est une fournaise sauf éventuellement dans les espaces verts
  • map projections j'aurais bien aimé pouvoir jouer avec Spilhaus, de loin ma projection favorite, mais elle n'est pas implémentée dans QGIS et les manipulations de systèmes de projection demandent quand même de s'y connaître un peu bref c'est compliqué
  • micromapping , hm aurait pu être un jocker car j'avais récupéré des données très détaillées pour cartographier un bout de trottoir
  • the blue planet
  • data : overture

Je l'ai déjà écrit plus haut, mais j'ai une vie, un travail, envie d'autres choses et pas le temps de faire comme l'auteur de (cette merveille d'ailleurs) :

Qui a passé plusieurs années à farfouiller les bibliothèques pour fabriquer son atlas (d'ailleurs si vous trouvez des similitudes, c'est qu'elles existent, et je tiens à préciser que je n'ai rien copié dans ce livre car si je l'ai acheté début novembre, je ne l'ai lu que le 21,mais le nombre de cartes possibles de Paris n'est pas infini. Enfin je ne pense pas).

C'est ainsi que j'ai terminé le challenge de novembre, dans la déconfiture la plus totale. J'en retire deux trois trucs malgré tout. J'ai remis les mains dans QGIS ce qui me rend encore plus fier de travailler à propager la gloire d'un des logiciels open source les plus immédiatement utiles aux gens. Je me suis aussi rappelé à à quel point c'est duuuur de faire de jolies cartes donc je regarde de nouveau la production des gens, d'un œil neuf. J'ai eu des interactions sur un réseau social fréquenté par mes pairs, c'est marrant et je comprends que certains y passent un temps infini.

Par contre cela ne m'a pas appris à me tenir à une routine mais je devrai me faire une raison : à part en ce qui concerne les mauvaises habitudes, aucune routine ne prendra plus jamais chez moi.

#carto

 
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from adventices

veines et veinules

de l'une à l'autre circulent

— feuilles nues au soleil  

dans leurs plus fines nervures

elles échangent des secrets

   

Photo “07:04.14 (Creative 365 Project)” by mich.robinson is licensed under CC BY-NC-ND 2.0.


 
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from Un Spicilège

trilogie du singe

Trilogie du singe est un recueil de 3 nouvelles signé Pierre Léauté (dont le Je n'aime pas les grands m'a fait grande impression) paru aux Éditions 1115 (maison d'édition à laquelle je m'intéresse de plus en plus, spécialisée dans les littératures de l'imaginaire au format poche – 11 par 15, toi-même tu as compris).

Tout au long de la lecture, alors que la figure du singe sert de fil d'ariane, nous allons tour à tour croiser un royaume de Bretagne séparé de la France par un tremblement de terre au XVème siècle, un King-Kong ressuscité par un descendant de Frankenstein, l'interview d'un Mesrine prenant part au cœur d'une France ségrégationniste.

Tu l'auras compris, Pierre Léauté explore toujours ici les infinies possibilités qu'offre l'uchronie, en répondant de manière intelligente à des questions débutant par “Et si... ?”. J'ai toujours aimé l'uchronie dans ce qu'elle me fait penser à la théorie des multivers et à celle du chaos. C'est un genre qui peut prendre beaucoup de formes différentes, des petites modifications (“Et si ce personnage part à gauche au lieu d'aller à droite ?”) aux grands bouleversements (le très classique “Et si l'Allemagne Nazie avait gagné la seconde guerre mondiale ?” – Le Maître du Haut Château de Philipp K. Dick, entre autres), mais nécessite pour être crédible une excellente maîtrise de la situation de départ.

En cela, Pierre Léauté réussi parfaitement à rendre vraisemblables en quelques pages (et elles sont petites, les pages, 11 par 15, rappelle-toi !) ses univers alternatifs, nous entraînant dans des histoires captivantes. C'est lorsqu'on comprend qu'au delà du singe, d'autres thématiques viennent donner une cohérence à l'ensemble des textes qu'on se rend compte du talent de l'auteur (ou plutôt qu'on s'en rappelle, puisqu'on s'est déjà fait la même réflexion en lisant son roman). En effet, la soumission à l'ordre, l'indépendantisme, sont les véritables thèmes du recueil et s'il peut faire sourire de retrouver des noms familiers dans des drôles de postures, c'est avant tout de lire des histoires rendant rageusement hommage à la quête de liberté qui m'a séduite.

J'ai retrouvé la plume de Pierre Léauté avec beaucoup de plaisir, et, en moins de 2 heures de lecture, il a su m'enrichir de beaucoup de perspectives nouvelles.


Trilogie du singe | Pierre Léauté | Éditions 1115

 
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from Un Spicilège

nouvelles de la mère patrie

Savez-vous ce qui a causé la chute de l'Union soviétique ? -Non, répondit honnêtement le Président. -C'est la sobriété générale, fit amèrement l'homme en noir. J'avais prévenu Andropov que l'homme russe retourne à l'état animal sans vodka... Sans elle, il a une conscience aiguë du vide existentiel.

De Dmitri Gluckhovsky, je connais surtout le magistral Futu.re, dont la lecture m'a fait l'effet d'une claque. Dans Nouvelles de la mère patrie, il combine ses talents d'écrivain avec ceux de journaliste. En effet, ce livre est un recueil de textes initialement parus dans la presse russe.
De mes yeux d'occidentale, cela paraît d'ailleurs étonnant tant les 16 nouvelles proposées dépeignent une critique acerbe du pays, de ses dirigeants corrompus, de ses oligarques tous permis, de sa classe laborieuse exploitée, de son racisme...

Dmitri Gluckhovsky ne fait pas dans la dentelle, sans doute en partie contraint par le format, se servant du fantastique pour imaginer des histoires exacerbant les travers qu'il dénonce. Procédé classique mais foutrement efficace dans les mains d'un auteur aussi talentueux.

Je suis passée de la révolte au malaise, du malaise au rire, du rire à l'émotion, sans toujours comprendre les références d'une société que je connais peu et sur laquelle j'ai forcément un certain nombre d'a priori. Sur ce sujet, le point de vue de Dmitri Gluckhovsky ne va pas m'aider à nuancer mon jugement.

Cependant, il est également impossible d'oublier qu'il est avant tout un excellent écrivain, et même en mettant de côté l'aspect politique des récits, il reste de toute façon un paquet d'histoires extrêmement bien taillées, portées par une plume efficace. De parfaites nouvelles, rythmées et prenantes, aux personnages immédiatement caractérisés.


Nouvelle de la mère patrie | Dmitri Glukhovsky | Traduit par Denis E. Savine | L'Atalante

 
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from Tamarin

“On devrait inventer l'alcootest politique, on devrait faire souffler les hommes politiques dans un ballon pour savoir s'ils ont droit de conduire le pays au désastre.” Coluche

#Citation #Coluche #Désastre #Politique #A2024

 
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