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from irisdessine

Tout va trop vite

Je me souviens, dans une autre vie, j'avais passé le concours de la FEMIS, une école de ciné “libre”, mais sur concours, du coup. Le thème de projet écrit que nous devions rendre était “La vitesse”. Comme je n'ai jamais su ce qu'on attendait de moi sur ce genre de devoirs, j'ai égréné les différents exemples de la vie qui démontraient que tout s'accélérait dans le monde : les TGV, la connexion internet, etc.

Aujourd'hui, en fin d'année 2025, rien n'est plus vrai que ce que j'avais essayé d'expliquer dans ce devoir écrit : tout va de plus en plus vite. J'ajouterai même une composante à ce constat : tout va plus vite pour être de plus en plus productif. Les exemples et les démonstrations existent déjà : une société qui réclame plus de productivité, même dans les moments d'oisiveté, un smartphone connecté à tout, tout le temps, qui réduit à néant les moments d'ennui pourtant capitaux pour la créativité, et même en dehors de la population, des grosses entreprises qui cherchent à produire toujours plus (et qui accusent les consommateurs de “surconsommer”).

J'avais déjà écrit auparavant sur la nécessité de réapprendre à apprendre, d'utiliser sa mémoire. Globalement, ça s'inscrit dans la même veine, puisqu'il s'agit avant tout de se réapproprier notre matière grise. Soit simplement pour se sentir à nouveau maître de nos connaissances, soit pour développer de nouvelles compétences, ou simplement pour prendre le temps : pour créer, s'ennuyer, s'amuser, etc.

Oui, la clé réside dans le temps qui est pris pour soi. Je me souviens d'une assertion de Daniel Pennac sur les gens qui disent qu'ils n'ont pas le temps de lire. Le temps de lire est un temps volé. Un temps qu'on a pris sur un autre pour pouvoir lire un peu, s'évader dans l'aventure dans laquelle on attend impatiemment de replonger.

Alors, en ce qui me concerne, j'ai décidé de prendre les choses en main. Littéralement. Je réalise que sur clavier, sur smartphone, on écrit très vite. On est corrigé automatiquement si on a inversé deux lettres. On n'a même plus besoin de lever l'index pour faire apparaître un mot. On va vite.

Sauf que…

Sauf qu'encore une fois pour des raisons de réappropriation de ses capacités, ses connaissances, je réalise que je n'écris plus vraiment avec un stylo. Sauf à rédiger un chèque une fois de temps en temps. Et encore, on fait ça vite fait, sur un coin de table, en écrivant mal. Il faut signer et passer à autre chose !

Prise en main

Alors, j'ai décidé de reprendre en main les choses. Par petites astuces, par petits bouts. Par exemple : ce matin, j'ai désactivé la correction automatique de mon smartphone. Je sais écrire vite dessus. Ça n'a aucun intérêt d'écrire vite sur un smartphone. Sauf si on veut répondre en speed à quelqu'un pendant qu'on fait autre chose. Tout à fait contraire à cet esprit de lenteur que je veux réinfuser dans ma vie. Donc, maintenant, sur mon smartphone, je prends mon temps pour écrire des messages. C'est vrai que maintenant, je dois taper les accents, les apostrophes, et revenir en arrière si mon doigt a appuyé à côté. Ce n'est pas grave du tout. Je suis là pour prendre mon temps.

J'ai aussi choisi de reprendre l'écriture pour deux raisons : à la fois parce qu'en apprenant le japonais, je réalise que je reconnais les kanji et les kanas mais que je suis incapable de les reproduire à l'écrit. Dites-vous que c'est comme si je vous demandais de dessiner Mario de tête. Vous savez qu'il a une casquette rouge, une moustache noire et un gros nez, pourtant, la plupart des gens seront incapables de le dessiner correctement. On reconnaît Mario sur des dessins, mais on est incapable de le dessiner. Pour le dessin, si vous n'êtes pas dessinatrice/dessinateur de profession, ce n'est pas dramatique de ne pas avoir de carte mentale de ce genre. En revanche, ne pas savoir écrire l'alphabet d'une langue qu'on apprend, c'est un peu plus problématique au quotidien. Et en extrapolant, je pense aussi qu'écrire dans sa propre langue avec un stylo et une feuille, ça devient de plus en plus difficile pour nos générations baignées dans le numérique. Je sais toujours tracer mes lettres, je sais écrire. Mais je sais que je fais beaucoup plus de conneries (toujours parce que je vais trop vite !) qu'avant. La 2e raison pour laquelle je reprends l'écriture : c'est parce que j'adore inventer des histoires. J'adore commencer par une phrase qui me lance une sorte de défi à continuer l'histoire. Et ça fait hyper longtemps que je ne m'étais pas relancé dans ce type d'exercice.

Pour la facilité, je choisis de faire tout ça sur ma tablette reMarkable. D'abord, parce qu'elle est toujours à ma disposition, près de moi. Mais aussi, parce que, pour mon histoire, j'aurais la possibilité de la convertir en texte numérique très facilement (vu que je m'applique pour tracer mes lettres !) pour éventuellement la partager.

Evidemment, la pratique de la lenteur ne doit pas forcément passer par ça pour tout le monde. Et ce n'est pas un mode d'emploi, mais bien la (re)découverte de pratiques qui me plaisent et me permettent de ralentir sérieusement mon rythme de vie. Mais on peut citer d'autres exemples de ralentissement. Par exemple, il m'arrive le matin pendant le week-end de ne pas prendre mon téléphone pour lire mastodon (ou un article de presse) pendant mon thé. Je choisis de savourer mon thé en n'ayant que pour attraction mon environnement direct (le salon, le jardin et la rue en face si les rideaux sont ouverts). C'est bien pour ralentir ça aussi, savourer son breuvage matinal. D'ailleurs, c'est pour ça que j'adore le principe de la cérémonie du thé ! Tellement de lenteur, de patience, d'apaisement !

Il y a aussi le yoga, que je re-pratique en douceur depuis peu. Ça aussi, c'est un sport dont le principe repose sur la lenteur, puisqu'il faut faire les mouvements au rythme d'une respiration calme et profonde.

Je pense que beaucoup de choses du quotidien peuvent être ralentie, non pas pour “aller au ralenti”, mais juste pour réapprendre à prendre son temps. La vie va beaucoup trop vite pour en profiter. On veut nous rendre productifs même dans les quelques temps morts qu'il nous reste (aux WC ?). Moi, je veux garder mon temps libre pour moi, mes envies, mes passions, sans aucun rapport direct avec ce que la société attend de moi.

Allez, je vous laisse, je dois écrire un peu et travailler mes kanas !

Et surtout, n'oubliez pas de prendre le temps !

(PS : je suis sûre que vous avez envie de savoir combien j'ai eu à ce devoir ? Si j'ai réussi le concours ? Et bien, non, je n'ai pas dépassé la première étape du concours, je crois que j'ai eu en dessous de 8/20 pour ce fameux écrit sur la vitesse :D)

 
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from les mondes d'ilanthar

Chroniques des sept mondes : le troisième âge

Faisant écho au choix de l'Enchyridion pour passer du premier au deuxième âge, la plupart des historiens place le début du troisième âge en concordance avec le deuxième éveil. Plus pratiquement cependant, on considère généralement le début de cet âge comme étant l'établissement de la Concorde ou la proclamation de l'Oubli.

la Concorde & l'Oubli

Dans les mondes élémentaires, les divinités choisirent les plus sages pour transmettre leur enseignement et conserver le souvenir terrible de la conflagration afin qu'elle ne se reproduise jamais. Ils encouragèrent également certains changements magiques amorcés, diminuant le nombre des anciennes espèces et des humains afin qu'elles donnent lieu à de nouveaux peuples. Dans le même ordre d'idée, un deuxième éveil eut lieu, celui des loendens. Les douze établirent la Concorde, un accord presque aussi important que la Fondation, qui allait contenir leurs promesses à tous les peuples des mondes en dehors des Champs Élyséens. Avec cette concorde, ils annonçaient leur volonté de ne plus jamais abandonner les peuples, anciens comme nouveaux, mais également qu'ils ne favoriseraient plus aucun d'entre eux directement par leur auguste présence ainsi qu'ils l'avaient fait pour les humains. La destinée de chacun reposerait bien plus en la sagesse des peuples eux-mêmes et de leurs dirigeants. À ces humains justement, ceux d'Agartha, ravagés par le choc des empires, les douze apportèrent la caresse de l'Oubli. Se sentant responsables de cette catastrophe, ils leurs offrirent ainsi un nouveau départ, sans l'entrave du passé et sans leur patronage par trop encombrant. Tous les humains de ce monde oublièrent leur histoire passée, se réveillant un jour nouveau.

