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from Il n'y aura pas de f(r)iction.

Tout le monde est mort.

Pour la faire découvrir à mon amoureux, je regarde à nouveau depuis quelques temps la série Six Feet Under, qui raconte la vie d'une famille d'entrepreneurs de pompes funèbres entre 2001 et 2005.

Je réfléchis beaucoup sur le deuil depuis que j'ai découvert cette œuvre télévisuelle. Ce n'est ni triste ni morbide, j'y pense souvent de façon rationnelle et paisible.

C’était en août 2008, nous passions maman et moi le week end dans le Haut Rhin, dans ma famille maternelle.

Sur le chemin nous étions allées rendre visite à Simone. Elle était depuis plusieurs jours alitée à l'hôpital. Je lui ai donné des baisers, je lui ai parlé un petit peu, elle gardait les yeux fermés et pressait ma main de temps en temps en poussant de petits soupirs. Elle sentait la pommade au calendula, je lui en apportais quand je venais lui rendre visite à la maison de retraite, et je lui en mettais sur la peau, j'étais contente que les infirmières pensent à lui en mettre sur les mains.

Avant de reprendre le volant, maman et moi avons fumé ensemble une cigarette sur le parking, et repris la route en silence, ce n'était pas une route très gaie.

Vers 20h, nous avons pris un petit verre de vendanges tardives chez un de mes oncles, qui a une cave excellente. Il est mort aussi maintenant, très jeune, d'un arrêt cardiaque, mais je le vois toujours en train de passer la tondeuse en slip dans son jardin mitoyen, gaulé comme un astre. Je crois que toutes les femmes de cette famille ont un jour soupiré devant mon tonton Jean Michel.

Mon grand-père maternel a fait tout à coup irruption par le jardin, il était tout essoufflé, il a mis un moment à retrouver l'usage de la parole, et il a fini par me dire “Ton père a appelé, mamie's gestorva”. J'ai soudain éclaté en sanglots parce que j'ai réalisé que ça y était, que plus jamais je ne reverrai ma grand-mère, et je me suis dis que je me souviendrai de cette phrase toute ma vie.

Il y a eu un grand silence, on n'entendait plus que les “pchuuuuu pchuuuu” de Papi Vador. Lui aussi il est mort, très affaibli part une infection pulmonaire. De lui je me souviens de la jolie voix, quand il chantait, de son accent, de son blaireau à raser, j'ai longtemps porté le classique de Gautier parce que ce parfum était celui du savon d'Yvan. Je mets toujours son chaper, sa casquette bleu roi quand il m'arrive quelque chose d'important, pour me porter chance.

Berthe, mon autre grand mère, est retournée dans la grande maison pour chercher du gâteau. C'est comme ça, quand quelqu'un meurt il faut manger. On a très bien mangé à l'enterrement de Berthe, mais je n'y étais pas. Mes cousins m'ont raconté, il y avait des tonnes de frites. Berthe aimait les frites. La nuit où elle est morte, elle a demandé des frites, mais elle n'a reçu que des petits beurres, faut pas déconner. Elle a mangé tout le paquet, elle a du faire un petit rototo, et elle aussi s'est endormie. Elle a prit des forces pour le voyage. Elle était drôle, rude, paysanne, elle a eut trop de petits enfants pour tous les aimer pareil, mais chacun d'entre nous avait son plat attitré, son biscuit décoré pour son anniversaire, ses gourmandises dans le Stuva. Une vraie mamie gâteau.

Ensuite mes deux autres tantes sont arrivées avec leurs hommes parce que tout le monde habitait alors le même village, ma cousine a même téléphoné du Portugal, mon oncle a ouvert une autre bouteille, on s'est tous serrés les uns contre les autres sur la terrasse, on a levé nos verres et quelqu'un a dit “Voilà, il y a une nouvelle étoile ce soir” et nous avons tous trinqué à ma grand mère.

C'était merveilleux d'être entourée ainsi dans ce qui aurait pu être le pire moment de ma vie si j'avais appris la nouvelle seule dans mon appartement à Strasbourg.

Les jours suivants se sont déroulés dans une ambiance un peu schizophrène. L'exécution de ses dernières volontés qui nous ont tous surpris, les mots que j'ai dis pendant les funérailles… J’ai lu une rédaction écrite en 5e, où nous devions parler d’une personne importante. J’avais choisi ma petite Simone. Tout ça était poignant. Elle m’a terriblement manqué pendant toutes ces heures où nous lui rendions hommage.

Nous avons été obligés, mon père et moi, de transporter les cendres de Simone dans leur urne en voiture, depuis l’Alsace où elle était décédée, jusqu’en Picardie, où elle souhaitait être mise en bière dans le caveau où se trouvait déjà mon grand-père.

Quand mon père est venu me chercher, j’ai noté que l’urne était posée sur le siège arrière de la voiture. J’ai dû hausser les sourcils, parce qu’il m’a répondu “C’est ma mère, quand même, je ne vais pas la mettre dans le coffre”. J'ai pouffé, c'est tellement lui.

Pendant tout le trajet, il s’exclamait souvent, comme au temps d’avant “Ca va maman, pas trop d’air ?” “On va bientôt s’arrêter pour faire pipi.” “Ha, on approche de Compiègne, tu te souviens quand on allait chercher des champignons avec papa ?”. Je ne disais rien, je l’écoutais faire son deuil. Il était presque serein. Le matin de la mise en bière mon père a pleuré devant la tombe de ses parents, puis l'après midi, il m'a réveillée de ma sieste, il m'a mise sur un vieux vélo et nous sommes partis sur les routes caillouteuses entre les champs de betterave pour aller regarder les trains passer. Encore un truc qu’il faisait avec sa mère, quand il était enfant dans l’Oise. Il était heureux d'être là avec moi, vivant.

J’ai compris que ce petit bout de femme maladif, abimée par les années et par la vie, était en réalité un pilier de notre famille, et qu’elle venait de disparaître, en nous laissant tous orphelins, et qu’on allait devoir grandir sans sa douceur et sans sa résilience.

Je me suis donc raccrochée au fait que j'aurais pu être l'héroïne temporaire de la série, que Nate ou David allaient venir vers moi pour me réconforter, que j'allais évoquer ma grand mère avec Ruth dans sa cuisine, ou croiser Claire et son appareil photo dans le salon mortuaire... bref, que ça n'était pas tout à fait réel, etc... Et très très étrangement ça m'a beaucoup aidée, je suis rentrée de ses funérailles très en paix. De même, pendant ces jours de deuil mes parents, mon frère et moi avons beaucoup parlé de la mort. C'était enrichissant, loin de tout tabou, assez vif aussi, certaines opinions ont choqué, mais au moins, le jour venu, nous pourrons dire “nous savons ce qu'il/elle veut.”