la Souillure & l'Inique

Après le bouleversement de l'Oubli, les peuples d'Agartha rebâtirent peu à peu un ensemble de nations et contrées, parfois alliées, parfois opposées, redessinant les cartes tout en conservant ancré quelque part un peu de leurs héritages impériaux, visible dans les ruines, les symboles et bien d'autres legs. En environ six siècles, les contrées actuelles finirent par s'affirmer avec plus ou moins d'unité et de stabilité. Puis, il y a un peu plus d'un siècle, quelque part dans les Champs Élyséens, probablement au sein même du Temple de la Fondation, quelqu'un ou quelque chose provoqua d'une façon mystérieuse ce qui fut appelé la Souillure. Cette tâche indélébile effectuée sur les œuvres divines allait être responsable de la progression du phénomène associé, portant parfois le même nom, parfois celui de chancre, et la montée en puissance de celui considéré de façon directe ou non comme le responsable : l'Inique. Considéré rapidement comme l'égal de l'un des douze, ce “treizième” dieu amena progressivement dans son giron des pans entiers des mondes élémentaires dont les habitants étaient affectés par le chancre. De nouvelles nations se formèrent, rejetant les douze pour le vénérer en leur place, avec des dirigeants remodelés par le chancre. Rien de tout cela n'a encore atteint le monde d'Agartha. Mais avec le développement des techniques, la redécouverte des voies entre les mondes et l'apparition soudaine des îles du rêve, la menace semble désormais toute proche.

#egishirgal

 
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from irisdessine

Projets du moment

Écriture

  • J'avais envie de recommencer à écrire des histoires. Prendre un crayon et juste laisser filer mes idées. Du coup, c’est ce que j’ai fait. Je ne sais pas du tout où ira mon histoire. J’ai quelques pistes, mais je laisse mon imagination fonctionner et c’est le plus agréable dans tout ça.
  • Je reprends tout doucement le dessin
  • Le japonais aussi, avec l'écriture.

Globalement, mon envie c'est de revenir à un ressenti plus brut que ce que propose le numérique et le virtuel. Écrire, c’est prendre le temps de dessiner les lettres, les kana et les kanji. C'est forcer la lenteur. C'est revenir à un ressenti réel.

Trouver une app de messagerie en p2p

L'objectif est de pouvoir communiquer avec le chéri sans passer par des sms coûteux (qui traversent la terre entière alors qu'on est dans la même maison). Vous allez me dire, il suffit de causer, ou de se déplacer. Mais non, entre ma mauvaise audition, et le chéri avec souvent le casque anti-bruit sur les oreilles, il est plus pratique pour moi de lui envoyer un message pour lui dire de venir m'aider à ramener la bouffe (ou à gérer sa pizza pleine de gluten, par exemple). Bref. J'ai commencé avec Bitchat qui communique en p2p via bluetooth. L'idée est vraiment cool, ça marche bien, sauf que.. ça se limite à la portée de notre bluetooth. Donc, de là où on s'envoie des messages, je ne le trouve tout simplement plus dans mes contacts à proximité.
Il y a également DeltaChat qui ne communique pas en p2p, mais qui est décentralisé, ce qui est une alternative pas trop dégueu par rapport aux SMS. À tester également... La recherche continue...

Veille technologique

Veille personnelle

Mes joies

  • Avoir pu discuter avec une personne de Mastodon qui subit les mêmes problèmes de dos que moi et avec qui on a pu partager, échanger, ce qui m'a beaucoup aidé psychologiquement à supporter le truc. (Le fameux “je ne suis pas seule !”)
  • L’ostéo qui m’a soulagé les douleurs dorsales. Et surtout, je pense qu’il a trouvé la source de mes douleurs. Ma posture de dodo est en cause. Apparemment, ça créé une torsion sur le milieu du dos. Torsion que je limite en mettant un coussin sous le genou qui est relevé. Du coup, ça fait quelques matins que la douleur ne prend plus tout le dos et ne provoque plus de spasmes musculaires ! C’est pas fini, et c’est toujours douloureux, mais retrouver une mobilité matinale bien amélioré, ça fait beaucoup de bien au moral !

Mes peines

  • Calcifer qui est capricieux en ce moment !

Lu, vu ou écouté

  • Je suis tombée sur un extrait de “america's got talent” avec le groupe de danseuses libanaises The Mayyas, incroyable de beauté. C'est de la synchronisation, vous allez me dire, c'est assez courant, du déjà-vu, sauf que là, je trouve qu'elles poussent la synchronisation encore plus loin et fabriquent d'incroyables scènes mouvantes, c'est vraiment époustouflant à regarder ! J'aimerais pouvoir vous trouver un lien qui ne vienne pas de youtube, malheureusement, je n'ai pas trouvé. Donc, voilà la performance qui m'a subjuguée : The Mayyas
  • Quand c’est le moment du sport, on aime bien regarder une série ou un film en même temps. C’est le moment où on se regarde des trucs obscurs, très souvent nuls, mais parfois de bonnes surprises. Les jaunes en est une. C’est un film de zombies québécois à petit budget, réalisé par Rémi Frechette en 2014. Ce qui est intéressant, c’est qu’il n’y a clairement pas de budget, mais que ce n’est pas un frein. Le film est drôle et plutôt bien foutu ! Il est dispo sur Prime.
  • On a enfin fini la série The Wayward (dont le titre déclenche immanquablement la chanson Carry On Wayward Son de Kansas dans ma tête, – merci Supernatural 😄 ). Je ne sais pas trop quoi penser de cette fin… Je ne veux pas spoiler, mais je serais curieuse d’en parler avec des gens qui l’ont vu.
 
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from ~ T.S.I. ~

Soirée HIPHOP “Aux Copains D'Abord”

Le collectif TSI en partenariat avec le bar Airois “Aux copains d'abord” organise une soirée 100% Hiphop! Au programme: DJ Set avec Dj PetonDji (TSI) Concert Rap avec Chalski Concert Rap/DJ avec Tribu Sans Issue (Krimo & PetonDji)

Vous l'aurez compris ambiance HipHop assurée!

Plus d'infos: Ici

Peace

 
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from LK blogue…

Photo : Musée Jenisch, Vevey, 30.11.2025 ©Lyonel Kaufmann 2025

La journée a débuté doucement. En début d'après-midi, passage à la maison des petits enfants avec leur parent. Ils sont venus chercher leur calendrier de l'Avant. Nous sommes ensuite partis en même temps qu'eux. Notre objectif : l'exposition Impressions du Japon au Musée Jenisch de Vevey (28 novembre 2025 au 29 mars 2026). Cette exposition d'estampes japonaises est magnifique. Je la recommande. En sortant du Musée, la pluie se met doucement à tomber. Nous prolongeons la visite par un passage au Marché de Noël pour boire un thé de Noël à l'Amareto et un vin chaud au Rhum.

 
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from Un rat bleu

Mûres mûres de Mulhouse

Une carte pour recenser les arbres fruitiers et plantes sauvages comestibles dans la ville de Mulhouse. Accessible et éditable par toutes et tous. Réalisée grâce au service Framacarte, hébergée chez Framasoft, basée sur uMap et OpenStreetMap.

La forêt à recolorer

L'histoire d'un petit rat bleu Qui explore les pelouses et forêts en ville, À la recherche de prospérité Au milieu de la dureté et la sévérité.

Il cherche à redonner des couleurs à la vie ; À commencer par la sienne. Un jour, peut-être, comme lui, Les humains y verront plus que de la peine.

Il voit la différence entre les deux mondes. L'un est d'une nature généreuse et féconde, L'autre s'échine à cacher ce qu'il a de plus immonde. Même espace. Pas les mêmes ondes.

Que leur coûterait-il de laisser repousser L'espoir et la verdure chaque année ? De se fier à Mère Terre et ses messagers ? Au lieu d'écharper les chants et les prés.

Peut-être ont-ils peur de se blesser ? Ce n'est pas l'étendue d'outils à raser Qui les effraie de se couper. C'est de réaliser qu'ils l'ont déjà été.