Sa présence physique me manque évidemment mais quelque part, je suis heureuse pour elle, qu'elle soit partie sans souffrir, comme elle le méritait, et qu'elle ait peut être retrouvé mon grand père quelque part. Je me dis que je suis chanceuse d'avoir profité d'elle aussi longtemps et aussi pleinement. Je n'ai plus de peine. Je la vois vivante, dans mes souvenirs, sur des photos, au détour d'un geste ou d'un sourire de papa, et de plus en plus dans mes propres traits. J'ai ses yeux, son prénom, sa morphologie, ses pommettes et même son implantation de cheveux.

Je sais comment je vais vieillir, elle m'a dégagé le chemin, je n'ai pas tellement peur.

J'espère juste qu'il sera long.

 
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from Ma vie sans lui

Je me souviens (1)

Je me souviens de nos premiers échanges, sur un réseau social libre et décentralisé. Je me souviens du seul mot “blues” inscrit dans ta bio, qui m'a fait lever un sourcil puis sourire, dans une sorte de divine surprise.

Je me souviens de nos bonjours, tu répondais toujours en privé, déjà le goût du secret mais je ne le savais pas.

Je me souviens du manque que j'éprouvais lorsque tu ne répondais pas rapidement à mes messages (je ne savais pas non plus que tu ne correspondais que d'un ordi, je ne savais rien de toi)

Je me souviens que je ne cherchais rien mais qu'à un moment donné, je me suis dit qu'il se passait quelque chose, là.

Je me souviens de ce sentiment de connivence, de cette convergence incroyable de points communs et je me souviens aussi que je freinais des quatre fers lorsque je me disais “serait-il possible que ?”.

Je me souviens de la première fois que j'ai entendu ta voix, à la radio. J'avais l'impression que découvrir quelqu'un d'autre.

Je me souviens de ton fou-rire en messagerie privée lorsque tu m'as demandé comment je t'imaginais physiquement et que j'ai répondu “Jeune, grand, mince et brun”.

Je me souviens que j'étais persuadée qu'il fallait cesser ce “marivaudage” entre nous parce que tu avais sans doute 20 ans de moins que moi et que ça allait être compliqué.

Puis je me souviens du message où nous avons commencé à parler de nous, de nos vies et du soulagement quand j'ai réalisé que tu n'avais que 2 ans de moins de moi !

Je me souviens de l'accélération de nos échanges, de l'urgence que nous y mettions soudain et de la joie qui m'étreignait quand tu me répondais. Je me souviens du sourire qui ne me quittait plus quand j'étais en ligne avec toi.

Je me souviendrai toute ma vie de cette émission de radio que tu enregistrée rien que pour moi et du moment précis, du lieu précis où lorsque je l'ai écoutée en replay, j'ai compris que j'étais amoureuse de toi. Je me souviens des larmes qui ont dévalé sur mes joues, bonheur, peur, incrédulité, bon sang, cela faisait si longtemps que je n'avais pas éprouvé ce qu'était l'amour...

Je me souviens du soir-même où je t'ai écrit “je crois que je t'aime et je ne sais pas que faire de ça”, tu m'as alors envoyé ton numéro de téléphone et nous avons enfin pu nous parler, on aurait deux collégiens qui s'abordent timidement.

Je me souviens de nos conversations tous les matins et tous les soirs, quand j'étais sur le chemin du boulot. Je me souviens de mon rire qui résonnait dans les rues, de la légèreté qui était la mienne et de tes mots d'amour qui devenaient ma drogue quotidienne.

Je me souviens de la première fois que tu m'as appelée “mon amour”.

Et puis je me souviens de nos projets de rencontre à Paris, “pour en avoir le cœur net”, de mon appréhension, de la culpabilité que je commençais à éprouver de mentir à mon mari, mes fils. Et de la déception mêlée de soulagement que j'ai éprouvée quand on nous annoncé le confinement et l'interdiction de se déplacer, qui mettait à terre notre rencontre pour une durée indéterminée.

Je me souviens de la difficulté que cela a été pour moi de me retrouver enfermée chez moi avec un homme que je n'aimais plus, alors que je t'aimais toi. Je me sentais prisonnière mais à distance, tu m'aidais à m'évader.

Je me souviens des combines pour m'échapper afin de te téléphoner, de l'opération “bergamote coronavirée”, des balades de nuit pour ne croiser personne au prétexte de marcher un peu, dans mon kilomètre autorisé.

Je me souviens t'avoir proposé une visio, j'en faisais toute la journée dans mon bureau du fond du couloir alors pourquoi pas. Je me souviens que nous l'avons faite la veille du jour où nous devions nous rencontrer pour de vrai à Paris, pour conjurer le sort.

Je me souviens du moment où ton visage est apparu, je me souviens de ton relatif silence en voyant le mien, tu m'as dit plus tard que j'étais tellement belle que ça t'avait coupé le souffle (n'importe quoi). Et je me souviens qu'on en a fait régulièrement ensuite, quand les conditions s'y prêtaient.

Je me souviens de nos longues conversations à voix basse, de tout ce que nous sommes dit, de la découverte de ton histoire et toi de la mienne, je me souviens de cet amour, de notre amour qui a grandi de jour en jour alors que la moitié de l'humanité était confinée.

Je me souviens de tes doutes, aussi, des jours où tu ne te sentais pas “à la hauteur”, où tu te demandais si je ne devrais pas plutôt retourner à ma vie parce que tu n'avais rien à m'offrir (quelle vaste blague, tu m'as offert bien plus que mon ex en plus de 30 ans).

Je me souviens de larmes, parfois mais aussi et surtout de messages enflammés qui nous consumaient de désir.

Je me souviens m'être inquiétée pour toi parce que cet amour prenait toute la place dans ta vie confinée et que je craignais que si quelque chose tournait mal, cela ne finisse par te démolir.

Je me souviens du mois de mai, radieux et plein de nuages en même temps, de nos hésitations sur la suite et de notre rupture, qui m'a laissée le cœur déchiré en deux, à tel point que je me suis dit tout de suite qu'il n'était pas possible de passer à côté d'un amour pareil, quel qu'en soit le prix. Je me souviens t'avoir immédiatement relancé et persuadé que cela ne pouvait pas s'arrêter comme ça.