Alors, ils jouent les durs pour perdurer. Mais combien de temps encore ? Qu'ont-ils appris ? Auront-ils mûri ? Se seront-ils attendris ? Ou resteront-ils grisés ?

#Carte #Forêt #Fruits #Plantes #Ville #Poème

 
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from LK blogue…

Dans cette magnifique série d'Arte, Patrick Boucheron nous met en perspective la bataille d'Alésia, la Guerre des Gaules, Jules César, Vercingétorix et notre rapport au passé et à l'histoire. Brillant.

Le site de la bataille, situé à Alise-Sainte-Reine (n'en déplaise à certains), est en Bourgogne, pas si loin de la Suisse, ni d'un autre site de bataille se rattachant lui à l'histoire suisse : Bibracte.

Si Vercingétorix appartient à l'histoire et à l'imaginaire de l'histoire de France, Divico est son alter ego concernant l'histoire suisse et un peu moins son imaginaire.

De quoi envisager en 2026 un bon petit roadtrip mêlant moto et histoire…

Tags : #AuCafé #histoire

 
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from Ma vie sans lui

Lire

Je l'ai déjà écrit ici, c'est compliqué de lire depuis que mon amoureux est mort. J'ai du mal à me concentrer sur une page, mon esprit s'égare parfois si loin que je dois revenir en arrière parce que je ne comprends plus les mots que je lis. C'est pour moi une grande frustration car la lecture est ce qui me définit depuis toute petite. A l'école maternelle, j'avais déjà tellement envie d'apprendre à lire qu'on m'a fait sauter la dernière année et à Noël, c'était fait. Depuis, il y a eu peu de périodes sans livres, tout au plus des ralentissements du rythme de lecture (à l'adolescence, parce qu'il y avait tellement d'autres choses à faire, et quand mes enfants étaient petits, parce que je n'avais plus le temps). Là, cela fait un peu plus d'un an que je vis ce ralentissement mais le fait qu'il soit dû à des raisons cognitives me mine complètement.

Pour compenser, j'ai essayé le livre audio mais je n'aime pas du tout, le seul moment où je le supporte, c'est en voiture et mes trajets quotidiens sont trop courts, cela tronçonne ma lecture en petits morceaux et je déteste ça. La BD a un peu sauvé mes envies de lecture, de même que les essais, que je ne goûtais pas particulièrement auparavant. Le rythme est un peu différent, je peux lire une BD entière en peu de temps et pour les essais, lire juste un chapitre et arrêter sans perdre le fil du propos.

J'ai néanmoins lu plus de 70 livres cette année, ce qui n'est pas si mal en fin de compte, parmi lesquels un nombre certain autour du deuil. La plupart du temps, je les ai choisis pour ça mais je me suis aussi retrouvée avec des livres choisis un peu au hasard et qui, d'une manière ou d'une autre, en parlaient aussi. La mort est tout autour de moi, dans les livres, la musique, les séries que je regarde et cela ne me gêne pas, au contraire. Je peux ainsi comparer mon expérience à celle d'autres personnes, mettre des mots différents, parfois plus précis ou plus poétiques sur des ressentis, je pense que cette proximité m'aide à cheminer, pour l'instant.

Je dis “pour l'instant” car je me demande si je ne suis pas en train d'atteindre une sorte de saturation. Hier, pour la première fois de ma vie, j'ai failli sortir de la bibliothèque les mains vides, après une longue déambulation dans les rayons. Littérature, polars, science-fiction, livres jeunes adultes, BD, j'ai sorti plein de titres, lu les 4e de couverture et reposé ces livres, parce que j'ai senti qu'ils allaient me plomber encore un peu plus, ou encore parler de mort, ou d'amours qui se terminent ou de personnes qui prennent un nouveau départ, bref, de moi, quelque part. Quand je n'ai pas de livres précis en vue, je me laisse souvent guider par les titres ou même les couvertures. Là, tous les titres qui m'ont interpellée résonnaient en moi comme un signal d'alerte (attention, tu vas encore te retrouver dans une histoire qui ressemble à la tienne !). J'aurais pu opter pour de la littérature romantique, légère ou “feel good” mais je suis toujours tellement déçue par l'écriture de ces romans et j'ai surtout toujours l'impression de me faire arnaquer quand je les lis que j'ai préféré les éviter aussi (vous savez, ce sentiment, la dernière page tournée, de vous être fait mener en bateau). Hier, rien ne me faisait envie, j'en aurais pleuré de frustration.

J'ai fini par trouver une BD que je voulais absolument lire parce qu'elle pourrait trouver sa place dans le collège où je travaille et j'ai choisi aussi un polar d'un auteur jamais lu, parce qu'au moins, pas d'attentes spécifiques à part un peu de suspense et une intrigue que j'espère bien ficelée.

Je me sens triste de ne pas pouvoir lire autant que je le voudrais et c'est une tristesse qui vient s'ajouter à toutes autres. La lecture est ce qui me constitue, c'est une part de moi importante et les mots sont ce qui m'aident le mieux à traverser la vie (et la mort aussi, apparemment). Je sais que la dépression peut aussi entrainer ce genre de choses et que c'est réversible. J'espère juste que cette période ne va pas durer trop longtemps et que je vais retrouver le goût des livres et l'envie de lire...

 
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from LK blogue…

Photo : Dans le train en me rendant à Renens (28.11.2025) ©Lyonel Kaufmann 2025

En ce samedi 29 novembre, ma journée a comporté quatre temps principaux:

  • un temps tranquille le matin à la maison
  • un temps pour aller faire les courses de la semaine et manger à Châtel-Saint-Denis
  • un temps, après avoir été rangé les courses, pour aller acheter de nouveaux rideaux (les anciens sont déchirés), un nouveau tapis de douche (l'ancien est mort) et du produit pour déshumidifier la cave.
  • un temps pour aller au cinéma samedi soir et voir Insaisissable 3. Rien de révolutionnaire, mais un bon moment avec l'arrivée de trois nouveaux acteur·trices. Ces derniers rafraîchissent l'ensemble connu.

Au final, un samedi bien rempli et diversifié.

 
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from Depuis les Gorces

#Animaux La frustration, c'est LE gros sujet dans notre travail avec Amalhia depuis un an. Et je sais que c'est un sujet aussi pour beaucoup de personnes qui travaillent leurs chevaux en renforcement positif. Dans cet article, j'essaie de démêler un peu où j'en suis pour voir ce que je veux faire dans les semaines qui viennent.

Notre problématique avec Amalhia

De la décontraction à cheval, de la frustration à pied

Amalhia est super agréable montée en carrière. Elle est décontractée, elle bosse vraiment bien, c'est un bonheur. Pourtant, au départ, il n'y avait pas une séance sans 2 ou 3 énormes écarts. Mais en répétant la même chose séance après séance, en restant calme sur ses écarts, et en récompensant dès qu'elle se décontractait un peu, elle a énormément progressé. Elle est d'ailleurs bien plus avancée que ne l'était Néli.

Par contre, elle est super tendue dans le travail à pied. Elle frustre extrêmement vite, et elle a très vite une sale tronche.

J'ai longtemps ignoré ces signaux, et ce qu'ils voulaient dire. De toutes façons je n'ai qu'un mini paddock pour travailler en liberté qui ne permet pas le mouvement, et j'aime aller monter au club. J'ai aussi ignoré son attitude car par ailleurs, elle coopère très bien, elle fait parfaitement les comportements que j'attends d'elle, à part pour les séances de parage avec la maréchale.

Mais depuis qu'elle a été opérée pour sa colique, et qu'elle a failli mourir, j'ai décidé de me donner comme objectif qu'on arrive à avoir la même décontraction au travail en clicker à pied qu'à cheval. Ma priorité c'est de réussir à construire une belle relation, et on part de loin.

Et je sais pourquoi je ne m'étais pas attelé à ce sujet plus tôt : c'est super dur. J'ai l'impression de tourner en rond, j'ai l'impression de passer beaucoup de temps pour rien, et j'ai l'impression que quasiment personne dans mon entourage cheval ne peut comprendre ce que je vis. J'en parle peu car je n'ai pas envie de remarques condescendantes, ou jugeantes en mode : tu te prends la tête pour pas grand chose, je n'ai pas non plus envie de conseils non sollicités de personnes qui ne savent pas exactement ce qu'on vit, ce qu'on a déjà fait etc. Et je peux compter sur les doigts d'une main les personnes à qui je peux parler de ce sujet sans recevoir de conseils derrière. Donc je ne veux plus en parler en vrai. Mais l'écrit m'aide à réfléchir. Donc j'écris ici.

Les signes de tension chez Amalhia

Dans le travail à pied

Amalhia est une jument, et donc elle ne montre pas son excitation ou sa frustration en dévergeant voir en entrant en érection comme beaucoup de hongres ou d'étalons. Par contre, elle va facilement avoir les oreilles en arrière, les naseaux pincés, la mâchoire contractée (on lui voit un genre de ride quelques cm au dessus de la commissure des lèvres), l'encolure un peu haute, la respiration un peu courte. Si elle a quelque chose dans la bouche, elle ne mâche pas, ou bien juste un peu et elle s'arrête. Pour les oreilles, elle peut les avoir un peu en arrière, ou complètement plaquées. Quand elle sort de son état figée, elle peut aussi bailler, soupirer, se gratter l'antérieur avec le nez. Elle peut aussi se mettre à lécher compulsivement. Elle m'a repeint quelque fois le manteau.

Quand je ne suis pas sûre de si elle est décontractée, ou bien si elle est figée-tendue, je la caresse sur l'encolure :

  • Quand elle est décontractée, elle ne réagit pas.
  • Sinon, elle couche les oreilles plus ou moins fortement en arrière. Et j'en déduis qu'elle est tendue.

En extérieur

Amalhia est une jument qui n'a jamais vraiment aimé les balades. Je crois qu'elle était OK quand elle était en dextre derrière Néli. Mais depuis, elle n'est quasiment jamais sereine en extérieur, sauf sur le chemin qui mène de chez nous au club quand on y va régulièrement. C'est-à-dire pas en ce moment.

Je vois qu'elle n'est pas sereine parce qu'elle marche trop vite, elle est tendue, elle respire court. Et surtout, si je l'arrête à un endroit avec de l'herbe, elle veut repartir. Au mieux, elle va grapiller 3 brins, et puis avancer. Quand elle est bien détendue, elle reste brouter.

Ce qui empire, ou améliore, son état de tension

L'orientation dans le paddock

Dans le paddock, elle est plus facilement détendue quand elle regarde vers le Nord (vers les grands pré et la forêt) que quand elle est dans l'autre sens. Elle est aussi plus détendue si Néli n'est pas trop proche d'elle.

Mes demandes

Il y a des demandes qui vont quasiment systématiquement la contrarier comme :

  • Déplacer les hanches (éloigner ou aspiration)
  • Reculer
  • Me suivre en liberté

Il y a des demandes qui sont beaucoup plus faciles :

  • Mettre le filet (un de ses comportements préférés)
  • Brosser la crinière et la queue
  • Donner son œil (pour faire des soins)
  • Baisser la tête et garder la tête en bas

Les différentes techniques qui aident Amalhia à s'apaiser

Marcher jusqu'à s'apaiser ou s'ennuyer

Je me rappelle que quand je l'ai eue il y a 7 ou 8 ans, quand elle est arrivée dans les monts du Pilat, elle était tendue dès que je lui mettais le licol. Je me rappelle la faire marcher un ou deux tours dans le pré en licol, sans rien lui demander, juste en marchant. Au bout de 2 ou 3 tours, elle se mettait à respirer normalement et à se détendre après avoir soufflé un coup.

On faisait ça facilement dans le Pilat car on avait des prés pratiquables toute l'année. Ici, on a que le petit espace du paddock dans lequel marcher. Dans les bois et les prés, on a la boue l'hiver on a la boue, les insectes et les taons l'été. D'ailleurs, en général, si je lui propose d'aller marcher en dehors du paddock, elle refuse et reste plantée devant le passage boueux qui sert de sortie.

Brosser la crinière

Souvent, Amalhia n'aime pas qu'on la brosse. Par contre, je crois qu'elle est toujours OK avec le fait qu'on lui brosse la crinière, et c'est plutôt une activité dans laquelle elle se détend. C'est peut-être parce que c'est quelque chose que j'ai bien travaillé au début, en attendant de la décontraction pour récompenser ?

Une autre chose qui marche bien, c'est quand Amalhia a envie qu'on la gratte quelque part. En ce moment elle a un genre de dermatophilose que je n'investigue pas, mais qui donne lieu à des bonnes séances de grattouilles où elle fait sa tête de girafe contente. J'essaie d'intercaler ces séances de grattouilles comme des moments d'interaction libre qui sont parait-il si important pour construire une bonne relation. Et c'est vrai que c'est cool de pouvoir passer un moment avec elle sans prise de tête. C'est bon pour nous 2.

Par contre, si on la gratte ou on la caresse quand ça ne la gratte pas, elle met les oreilles en arrière et peu aller jusqu'à menacer sérieusement de morsure. Elle déteste qu'on la touche sauf quand elle veut qu'on la touche. Bon, je suis un peu pareil je crois... Je la comprends, le consentement toussa.

Désensibilisation à ma présence – attendre qu'elle lâche l'affaire

Dans ses podcasts, Shawna Karrasch explique que tant que le cheval n'est pas calm and relax ça ne sert à rien d'aller plus loin que la statue. Si le cheval s'énerve, elle propose d'attendre qu'il lâche l'affaire avant de démarrer la séance et de commencer à cliquer et à récompenser. C'est une sorte de désensibilisation à la présence de l'humain.

J'ai fait ça avec Amalhia.

Les premières fois elle est restée 45' à côté de moi à attendre que je lui demande quelque chose. Extrêmement concentrée sur moi, frustrée, ultra pincée dès que je la touche. D'autres fois, elle est restée à lécher mon manteau plus de 10 minutes d'affilée.

C'était extrêmement frustrant pour toutes les deux. Mais il y a eu de sérieux progrès. Je n'ai plus jamais de session où elle reste bloquée frustrée quoi que je fasse pendant 30 minutes. Mais c'était dur et pas du tout épanouissant ni fun, ni pour elle, ni pour moi.

Maintenant, je ferai évidemment ça avec un nouveau cheval : Attendre qu'il soit relax pour demander quelque chose. Que ce soit un pré-requis pour le travail. Mais avec Amalhia, j'ai trouvé ça hyper dur, hyper frustrant pour toutes les deux. J'ai aussi l'impression que quand elle lâche l'affaire et que je récompense, alors c'est du renforcement intermittent. Justement le truc qui crée davantage de frustration comme j'en parlais dans cet article : Casino et frustration .

J'ai l'impression d'avoir pas mal de progrès les premiers mois. Et puis après on a stagné. Par contre, ce qu'on a gagné définitivement, c'est qu'Amalhia hennit dès qu'elle me voit, et qu'elle revient de n'importe où du pré dès que j'arrive.

Protocole de relaxation à la Karen Overall

Nous avons vu beaucoup de vidéos de travail au clicker lors du stage avec Ken Ramirez. J'ai été marquée par le fait qu'il récompense énormément pendant les séances de travail. Beaucoup de récompenses quand il clique, et aussi des récompenses gratuites quand l'animal attend dans son comportement par défaut.

En rentrant, j'ai repris le travail avec Amalhia en lui demandant la statue à un endroit où elle n'avait pas l'habitude d'être travaillée. Je me suis rendue compte que ce comportement n'était pas clair pour elle. Elle détournait la tête puis faisait une sorte de yoyo. J'ai donc repris cet exercice avec comme but qu'elle ait la tête immobile d'abord une seconde, puis deux secondes etc.

Amalhia avait une super tête sur cet exercice, à cet endroit. Donc j'ai décidé de conserver cet exercice, mais d'allonger la durée entre deux clics, ou bien d'ajouter un peu de mouvement (en gros, de rajouter de la distraction et de la durée au comportement de la statue). J'ai rangé ce travail sous le nom de protocole de relaxation car je trouve que ça ressemble énormément au protocole de relaxation de Karen Overall. L'idée est de récompenser le chien qui reste assis 1 seconde, puis 2 secondes, puis 5 secondes, puis 3 secondes en faisant un pas de côté, ou en bougeant les mains etc.

On a fait cet exo pendant environ un mois. Il y a même eu quelques séances où elle a été de très bonne humeur tout du long. J'essaie d'introduire des nouvelles choses (toucher le corps, donne ton oeil, baisse la tête, je m'éloigne d'un pas, ...) en suivant la règle que j'ai retenu du séminaire : Entourer un comportement coûteux de comportements faciles .