Je me souviens qu'alors que je savais pas si l'histoire était finie ou non, tu m'as envoyé un message pour me dire que tu avais réservé un billet de train pour venir me voir, maintenant que le confinement se levait petit à petit et je me souviens de mon cœur qui a raté quelques battements.

Je me souviens de l'attente de notre première rencontre, j'étais conquise et conquérante, sûre désormais d'avoir fait le bon choix.

Et puis je me souviens de ta silhouette sur la place des Archives, de ton sourire quand tu m'as vue arriver. Je me souviens.

(à suivre)

 
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from Blog d'une enfant de ce siècle

QUITTER FACEBOOK
Ernesto

Que de bruit pour une pauvre histoire de poudre aux yeux... J'ai dit que je partais dans 4 mois mais je n'en pouvais plus. Dès le 22 avril 2025 j'aurai disparu de cette zone du net, sachant que ma première publication date de 2012. J'ai juste pris le temps de réactiver mon compte pour prévenir mes contacts par message privé, puis j'ai supprimé mon compte définitivement le 24 mars au matin. Tant pis pour ceux qui ne m'auront pas suivie, parmis mes 390 contacts.

J'ai quand même encore entendu quelqu'un prétendre que sans gafam il n'y aurait “plus rien” pour nous tenir au courant de l'actualité... D'autres qu'ils ont “tous (leurs) contacts” sur facebook comme si le téléphone n'existait pas... Ou qu'ils en auraient besoin “pour (leur) travail” comme si c'était écrit dans leur contrat... Ou ne vont sur les réseaux “que pour les événements”, sachant que pour ça on n'a pas toujours besoin de compte, et que la plupart des structures qui créent les événements ont leur site dédié... D'autres qui s'en servent pour “meubler la solitude”, quand il y en a qui se remplissent les poches du sentiment de solitude alors qu'on est entourés d'êtres vivants... Genre il n'y aurait que facebook pour faire le taff, comme il n'existerait que le capitalisme comme modèle de société?

J'attaque les gafam et ces croyances qui les couvrent, pas ceux qui les formulent. Mais personnellement, je ne vois pas comment on peut s'interroger sur ce qui fait vraiment société sans dépasser toutes ces idées reçues.

Un petit lien qui expose les alternatives à facebook... (Dispora, Minds, Mastodon, Hello, MeWe, Vero). Parmis celles-ci j'ai choisi Mastodon, qui entre directement en concurrence avec Facebook.

J'ai commencé par le plus petit pas possible, -ouvert mon compte mastodon -fait une copie des posts à conserver -supprimé tous ces posts -fait le tri dans mes événements -partagé ma décision sur mon mur -pris le temps de m'interroger sur les différences de services entre facebook et mastodon -prévenu mes contacts par message privé -puis tout quitté brutalement, quand j'étais sûre que rien ne me manquerait.

Voici les raisons pour lesquelles je quitte facebook:

-J'observe toujours des cas de violence verbale sur les réseaux, et j'en ai subi moi-même, même si c'était involontaire de la part des personnes concernées. Les réseaux les plus répandus sont construits sur la base d'algorythmes qui nous fournissent en dopamine, mais cette dépendance doublée du flot d'information qui nous envahit et de la distance qu'installe le numérique, ne nous aident pas à mesurer l'impact de nos paroles sur les autres. Certains m'ont dit beaucoup de choses sur le net que je ne les crois pas capables de me dire en face. Quitter facebook me permet de me sécuriser, et d'inviter chacun à se responsabiliser sur ce point.

-J'ai accepté pour amis facebook des personnes qui, visiblement, ne partagent pas les mêmes valeurs fondamentales que moi. Je n'ai rien contre elles humainement, mais je n'en vois pas l'intérêt si je dois appeler ça des “amis”. J'ai dû parfois les bloquer pour me sécuriser, mais dans la vie concrète, on ne “bloque” pas les gens; on crée du lien, mais on part quand on ne sent plus qu'on a sa place. Quitter facebook me permet de me distancer d'elles, et de me positionner contre leurs déclarations.

-La fabrique de l'ignorance se poursuit simplement avec Trump, pas très bio-éthique comme recyclage... ça s'étend aussi de plus en plus sur facebook et j'ai un frère qui vit non loin de Chicago pour qui j'ai peur. Quitter facebook est une façon pour moi d'apporter mon soutien aux américains qui souffrent de leur présidence. Voilà un article qui conseille sur les manières dont on peut lutter contre, et le sevrage des gafam (dont facebook) en fait partie. (Oui c'est en anglais, mais utilise Firefox et tu auras une icône au bout de ton URL qui te permet de “traduire cette page” en français)

-J'ai assisté à la formation France Travail aux réseaux sociaux adressée aux autoentrepreneurs, et personne n'a l'air conscient du problème de la protection des données et leur revente. Pourtant c'est ça qui enrichit et donne du pouvoir à des hommes tels qu'Elon Musk, qui ne voit le salut de l'être humain qu'à travers la machine. Quitter facebook sans m'être jamais inscrite sur X/twitter, c'est de ma part le rejet radical d'un système où on soutient des crapules en toute ignorance.

-Elon Musk est un glouton qui rachète tout ce qui lui tombe de la toile, et c'est un fasciste on ne peut plus dire le contraire. Quitter facebook signifie me positionner contre sa montée au pouvoir et prendre ma part là-dedans.

-Trump commence déjà à faire du ménage sur internet et ça craint. Quitter facebook est une manière pour moi de sécuriser les données qui contribuent à mes yeux. Une vidéo de France Inter pour illustrer mes propos:

-Facebook n'est pas aux normes question protection des données et je ne veux pas soutenir ça. On ne peut pas dire non plus que son créateur soit clean, puisqu'il a aussi créé une application qui vise à évaluer les femmes selon leur profil. J'ai ratissé pas mal de vidéos et d'articles, mais voici déjà un petit top des scandales qui concernent facebook.

-Bluesky ça n'a pas l'air si bien qu'on le dit, et son propriétaire a aussi été celui de X/twitter avant qu'il le vende à Elon Musk. L’article qui m’a instruite sur Bluesky L’article qui m’a décidée pour Bluesky L’article qui m’a décidée pour Mastodon

-Je veux militer contre les GAFAM, je veux sortir de Google, je veux faire connaître les alternatives. Ce blog est une étape dans cette direction, et si tu me fais des retours dessus (par exemple sur mastodon), c'est la meilleure manière de me soutenir.

COMMENT ME SUIVRE?

Pour t'inscrire sur Mastodon, tu peux le faire sur différents serveurs. Celui de “mastodon.social” est le plus direct, mais tu peux choisir de “choisir un autre serveur”.