Mais maintenant, peut-être parce que j'essaie de l'amener à d'autres endroits, ou d'autres positions, peut-être parce que je mixe avec des choses plus difficiles, peut-être parce que c'est moins nouveau et moins fun, on ne progresse plus trop. Enfin, ce n'est pas complètement vrai. On peut avoir : Amalhia qui fait grave la tête, je lui demande de me suivre et on va ailleurs, et ensuite on a Amalhia qui est souriante sur quelques clics. Et en vrai, c'est un énorme progrès.

Pendant longtemps elle a été confortable (en restant les oreilles en avant) juste 2 ou 3 secondes entre 2 clics. J'ai fait un travail systématique sur l'augmentation de la durée, et maintenant elle est OK pour 5 à 10 secondes, mais ça dépend quand même d'où on en est dans la séance, et d'où on est dans le paddock.

De nouveau, je crois qu'on atteint un plateau, et je me rends compte que je doute et que donc je recommence à mélanger les techniques et à boudiguer. C'est aussi pour ça que j'ai écrit cet article. J'ai besoin de clarifier ce que je fais pour moi-même.

Il faudrait peut être que j'aille lire davantage sur le site de Karen Overall, ou que je trouve des vidéos. De mon côté j'attends d'avoir de la relaxation pour progresser, mais peut être qu'il faut juste regarder le comportement = pas bouger ? (question rhétorique, je n'attends pas de réponse)

Click to calm (on the mat)

Avec Iggy, on a travaillé en click to calm sur son excitation (quand on était en extérieur et qu'il avait très envie d'aller manger des crottes de chat, ou des chats), et sur sa peur. L'idée est de l'avoir en longe, d'amener un tapis, et d'attendre qu'il se pose sur le tapis. Je récompense chaque comportement qui se rapproche d'une attitude décontractée : s'assoir, avoir le regard moins figé, se coucher, poser la tête sur ses pattes...

Les premières séances ont été très longues, mais ça a vraiment bien marché pour lui. Quelque part, ça ressemble un peu à ce que fait Shawna Karrasch, sauf que Shawna attend la décontraction pour démarrer la séance, et que là on récompense sur le chemin de la décontraction.

Conclusions temporaires

Click to calm et statue

Aujourd'hui, je trouve difficile pour Amalhia d'alterner le travail de statue et le travail de click to calm. La situation ressemble beaucoup : dans les deux cas je suis à côté d'elle à ne rien faire. En y réfléchissant à mesure que j'écris, je me dis que je pourrais différencier les deux situations en faisant :

  • Statue : j'ai la main dans la sacoche, la jument est en liberté sans licol, je récompense régulièrement en mode *errorless training**.
  • Click to calm : je ne mets pas la main dans la sacoche par défaut, la jument à un licol, et je récompense peu en mode on s'emmerde comme si on attendait le véto, ou le beau temps.

Guidelines personnelles

Je profite aussi de ce moment de réflexion par écrit pour me faire une petite liste de comment continuer le travail dans les semaines qui viennent :

  • Continuer d'avoir des moments de grattouille sans travail ni clics (peut être au moins une fois tous les 2 jours ?)
  • Continuer à essayer de capturer du calme, quand je passe au paddock pour faire autre chose, quand elle fait la sieste au soleil, ...
  • Tester son état émotionnel au démarrage de la session en caressant à l'encolure.
    • Si elle est figée-grognon, ramasser les crottins, ou regarder mon tel.
    • Retenter :
      • Si elle est OK, on démarre.
      • Sinon, revenir avec un licol et l'emmener marcher jusqu'à ce qu'elle souffle et s'ennuie un peu.
  • Une fois qu'elle est OK, alterner :
    • La statue : durée et distraction, sur par exemple 6 ou 7 clics
    • Exercices qu'elle connaît bien : donner les pieds, baisser la tête, donner l'oeil : 4 ou 5 clics
    • Exercices plus durs : un pas en avant, touche, recule, pousse les hanches, ramène les hanches, pousse les épaules, change de côté, .... : 1 ou 2 clics avant de revenir à la statue ou à des exercices qu'elle aime.
    • Régulièrement récompenser comme un mini jackpot pour faire une pause. Quand elle mange ses quelques carottes par terre, je change de place dans le paddock, et j'attends de voir si elle veut me rejoindre pour refaire une micro session. (faire ça plutôt que lui demander de me suivre)

À suivre !

NB : j'écris ces lignes pour moi, et pour partager si vous rencontrez des problématiques similaires. Je ne souhaite pas de conseils, je ne souhaite pas que vous me proposiez d'essayer quelque chose. Par contre, j'accueillerai avec plaisir de lire vos expériences avec vos chevaux, ce que vous faites, ce qui a marché pour vous, ou ce qui n'a pas marché pour vous.

 
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from LK blogue…

Photo : En me rendant à la gare de La Tour-de-Peilz ©Lyonel Kaufmann 2025

Beau début de journée, à nouveau les montagnes et le lac sont magnifiques en descendant à la gare de La Tour-de-Peilz.

Belle assemblée ensuite d’Héviva à Renens, j’ai le plaisir d’y revoir Anne-Catherine Lyon, venue en invitée et Nathalie Saugy. J’y rencontre également Sébastien Cala, chef de groupe socialiste au Grand Conseil.

Tant Anne-Catherine que Sébastien ont des propos forts et sensés relativement à la situation actuelle vaudoise et les coupes budgétaires. Belle personne que notre chef de groupe.

Héviva se découvre sous un nouveau jour d’acteur significatif de lobbying. Fini le ronronnement ! Il va falloir tenir et lutter. Je n’ai pas perdu mon temps.

Après l’apéritif dînatoire, je reprends le train pour Yverdon pour relever la boîte aux lettres de la FVPS. Je boucle la boucle après lundi à Berne pour là fondation.

Je reprends ensuite le train pour Vevey. Je passe la tête à Saint-Antoine juste pour visualiser la frénésie du Black Friday. Je ne ferai pas long. En ressortant, je m’achète des marrons chauds

 
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from les mondes d'ilanthar

Chroniques des sept mondes : le deuxième âge

L'organisation des chroniques en trois âges est loin de faire l'unanimité, mais elle est celle retenue dans cet ouvrage et correspond peu ou prou à celle retenue par nombre de sages dans les mondes élémentaires. Le deuxième âge est supposé commencer avec le premier éveil.

le premier éveil

Après l'établissement de la Fondation, le panthéon formé par les douze divinités se sépara et chacun de ses membres s'attela selon sa sensibilité à rebâtir et à modeler les mondes d'Égishirgal selon leur inspiration et leurs envies. On attribue généralement à Sârijaina le don conféré à certaines espèces animales ou primitives de pouvoir évoluer vers un plein état de conscience et de recevoir le don de l'âme. C'est ainsi, sans doute, qu'apparurent les premiers humains sur le monde d'Agartha, ayant évolués depuis une ancienne espèce que certains érudits avancent être également un ancêtre des Anorèn, voir ces derniers eux-mêmes. L'espèce humaine fut un grand succès et se propagea rapidement à la surface d'Agartha, souvent au détriment d'anciennes espèces qui y étaient déjà présentes... Et ce jusqu'à devenir majoritaire et omniprésente un millénaire après son éveil.

les trois empire ou les trois alliances

Interpellés par les incroyables progrès et le potentiel inégalé des humains en Agartha, les douze se séparèrent en trois groupes de quatre, selon leurs affinités de l'époque et accompagnèrent le développement de ce qui deviendra, avec leur aide, trois gigantesques empires. C'est ainsi que naquirent les trois empires, ou les trois alliances (si l'on se réfère plutôt aux divinités), qui chacun disposa de vastes terres et d'une adoration sans failles pour son alliance divine. En Occident se trouvait l'empire ambré vénérant Listrya, Maghmor, Oghma et Malaliach. En Orient se dressait l'empire radieux, sous le patronage de Sârijaina, Nenda, Leyel et Ashâstra. Au sud et au centre, le vaste empire de la félicité vouait son adoration à Accasbel, Asobëe, Nayrhëa et Minarsas.

les conquêtes éthérées et la paix des cinq mondes

Drapé dans les nobles idéaux de “civiliser” les quatre autres mondes élémentaires et poussé par les moins nobles ambitions de pouvoir et de richesses, les trois empires partirent avec l'aide des dieux à la conquête et la colonisation d'Arcëa, de Valdémyr, de Hyérune et d'Énumæl. Chacun des empires y installa des colonies, et les humains peuplèrent les quatre mondes par de grandes vagues de migrations. Le tout se fit dans une atmosphère de plein essor et d'effervescence. On dit qu'une cité naissait chaque année et que la profusion et l'abondance régnaient. Ce fut la paix des cinq mondes.

Naissances & Discordes

Voyant que tout semblait aller pour le mieux, les dieux & déesses délaissèrent leurs peuples et ne se préoccupèrent plus guère que de leurs envies propres. La plupart des couples divins donnèrent lieu à des naissances et les festins, fêtes, rencontres ou ballades en secret furent monnaies courantes dans les champs élyséens. De la même manière, les humains et les anciennes espèces n'adoraient plus vraiment les dieux : ils avaient déjà un statut digne d'un paradis et les dirigeants impériaux mettaient bien souvent en place des cultes en leur nom. Parmi les divinités naquirent les discordes. Les couples se scindaient ou se chamaillaient, la confiance fut bien souvent brisée, des divinités mineures illégitimes naquirent, les alliances se formaient et se brisaient tout autant, sans aucune forme de stabilité. Les divinités étaient devenues colériques et ne s'occupaient plus que de leurs problèmes domestiques et personnels. Las de la domination injuste des humains sur des mondes qui n'avaient pas eu à les supporter jusque là, les anciennes espèces s'allièrent en secret avec le souhait de chasser les empires hors des mondes élémentaires. La chose semblait d'autant plus facile que les empires étaient sur le point de briser la paix des cinq mondes, les cultes impériaux ayant exacerbé les fiertés populaires et la soif démesurée des empereurs. Ces anciennes espèces se réunirent derrière la figure d'un chef charismatique et puissant : le dragon.

la Conflagration

Le dragon connaissait de nombreux secrets et il se prit lui-même un peu pour une divinité, formant de nombreux rejetons de lui-même à partir de sa puissance et de son âme. Ils devinrent des généraux d'armées et avec les autres anciennes espèces ayant levé leurs bannières, le choc contre les empires (qui luttaient également entre eux, s'accusant mutuellement d'avoir fomenté ces révoltes) fut si violent qu'on le nomma “conflagration”. L'alliance des anciens coupa les chemins vers Agartha afin d'empêcher la venue de renforts depuis les cœurs des empires. Ne sachant ce qui se produisait, les empires vieux de plusieurs siècles s'accusèrent de plus belle et la guerre fit rage aussi en Agartha, entre humains uniquement cette fois. Du côté des mondes élémentaires, cet isolement provoqua au contraire l'unification des humains en un seul bloc. Ce fut la guerre de ceux doté d'une pierre d'âme, les anciens peuples, contre les peuples dits de l'éveil. Des évènements sans précédent eurent lieu, qui éliminèrent des espèces, en modifièrent de nombreuses, changeant leur destin à tout jamais... La conflagration fut telle qu'elle sortie les douze de leurs discordes futiles. Pour la première fois depuis longtemps, ils regardèrent ce qui se déroulait sous leurs yeux et comprirent combien s'étaient montré irresponsables. Ils intervinrent directement mais virent des forces puissantes à l'œuvre, capable de rivaliser avec la leur, parfois. Le dragon était de ces menaces et ils durent convaincre ses rejetons de le trahir et de se retourner contre lui. Ainsi, ils mirent fin à son influence tyrannique, ils séparèrent les peuples et mirent fin à la conflagration.

#egishirgal

 
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from les mondes d'ilanthar

Chroniques des sept mondes : l'âge des Premiers

Voici un bref récit des chroniques des sept mondes tel qu'il est connu de très rares êtres ou personnes, et tel qu'il figure dans l'Enchyridion, un célèbre ouvrage de la célèbre Bibliothèque mobile en Énumæl et dont l'auteur est inconnu.

l'Âge des Premiers

Il y a de cela des temps immémoriaux, la guerre prévalait entre les premiers dieux, une guerre qui embrasait l'ensemble de l'univers connu, la totalité des mondes d'Égishirgal (et peut-être même au-delà) et qui menaçait alors de tout engloutir et anéantir. Les premiers dieux étaient en train de réduire à néant la totalité des mondes. Leurs hordes armées étaient lancées les unes contres les autres, composées des terribles anciens êtres telles que les saisals et menées par les dieux inférieurs, leurs serviteurs désignés pour diriger leurs armées, dotées d'une part de leur parcelle divine. Mais alors que les mondes étaient au bord de la destruction, les dieux inférieurs devenaient las et tristes de provoquer la destruction de mondes qu'ils trouvaient si beaux. Plus encore, régulièrement ressuscités pour mener toujours plus de combats, parfois aux côtés de l'ennemi d'hier et contre l'ami d'autrefois, ils souffraient chaque fois un peu plus de voir leurs soldats et serviteurs périrent définitivement (on dit que des espèces entières disparurent sur un caprice de leurs maîtres), de même qu'ils pouvaient de moins en moins avoir le cœur à lutter contre leurs homologues pour des raisons décidément compréhensibles. Il en résulta une alliance entre les dieux inférieurs. Dans le plus grand secret, ils se réunirent dans une grotte profondément cachés dans les entrailles d'un monde à l'écart. Ils y scellèrent un accord : la guerre devait prendre fin, leurs blessures devaient cesser et cela ne pouvait se faire que par leur alliance et la mort ou le bannissement de leurs maîtres et créateurs. Insidieusement, ils encouragèrent la colère de leurs maîtres... les poussant peu à peu à engager une conflagration finale qui devait décider définitivement du sort des mondes en une seule fois, en un unique conflit. On dit que les armées recouvraient entièrement le monde qui vit le jour de cette bataille. Chacun étant persuadé de sa victoire prochaine, bercé des illusions de leur propre grandeur et des paroles des dieux inférieurs, les Premiers étaient tous présents. Mais la conflagration ne fut pas celle qu'ils attendaient. Après que les peuples et créatures les plus fanatiquement dévoués à la cause des premiers dieux furent sacrifiés sur le champ de bataille, tous ceux qui restaient, aux côtés des dieux inférieurs réunis (leurs chefs militaires) se dressèrent subitement contre leurs maîtres, provoquant, peut-être pour la première fois, l'alliance temporaire de ceux-ci. Mais même ainsi, regroupés face à leurs créations, ils ne surent combiner leurs forces. On dit qu'ils furent repoussés dans l'abîme en dehors des mondes et personne ne saurait dire s'ils en périrent ou disparurent, tout simplement. Les douze dieux inférieurs se retrouvèrent alors au sein d'un gigantesque édifice qu'ils firent ensemble surgir de terre à l'emplacement même de leur victoire, au bord de l'abîme. Ce champ de bataille, ce monde, est désormais connu sous le nom de Champs Élyséens, et l'édifice, le Temple de la Fondation. Car c'est en ce lieu que les douze y établirent leur Fondation, un corpus de règles divines qui allaient dicter les lois régissant l'organisation des mondes d'Égishirgal. Par ce biais, ils établirent également leur domination et leur entente tacite pour y maintenir éloignée toute menace de destruction totale. Ils en sortirent désormais connus sous le terme de “dieux”, l'adjectif inférieur n'ayant plus aucun sens.

A propos des démons Un point sur les démons. Tels qu'ils sont décrits dans l'Enchyridion, ceux-ci constituent probablement un ensemble d'êtres et de peuples qui ne proviennent pas d'Égishirgal. Peut-être même n'ont ils pas été créés par les Premiers. Ce que l'on sait en revanche, c'est que chaque grand peuple démoniaque fut amené par l'un des Premiers depuis un “extérieur”. Ils sont également les seuls à avoir négocié leur service auprès des douze contre leurs maîtres, les autres ayant suivi par loyauté les Premiers ou les douze lors de la bataille des Champs Élyséens. Lors de l'établissement de la Fondation, les démons acceptèrent de se plier aux règles établies pour Égishirgal, ainsi que d'autres clauses que seuls ceux dans le secret des dieux connaissent. Mais en échange, ils reçurent Pandémonium en cadeau et la liberté de le modeler à leur image et de le gouverner selon leur bon vouloir.