Les serveurs pour Mastodon, c’est comme des dizaines de portes pour accéder à une seule pièce. Je suis passée par le serveur disroot, mais il en existe plusieurs dans le fediverse.

Pour commencer, Voilà comment fonctionne le fediverse. Ensuite, Voilà tous les serveurs qui mènent à Mastodon Pour le reste, ça dépend de tes choix:

S'inscrire sur mon instance (la marche à suivre est en anglais)

S'inscrire sur celle de Chapril (la marche à suivre est en français)

Appli mastodon sur I-phone

Appli mastodon sur Android

Et si tu te sens perdu, prends contact avec la communauté Linux de ta ville... (Ici le site de Linux Nantes) Ils ont des permanences pour t'accueillir et répondre à tes questions.

On a été trop habitués à se tirer dans les pattes en se cachant derrière un masque. Si on veut que ça bouge il va falloir faire face aux êtres humains !

Join me on mastodon! Mon nom sur Mastodon : kaena Mon identifiant mastodon: @kaena@fe.disroot.org (Le QR code au-dessus de cet article y mène aussi)

 
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from Depuis les Gorces

Je vais commencer une petite série de billets pour recenser ces petits moments irritants de la vie qui semblent anodins, mais qui reflètent le paternalisme, le patriarcat, ou d'autres formes de domination.

La scène

Un groupe d'adultes est au bar avec une invitée. L'invitée est invitée par Marie1, une femme majeure et vaccinée. L'invitée à un train à prendre, et Marie est chargée de ramener l'invitée au train. Jean-Michel B1. doit quitter le groupe un peu avant Marie et son invitée.

Jean-Michel B est le plus vieux du groupe, l'un des seuls hommes, et il a un rôle qui lui donne un peu de pouvoir dans le groupe. Lui, il préfère parler de responsabilités.

Bref, alors qu'on a encore le temps de boire un verre de plus, Jean-Michel B. se lève, met son manteau, remercie l'invitée d'être venue, puis se tourne vers Marie et lui dit :

« Vous ferez attention à l'heure hein ↑ il ne faudrait pas qu'elle loupe son train».

Marie répond : «Merci beaucoup Jean-Michel, vraiment merci» sur un ton dont l'ironie est compris de toutes, mais pas de Jean-Michel B.

Plus tard Marie dira : « Il m'a vraiment parlé comme à une petite fille. » Et elle a raison.

Analyse

JMB était très probablement inquiet que notre invitée loupe son train. Il n'a pas voulu intentionnellement mal faire.

Mais il y a un outil qu'on2 (?) m'a apporté pour décrypter ce genre de situations irritantes. Il s'agit de se demander :

Qu'est-ce qu'il se passerait dans la même situation si on changeait certaines des caractéristiques des sujets ?

Prenons deux cas extrêmes :

  1. Si Marie avait 14 ans et que Jean-Michel B était son grand-père : alors la scène aurait paru tout à fait normale. Marie aurait peut-être été quand même agacée, mais leur familiarité, et probablement leur complicité lui aurait permis de répondre : « ça va papy, je sais j'ai une montre hein. »
  2. Si Marie s'appelait en fait Bernard, avait 55 ans, et était le chef de Jean-Michel : alors cette scène n'aurait pas eu lieu. Il est très peu probable, en dehors d'une histoire particulière avec peut être de nombreux retards du chef et d'une complicité forte, que Jean-Michel se serait permis de faire cette réflexion à son chef Bernard.

Variations autour des rapports de pouvoir

  • Dans le premier exemple, j'ai accentué le rapport de pouvoir en rajeunissant encore Marie, et en mettant un lien explicite de rapport de pouvoir dans la famille.
  • Dans le second exemple, j'ai inversé le rapport de pouvoir en faisant de Marie un homme blanc plus haut placé hiérarchiquement que Jean-Michel.

Je trouve que ces variantes permettent de réaliser que cette phrase «vous ferez attention à l'heure hein ↑ il ne faudrait pas qu'elle loupe son train» n'est pas du tout anodine.

  • Cette phrase est possible et acceptable car on est dans un système où les vieux hommes sont en position de pouvoir par rapport aux jeunes femmes.
  • Cette petite phrase dit au monde que Jean-Michel B est au dessus de Marie dans la hiérarchie, surtout si rien ne vient le contredire.
  • Cette petite phrase renforce le système en indiquant aux femmes que Jean-Michel B, et les hommes en général, se considèrent suffisamment en position de pouvoir pour leur parler comme à des petites filles.
  • Cette petite phrase pourrait être la goutte d'eau qui fait déborder le vase un jour, et Jean-Michel B dira : mais je voulais juste que l'invitée ne loupe pas son train. Je pensais bien faire, on ne peut plus rien dire.

L'enfer est pavé de bonnes intentions, et ces petites phrases sont des micro-agressions qui nous pourrissent la vie.

Conclusions

Je trouve que cet “outil” qui consiste à inverser ou changer les rapports de pouvoir est super pédagogique pour aider des personnes qui ne voient pas le problème à en prendre conscience. Mais je ne l'ai pas encore essayé avec des personnes pas du tout sensibilisées à la cause...

Notes de bas de page

1 Évidemment, les noms des protagonistes sont changés ! 2 Je suis à la recherche de qui a théorisé cet outil, et de comment ça s'appelle. Avec les copaines, le mieux qu'on a trouvé c'est la notion d'inversion des rapports de pouvoir ou de domination qui constitue la trame de nombre d’œuvres de fiction.

Et quelques liens pour aller plus loin...

#Féminisme #Patriarcat

 
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from MécanoCycliste

Petites roues

“Roule Petit Vélo”, ce sera le nom de ma microentreprise (quand mon dossier sera validé 😅). C'était mon dernier pseudo sur Twitter, quand je faisais mes trajets vélobustaf en vélo pliant. Avec un Strida pour commencer, puis des Brompton. Pour une première entreprise de mécanique vélo, cela m'a paru adapté. Du clin d’œil au passé au petit vélo qui passe partout et rend bien des services.

Maintenant, je me déplace surtout en VAE compact (sans dépasser les 20''). Mon vieux Brompton a encore droit à quelques sorties et je reste attaché au vélo pliant. Idéal pour les transports, et pour le garder près de soi au restaurant ou au café.

Cette semaine le sujet sera donc le vélo pliant, sans plus vraiment suivre l'actualité cycles (cela devient énergivore) mais en faisant un synthèse de ce que j'ai vu passer ces derniers temps.

A partir d'articles des médias Weelz!, Transition Vélo, 200 Magazine et Cleanrider ainsi que de ressources trouvées sur les Internets.

Pour commencer, une vue d'ensemble par Weelz! : Le vélo pliant : l’arme secrète pour des trajets multimodaux sans prise de tête > “Entre Belleville qui plie son vélo pliant cargo, Dahon son triporteur, l’iconique Brompton qui se met au gravel, les longtail pliants, les électriques, les mécaniques, les petites, moyennes ou grandes roues… la gamme devient entière, voire démesurée.”

Vélos pliants Bastille et Belleville

Chez Brompton, les évolutions continuent avec le passage à 12 vitesses du C Line et la nouvelle ère initiée avec le G Line.

  • Le Brompton C Line mécanique a finalement droit aux 12 vitesses > “Afin de proposer 12 vitesses sur ses vélos, Brompton couple un petit dérailleur 4 vitesses à un moyeu à 3 vitesses intégrées de chez Sturmey-Archer. La faculté de pliage du vélo est préservée et son poids ne prend qu’une soixantaine de grammes sur la balance dans cette configuration.” Voir aussi la vidéo Brompton Explore 12 Vitesses avec un comparatif des développements selon les modèles (à 2m40).

  • Le G Line, le “couteau bristish”, a été testé sur 400 km par 200 Magazine. À lire dans le numéro 43 > “Roues de 20 pouces, pneus gravel, freins à disque… Le nouveau G Line serait « le vélo le plus polyvalent au monde », dit Brompton. La marque symbolise Londres, autant que Big Ben ou un bus à l'impériale : nous avons embarqué notre G-Line jusqu'aux rives de la Tamise, sans le ménager. Verdict : il sait presque tout faire, sur tous les terrains.” Voir aussi L'ingénierie Brompton sur le site officiel.

Brompton propose le G Line en musculaire et électrique. Eovolt et Ahooga, deux marques “tout électrique” font elles le choix de passer des vélos pliants en musculaire (ou acoustique ou mécanique ou normal ou …).

  • Eovolt lance son vélo pliant Afternoon Pro en version musculaire > [Il] conserve les innovations de son grand frère à moteur. On pense notamment aux charnières autobloquantes, le système d’aimant pour garder le vélo en position fermée ou encore la petite béquille double. [...] L’un des points différenciant du vélo est sa transmission par courroie, rare sur le marché des vélos pliants, associée à un moyeu à vitesses intégrées Shimano Nexus 7.”

  • A-Max : Ahooga décline son vélo pliant en version musculaire > “[Avec] un esprit plus urbain que son homologue britannique [et] une fiche technique identique à celle de la version électrique, il s’appuie sur une paire de roues 20 pouces en pneus Schwalbe Big Apple de 2″ de large. [...] Côté transmission, [il] conserve un moyeu à vitesses intégrées Shimano Nexus 7 et une chaîne. [...] Le freinage est aussi confié à Shimano, avec une paire de freins à disque hydrauliques.”

D'autres marques récentes ou anciennes proposent des pliants. Ces derniers temps, j'ai vu passer un tout nouveau et tout français, un artisanal haut de gamme et une étrangeté venue d'Italie :

Pour finir, rien ne vaut les retours terrain. Pour voir un Brompton G Line en milieu naturel, suivez gismork sur Mastodon (qui apparemment livre des pâtisseries sur demande).

#Velo #VeilleVelo #VeloPliant #PetitVelo

 
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from Niavy se (dé)livre

Les 12 coups du Redmi, épisode V : Améliorer Christian

Bien, maintenant que vous avez pris en main l'utilisation du clavier HeliBoard, on va le pimper, comme le navigateur !

1/ D'abord, vous pouvez y ajouter des langues.

  • Accédez aux paramètres de HeliBoard : appui long sur la virgule en bas à gauche [,] ou appui court sur la flèche (>) dans la barre supérieure ⚙️.
  • Cliquez sur “Langues et dispositions”.
  • Dé-cochez “Utilisez les langues du système”.
  • Cliquez sur “Français”.
  • Changez la disposition (AZERTY, QWERTY ou autres) si nécessaire.
  • Cliquez sur “Saisie multilingue ➕”, sélectionnez la langue souhaitée.

2/ Ensuite, vous pouvez aussi ajouter des dictionnaires optionnels (pour les emoji par exemple).

  • Cliquez sur “Dictionnaires ➕”.
  • Cliquez sur un des liens présentés.
  • Cliquez sur 📥 dans la page affichée, enregistrez le fichier.
  • Revenez sur le clavier, cliquez à nouveau sur “Dictionnaires ➕”.
  • Cliquez sur “Ajouter”.
  • Allez chercher le fichier .dict dans vos téléchargements, chargez le fichier.

3/ Si vous souhaitez utiliser le “swipe” (glisser le doigt pour saisir plutôt que de taper), vous devrez charger une “bibliothèque” externe supplémentaire, qui n'est en revanche pas open-source.

  1. Cliquez sur “Paramètres avancés”
  2. Tout en bas, cliquez sur “Charger la bibliothèque de saisie gestuelle”
  3. Notez la version que le pop-up vous indique, cliquez sur “Annuler”
  4. Téléchargez depuis un navigateur la version appropriée sur cette page GitHub
  5. Retournez au 1., 2., puis cliquez sur “Charger bibliothèque”, chargez le fichier précédemment téléchargé.

Conseils supplémentaires et recommandations :

Dans les “Préférences”, Activez la “Touche d'accès aux emojis”.

Toujours dans les “Préférences”, configurez la “Correction du texte” comme vous le voulez.

Dans les “Paramètres avancés”, configurez le “Balayage horizontal de la barre d'espace” et le “Balayage vertical de la barre d'espace” sur “Déplacer le curseur”. Cela vous permettra de... déplacer finement le curseur plutôt que de cliquer sans précision avec de grRRos doigts ^^.

Dans le menu “Barre d'outils”, cliquez sur “Épingler les touches de la barre d'outils lors d'un appui-long”. Vous allez comprendre plus bas pourquoi.

4/ Si vous souhaitez ajouter la saisie vocale, je vous recommande très fortement Futo Voice Input disponible en téléchargement direct ici.

Une fois installé, téléchargez le modèle français et les modèles que vous souhaitez (Anglais par exemple). Dans les paramètres Android (section “Langues et saisie”), activez Futo Voice Input et désactivez la saisie vocale Google.

Pour accéder directement à la saisie vocale depuis votre clavier HeliBoard : * Lorsque le clavier apparaît à l'écran, cliquez sur (>) dans la barre d'outils. * Faites un... appui-long sur 🎙️ * La saisie vocale est maintenant directement disponible et toujours visible dans la barre supérieure du clavier, dans le coin supérieur droit !