#egishirgal

 
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from Trucs de fous

Une infirmière demande à une psychiatre « pourquoi vous avez écrit en plein complexe d’oedipe dans son dossier » La psychiatre raconte que le patient lui a demandé si il pouvait sortir dans le parc de l’hôpital. Elle lui a répondu «  Non pas encore c’est trop tôt ». Le patient déçu et en colère a dit «  Pfff… Nique sa mère ! ». L’infirmière réagit au récit de la psychiatre en disant « Vous allez loin dans vos analyses… »

La psychanalyse… Il y a tant à dire sur cette pratique, tandis qu’une sénatrice vient de proposer un amendement pour dérembourser la psychanalyse.

Tout d’abord, il y a des psychanalystes tout court, qui ne sont déjà pas remboursés. Ensuite il y a des psychologues psychanalystes et des psychiatres psychanalystes, en libéral, en CMP, en hôpital, qui elles et eux sont remboursés. En tant que patiente, face à un psychologue ou un psychiatre psychanalyste, je n’ai pas pu savoir cette orientation à moins de poser directement la question.

Pourtant c’est important de le savoir, car la psychanalyse n’a montré aucune preuve de son efficacité dans le soin des troubles psychiques, est reconnue comme moins efficace que les autres psychothérapies depuis la méta-analyse de l’inserm de 2004 ( ça fait plus de 20 ans 😱) et est déconseillée par la haute autorité de santé dans l’accompagnement des personnes autistes.

Dans mon parcours de vie, la psychanalyse a entraîné un retard de diagnostic, un retard de soins adaptés (TCC, médicaments) et donc ma première tentative de suicide. La psychanalyse peut tuer. Et elle est encore enseignée à l’université. Elle est encore remboursée.

Quant à cet amendement, oui selon moi bien sûr il faut arrêter de rembourser la psychanalyse, mais que fait-on des milliers de patients qui se retrouveraient sans soins remboursés du jour au lendemain ? Qui mettrait-on à leur place dans les CMP et hôpitaux qui sont remboursés ? Comme souvent avec les gouvernements de monsieur Macron, il y a une idée de départ qui parfois (rarement selon moi) est bonne pour les citoyens citoyennes, mais il n’y a pas de moyens associés à cette idée, comme la désinstitutionalisation sans éducateurs à l’école, sans fonctionnariser les AESH… L’idée est bonne mais la pratique ne l’est pas, et vise avant tout à faire des économies.

Quelques sources pour en savoir plus sur la psychanalyse : https://presse.inserm.fr/wp-content/uploads/2017/01/2004_02_26_CP_ExpCol_Psychoterapies.pdf

https://www.autismeinfoservice.fr/accompagner/connaitre-therapies/interventions-psychodynamiques#:~:text=Dans%20le%20secteur%20m%C3%A9dico%2Dsocial,Autorit%C3%A9%20de%20Sant%C3%A9%20(HAS).

 
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from Un Spicilège

Métro 2033

Déjà conquise par Futu.re et Nouvelles de la mère patrie, et même si j'ai mis un peu de temps à me décider, c'est avec de grandes attentes que je me suis attaquéee à l'œuvre emblématique de Dmitry Glukhovsy, celle qui lui a permis de construire tout un univers que d'autres ont enrichi : Métro 2033. J’y ai immédiatement retrouvé ce que j’aime profondément chez cet auteur : un réalisme brutal, une noirceur assumée, et sa manière unique de construire un univers à la cohérence telle qu’on a l’impression de l'avoir toujours connu. Dans cet ouvrage dense, Dmitry Glukhovsky imagine un avenir dévasté par la guerre. Les derniers survivants de Moscou se sont réfugiés dans les entrailles du métro, réorganisant un semblant d'ordre, station par station. Artyom, jeune habitant des souterrains, se voit confier une mission cruciale qui l'entraînera dans un périple à travers tout le réseau, au cœur d’une humanité qui tente tant bien que mal de tenir debout.

Metro 2033, c'est avant tout un voyage initiatique puissant, dense et profondément saisissant. Glukhovsky y a récréé avec une précision fascinante l'organisation des hommes : les fédérations, les zones commerciales, les alliances fragiles… mais aussi leurs dérives les plus menaçantes, sectes illuminées et groupuscules néonazis compris. Rien n'est épargné et (malheureusement ?) tout fait sens. S'y débattent une galerie de personnages d'une justesse poignante, achevant de crédibiliser le tout.

Porté de bout en bout par un personnage principal en constante évolution, sublimé par une écriture sensitive, cette lecture-découverte marque par la diversité des thèmes qu'elle aborde. Immersif, sombre et incroyablement vivant, Métro 2033 confirme l'immense talent de l'auteur et son goût pour les épopées.

Si, comme moi, vous aimez les univers fouillés et les ambiances fortes, je ne peux que vous conseiller de vous lancer à l'assaut de ce pavé. Étant de plus fascinée par les métros, je ne pouvais qu'être conquise. J’ai hâte, à présent, de découvrir la version parisienne de cet univers imaginée par Pierre Bordage, dans un réseau que je connais encore mieux.


Métro 2033 | Dmitry Glukhovsky | Traduit par Denis E. Savine | L’Atalante

 
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from Depuis les Gorces

#Animaux #ClickerTraining Le renforcement aléatoire est-il une bonne technique pour récompenser moins souvent (voir se passer de nourriture ?) dans le travail au clicker ?

Introduction : madame carotte

À mes tous débuts avec Néli, on est allé en stage chez Frédéric Pignon. Quelques chevaux avant nous, il y avait une dame qui avait tout le kit la Cense dont un stick orange, et une sacoche avec des carottes. Son petit cheval n'était pas très bien éduqué et ne faisait pas trop ce qu'elle demandait. Frédéric Pignon s'est moqué d'elle en l'appelant « madame carotte » et en l'humiliant devant le public d'auditeurs·trices du stage. J'utilisais quelques carottes moi aussi à l'époque, j'étais ultra inquiète de comment ça allait se passer pour moi ensuite. (spoiler : ça ne s'est pas bien passé non plus, mais au moins, je n'ai pas sorti de friandises et n'est pas subi cette humiliation).

Dans le monde du cheval, travailler avec des carottes, c'est mal. En tous cas, c'était largement le cas il y a 20 ans, et c'est toujours le cas aujourd'hui avec de nombreux professionnel·les.

C'est naze d'acheter ton cheval avec de la nourriture.

C'est un truc de nana sentimentale qui ne sait pas créer une relation avec son cheval parce qu'elle n'a pas le charisme des hommes-centaures.

Et puis l'autre argument contre la récompense, c'est :

Mais tu feras comment t'auras plus de friandises hein ? T'auras l'air bien bête avec ton cheval qui fera rien.

Alors du coup, quand on a commencé le clicker, on s'est toutes demandé :

On va faire comment ensuite pour se passer de la nourriture ?

Le renforcement aléatoire et le casino

À l'époque, je me souviens que la réponse était dans le renforcement aléatoire, avec l'analogie du casino.

Le casino, ou le mari violent

On trouve souvent deux situations pour expliquer le fonctionnement du renforcement aléatoire : le casino, ou le mari violent.

L'idée du casino, c'est de penser à une machine à sous. Tu viens, tu mets 3 sous, et bingo, tu reçois le double de ta mise. Grosse joie. Tu recommences, tu ne gagnes pas. Tu recommences : bam tu gagnes, et un peu plus que la première fois ! Alors tu continues à jouer avec de plus en plus d'intensité. Tu appuies plus fort sur les boutons, tu continues à jouer alors que ça fait 6 fois que tu ne gagnes pas et que tu as perdu tout ce que tu avais gagné. Et tu joues encore. La machine t'a dressé à jouer, et elle n'a même plus besoin de te donner de la nourriture (de l'argent) pour que tu continues.

Le mari violent, c'est un peu différent. Un mari violent ne séduit pas en étant violent et désagréable. Non, au début il est aimant et attentionné. Et puis petit à petit, les compliments et les attentions sont moins fréquentes, et les piques et les méchancetés font leur apparition. Et puis les piques deviennent des colères, des journées où le mari fait la tête, des humiliations, et puis, une fois de temps en temps, le mari redevient dou et aimant, il s'excuse et offre des cadeaux. Sa femme ne sait jamais si en rentrant elle va trouver un mari désagréable ou aimant, mais elle reste. Cyniquement, on pourrait dire qu'elle a besoin de moins en moins d'amour et de positif dans la relation pour rester.