Voilà, votre clavier est pleinement fonctionnel.

Il y a une autre configuration possible, toujours en open source : vous pouvez aussi combiner Futo Keyboard, disponible ici avec Futo Voice Input. À vous de voir ce qui vous convient le mieux, ce que vous préférez ! Vous pouvez aussi utiliser Fossify Keyboard (lien F-Droid), mais ce dernier est plus limité en paramétrage, il n'est notamment pas compatible avec une saisie vocale autre que Google.

Allez, sur ce, au prochain post, on rentre dans le dur : maintenant qu'on sait que l'open source existe, que c'est relativement facile à installer puis utiliser, on va chercher ce qu'on peut remplacer dans les applis du smartphone par de l'open source !

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#Clavier #TutoAndroid

 
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from Blog d'une enfant de ce siècle

AGNOTOLOGIE

L’agnotologie, c’est l’étude de tout ce qui est à l’origine de la désinformation. La définition de l’agnotologie sur le site latoupie.org me semble synthétique et fiable :

« Composé du préfixe privatif a-, du grec gnôsis, savoir, connaissance, et du suffixe -logie, du grec lógos, étude, science, discours, parole. (...) L'agnotologie analyse les mécanismes cognitifs qui conduisent à la formation du doute dans la population, notamment les méthodes utilisées par les lobbies lorsque leurs intérêts sont menacés par des révélations scientifiques. » (Note : plutôt que “formation du doute” j'aurais dit “confusion”.) « C'est ainsi que l'industrie américaine du tabac a longtemps financé et mis en avant des “études” trompeuses sur de supposés bienfaits de la cigarette. »

Les sources de désinformation à ma connaissance :

L’Industrie Documentaire Arte « La fabrique de l’ignorance » Cliquez sur ce lien pour accéder au documentaire complet sans pub, c'est à voir absolument...

Le Newage Conférence « L’Esothérisme : les gourous du New Age » avec LAZER et Meta de Choc

Le Spiritualisme Le livre « La voie et ses pièges » fait de la prévention concernant les amalgames et les pièges du monde spirituel, notamment le bouddhisme.

Les ONG Le livre « Décolonisons la protection de la nature » par la directrice de l’ONG Survival International, dénonce les dérives de certaines ONG qui restent encore dans une démarche colonialiste dans les zones qu’ils disent vouloir préserver. (C'est le cas de la plupart, à moins qu'elles soient totalement indépendantes, ce qui est rare)

Il y a bien d’autres domaines à surveiller ; celui de la banque, des gafam, des multinationales, des chaînes TV, des industries pharmaceutiques…

Sites qui selon moi luttent contre la désinformation :

La MIVILUDE Site gouvernemental contre la dérive sectaire. Leur rôle est de sensibiliser les citoyens, les rediriger vers les organismes appropriés à leurs besoins, les instruire sur ce qu’ils savent. L’emprise d’un mouvement à dérive sectaire peut être très subtile, même quand il n’est pas question d’argent ou d’isolement. J’ai déjà eu affaire à ce service, ils sont très réactifs et communiquent des informations très complètes. Cependant ces infos n’ont pas vocation à être partagées publiquement, cela reste de la prévention au cas par cas.

Hacking Social Zététique à visée sociale. « Le « Hacking social » désigne les réflexions et les activités visant à identifier, comprendre, et détourner des structures sociales nuisibles aux individus et aux groupes. (…)Ces modifications visent essentiellement à saper des structures nuisibles à la liberté et à la dignité humaine, à les détourner pour le bien du plus grand nombre. »

Films For Actions Site de Documentaires. « Notre mission est de donner aux citoyens les connaissances et les perspectives essentielles pour créer une société plus compatissante, égalitaire, régénératrice et démocratique. (…) notre bibliothèque est à 99 % gratuite, gratuite, et soutenue à 100 % par nos partisans patrons. Nous n'acceptons aucun financement de gouvernement ou d'entreprise. »

Youtube donne accès à du contenu qui contribue à la désinformation, mais aussi à des chaînes émancipatrices.

J'aime beaucoup les chaînes de méchants qui nous instruisent, pleins d'avocats du diable et de distributeurs de désillusions. Ils sont du genre à jurer solennellement que leurs intentions sont mauvaises, alors qu'ils produisent l'effet inverse :

Amis des Lobbies (sur les lobbies)

Diable Positif (sur la politique)

Pour Et tout le monde s’en fout, je l'idenfie davantage à un nerveux à la Louis de Funès qui parle de tout pour débunker les idées reçues, comme le fait Max Bird.

Il y aussi ces chaînes orientée vers La Zététique. Je résumerais la zététique comme une méthode qui permet de remettre en cause ses propres croyances, de s’interroger sur leurs provenances, et qui mettrait en avant l’honnêteté intellectuelle. Les zététiciens invitent à une grande prudence quant à ce qu’on prendrait pour vrai sans preuve concrète.

Hygiène Mental (selon moi la plus pédagogique)

La Tronche en Biais (selon moi la plus éthique)

Méta de Choc (selon moi la plus documentée)

Disclaimeurs :

1-Les chaînes de zététiciens ne sont pas faites pour indiquer ce qu’il faut faire à la lettre. Elles vous indiquent leurs méthodes pour cultiver l’art du doute, mais vous êtes tout à fait en droit d’être en désaccord avec leurs positionnements en fonction de vos convictions, tant que vous argumentez sans chercher à convaincre à tout prix.

2-Le prosélytisme existe aussi en zététique. Il y a dans ce mouvement des gens très orientés politiquement, qui cherchent à remporter des partisans, tout comme dans certains milieux néopaganistes. Ça mérite aussi de la prévention.

3-D’un point de vue social, la zététique ne contribue qu'à condition qu'elle s'applique à soi-même. Modifier les croyances des autres à leur insu est périlleux si nous y mettons trop d'enjeux. Nous n’avons jamais de prise sur les croyances des autres. Mais nous avons la main sur les nôtres. Comme dit Raymon Devos “On a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort!”

Mes repères pour garder l’esprit critique : -Analyser mes sources et leur provenance -N’accorder aucune confiance aveugle aux jugements de quelqu'un -Mais accorder un minimum d’argument d’autorité aux professionnels dans leur domaine -Me positionner -M’autoriser à changer d’avis

Divinité associée : Odin , père des dieux nordiques, qui s’est sacrifié un œil puis empalé pour obtenir la connaissance de toute chose.