Le renforcement aléatoire des pigeons

L'analogie au clicker est une expérience réalisée par les psychologues quand iels travaillaient sur les lois de l'apprentissage. On mettait un pigeon dans une cage qui devait appuyer sur un levier pour faire tomber une récompense alimentaire. Un jour, la friandise ne tombe pas. Et, au lieu de se décourager tout de suite et d'aller vivre sa vie de pigeon à l'autre bout de la cage, le pigeon s'énerve et appuie plusieurs fois d'affilée sur le levier. Les psychologues se sont rendu compte que une fois le comportement acquis, quand la récompense tombait aléatoirement, l'animal continuait à produire le comportement qui était récompensé aléatoirement. Et il le faisait avec plus d'intensité.

Le renforcement aléatoire dans l'entrainement en renforcement positif

La technique du renforcement aléatoire est donc devenue un mythe à atteindre quand on travaille son animal en R+. L'idée est de passer du renforcement systématique d'un comportement à un renforcement aléatoire pour que l'animal ne sache pas prédire quand il aura, ou pas, la récompense. Du coup, on (au moins moi) se disait :

Si je suis forte, je vais réussir à passer la plupart des comportements que je lui ai enseignés en renforcement aléatoire, et j'aurais besoin de beaucoup moins de récompenses.

J'ai beaucoup culpabilisé de ne pas réussir à passer plein de comportements en vrai renforcement aléatoire. Je me rappelle me faire la réflexion à chaque montoir avec Néli (chose qu'elle faisait en plus super bien. Mais ça me coutait un morceau de sucre ou une rondelle de carotte à chaque fois).

Le faux renforcement aléatoire

Pendant des années, j'ai essayé de diminuer le nombre de récompenses que je donnais. Pour certains comportements faciles pour Néli ou Amalhia, j'ai pu arrêter de récompenser. Par exemple, je ne récompense plus la mise du licol pour Néli, ou bien le fait de donner ses pieds. Pour Amalhia, on est plus fortes sur le travail à cheval. Je ne récompense plus aucune transition montante, mais je continue à récompenser pas mal de transitions descendantes ou de jolies attitudes dans le travail.

Mais pour la plupart des comportements, je fais ce que le monde du chien en éducation positive on appelle du « tradi-bonbon » (à prononcer avec un ton totalement condescendant). Je demande un comportement, par exemple « donne ton pied », si la jument ne donne pas, je vais tapoter sur la jambe et l'emmerder un peu, quand elle donne je le prends, si elle cherche à le retirer, je le retiens, et quand elle est détendue et que c'est vraiment super, je clique et je donne un bonbon. Si c'est juste OK, je donne rien. Du coup, je réduis vachement le nombre de récompenses que je donne, le tour est joué !

La révélation

Exit le renforcement aléatoire

J'ai demandé à Ken Ramirez ce qu'il pensait du renforcement aléatoire lors du séminaire, car c'est une technique dont il ne parlait pas du tout (et c'était présent dans son (vieux) livre).

Ken Ramirez recommande de ne pas utiliser le renforcement aléatoire car ça génère beaucoup de frustration chez l'animal et que ça n'est pas une technique juste.

Il a repris l'exemple du distributeur de nourriture qui est bloqué alors que d'habitude il donne systématiquement un gâteau quand on lui donne 2 euros. Alors oui, on continue à appuyer sur le bouton pour avoir le gâteau, mais pas franchement dans la décontraction et la bonne humeur 😬.

Et ça a été une révélation pour moi. Je galère à obtenir des juments calmes, décontractées et joyeuses dans le travail au clicker, et j'utilise une méthode qui génère par construction énormément de frustration ??

Alors on fait quoi ?

La première question à se poser il me semble, c'est :

Pourquoi on veut absolument se passer de nourriture ?

Que penserait-on d'un employeur qui voudrait que ses employés travaillent sans salaire ? Alors oui, mais peut être vous voulez une relation avec votre animal qui ne relève pas de la relation : employeur-employé.

  • Certain·es rêvent peut être d'une relation comme entre deux ami·es, mais un ami ne me donne pas d'ordre et ne me dit pas ce que je dois faire.
  • D'autres pensent peut être plutôt à une relation parent-enfant. Bon, il y a beaucoup de relations parent-enfant ou l'enfant obéit pour ne pas se faire engueuler, ou pour ne pas risquer qu'on ne l'aime plus, plutôt que par amour ou que sais-je.

En vrai, j'aime beaucoup cette question. Je me demande vraiment quelle est la nature des relations que l'on peut construire avec nos animaux.

Mais en réalité, à titre personnel, je n'ai aucun problème à donner de la nourriture toute la vie. J'ai aussi envie que mon animal soit content de me voir, et content de faire les trucs que je lui demande, et si je peux avoir ça avec des croquettes ou des carottes dans les poches, c'est ok pour moi !

Les stratégies pour diminuer la fréquence de renforcement alimentaire

J'ai l'impression qu'il y a deux stratégies qui vont réduire la fréquence du renforcement alimentaire.

Ken Ramirez nous a expliqué que dans un entraînement en renforcement positif, on devait tenir compte de deux aspects :

  1. L'animal doit être récompensé après chaque “clic” (et il faut prendre le point de vue de l'animal).
  2. L'animal a des attentes sur le type de récompense à donner en fonction du comportement qu'il vient de faire, et il ne faut pas décevoir ses attentes.

Entrainer de la durée

Quand on façonne un comportement, on va commencer par récompenser des choses très simples comme par exemple :

  • Quand je te demande le pied, tu le soulèves un petit peu

Et progressivement, on va cliquer quand le mouvement sera plus rapide, ou avec davantage de durée. On va donc progressivement espacer les clics et diminuer la fréquence de nourrissage.

Je retiens vraiment de ce séminaire la distinction entre les comportements qui sont faciles pour l'animal et ceux qui sont plus difficiles. Avec le chien, la différence m'était très claire. J'ai d'ailleurs plusieurs types de récompenses :

  • Les mini-croquettes du chat, pour les trucs super faciles
  • Les croquettes mac do, pour les trucs qu'on travaille à la maison, ou les trucs simples en extérieur
  • Les morceaux de saucisse ou de fromage, pour les trucs plus difficiles qu'on travaille dehors (comme la réactivité, ou la prédation).

Avec les chevaux, je ne me posais quasiment jamais cette question des comportements facile ou peu coûteux et de ceux qui coûtent davantage. Mais depuis le séminaire, ça a changé dans ma manière d'entrainer cf cet article :

Donc globalement, une manière de récompenser moins un comportement avec de la nourriture, c'est d'entrainer de la durée.

Les renforçateurs secondaires

La première demi-journée du séminaire avec Ken Ramirez était consacrée aux renforçateurs secondaires.

Comment entrainer des comportements qui pourront ensuite servir de temps en temps de récompense à d'autres comportements ?

Je ne vais pas résumer une demi-journée de formation en un paragraphe d'article de blog, mais j'ai retenu que :

  1. C'est un véritable travail, et ça prend plusieurs mois (au moins 5 ou 6) pour qu'un comportement ou un signal soit tellement associé à une récompense que l'on puisse l'utiliser pour récompenser un autre comportement.
  2. Il faut se méfier des renforçateurs tactiles comme les caresses ou les grattouilles : ces actions deviennent renforçantes au sein d'une relation entre le soigneur et l'animal. Mon chat apprécie mes grattouilles mais déteste celles des inconnus. Ken Ramirez recommande de toujours les entraîner comme des renforçateurs secondaires classiques.
  3. Il faut aussi se méfier des renforçateurs comme « la balle » ou un jouet. Ça marche, mais il faut bien comprendre qu'est-ce qui est renforçant pour l'animal : courir après la balle ? La mordiller ? Jouer à empêcher son maitre de l'attraper ? ...

Conclusion

Je veux assumer que mes animaux travaillent pour de la nourriture, et que ça n'est pas mon objectif que de me passer de nourriture.

L'autre idée intéressante de Ken Ramirez c'est de dire qu'on ne peut pas séparer les sessions d'entraînement du reste de la vie de l'animal : un animal apprend en permanence. Lui fait des sessions de travail avec une sacoche et un clicker. Au quotidien avec son chien, il a un clicker mais pas forcément de friandises dans sa poche. Par contre, il a des friandises qu'il peut rapidement aller chercher si besoin. Et par contre, il ne va jamais sortir son chien en ville sans ses « outils » au cas où : clicker, laisse et récompenses (si possible faible et haute valeur).

#Animals #ClickerTraining #Animaux #Cheval #Chien

 
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