Je finis une nouvelle fois en musique, avec Dooz Kawa, « Le savoir est une arme »

 
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from Niavy se (dé)livre

Les 12 coups de Redmi, épisode IV : Qui borde Christian ?

Comme je l'ai fait remarquer assez tôt sur Mastodon, après le navigateur, je me suis aperçu que le premier espion des GAFAM sur notre smartphone était très probablement un keylogger* bien caché : le clavier Android (D'où le titre débile de ce post ^^). En réalité, sur l'immense majorité des smartphones, le clavier préinstallé c'est... Le clavier Google, ou GBoard !

Capture d'écran du clavier GBoard sur Android

Alors quoi ? On change pour l'alternative la plus populaire, SwiftKey ? Sauf que SwiftKey appartient aujourd'hui... à Microsoft. Zut. On se retrouve à choisir entre la peste et le choléra ? Non. En réalité, le clavier Android AOSP** sur lequel est basé GBoard a toujours existé et a toujours donné naissance à des claviers libres et open source. OpenBoard a tenu la corde plusieurs années avant d'être abandonné, puis repris. La meilleure reprise a acquis sa propre identité en devenant HeliBoard.

Capture d'écran du clavier HeliBoard sur Android

Vous... voyez une différence avec GBoard plus haut ? Hmmmm, pas vraiment, hein ? Eh ben je vais vous dire un truc. Au sein de mon foyer, lorsque sur tous les smartphones et tablettes j'ai remplacé GBoard par HeliBoard (OpenBoard à l'époque), PERSONNE n'a rien remarqué, PERSONNE ne s'est plaint.

“Mais alors, comment t'as fait ?”

Ben, si vous avez lu les posts précédents, vous serez peut-être pas surpris. En fait, j'ai cherché (et trouvé) les principales alternatives qui existaient au moment où je voulais changer le clavier (2023) : OpenBoard et AnySoftKeyboard.

Aujourd'hui, AnySoftKeyboard n'est plus maintenu depuis plus de 3 ans. OpenBoard existe toujours, sous le nom de HeliBoard, et est publié sur F-Droid. C'est pour ce dernier que je vais vous guider dans l'installation.

Je vous épargne (pour le moment) les explications sur la mise à jour manuelle depuis GitHub, puisqu'aujourd'hui, HeliBoard est disponible sur F-Droid..

Pour l'installer :

  1. Téléchargez-le via le lien ci-dessus, ou via l'application F-Droid
  2. Une fois téléchargé, ouvrez l'apk. Vous devrez sûrement “autoriser l'installation depuis une source inconnue” (vous aurez souvent cet avertissement en dehors du Play Store... Mais encore une fois, les applis de F-Droid sont vérifées et plus sûres que sur le Play Store.)
  3. Suivez les instructions à l'écran : activez HeliBoard (et vous pouvez aussi en profiter, maintenant, pour désactiver GBoard)
  4. Suivez les instructions à l'écran : choisissez HeliBoard comme clavier par défaut.

Techniquement, là, vous avez un clavier fonctionnel, mais incomplet si vous souhaitez utiliser :

  • la saisie multilingue
  • la saisie vocale
  • la saisie par glissement ou “swipe”, qu'on retrouve dans GBoard et SwiftKey

...Ça fera l'objet du prochain post :)

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#PetitesHistoires #TutoAndroid

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(*) keylogger : petit boîtier souvent indétectable, ou logiciel caché, qui enregistre et transmet toutes les frappes entrées sur votre clavier, souvent à des fins de surveillance (**) AOSP : Android Open Source Project, le système Android “nu” qui sert de base à tous les systèmes créés par les constructeurs de smartphones, sur lesquels ils rajoutent et/ou remplacent les applications de base par leurs propres versions : PixelOS de Google, OneUI de Samsung, HyperOS de Xiaomi...

 
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from Solidarité Numérique

Bernard a des soucis avec sa déclaration d’impôts. Il vit dans la Loire avec son épouse et bloque sur cette procédure. C’est sur les ondes de France Bleu qu’il a entendu parler de Solidarité Numérique. Anne-Marie prend en charge son appel. Bernard ne comprend pas les attendus d’un mot de passe. A chaque fois qu’il propose un mot de passe, le site lui renvoie que son mot de passe ne convient pas. Comme il l’explique à Anne-Marie, Bernard a le sentiment de ne plus savoir lire ou écrire avec le numérique. Il a alors appelé la plateforme d'entraide numérique. En plus ce qui est fort appréciable, c’est que, pour une fois, il s’agît d’un numéro non surtaxé. C’est aussi quelque chose que Bernard et son épouse ont du mal à comprendre par ailleurs. Leur retraite ne sont pas bien élevées, les appels vers les services publics devraient être gratuits. Le couple salue cette initiative. Anne-Marie écoute patiemment Bernard. I l le dit lui même «nous sommes si seuls nous les vieux...ça fait du bien de pouvoir échanger avec une dame gentille. Et puis c’est compliqué cette histoire d’internet. Pourquoi on nous demande des caractères spéciaux dans un mot de passe ? Ce n’est pas du français ça! »

Anne-Marie explique alors que l’objectif d’un mot de passe est d’être facile à retenir pour son propriétaire et difficile à deviner pour les autres. Bernard rétorque qu’il s’en moque que les autres devine son mot de passe. Il n’a rien à cacher. L’idée est aussi de prémunir Bernard d’un détournement de compte. C’est un peu comme le code secret d’une carte bleue. Même si on a pas grand-chose sur son compte, cela peut être ennuyeux que n’importe qui puisse utiliser notre carte. Anne-Marie va donc accompagner Bernard dans cette étape, puis lui envoyer une fiche récapitulative par courrier électronique. Bernard la remercie de sa disponibilité et lui propose un panier de légumes si elle passe dans la Loire. Grâce à son appui, il a pu trouver des réponses à ses questions d’analphabètes. L’échange a duré plus d’une heure.

 
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from Un Spicilège

Myala : touches d'espoir

Après le très convainquant Seconde chance (dont je parle ici), Lilian Peschet signe le retour des aventures du Capitaine Myala Muller, cette ancienne criminelle qui tente de réduire sa peine en prenant l'uniforme. Cette fois-ci, elle et son équipe sont confrontés à une série de crimes qui semblent liés à l'experte informatique de leur groupe, aussi incarcérée. On retrouve dans ce second opus tout ce qui faisait l'intérêt du premier : un univers sombre et amer, solidement charpenté et même étoffé par cette nouvelle intrigue, des personnages profonds, soignés, nuancés, une histoire sordide, complexe, dans la veine des grands polars noirs.

La densité de la narration est parfois déroutante. Ça va vite, c'est rythmé et le nombre d'informations transmises en quelques paragraphes est parfois intense. Il ne faut pas perdre le fil : le roman ne t'attend pas. Comme s'il était lui-même conscient de la gravité de la situation, il ne peut pas se permettre de ralentir.

C'est donc dans un sentiment d'urgence parfois douloureux que se fait la lecture, l'auteur sachant parfaitement transmettre les peurs, les doutes et les rages de ses personnages. Particulièrement brillant dans l'écriture des scènes d'actions, on s'y engouffre comme si on le vivait avec eux et on sort de tout ça exténué.


Myala : touches d'espoir | Lilian Peschet | Éditions du 38

 
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from Solidarité Numérique

Roland appelle depuis Toulon. Il a 84 ans et vit sous respirateur. Dans 48h, il doit renouveler sa mutuelle pour que ses soins puissent être pris en charge. Pour cela il a besoin de fournir des justificatifs administratifs. Son auxiliaire de vie ne peut pas venir du fait du confinement. Roland ne sait pas ce qu’il doit faire au juste. Il m’explique que s’il ne fournit pas ses documents dans les délais, il n’aura plus de mutuelle. Donc plus de soins. Et potentiellement plus d’aide pour son loyer non plus. Il termine l’exposé avec sa voix tremblante et faible.

«Qu’est ce que vous pouvez faire pour moi ?»

Le choc. Rien. C’est la première chose qui me vient à l’esprit. Je ne peux rien faire pour Roland. Rien ne m’a préparé à ce genre de situations.

Une pause. Comment puis-je m’y prendre ? Un œil sur le canal d’entraide de la plateforme. Beaucoup d’inquiétudes. Et souvent cette même question. «Qu’est ce que vous pouvez faire pour moi?»

2h du matin. Je ne trouve pas le sommeil. Je relis le tchat interne. Je prends encore plus conscience des choses. Qu’est-ce qu’on peut faire? Tant de certitudes qui volent en éclat d’un coup.

Le lendemain. Suite à nos retours de la veille au soir, on nous confirme que les droits sont automatiquement reconduits. Je rappelle Roland. Sa voix est toute tremblante. Il ne pensait pas que j’allais le rappeler. Il était persuadé qu’on l’avait laissé tomber. Il m’a remercié pendant dix minutes au moins.

«Merci pour tout ce que vous faîtes».

Je raccroche. Une respiration. Un verre d’eau. Un autre appel.

 
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from Solidarité Numérique

Depuis la veille le Secrétaire d’État au Numérique fait la tournée des plateaux pour promouvoir la plateforme.

Le dispositif technique se décompose en deux parties. D’une part un site internet avec des ressources en ligne. Ce site propose des tutoriels, des articles et des liens à destination des publics autonomes. 400 ressources ont été agrégées sur le site. 200 tutoriels ont spécialement été créés pendant cette période. Plus de 2000 médiateurs numériques se sont mobilisés. Jamais aucune autre initiative n’avait mobilisée autant de médiateurs numériques.

L’autre partie du dispositif est organisée autour d’une plateforme téléphonique. Le principe est relativement simple vous composez le 01 70 772 372, un médiateur numérique décroche et vous accompagne gratuitement dans vos usages numériques. Pour répondre à une question, vous avez un médiateur au téléphone et une dizaine d’autres (invisibles) disponibles sur un canal d’aide interne. Tout le dispositif fonctionne sur le volontariat. Si vous ne souhaitiez pas répondre au téléphone et préfériez réaliser des tutoriels, il n’y avait pas de soucis.

8 H 45

Le responsable technique de la plateforme fait un rapide briefing sur le fonctionnement de la plateforme. Le briefing est rapide, trop rapide. Les questions fusent mais nous n’avons pas le temps d’avoir des réponses. Il est 9h, la plateforme est ouverte, il y a des centaines d’appels qui affluent. J’enfile mon micro-casque dans lequel j’ai investi pour l’occasion et je décroche mon premier appel. Cela fait 15 ans que je fais de la médiation numérique. J’ai accompagné des milliers de personnes dans des milliers de situation différentes avec des profils complètement hétéroclites. J’ai appris à des enfants de maternelles à dessiner sur un ordinateur, à des cadres à gérer leur profil Linkedin. J’ai travaillé avec des ados de l’école de la seconde chance, des publics allophones, des élus, des femmes, des hommes, de tout horizon social, de tout âge. Je tiens depuis 10 ans un blog sur la médiation numérique. Je donne des formations, effectue des interventions dans le domaine. On me reconnaît une certaine expertise.

Les premiers appels sont assez simples à gérer. Ce sont essentiellement des demandes d’informations assez rapides à traiter. La complexité est liée au fait de ne voir ni son interlocuteur, ni son écran d’appareil. Cela demande encore plus de précision dans la guidance.

Et puis tout bascule en un seul appel.

 
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from Solidarité Numérique

Le groupe Facebook est complètement désorganisé. Nous sommes plusieurs à ne pas bien comprendre le fonctionnement. Un comité de pilotage est mis en place, mais peu d’informations transitent. Un an après j'étais incapable de dire qui a fait partie de ce comité de pilotage. Les choses se sont organisées en petits cercles, sans y associer les acteurs. Des médiateurs demandent comment faire pour pouvoir s’inscrire comme volontaires. D’autres interrogent sur la nature des documents qui seront produits et leur licence.

J’apporte ma pierre à l’édifice pour essayer de structurer la démarche en neuf chantiers. Des ressources vont être mises en commun sur une plateforme. La question de la pérennité de la plateforme ressource se posera une fois la crise terminée. Une licence doit être définie par défaut. Il faut inclure des indicateurs d’évaluation. Nous avons ouvert un espace collaboratif pour commencer à poser nos idées.

Ce n’est pas tout à fait comme cela que ça s’est passé au final. Nous n’avons pas eu voix au chapitre. Les choses se sont décidées en petit comité. Notre rôle était d’exécuter. Ce qui caractérise la médiation numérique c’est de donner du sens à la chose numérique. Nous n’avons pas pu le faire. Il y a une chose qui me tenait vraiment à cœur : raconter.

J’ai vécu la mobilisation spontanée précédente autour du Blog EducAttentats. Il ne restait plus de trace de cette expérience en 2020. J’avais le sentiment que nous allions vivre quelque chose de remarquable à travers ce confinement et qu’il fallait le documenter. C’est ce que j’ai fait. Cinq ans après cette expérience, je reste encore marqué par celle-ci.

 
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